COMME le faisait remarquer en novembre 2015 le ministre cubain du Commerce extérieur et des Investissements étrangers, Rodrigo Malmierca, la 34e édition de la Foire internationale de La Havane (Fihav 2016) enregistre une hausse de fréquentation notable qui témoigne de l’intérêt croissant des investisseurs pour le marché cubain.
C’est également ce que déclarait récemment dans une interview Abraham Maciques, directeur général d’une des entités co-organisatrices de la Fihav 2016, le Groupe d’entreprises Palco : « Expocuba a littéralement explosé cette année ». Toujours est-il que ce Parc d’exposition, qui compte 25 pavillons, était devenu trop petit pour accueillir la demande croissante de la plus importante bourse commerciale de la Caraïbe et l’une des plus représentatives d’Amérique latine.
À la cérémonie d’ouverture de la Fihav 2016, qui cette année réunit plus de 3 500 exposants et 73 pays accrédités (neuf de plus qu’en 2015), Rodrigo Malmierca a indiqué que la capacité totale de l'espace d'exposition ayant pratiquement été dépassée, il a fallu trouver des solutions ingénieuses pour tirer un maximum de profit des installations disponibles.
Le complexe offre actuellement une aire d’exposition de 28 934 mètres carrés, soit 7 000 de plus que l’édition précédente.
Environ un cinquième de cet espace est réservé à Cuba, représentée par 350 entreprises et 125 exposants.
Dans son allocution d’ouverture, Malmierca a remercié de leur présence les 23 délégations officielles présentes venues de pays comme le Venezuela, la Russie, la Bolivie, l’Allemagne, l’Argentine, l’Éthiopie, le Japon, la Suisse, la République tchèque, le Gabon et la Malaisie.
En présence de Ricardo Cabrisas, vice-président du Conseil des ministres et ministre de l’Économie et de la Planification, Malmierca a assuré que ce rendez-vous qui enregistre une participation record devrait scuciter beaucoup plus d’intérêt que l’édition précédente.
LE BLOCUS : UNE ENTRAVE SÉRIEUSE
Comme il est impossible de parler d’affaires à Cuba sans faire allusion au blocus économique, commercial et financier imposé par les États-Unis à Cuba, Malmierca Diaz a assuré que la Fihav 2016, du fait de son importance et de sa portée, apparaît comme un cadre adéquat pour dénoncer et condamner cette politique injuste de coercition et favoriser le développement économique et social cubain.
Le ministre du Commerce extérieur et des Investissements étrangers a attiré l’attention sur le caractère extraterritorial du blocus, qui cause du tort à de nombreux pays, rappelant que le blocus demeure le principal obstacle à la normalisation des relations entre Cuba et les États-Unis. « Il serait avantageux pour les Nord-américains de pouvoir entretenir des relations d’affaires normales avec Cuba », a-t-il dit.
Et d’ajouter : « Cependant, ni le blocus, ni le passage d’ouragans comme Matthew qui a durement frappé notre pays il y a un mois, n’entameront l’optimisme du peuple cubain ».
Malmierca a insisté sur la nécessité de travailler avec des partenaires sérieux, compétents et engagés envers Cuba, qui puissent contribuer à améliorer le niveau du commerce extérieur cubain et faire de l’Île un rendez-vous incontournable pour les affaires à Cuba.
UNE USINE DE CIGARETTES EN CONSTRUCTION À MARIEL
Les travaux de construction d’une usine de cigarettes du groupe Brascuba Cigarrillos S.A. viennent de démarrer dans la Zone spéciale de développement de Mariel (ZSDM). Cette usine mixte considérée comme le moteur de l’industrie de la cigarette à Cuba est l’un des
19 clients présents à Mariel.
Selon les déclarations à Granma de Roberto Sanchez Esquivel, coprésident pour la partie cubaine de cette société, « le projet de Mariel est un ouvrage d’élite pour le groupe d’entreprises du tabac Tabacuba et l’entreprise brésilienne Souza Cruz, dont l’apport de capitaux, de savoir-faire et de machines permettra de créer un leader de la production de cigarettes en Amérique centrale et dans les Caraïbes ».
Il a signalé que la production de Brascuba est actuellement de 4 milliards d’unités, et la nouvelle usine aura une capacité de 15 milliards d’unités, ce qui permettra de donner une impulsion aux exportations (20%, le reste sera destiné au marché national).
L’usine occupera 10,8 hectares, dotée de la technologie la plus moderne et conçue dans un souci de respect de l’environnement.
À la suite de la cérémonie d’ouverture de la Foire internationale de La Havane, Ana Teresa Igarza Martinez, directrice générale du Bureau de la ZSDM, nous a donné un bref aperçu des projets en cours dans la Zone spéciale, qui concernent plusieurs sphères de notre économie comme la biotechnologie et l’industrie pharmaceutique, les secteurs financier et bancaire, ainsi que l’industrie des matériaux de construction.
Trois ans après l’entrée en service de la ZSDM, « des progrès discrets mais notables que nous nous devons de consolider sont enregistrés. Plusieurs ouvrages sont terminés et nous continuons de travailler pour attirer de nouveaux clients et commencer d’autres investissements utiles au pays », a-t-elle dit.
Elle a précisé que le dernier projet approuvé est un projet sud-coréen, axé sur la production de seringues jetables qui permettra de diminuer les importations.
Le responsable a annoncé par ailleurs qu’ « une entreprise créée par l’Institut du cancer Roswell Park, de New York, étudie un dossier de proposition de partenariat avec le Centre d’immunologie moléculaire pour la mise au point de vaccins contre le cancer et d’autres maladies, un projet de haute technologie ».
Elle a finalement souligné la volonté de continuer de travailler à la promotion d’investissements liés aux services logistiques dans toute leur étendue, comme la biotechnologie, l’industrie pharmaceutique, l’industrie manufacturière, le conditionnement et l’emballage, les biens et les produits de consommation, des articles ménagers, des produits alimentaires, ainsi que l’industrie de la construction.
La dernière journée de la FIHAV sera marquée par la présentation de l’Offre exportable cubaine de biens et de services, et des conférences sur l’Entreprise de commercialisation des services médicaux cubains S.A. et la Zone spéciale de développement de Mariel.
