ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN
Il convient de mettre en œuvre de nouvelles stratégies de marketing dans le tourisme, de penser de manière innovante avec beaucoup de créativité et de culture du détails, et montrer la cubanité comme un sceau d'identité, a déclaré Miguel Diaz-Canel. Photo: Estudios Revolución

Atteindre 4,5 millions de visiteurs en 2020, tel est l'objectif du tourisme à Cuba, un chiffre qui pourrait être atteint sans aucun contretemps si les indications et les projections de travail discutées lors du bilan annuel de la dénommée « industrie des loisirs » étaient mises en pratique.

« Même si cette année sera tout aussi complexe, difficile et pleine de défis, nous ne pouvons ni nous arrêter ni céder, nous devons continuer à aller de l’avant avec la conviction que personne, et encore moins l'arrogance des Yankees, ne nous arrêtera », a déclaré Miguel Diaz-Canel Bermudez, président de la République de Cuba, lors de son intervention à la réunion de travail du ministère du Tourisme (Mintur), faisant référence à la situation à laquelle le secteur du tourisme est confronté.

Manuel Marrero, Premier ministre, Mercedes Lopez Acea, membre du Bureau politique et du Secrétariat du Comité central du Parti communiste de Cuba, et Juan Carlos Garcia Granda, ministre du Tourisme, entre autres, étaient présents à cette réunion.

Évoquant l'année écoulée, le président cubain a souligné les sanctions et les mesures appliquées par le gouvernement des États-Unis pour étouffer notre économie, ce qui a eu pour conséquence que 2019 s'est achevée avec 4 275561 visiteurs dans le pays, soit une diminution de 9,26% par rapport à l'année précédente.

Selon Miguel Diaz-Canel, même si le plan prévu n'a pas été réalisé, le fait d'avoir atteint un tel chiffre, dans un contexte aussi complexe, est une réussite. Cependant, nous ne pouvons pas perdre de vue certains objectifs à atteindre, tels le travail orienté vers la qualité des services, la capacité de proposer de meilleures offres, où prévaut un traitement amical et professionnel, car il est important de favoriser un séjour de bien-être pour le client.

Sur cette base, a-t-il dit, il est nécessaire de mettre en œuvre de nouvelles stratégies de marketing, d'avoir une pensée innovante avec beaucoup de créativité et de culture du détail, et de montrer la cubanité comme un sceau d'identité.

Un avis partagé par Manuel Marrero, qui a également souligné l'élaboration d'un plan comportant 56 mesures visant à encourager l'arrivée de visiteurs dans le pays, dont 71 % sont déjà mises en œuvre.

Il a également abordé la nécessité de déployer des actions commerciales plus puissantes, de trouver de nouveaux créneaux de marché et de récupérer certains créneaux perdus, ainsi que de tirer davantage parti des possibilités du tourisme national, et de stimuler la présence des Cubains dans les activités touristiques avec des offres et des services attrayants.

Un jour perdu dans l'informatisation est un jour offert à l'ennemi, a déclaré le Premier ministre, en soulignant que l'utilisation des réseaux sociaux est insuffisante en matière commerciale et promotionnelle.

« Nous avons besoin d'une plus grande présence sur les plateformes numériques et de positionner nos contenus. Nous devons continuer à parier sur le commerce électronique et bien que des progrès aient déjà été réalisés, l'objectif est que le client puisse accéder aux prix des hôtels, aux promotions mises à jour, faire des réservations et même payer par ce biais. »

Il a également insisté sur la généralisation de la connectivité dans les hôtels et sur la poursuite de l'automatisation de tous les systèmes et services du tourisme.

L'autre priorité, a-t-il dit, est de défendre la qualité du tourisme. « Pour cela, nous devons créer de nouveaux produits, mesurer le cycle de vie des installations et les revitaliser si nécessaire, promouvoir notre gastronomie comme une référence qui vende aussi l'image de Cuba, et développer davantage d'activités extra-hôtelières avec des options de vie nocturne, de cabarets et de discothèques. »

Le contrôle interne est un autre des problèmes récurrents, a-t-il déclaré. C'est pourquoi nous ne pouvons pas cesser de viser des exigences plus élevées et à lutter contre la corruption.

La consolidation de l’enchaînement productif avec l'industrie nationale, car l'un des principaux objectifs du secteur est de réduire les importations, a été un point d'analyse crucial au cours de l'évaluation.

