PLUS de 40 000 enseignants et élèves des écoles pédagogiques accompagnés de leurs parents ouvriront la marche sur la Place de la Révolution de La Havane pour le traditionnel défilé de la Journée internationale des travailleurs, le 1er Mai.
C’est ce qu’a annoncé à notre hebdomadaire Ismael Drullet Pérez, Secrétaire général du Syndicat de l’Éducation, de la Science et du Sport. Il a précisé que ce syndicat aura l’honneur d’occuper la tête du défilé en reconnaissance de ses mérites.
« En premier lieu, pour la contribution des enseignants cubains au développement du pays. Toute l’activité économique, scientifique et culturelle du pays repose sur le secteur de l’éducation », a-t-il dit.
« Nous fêterons précisément en en cette année 2016 le 55e anniversaire de la campagne d’alphabétisation, une révolution culturelle qui a grandement contribué aux avancées scientifiques et techniques du pays, mises au service du monde. De cet effort est également issue la méthode cubaine Yo sí puedo (Moi, je peux), qui a permis à près de 12 millions de personnes d’une trentaine de pays d’apprendre à lire, écrire et compter », a signalé le responsable.
Et d’ajouter : « Cette année coïncide également avec le 55e anniversaire de la création de notre syndicat. Du 22 au 24 novembre 1961 s’est tenu le Congrès national constitutif dans le but d’unifier les différentes associations d’enseignants ». Les premiers responsables de notre syndicat fut le Dr Jorge Garcia Gallo, élu comme Secrétaire général, et le poète et professeur Raul Ferrer Pérez, entre autres camarades qui avaient joué un rôle actif dans les luttes pour la défense des principales revendications des travailleurs avant le triomphe de la Révolution.
« Nous avons atteint un taux d’adhésion de 99% à notre syndicat en ces années de batailles intenses. Nous assurons l’encadrement et le suivi des enseignants en activité dans l’enseignement général, préscolaire, technique et professionnel, spécial, universitaire, ainsi que des travailleurs de la sphère du sport et des centres scientifiques qui ne sont pas placés sous la juridiction du groupe d’entreprises BioCubaFarma. À ceci s’ajoutent les plus de
14 000 retraités de notre secteur », a indiqué le Secrétaire général, qui a précisé que les principales missions du syndicat concernent l’éducation et la représentation des travailleurs, le travail politique et idéologique, la création d’un climat favorable dans chaque établissement, ainsi que le renforcement des valeurs culturelles, morales et sociales.
Quelles activités avez-vous prévues cette année ?
Elles sont assez nombreuses. Par exemple, nous venons de fêter le 55e anniversaire de la création des jardins d’enfants. La cérémonie nationale a eu lieu à Pinar del Rio et nous avons rendu hommage à l’enseignement préscolaire conçu pour éduquer les enfants au cours des premières années de vie.
Dans le cadre de ces festivités, nous avons décerné le prix La Estrella Martiana aux personnes et institutions méritantes et s’étant illustrées dans la divulgation de l’œuvre de José Marti dans les écoles.
Nous avons organisé d’autres activités pour rendre hommage aux dirigeants syndicaux, aux travailleurs et aux institutions ayant eu un parcours exemplaire, y compris aux universités.
Par ailleurs, notre syndicat a lancé plusieurs actions d’entretien, voire de réparation dans les établissements scolaires et les universités, ainsi que d’amélioration des structures d’hygiène et de sécurité. Rappelons que notre pays est en plein dans une campagne de lutte contre le moustique du genre Aèdes, responsable de la transmission de maladies comme la dengue, le zika, le chikungunya et la fièvre jaune, et tous nos établissements font l’objet d’une surveillance permanente. Notre personnel participe aussi à la campagne de sensibilisation en allant frapper aux portes des habitants pour fournir des explications sur le cycle de reproduction du moustique et certains principes d'hygiène pour se protéger des maladies transmises par les moustiques.
Ce sera aussi l’occasion de motiver les travailleurs à offrir des services plus performants.
Le 1er Mai est un jour de fête, de joie et de commémoration. Nous allons exiger la levée du blocus économique, financier et commercial exercé par les États-Unis contre notre pays, ainsi que la restitution de la base militaire qu’ils occupent illégalement à Guantanamo.
Vous avez programmé des initiatives pour ce défilé ?
Ce défilé mettra en valeur l’union du peuple et démontrera notre engagement envers la patrie et la Révolution. Nos enseignants sont chargés de la formation des enfants et des jeunes en leur inculquant les valeurs humaines et altruistes prônées par notre société. Nous réaffirmerons ce jour-là notre sentiment patriotique et national. Ce sera un défilé à la foi militant, festif et haut en couleurs. Nous arborerons des drapeaux cubains et des pays de notre continent harcelés par les politiques néolibérales.
