Poème dédié à Fidel écrit par Ernesto Che Guevara en 1956
Partons,
ardent prophète de l’aurore,
par les sentiers obscurs et isolés,
libérer le vert crocodile que tu aimes tant.
Partons,
vaincre les outrages, le front
couvert d’étoiles insurgées de Marti,
jurons de triompher ou de mourir.
Quand retentira le premier coup de feu et que s’éveillera
dans un virginal étonnement le maquis tout entier,
là-bas, à tes côtés, combattants sereins
nous serons là.
Quand ta voix répandra aux quatre vents
réforme agraire, justice, pain, liberté,
là-bas, à tes côtés, avec les mêmes accents,
nous serons là.
Et quand viendra la fin du voyage
la salutaire opération contre le tyran
Là-bas, à tes côtés, attendant la dernière bataille
Nous serons là
Le jour où le fauve se léchera le flanc meurtri
par la flèche de la nationalisation,
à tes côtés, le cœur fier,
nous serons là.
Ne pense pas que les puces décorées armées de cadeaux
pourraient affaiblir notre fermeté ;
nous demandons un fusil, des balles et une montagne.
Rien de plus.
Et si le fer se dresse sur notre route,
nous demandons un suaire de larmes cubaines
pour couvrir les os des guérilleros
sur le chemin de l’histoire américaine.
Rien de plus.
Ernesto Guevara de la Serna (Che)