ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN

(Traduction de la version sténographiée du Conseil d’État)

CHERS camarades,

Photo: Juvenal Balán

Je ne prononcerai que quelques brèves paroles, compte tenu du caractère extraordinaire de cette Assemblée, convoquée par le Conseil d’État pour examiner des documents longs et complexes qui, comme nous l’avons exposé dans notre Rapport central au 7e Congrès du Parti, traceront la voie du processus révolutionnaire cubain, du Parti et de la société vers l’avenir dans la construction de notre socialisme.

Nous avons d’abord examiné la Conceptualisation du modèle économique et social cubain de développement socialiste.

À cette occasion, l’Assemblée nationale du Pouvoir populaire, comme au mois de juillet dernier, a également apporté son soutien, dans l’esprit et la lettre, à la mise à jour des Orientations de la Politique économique et sociale du Parti et de la Révolution pour la période 2016-2021, adoptée par le 7e Congrès du Parti, qui inclut désormais les opinions émises ultérieurement à cette date.

L’Assemblée nationale a aussi eu connaissance des résultats du processus de discussion des bases du Plan national de développement économique et social à l’horizon 2030, à partir desquelles ce plan sera élaboré, et que nous soumettrons à l’adoption de ce Parlement en décembre 2018.

L’élaboration de ces trois documents a pour antécédent les résolutions adoptées par le 6e Congrès du Parti en 2011. Depuis lors, plusieurs versions ont été produites, puis soumises à la considération du Bureau politique en vue de leur présentation au 7e Congrès du Parti.

Auparavant, un processus de consultations avait été engagé dans chaque province avec les 971 délégués et 3 617 invités au Congrès, desquelles ont émané 1 345 propositions, ce qui a permis d’éclaircir des concepts et d’élargir leurs fondements.

Le 7e Congrès du Parti, après avoir accueilli favorablement les projets présentés, a décidé de lancer un vaste débat démocratique sur la Conceptualisation du modèle économique et social et sur les bases du Plan national de Développement économique et social à l’horizon 2030 avec tous les militants du Parti et de l'Union des jeunesses communistes, des représentants des organisations de masse et de divers secteurs de la société, ainsi que de tenir compte des résultats de la consultation pour réajuster les Orientations, si cela se révélait nécessaire.

En vertu de cet accord, 47 470 réunions ont été réalisées, auxquelles plus de 1,6 million de Cubains ont participé, desquelles sont issues 208 161 propositions, et par conséquent la modification d’une partie significative du contenu ou de la rédaction initiale des documents proposés.

Ces réunions, qui ont mis en évidence la formation des personnes invitées, outre le fait d’avoir permis le perfectionnement de ces documents, ont représenté un moyen important pour l'exercice de la participation populaire au débat et aux décisions adoptées. Elles ont également servi d’outil efficace de communication et de socialisation sur les changements fondamentaux proposés par la mise à jour de notre modèle, et ont confirmé le soutien à la politique économique et sociale du Parti et de la Révolution adoptée au 6e Congrès.

Les nouveaux projets issus de ce processus ont été débattus par les membres du Comité central et les députés dans leurs provinces respectives, dont les propositions ont été analysées à la 3e Réunion plénière du Comité central du Parti, l'organisme qui a adopté, conformément à la faculté qui lui a été conférée par le 7e Congrès, la Conceptualisation du modèle économique et social cubain, les Bases du Plan national de Développement économique et social à l’horizon 2030, et les nouvelles modifications des Orientations de la politique économique et sociale du Parti et de la Révolution pour la période 2016- 2021, et il a décidé de soumettre à la considération de l’Assemblée nationale les documents que nous avons examinés lors de cette session extraordinaire.

Ce résumé, qui s’avère une récapitulation nécessaire, me permet de confirmer aujourd'hui ce que j’avais déclaré le 18 mai à la 3e Réunion plénière du Comité central que « ce sont les documents les plus étudiés, discutés et rediscutés de l'Histoire de la Révolution », et peut-être de l'Histoire de la République de Cuba.

Ces fondements programmatiques, récemment adoptés par le Comité central du Parti et soutenus désormais par l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire, réaffirment le caractère socialiste de la Révolution cubaine et le rôle du Parti communiste en tant que force dirigeante supérieure de la société et de l'État, comme le définit avec une clarté absolue, l'article 5 de la Constitution de la République.

Cela nous permettra de continuer à aller de l’avant dans la mise à jour de notre modèle économique et social, ou ce qui revient au même, « de changer tout ce qui doit être changé » ; et nous le ferons à la vitesse que nous le permettront le consensus que nous forgerons au sein de notre société et la capacité que nous démontrerons à faire les choses correctement, afin d’éviter de graves erreurs qui pourraient compromettre le succès de cette tâche gigantesque et honorable.

Durant cette session et au nom de la volonté sincère de notre peuple, le Parlement cubain a adopté une déclaration de soutien au peuple et au gouvernement de la République bolivarienne du Venezuela.

À ce propos, je tiens à souligner que nous nous devons de dénoncer et de stopper l'agression contre cette nation sœur. Des intérêts politiques et économiques impérialistes tentent d'empêcher l'exercice de l'autodétermination de son peuple. Aux sanctions unilatérales arbitraires et injustes des États-Unis sont venues s’ajouter l’intervention de l'OEA et de plusieurs gouvernements dans ses affaires intérieures, ainsi que la diffamation et la manipulation grossière de la réalité, toutes visant à renverser le gouvernement constitutionnel élu par les Vénézuéliens.

Nombre de ceux qui dirigent les manifestations et exigent une reconnaissance internationale sont ceux-là mêmes qui ont mené le putsch militaire de 2002, le coup d’État pétrolier de 2003 et les actes de violence putschiste de 2014.

On tente de justifier hypocritement l’ingérence étrangère, en claironnant que l’on veut aider les Vénézuéliens. Or, la seule façon de le faire, c’est de montrer par des actes le plein respect de la souveraineté du Venezuela et en encourageant un dialogue constructif et respectueux, en tant que seule voie de gérer les divergences.

Si les droits humains et l'intégrité des personnes est vraiment source de préoccupation, il convient de condamner sans équivoque la violence putschiste qui a causé des morts et des blessés. Les images des jeunes roués de coups, poignardés et brûlés vifs par des opposants violents, nous rappellent les pires actes du fascisme.

Je réaffirme notre solidarité envers la Révolution bolivarienne et chaviste, envers l'union civique et militaire du peuple vénézuélien et envers le gouvernement dirigé par le président constitutionnel Nicolas Maduro Moros.

Nous observons également avec préoccupation le déroulement des événements au Brésil, une conséquence des méthodes employées pour écarter du pouvoir Dilma Rousseff, alors que le Parti des travailleurs et son chef historique, le camarade Luiz Inacio Lula da Silva, sont l’objet de persécutions.

Nous sommes convaincus que seul le respect de la volonté souveraine et du mandat du peuple rendra sa légitimité au système politique de ce pays frère.

Dans cette bataille, le peuple brésilien compte et pourra compter sur la solidarité totale de Cuba.

Camarades,

Avant de conclure, je tiens à informer les députés et tout notre peuple que, comme nous le faisons traditionnellement à chaque session ordinaire de cette Assemblée, au mois de juillet prochain, nous aborderons d'autres questions concernant les événements nationaux et internationaux.

Je vous remercie (Applaudissements).