À ce défilé, nous rendrons aussi hommage à notre principal éducateur, Fidel Castro, à l’occasion de son 90e anniversaire. Nous arborerons les symboles de la campagne d’alphabétisation, ce grand exploit de l’éducation à Cuba : la lanterne, le crayon, le cahier et le livre pour les cours.
Nos sportifs seront revêtus de leur uniforme, et ce défilé sera l’occasion de voir plusieurs grandes gloires de notre sport, ainsi que beaucoup de ceux qui nous représenteront aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro, au Brésil.
D’autres organisations syndicales étrangères ont-elles confirmé leur participation à cette journée du 1er Mai à La Havane ?
Nous aurons le privilège de compter sur la présence de plusieurs dirigeants de la Confédération des enseignants des Amériques (CEA), à laquelle nous sommes affiliés. Il y aura aussi des représentants syndicaux du Mexique, de la Fédération des professeurs universitaires du Nicaragua et d’autres pays.
Nous attendons des délégations syndicales du Royaume Uni, du Canada, du Portugal et des organisations amies du continent, dont une représentation des Bahamas, conduite par sa présidente. Beaucoup des amis qui nous accompagnent chaque année seront de la fête.
Parlez-nous des activités prévues pour le reste de l’année…
Au mois de décembre nous organiserons la première conférence du syndicat, et je dois dire que depuis le début de l’année nous avons mené de nombreuses actions visant à l’adoption des accords de cette réunion.
À cette réunion, nous devrons dépasser la contradiction entre massivité et qualité ; assurer l’amélioration de la préparation et du niveau professionnel de nos personnels ; le perfectionnement du système d’éducation, le renforcement du rôle de l’école en tant qu’institution culturelle au sein de la communauté, garantir les mécanismes de prise de décision dans le processus d’enseignement-apprentissage ; les aspects de la législation du travail et la création de conditions plus favorables pour l’enseignant et pour l’école.
Il s’agit d’assurer une meilleure prise en charge de ceux qui ont assumé la mission humaine et complexe qui consiste à éduquer. Nous profitons de chaque anniversaire de nos institutions pour exprimer notre reconnaissance à toutes ces personnes.
Votre syndicat a reçu beaucoup d’honneurs durant ces années…
C’est un syndicat aguerri, qui a adhéré à la Centrale des travailleurs de Cuba (CTC) depuis sa création en 1939 et qui s’est érigé en moteur des idées de changement de la société, pour la rendre meilleure. Un grand nombre des cadres de direction du gouvernement et des institutions de l’État ont suivi une formation pédagogique.
Les enseignants participent à toute l’activité sociale et politique du pays, comme par exemple aux recensements qui sont réalisés dans le pays, ou aux mobilisations.
Votre syndicat a-t-il des échanges avec des organisations à l’étranger ?
Dans le cadre de la réunion internationale universitaire ou pédagogique que nous organisons chaque année, nous avons le Forum pour l’éducation en Ibéroamérique, placé sous l’égide de la Confédération des enseignants américains (CEA), et nous faisons partie de la vice-présidence de cet organisme international. Nous entretenons des rapports avec plus d’une cinquantaine d’organisations homologues dans le monde, dont plus d’une trentaine dans la région. Nous défendons des idées communes comme la négociation collective, l’évaluation du travail des instituteurs, l’affiliation syndicale, la qualité de l’enseignement et la préparation des enseignants.
Nous vivons dans un monde marqué par une tendance à la privatisation de l’éducation, qui empêche un accès majoritaire des citoyens à l’exercice de ce droit. Les institutions privées n’offrent pas de conditions favorables à la création d’un syndicat.
À Cuba, l’éducation est publique et nous continuerons de défendre le droit à ce qu’elle soit gratuite et de qualité. C’est une expérience intéressante pour d’autres organisations homologues.
Le système d’éducation cubain attire l’attention par l’accent mis sur la formation des enseignants. Je dois dire que même si nous manquons d’instituteurs pour compléter le personnel enseignant de nos écoles, nous avons progressé dans la formation pédagogique et post-universitaire de nos instituteurs et professeurs.
Nous accueillons de nombreuses délégations étrangères qui s’intéressent aux expériences cubaines, y compris des États-Unis.
Les rapports sont bons dans notre secteur. Notre syndicat jouit d’un grand prestige et nous sommes fiers du travail accompli, qui nous a valu l’honneur d’ouvrir la marche du défilé du 1er Mai.