ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN
Le directeur, le Dr Jenry Carreño Cuador, a indiqué à Granma international que cette institution a été conçue pour développer le tourisme de santé. Photo: Jorge Luis González

LA prise en charge personnalisée des patients est l’un des atouts du Centre international de Santé La Pradera, situé dans l’ouest de La Havane, inauguré par le commandant en chef Fidel Castro le 1er novembre 1996. Cet établissement propose des services médicaux à des patients venus du monde entier, attirés par le niveau d’expertise atteint par les spécialistes cubains après le triomphe de la Révolution.

La Pradera, où exercent des groupes de médecins multidisciplinaires et d’autres professionnels de la santé, met à la disposition des patients plusieurs programmes de soins inscrits dans les protocoles pratiqués dans l’Île, qui affiche des résultats scientifiques et des indicateurs de santé semblables à ceux des pays développés.

Le silence, l’ordre, la propreté et la lumière règnent dans cet établissement entouré d’un parc où poussent un millier d’arbres et d’arbustes divers, ainsi que des herbes médicinales utilisées en thérapie.

Le directeur, le Dr Jenry Carreño Cuador, a indiqué à Granma international que cette institution a été conçue pour développer le tourisme de santé. Ainsi, au cours de ses 20 années d’existence, La Pradera a accueilli 70 800 patients venus de 112 pays. Par ailleurs, cet établissement génère un flux de devises étrangères important pour le pays.

Et de poursuivre : « Nous disposons d’un centre de médecine physique et de rééducation moderne, qui prend en charge de nombreuses maladies en neurologie, orthopédie, affections cardiovasculaires et respiratoires, orthophonie, phoniatrie et audiologie. Le programme de soins est caractérisé par des activités intensives, systématiques et intégrales. Les patients sont soignés par des équipes de professionnels expérimentés, dont la plupart font partie de l’équipe qui a fondé l’établissement, ce qui contribue à renforcer le travail du Centre. »

La Pradera propose également des programmes pour le traitement du cancer; la rééducation en cas d’implants cochléaire; la possibilité d’hémodialyse durant les vacances; des cures d’amaigrissement, d’arrêt de l’entraînement pour les sportifs de haut niveau, de prise en charge des femmes en période de ménopause, d’ostéoporose, de diabète, d’hypertension artérielle, de risques d’intoxication par le cuivre, le plomb ou la silice et des programme de qualité de vie pour les personnes du 3e âge, ainsi que des bilans médicaux, des thérapies anti-stress et les demandes de deuxième opinion en cas de diagnostic.

Les patients bénéficient de l’expérience médicale cubaine, comme des vaccins contre le cancer du poumon en phase avancée, des médicaments monoclonaux contre les tumeurs malignes de la tête et du cou, l’Heberprot-P pour le traitement des ulcères du pied diabétique et les blessures à cicatrisation difficile, ainsi que toute une gamme de produits naturels et de thérapies alternatives, appliquées avec succès aux patients cubains.

À cet effet, le Centre international La Pradera dispose d’équipements à la technologie de pointe pour le diagnostic clinique, les examens de laboratoire et d’imagerie médicale. Avant leur arrivée au Centre, tous les patients doivent faire parvenir un rapport médical qui est étudié par une équipe de professionnels qui décidera du traitement à appliquer et du programme de soins, à des prix compétitifs.

Le Centre international de santé, La Pradera, dans le quartier de Siboney, à La Havane. Photo: Jorge Luis González

Pour les non-hispanophones, un service de traduction en anglais et autres langues est assuré. L’établissement se charge de l’accueil du patient à l’aéroport, de la familiarisation avec l’environnement social, des démarches migratoires à Cuba, et propose également des parcours et des excursions à travers le pays. L’accompagnant du malade peut aussi avoir accès à tout type de soins ou demander un bilan de santé spécialisé.

540 personnes sont employées dans cet hôpital-hôtel qui compte 152 chambres dotées de tout le confort, comme la climatisation, la télévision par câble, le téléphone pour des communications nationales et internationales, 17 de ces chambres sont équipées pour accueillir les patients handicapés, alors que sept sont des résidences de trois ou quatre chambres, avec un service de conciergerie, de cuisinier et infirmière.

