Le général d’armée Raul Castro Ruz, président du Conseil d’État et du Conseil des ministres, a lancé un appel au peuple cubain pour l’alerter sur l’urgence de mettre en œuvre un programme d’assainissement intensif sur les lieux de travail, dans les zones résidentielles et dans les habitations elles-mêmes, avec la coopération active des organismes, organisations de masse et de la communauté, dans l’objectif de lutter contre le moustique Aedes aegypti, responsable de maladies comme le virus Zika, la dengue et le chikungunya.
« Comme notre peuple le sait, l’Organisation mondiale de la Santé a alerté sur la propagation rapide du virus Zika, qui touche 32 pays de notre continent, le déclarant urgence sanitaire de portée internationale », a-t-il déclaré.
Raul a souligné que « bien qu’il n’ait pas été démontré scientifiquement que l’infection par le virus Zika durant la grossesse soit la cause de tous les cas de microcéphale enregistrés dans les pays touchés, il a bien été constaté une relation importante avec l’augmentation de cette anomalie congénitale ».
Il a précisé que « la maladie est transmise par les moustiques du genre Aedes et qu’il n’existe actuellement ni vaccin, ni traitement pour cette affection, raison pour laquelle, la meilleure façon de la prévenir est d’éliminer ou de diminuer la présence du vecteur, ainsi que la protection contre les piqûres de cet insecte ».
Le président cubain a signalé qu’« à ce jour aucun cas n’a été détecté à Cuba, bien que l’on surveille et étudie tous les syndromes fébriles sans spécificité afin d’identifier de façon précoce sa présence et que le contrôle sanitaire international se renforce ». Et d’ajouter que « dans le cas où un malade se présentait, il existe toutes les conditions pour lui apporter les soins médicaux qualifiés ».
Il a déclaré que « Cuba a mis en œuvre un travail intense afin de diminuer la présence du vecteur, dans l’objectif de le maintenir à des niveaux ne présentant pas de danger ». Cependant, a-t-il indiqué, « des facteurs liés à la qualité technique inadéquate du travail anti-vectoriel, l’assainissement environnemental déficient, ainsi que des conditions climatologiques adverses favorisent le risque de voir des maladies se propager ».
Le chef d’État cubain a déclaré que « face à cette situation, la Direction du Parti et du gouvernement a adopté un plan d’action sous la conduite du ministère de la Santé publique, afin de lutter contre le virus Zika et par conséquent contre la dengue et le chikungunya ».
« Une fois de plus, le véritable protagoniste dans la lutte contre les menaces d’épidémies correspond à l’ensemble de notre peuple, car pour atteindre le succès de cette importante et nécessaire tâche, il est indispensable de compter sur sa participation consciente », a-t-il poursuivi.
« Chaque Cubaine et chaque Cubain doit assumer ce combat comme une affaire personnelle, un problème qui le concerne, surtout pour la responsabilité qu’il acquiert, en premier lieu, envers sa famille », a-t-il ajouté.
Il a souligné que « dans le cadre du plan d’action adopté, les Forces armées révolutionnaires destineront plus de 9 000 effectifs, y compris des officiers permanents et de la réserve, ainsi que des moyens techniques pour renforcer les travaux anti-vectoriels et d’assainissement, avec l’aide supplémentaire de 200 officiers de la Police nationale révolutionnaire ».
Il a signalé que « dans cette conjoncture, il est indispensable que tous les citoyens et entités respectent scrupuleusement les normes sanitaires et les mesures garantissant la lutte contre le vecteur afin de ne pas contribuer à la propagation des épidémies et contre d’autres comportements qui la favorisent ou constituent un danger pour la santé publique ».
« Au terme de cette étape intensive, il faut mettre en œuvre un plan de durabilité dans le temps, qui ne devienne pas une campagne de plus, afin de garantir des indices d’infestation minimaux », a-t-il indiqué.
Il a déclaré que « de même que dans d’autres occasions, notre peuple saura démontrer sa capacité d’organisation pour maintenir les niveaux de santé atteints par la Révolution et éviter ainsi des souffrances à nos familles », ajoutant que « comme jamais auparavant face à des tâches semblables, il s‘impose d’être plus disciplinés et plus exigeants ».
Précédemment, le quotidien Granma a publié des déclarations des Dr Beatriz Marcheco Teruel, directrice du Centre national de génétique médicale, et Roberto Alvarez Fumero, responsable du Département de maternité du Minsap. Ils ont insisté sur la nécessité d’être vigilants face à une fièvre supérieure à 38 degrés, des éruptions cutanées, une conjonctivite non purulente, des céphalées et des douleurs articulaires.
Ils ont recommandé de consulter immédiatement le médecin et de ne prendre que du paracétamol et de la dipirona, mais jamais d’aspirine pour le risque possible de saignements.
Les médecins ont appelé à prendre des mesures individuelles, comme l’hygiène personnelle, l’usage de moustiquaires dans les chambres, se couvrir la peau de vêtements appropriés, d’utiliser des répulsifs et éviter le contact avec des personnes présentant de la fièvre.
Les spécialistes s’accordent sur le fait qu’il n’existe pas de traitements médicamenteux spécialisés et insistent sur la nécessité prioritaire de rechercher d’éventuels nids de moustiques, détruire les foyers dans les eaux stagnantes, ne pas s’opposer à la fumigation ni aux visites fréquentes du personnel sanitaire et d’éliminer les risques de transmission.