ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN

La recherche de l'efficience en vue d’atteindre de meilleurs niveaux de développement sont au cœur du processus de transformations mis en œuvre dans le cadre de la politique économique et sociale à Cuba. Les changements prennent du temps, même s'il y a urgence, car chacun de ces changements doit être appuyé par des procédures qui évitent de porter atteinte aux collectifs de travail et aux résultats productifs.

Une analyse de la situation économique et financière des entreprises a amené à la décision de fermer ou de fusionner celles qui ont enregistré des pertes pendant trois ans ou plus avec certaines ayant de meilleurs résultats. Cette mesure s'appliquera également à d'autres entreprises qui ne sont pas rentables afin de simplifier les structures et concentrer les ressources humaines et matérielles.

Le plus grand nombre d’entreprises concernées par cette mesure se trouvent dans le secteur agricole (73 %). De ce fait, sur les 406 entreprises sous la juridiction du ministère de l'Agriculture (Minag), il n’en restera que 360.

« L'agriculture parie sur son perfectionnement, et celui-ci doit proposer le plus grand nombre de solutions aux problèmes actuels », a affirmé Alexis Rodriguez Pérez, directeur de la Comptabilité et des Prix du Minag.

Et d’expliquer que le processus concerne également la réorganisation du système d’État, d’où l’inclusion des centres de recherche et de l'organisme central, ainsi que la constitution de délégations municipales et provinciales et la création d’entreprises territoriales, avec les bases productives ne faisant pas partie d'un groupe d'entreprises ou appartenant à une entreprise fermée.

RESTRUCTURER LA BASE PRODUCTIVE

« Avec le perfectionnement, le système d'entreprises devrait se renforcer à partir d'une réorientation de la base productive de chaque territoire, car aujourd'hui, dans une municipalité, il peut y avoir trois entreprises ayant une certaine disponibilité de ressources dont les niveaux de production ne correspondent pas à la structure ».

« L'existence d'une entreprise ayant un chiffre de vente d'un million de pesos annuels ne se justifie pas, alors que certaines coopératives atteignent 50 millions dans la même période. Nous avons besoin d‘une augmentation des productions d'aliments, obtenue à partir de la concentration du personnel, de la terre, de la technologie, du bétail, du capital de travail et du transport », a-t-il.

« L'arrivée de nouveaux équipements et le développement d’investissements représentent également un encouragement à la production agricole, à quoi s’ajoutent des actions de formation destinées aux professionnels de chaque entité, ce qui les placera dans de meilleures conditions pour apporter leurs services », a signalé Alexis Rodriguez,

Le perfectionnement prend en compte des facteurs associés à la main-d’œuvre, car l'agriculture a besoin de bras pour augmenter ses productions.

« Il faut faire en sorte que tous ceux qui sont à la base puissent continuer à travailler et que les collectifs soient renforcés, essentiellement avec la main-d’œuvre technique excédante des centres de recherches et des directions des entreprises », a-t-il ajouté.

Le directeur de la Comptabilité et des Prix du Minag a affirmé que cette politique requiert la plus grande exigence dans l'application des processus de disponibilité : « Lorsque la décision de fermeture est approuvée, il faut en discuter avec les travailleurs, leur expliquer les démarches à suivre et s’assurer que tous ceux qui perdront leur emploi recevront des offres de travail, comme il a été prévu. »

« Cette restructuration comporte un traitement financier pour solder les dettes échues des entreprises, qui pourrait être semblable à celui appliqué aux Unités de base de production coopérative (UBPC) et aux Coopératives de production agricole (CPA), qui ont été renégociées sur 25 ans, avec une source définie », a-t-il indiqué.

« Ceci est bien différent de ce qui se passait auparavant, lorsque les entreprises qui étaient maintenues devaient assumer les déficits de celles qui disparaissaient », a-t-il expliqué.

Il a informé qu'avant la fin 2015, environ 90 sur 139 entreprises connaîtraient une phase de perfectionnement appliquée par le Minag Ce processus doit se poursuivre jusqu'en mars 2016. Selon la source, 1 126 travailleurs du système d'entreprises seront mis en disponibilité, et 4 777 dans le système d’État (y compris dans l’organisme central et les institutions du secteur), auxquels des offres d’emplois seront proposées.

LES PREMIERS RÉSULTATS

Du fait des premières mesures du perfectionnement des entreprises, le ministère de l'Agriculture connaît aujourd'hui une meilleure situation économique qu'en 2010, lorsque plus de la moitié de ses entreprises perdaient près de

1,2 milliards de pesos du fait de leur mauvaise gestion et de leur faible production.

« La situation a commencé à s'inverser trois ans plus tard, quand le nombre d’entreprises montrant un déficit financier est tombé à 82 et le montant des pertes s'est réduit à 209 millions de pesos. L'année suivante, une dizaine d'entre elles ont dépassé la courbe négative, et seules 17 % du total des entreprises étaient déficitaires, et nous avons enregistré une baisse significatives des pertes », a-t-il affirmé.

À la fin du premier semestre de cette année, la situation est plus encourageante : seules 46 entreprises ont enregistré des pertes, alors que l'agriculture a obtenu des bénéfices nets de plus de 411 millions de pesos. Ces résultats devraient permettre d’assainir l'agriculture cubaine.

L'agriculture parie sur son perfectionnement, et celui-ci doit proposer le plus grand nombre de solutions aux problèmes actuels, a affirmé Alexis Rodriguez Pérez, directeur de la Comptabilité et des Prix de ce ministère.