L’installation dispose de services de restauration et de cafétéria, piscine, aires de sport, boutique, poste, salon de coiffure, pharmacie internationale, bureau de réservation touristique et réservation de salle pour événements.

CHANGER DE STYLE DE VIE ET D’HABITUDES ALIMENTAIRES NOCIFS

Le Dr Carreño Cuador, qui est également spécialiste en médecine générale intégrale, a signalé que les enquêtes de qualité effectuées révèlent la grande satisfaction des patients pour la qualité des services, et que l’un des programmes les plus demandés est celui d’oncologie du fait de la variété des vaccins thérapeutiques disponibles.

À ce sujet, la Dr Ana Livia Garcia Lopez, sous-directrice de l’Assistance médicale, a donné des informations, en précisant qu’avant d’être admis à ces programmes il faut effectuer des études histologiques, localiser la tumeur et fournir l’historique clinique afin de connaître l’évolution de la maladie et décider des soins à pratiquer.

« Notre groupe de spécialistes évalue l’ensemble des résultats des analyses médicales afin de décider du traitement pour chaque patient et le vaccin adapté à son cadre clinique. Dans certains cas, il faut répéter le bilan afin de confirmer le diagnostic et de décider des séances de chimiothérapie, de radiothérapie ou de chirurgie alternative. À ce traitement est associée l’administration de produits naturels pour élever les défenses immunologiques de l’organisme », explique la Dr Garcia Lopez, qui est aussi diplômée en soins palliatifs et contrôle du cancer.

La plupart des patients atteints de cancer reçoit un traitement avec les vaccins cubains contre les tumeurs malignes du poumon, connus sous le nom de CIMAvax-EGF® et VAXIRA®, enregistrés à Cuba depuis 2008 et faisant partie du cadre de base national des médicaments depuis 2012.

Les deux vaccins ont deux phases, l’une d’induction, avec l’application de cinq doses, et une autre de maintien. La première étape est appliquée durant une hospitalisation de cinq jours en moyenne, puis les doses sont remises pour être appliquées dans les pays respectifs. Si le patient a besoin d’acheter plus de médicaments pour les autres phases de son traitement, on réajuste son programme et le prix à payer, a signalé la Dr Garcia Lopez.

Et d’ajouter : « Le cadre de notre institution ressemble plus à un hôtel qu’à un hôpital, le patient se trouve dans une ambiance agréable, accompagné 24h sur 24. La relation qui s’établit avec les médecins lui permet de recevoir les explications et les informations sur sa maladie dans un climat de confiance. Il peut ainsi mieux combattre la maladie, en étant à tout moment renseigné sur les effets secondaires du traitement. »

La Dr Marelen Carranza Aguia quant à elle a précisé qu’en quittant le Centre, le patient maintient une communication fréquente avec ses médecins, par téléphone ou par courriel, afin de donner un suivi à l’évolution de la maladie, avec la recommandation d’une réévaluation médicale 6 ou 12 mois après le début du traitement.

Les deux médecins estiment que le cancer est une maladie chronique qui exige des changements dans le style de vie, impliquant une modification du régime alimentaire, l’abandon du tabac, de l’alcool, entre autres. Il est indispensable, affirment-elles, que le patient apprenne à vivre avec sa maladie, d’où l’importance de l’aide familiale et du respect discipliné du traitement.

Elles donnent l’exemple de malades qui ont repris leur vie professionnelle et ont retrouvé leur vie quotidienne. Elles nous transmettent un message d’optimisme, de sécurité et de stabilité émotionnelle, car elles savent que désormais, le patient peut vivre de nombreuses années avec une bonne qualité de vie.

C’est aussi l’avis d’Eren Olcinar, fils du patient turc, Souleyman Kefeli, âgé de 65 ans, qui s’est adressé à La Pradera pour avoir accès aux vaccins contre le cancer du poumon. Ils se félicitent du traitement aimable, du soutien inconditionnel du personnel qui les a pris en charge et qualifie La Pradera « d’œuvre d’amour immense ».