
DIMANCHE dernier, le 27 janvier n'était pas différent des autres, si ce n’est des nuages et des vents parfois gênants. Beaucoup de Havanais étaient même allés se promener dans la soirée, en dépit des avertissements du Centre de prévision de l'Institut de Météorologie.
Après le bulletin météorologique de la Dr Miriam Teresita au journal télévisé, je venais de calfeutrer portes et fenêtres, surtout à cause d’un éventuel impact de la pluie. J’étais sur le point d’éteindre mon ordinateur lorsqu’un bruit assourdissant m'a fait sursauter. Quatre interruptions de l’électricité m'ont mis sur mes gardes. Obscurité totale. Pluie, vent et bruit. Par l'interstice de la porte qui ne se ferme pas hermétiquement, j'ai aperçu un ciel rouge terrifiant.
Environ une heure plus tard, l'appel de la responsable de l'information nationale du journal s’acheva par un silence radio, qui fut ensuite complété par des membres de la famille depuis diverses municipalités.
LES IÑQGES DE LA HAVANE
J'ai vu les premières images de ce qui s'était passé à l'Institut de météorologie. Miguel Angel Hernandez Martinez était l'un des spécialistes de garde et venait d’achever un communiqué que je lui avais demandé d'envoyer rapidement pour la page numérique de notre journal.
Puis, avec un peu de calme, il m'a expliqué que la tornade avait été provoquée par une ligne active de tempêtes qui avait progressé à l’avant du 12e front froid de la saison.
« Il s'agit d'une situation hivernale typique qui a eu comme antécédent celle du 13 mars 1993, que l’on avait appelée "La tempête du siècle", au moment où un front froid touchait également la capitale. »
« Mais nous n'avons pas de précédent d’une tornade aussi forte dans la ville, avec des vents soufflant entre 101 et 104 kilomètres à l'heure, selon les données de la station météorologique de Casablanca », dit-il.
Et tandis qu'il nous montre sur une carte le parcours du phénomène météorologique, qu’ils ont effectué à partir des photos de la population publiées sur Internet, il me parle des dommages causés aux maisons, des conteneurs volants, ainsi que des bus et des voitures légères reversés, de la destruction des dépôts d'eau, des chutes d’arbres et des pylônes électriques.
Face à ma préoccupation de savoir si la population avait été suffisamment informée, il a précisé que, depuis le vendredi 25 janvier, une alerte précoce avait été donnée, d'abord aux organismes, puis à la population, et que des informations avaient été données ensuite sur la situation complexe à venir, en raison des basses pressions extratropicales dans le sud-est du Golfe du Mexique.
Et de conclure que d'un point de vue météorologique, il n'y avait pas d'autres informations, que le front traverserait le centre et l'est du pays, avec des pluies et des conditions hivernales, qui se maintiendraient toute la semaine sur le territoire national.