ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN
À l'approche du centenaire du Commandant en chef, il est essentiel d'étudier sa pensée, son héritage et de faire revivre Fidel à notre époque. Photo: Studios Revolucion

La réflexion sur la manière de renforcer l'unité, de défendre la Révolution, sur ce que nous devons accomplir à l'époque où nous vivons, sur comment nous apportons notre contribution à la société en ce moment et comment nous le faisons de manière originale, particulière, comme une interprétation également de cette époque, a toujours uni nos générations.

 C'est ce qu'a déclaré le Premier secrétaire du Comité central du Parti et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, lors d'une rencontre avec les fondateurs de l'Association des jeunes rebelles (AJR), les travailleurs du journal Juventud Rebelde (JR) et les dirigeants des différents niveaux de l'Union des jeunes communistes (UJC).

 Des vétérans et des jeunes se sont réunis au mémorial José Marti pour célébrer le 65e anniversaire de la création de l'AJR et le 60e anniversaire du journal de la jeunesse cubaine Juventud Rebelde, une célébration à laquelle ont assisté, entre autres personnalités, Roberto Morales Ojeda, membre du Bureau politique et secrétaire à l'Organisation du Comité central du Parti.

 Diaz-Canel a souligné que cet échange, tout comme celui qui a eu lieu le 3 octobre dernier pour commémorer le 60e anniversaire de la constitution du premier Comité central du Parti communiste cubain et la création du journal Granma, sont des événements qui ont marqué l'unité au sein des forces révolutionnaires, ainsi que la naissance des principaux médias du Parti et de la jeunesse. Et dans tous ces événements, a-t-il affirmé, il y a une continuité.

 TOUJOURS JEUNES

L'échange pour célébrer la naissance de l'AJS et de JR, la première le 21 octobre 1960 – qui s'est concrétisée deux ans plus tard dans la création de l'Union des jeunes communistes – et la seconde le 21 octobre 1965, a été animé par Meyvis Estévez Echavarria, Première secrétaire de l'UJC.

 Les premiers à prendre la parole ont été les trois fondateurs de l'AJR, représentant les milliers de jeunes qui se sont regroupés au sein d'une organisation née à l'initiative du Che et dont la formation a été dirigée par le commandant Joel Iglesias, le plus jeune des officiers de ce grade à l'époque, parmi d'autres combattants de l'Armée rebelle.

 Amalia Catala Alvarez, militante de la Jeunesse socialiste à Pinar del Rio pendant son adolescence, avant de rejoindre l'AJR et également fondatrice de l'UJC, a déclaré : « Ma génération a eu de grands mérites, mais celle d'aujourd'hui a un mérite énorme, et la flamme qui s'est allumée avec la fondation de l'Association des jeunes rebelles ne s'est pas éteinte ; elle continue de grandir en vous ».

Luis Enrique Colomé Dagnesses, originaire de Santiago, a évoqué ces journées fondatrices : « Notre lutte a été difficile, mais la vôtre est plus ardue, car l'ennemi dispose d'armes beaucoup plus sophistiquées, comme les réseaux sociaux. »

 Les dirigeants actuels de l'UJC, de la Fédération des étudiants universitaires (FEU) et de la Fédération des élèves du secondaire (FEEM) ont également pris la parole.

 Carlos, du comité de l'UJC du ministère des Relations extérieures, a évoqué les nombreuses rencontres avec des jeunes de tout le pays pour discuter de l'impact du blocus étasunien sur notre quotidien.

 Pedro, secrétaire du comité de base du Tribunal provincial de La Havane, a parlé de rencontres similaires dans des centres de travail, des établissements d'enseignement et des communautés pour discuter de la lutte contre la consommation de drogues et de la prévention.

 Mirialis, présidente de la FEEM à La Havane, a raconté le travail des brigades étudiantes de travail qui ont consacré leurs vacances à des travaux agricoles et participent maintenant à l'assainissement de la ville.

 Fernando, premier secrétaire du Comité provincial de l'UJC à Mayabeque, a salué la création d'une Colonne de jeunes pour le centenaire de Fidel, tout comme dans les années 60, avait été fondée la Colonne de jeunes du Centenaire [de José Marti] pour accomplir des tâches essentielles.

 Juana Carrasco Martin, lauréate du Prix national du journalisme, a témoigné de l'histoire de Juventud Rebelde. Les défis de la communication sont nombreux aujourd'hui, a-t-elle déclaré, mais il ne s'agit pas seulement des réseaux sociaux ; « la bataille se livre également dans la rue et sur les lieux de travail, en travaillant sans relâche, en ne permettant pas, par exemple, que les déchets s'accumulent au coin des rues, sans que les jeunes ne sortent pour les ramasser, car même si j’aimerais le faire, mon âge ne me le permet plus ».

 Raciel Guanche Ledesma, jeune reporter de JR, a expliqué comment faire pour que les étudiants en journalisme soient attirés par son journal, du fait que la Faculté de communication de l'Université de La Havane est toute proche.

 Yurisander Guevara, directeur adjoint de la rédaction de la maison d'édition JR, a réfléchi sur l'impact récent de trois événements fondamentaux pour la communication : la 3e Rencontre internationale des publications théoriques des partis et des mouvements de gauche, le Festival Granma-Rebelde et, maintenant, la célébration du 60e anniversaire de JR.