Il s’agit d’un domaine dans lequel nous avons fait des progrès, mais ce n’est pas suffisant. Nous devons restructurer notre travail et appliquer des indicateurs qui nous permettent de savoir combien le tourisme peut économiser en achetant aux entreprises cubaines les produits que nous avions l'habitude d'acheter sur le marché international, a-t-il dit.

À cette fin, a rappelé le Premier ministre, des formules ont été recherchées dans le but de stimuler la participation de l'industrie nationale, comme le crédit de Finatur - une institution financière non bancaire, subordonnée à la Banque centrale de Cuba - qui a accordé des financements à des entités liées au tourisme.

Une autre formule utilisée est le paiement aux entreprises qui pourraient produire pour remplacer les importations faites par ce secteur, avec 50% de la valeur en monnaie librement convertible, une option que nos entreprises et les producteurs nationaux devraient exploiter davantage, en garantissant la qualité comme prémisse, a-t-il dit.

Le lien avec l'université et les écoles polytechniques, visant à fournir des ressources pour le secteur, reste un aspect vital, tout comme la collaboration avec le secteur non étatique, tant pour les activités de construction ou de réparation de nos installations, que pour le système d'hébergement, les restaurants privés et autres services, a estimé le Premier ministre.

Renforcer l'activité des cadres, rajeunir les mentalités et les pratiques, et être à la hauteur du moment que traverse le pays, fut une autre de ses indications. Il ne peut y avoir de place pour l’abattement ou le découragement. Malgré les manœuvres de l'ennemi pour nuire à l'industrie des loisirs à Cuba, le tourisme, en tant que secteur stratégique pour le développement économique, continue et continuera à apporter des ressources au pays, a-t-il dit.

INSUFFISANCES INTERNES ET AUTRES MAUX

Selon le rapport présenté par Juan Carlos Garcia Granda, ministre du Tourisme, les aspects externes qui ont affecté le secteur ont été aggravés par nos propres insuffisances, principalement dans toutes les réserves encore inexploitées, faute, en outre, d'actions de communication plus efficaces, en particulier de façon directe avec les agences de voyage et les ventes optionnelles.

Nous devons également continuer à travailler sur l'amélioration de la qualité de nos produits touristiques, a-t-il déclaré. « Nous sommes conscients que cette question doit être évaluée avec l'intégrité requise, et avec le comportement de chacun des membres du personnel et des travailleurs, afin de garantir un bon service aux clients qui nous rendent visite. »

Le manque de connectivité internet via wifi est une autre des questions fréquentes soulevées par les touristes. Pour y remédier, une série de mesures ont été mises en œuvre qui permettent aujourd'hui à 44% des hôtels d'avoir déjà une couverture complète et à 62% des hôtels quatre et cinq étoiles d'en avoir une dans tous leurs espaces, y compris la plage.

L'utilisation du commerce électronique comme outil de marketing est encore insuffisamment exploité, notamment à partir de l'utilisation de sites web des agences, la tendance étant à l'utilisation d'agences de voyage virtuelles telles qu'Expedia et Booking.com.

« En ce sens, la stratégie ministérielle est mise en œuvre à travers le portail officiel du tourisme CubaTravel, l'un des 22 projets prioritaires du Plan d'informatisation de la société cubaine. »

Par ailleurs, l'activité commerciale progresse, avec le début de la construction de deux hôtels mixtes dans la péninsule d'Ancon, à Trinidad, dont les processus d'investissement se développent de manière satisfaisante, a rapporté Garcia Granda.

« Malgré ces résultats, il reste des problèmes à régler, telles que la création, l'approbation, la dissolution ou la liquidation des entreprises à capitaux étrangers, qui, el même temps que les dommages générés par la mise en œuvre du Titre III de la Loi Helms-Burton, ont rendu impossible la réalisation d’affaires prioritaires du secteur. »

Selon le ministre du Tourisme, nous avons commencé cette année 2020 avec des tensions, mais plus que de planifier sur la base des déficiences de l'année précédente, nous avons élaboré un plan basé sur le potentiel que nous avons dans le secteur.

Les difficultés liées au marketing, à la qualité, aux investissements, aux aspects économiques et financiers, au contrôle interne, au travail avec les cadres, à l'informatisation et aux enchaînements productifs doivent devenir des objectifs de travail pour cette année, ainsi que miser sur des stratégies qui conduisent à leur solution, car ce n'est qu'ainsi que nous pourrons atteindre les objectifs proposés, a-t-il conclu.

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