COMMENT renforcer la gestion gouvernementale dans les provinces et les municipalités et, à la fois, contribuer au développement de l'économie et à une participation accrue des citoyens aux décisions sont autant de questions qui ont figuré au cœur des débats intenses qui ont marqué, le 11 mars, la réunion des présidents des assemblées du Pouvoir populaire de tout le pays, conduite par Miguel Diaz-Canel Bermudez, président du Conseil d'État et du Conseil des ministres.
Faisant le point sur la réunion, Diaz-Canel a affirmé que l'objectif est de renforcer les relations de travail entre le gouvernement central et les territoires, d’où la conception d’un système de travail qui prévoit des visites dans différentes régions de l’ensemble du pays.
Il a insisté sur les conditions indispensables pour parvenir à une gestion publique plus efficace, ce qui implique non seulement la disponibilité de ressources matérielles, mais aussi l’importance de se doter de styles et de structures de travail, d'une politique adéquate de cadres doués d’une sensibilité et d’un engagement révolutionnaires, sans bureaucratisme, avec un esprit de collectivité et un lien permanent avec la base. « Ensemble, nous devons mettre en place un gouvernement qui travaille pour le peuple », a-t-il souligné.
Un cadre dépourvu de sensibilité ne réagit pas, il n’aime pas que les gens lui exposent leurs problèmes, a rappelé Diaz-Canel, avant d’appeler à réduire les entraves bureaucratiques, et à continuer à accorder la priorité à la population.
Nous devons rechercher une action gouvernementale plus transparente pour la population, pour qu’elle sache ce que nous faisons, qu’elle connaisse les priorités, qui sont fonction du développement et de ses besoins. C'est une garantie de la participation de la population à la prise de décision, a-t-il ajouté.
Dans son intervention, le président a mis l'accent sur certains aspects de la situation internationale, caractérisée par une offensive de colonisation néolibérale, la manipulation des médias, la prolifération de fausses nouvelles, l’aggravation des conflits et le harcèlement des États-Unis envers les pays de la région, dont Cuba, menacée par la mise en application du Titre III de la Loi Helms-Burton.
C'est pourquoi il a rappelé les trois priorités de la gestion gouvernementale, qui ont été définies il y a quelques mois par le général d'armée Raul Castro Ruz, qui a placé au même niveau de priorité la préparation à la défense et l'économie.
L'autre objectif prioritaire était le référendum constitutionnel qui, une fois mené à bien, nous a offert une victoire, une réponse de réaffirmation de l'engagement de la majorité des Cubains envers la Révolution, a souligné le président cubain, qui a ajouté que la bataille économique reste la tâche fondamentale, la plus complexe et la plus attendue par le peuple, et pour la remporter, il s’impose de renforcer les structures et les moyens de gestion et le soutien des spécialistes en sciences économiques.
L’AUTOAPPROVISIONNEMENT MUNICIPAL
Gustavo Rodriguez Rollero, ministre de l'Agriculture, a présenté un exposé sur le programme d'autoapprovisionnement municipal. Plusieurs précisions ont été apportées sur ce sujet considéré comme d’une importance particulière pour la sécurité et la souveraineté alimentaires, qui comporte différents stades de réalisation, et qui demande une augmentation des rendements, outre la diversification des cultures, afin d'atteindre 30 livres de nourriture par habitant et 5 kg de protéines animales.
Ricardo Cabrisas, vice-président du Conseil des ministres, a également rappelé qu’il s’agit d’un élément crucial pour substituer les importations, puisque Cuba alloue chaque année environ 1,8 milliard de dollars à l'achat de denrées alimentaires, dont 30% sont destinés à la consommation animale.
Les productions hors-saison et la prise en compte des traditions culturelles et des besoins des territoires, l'utilisation de la science, ainsi que la sélection et la spécialisation des coopératives et des producteurs, étaient parmi les sujets qui ont été passés en revue, avec une attention particulière aux contrats, une question sur laquelle a également insisté Salvador Valdés Mesa, Premier vice-président du Conseil d'État et du Conseil des ministres.
Les participants ont également pris connaissance d’un rapport sur les résultats, à plus grande échelle, des études sur les protéagineux menées par le commandant en chef Fidel Castro Ruz, couvrant la recherche, le développement, l'innovation et la production, la commercialisation des produits ayant un impact sur l'industrie agroalimentaire, pharmaceutique, cosmétique et autres qui constituent des sources de revenus.
À cet égard, Diaz-Canel a fait référence à la nécessité de promouvoir ce programme, d'abord, en l'honneur de Fidel, qui consacra les dernières années de sa vie à prouver la viabilité de ces cultures et productions dans nos conditions, qui s’insèrent dans un enchaînement avec des activités et des branches diverses.
Meisi Bolaños, ministre des Finances et des Prix, a fourni une explication détaillée de la manière de parvenir à une exécution budgétaire adéquate au niveau local, en insistant sur le contrôle des ressources financières, l'importance de la discipline fiscale et de la bonne gestion, l'élimination des déficits de revenus, qui ont été progressivement réduits, mais frappent encore 19 municipalités dans quatre provinces.
Elle a signalé que dans le cadre des budgets locaux, il est nécessaire d’œuvrer à une meilleure mise à profit de la contribution territoriale pour ce qu'elle signifie dans le développement à ce niveau, non seulement dans la production et les services, mais aussi dans la création d'emplois et dans sa propre durabilité.
Concernant les comptes débiteurs et créditeurs, les interventions ont porté sur l'urgence de modifier la situation actuelle de la chaîne des impayés, qui est synonyme d'absence de contrôle et de désorganisation.
LE COMMERCE EN LIGNE
Betsy Diaz, ministre du Commerce intérieur, a fait mention de plusieurs projets en cours et d’autres en perspective pour assurer la croissance du commerce en ligne, avant de souligner que le principal objectif est d'accélérer le service et de réduire le traitement de l'argent en espèces dans les transactions, tant pour les personnes morales que pour les personnes physiques.
Au sujet de l'utilisation des terminaux de point de vente (POS), elle a signalé qu’ils seront bientôt étendus aux magasins de matériaux de construction et au réseau de vente au détail, en priorité à La Havane et Santiago de Cuba.
Irma Martinez Castellon, ministre-président de la Banque centrale de Cuba, a insisté pour sa part sur la nécessité d'exiger un bon fonctionnement des POS.
Alejandro Gil, ministre de l'Économie et de la Planification, a évoqué les programmes de développement local, car dans la situation actuelle de l'économie, il s’impose de chercher des solutions aussi près que possible de l'endroit où les problèmes se posent.
Fin décembre, 290 projets de ce type avaient été recensés, notamment dans les domaines du commerce et de la gastronomie, de l'industrie alimentaire, de la culture, de l'industrie locale, du tourisme et des services communautaires.
Le ministre a rappelé que les projets bénéficiant d’un financement et ne demandant pas de ressources au budget central et sont autofinancés obtiendront toujours une approbation immédiate.
Comme cela a été souligné à d'autres occasions, les gouvernements locaux doivent impliquer les universités et les centres de recherche dans la conception et le déploiement des programmes de développement local, une action valable pour toutes les activités qui contribuent au progrès économique et social du pays, comme cela a été souligné lors de cette réunion.