 À partir des résultats de ces rencontres, des discussions qu'elles ont suscitées et des consensus qui se sont dégagés, les médias de l'UJC devraient se transformer, a-t-il estimé, évoquant des projets, l'articulation de mouvements, à partir des jeunes et des facultés universitaires, y compris celles de mathématiques et d'informatique – qui obtiennent des résultats en matière d'intelligence artificielle – afin d'articuler des contenus qui deviendront viraux, s'imposeront et favoriseront la pensée critique.

 À PROPOS DE LA DEVISE : ÉTUDES, TRAVAIL ET FUSIL

Lors de son échange avec les jeunes, Diaz-Canel a réfléchi à trois concepts contenus dans la devise de l'UJC : études, travail et fusil.

 « Premièrement, on ne peut pas défendre ce que l'on ne ressent pas et ce que l'on ne connaît pas ; et ce n'est qu'en défendant, en défendant tous ensemble et en apportant notre contribution, que nous parvenons à l'unité. Dans les moments difficiles, Fidel a également lancé ce que nous appelons aujourd'hui la Bataille des idées. Et l'un des concepts fondamentaux de la Bataille des idées était qu'il fallait créer une culture générale et intégrale chez les jeunes et le peuple cubain. »

 « De plus, à partir de sa vision holistique, Fidel nous a expliqué comment il fallait se préparer à la vie en tant que révolutionnaires, qu’il fallait connaître les essences, connaître les racines, connaître l'histoire, connaître la culture, être au courant des progrès scientifiques et techniques, savoir comment fonctionne la géopolitique dans le monde, connaître les événements politiques fondamentaux, connaître les relations entre les événements et leur contexte historique. », a-t-il ajouté.

 Mais avant tout, a-t-il souligné, nous devons nous sentir cubains. « Et pour nous sentir cubains, nous devons connaître les racines de la cubanité. Nous devons savoir comment s'est forgée la nation cubaine, connaître notre histoire, défendre notre culture. C'est ainsi que nous comprendrons (...) l'attachement permanent de la Révolution à continuer de défendre, même en ces temps complexes, le socialisme, qui n'est pas un caprice, mais une nécessité. »

Le socialisme, a expliqué le président, « est la seule alternative, la seule issue pour que ce pays soit indépendant, libre et souverain. Car toute l'histoire démontre que tant qu'il n'y a pas eu de Révolution, tant que la Révolution ne s'est pas consolidée, tant qu'il n'y a pas eu d'unité pour que la Révolution triomphe, nous n’avons atteint ni la souveraineté, ni l'indépendance, ni l'autodétermination ».

 Le président a également souligné la pratique du Commandant en chef qui, face aux grandes batailles, appelait toujours le peuple à participer. « Si nous participons, il se crée entre tous une communauté de principes, d'expériences et de contributions, et cela nous rendra plus forts », a-t-il expliqué.

 Ainsi, à l'occasion du centenaire du Commandant en chef, « nous allons étudier sa pensée, son héritage et nous allons ramener la pensée de Fidel à notre époque ».

 Concernant le concept de travail, le président est revenu sur les expériences de la direction du pays lors de ses déplacements systématiques à travers les provinces, au cours desquels il a pu constater « qu'il existe vraiment des solutions pour faire face à tous les problèmes ».

 « Partout dans le pays, on trouve des collectifs de travail dotés d'un leadership, qui font les choses différemment et obtiennent des résultats en favorisant la participation », a-t-il dit.

 «  Et ce sont ces mêmes collectifs qui sont confrontés à un blocus renforcé, qui manquent de carburant, de fournitures, de matières premières, qui font parfois face au départ des travailleurs, qui ont des problèmes de salaires, mais qui trouvent des réponses, car ils se réunissent, discutent des problèmes au sein du collectif, et c'est de là que naissent les contributions, les solutions et les engagements pour défendre ces idées construites entre eux », a-t-il poursuivi.

 Il a affirmé que nous sortirons de la situation actuelle même si le blocus s'intensifie davantage. Mais, nous y parviendrons en travaillant ; sans travail, nous n'y arriverons pas, car nous devons créer de la richesse matérielle et la distribuer de manière socialement équitable. Or, la richesse se construit, se crée en travaillant, il faut travailler. Il y a toujours plus de résultats là où il y a plus de travail.

 Au sujet du concept de « fusil », Diaz-Canel a déclaré qu'il s'agirait toujours de la défense du pays, de la défense de la Révolution. « D'une manière ou d'une autre, nous participons tous à certaines des structures dont nous faisons partie dans le cadre de la conception de la guerre de tout le peuple ».

 Le premier secrétaire du Comité central du Parti a également évoqué avec affection Juventud Rebelde, avec lequel il a toujours eu « une identification particulière ».

 Il a rappelé que lorsqu'il était étudiant, ce journal était son préféré en raison du lyrisme de ses textes. « Juventud a toujours été écrit avec une certaine prose et un style... Juventud abordait également une plus grande diversité de sujets, dans une perspective jeune.

 Et de poursuivre :« Plus tard, lorsque je suis devenu idéologue du Bureau national de l'UJC et deuxième secrétaire, en pleine période spéciale, lorsque JR a dû passer à un rythme hebdomadaire, j'avais pour tâche, tous les samedis après-midi, d'assister à la clôture du journal, qui avait parfois lieu à 23 heures, mais lorsque le Commandant en chef souhaitait publier quelque chose de très important, car c'était le seul journal qui paraissait le dimanche, il nous arrivait d’y rester jusqu'à 7 heures du matin, et pendant tout ce temps, un débat s'engageait, une discussion s'organisait, si bien que je suis reconnaissant, très reconnaissant de cette époque, car j'ai beaucoup appris à Juventud Rebelde. »