Depuis la confirmation des premiers cas de COVID-19 sur l'Île début mars, le gouvernement cubain a fait de la lutte quotidienne contre la pandémie une priorité de son agenda. La pandémie a déjà atteint 182 pays, avec plus de 2 520 000 cas confirmés, et le taux de létalité s’est élevé à 7,01 %.
La journée de ce jeudi au Palais de la Révolution a été marquée par trois réunions approfondies et encourageantes consacrées à la lutte contre le nouveau coronavirus, en présence de spécialistes de la santé publique, de scientifiques de divers secteurs et les membres du groupe de travail temporaire chargé de coordonner les actions de Cuba face au scénario complexe imposé par la COVID-19
Chacune de ces réunions avait un point commun : gagner du temps sur cette maladie sournoise, difficile à cerner et encore mal connue, dont le bilan à Cuba est à ce jour de 1 235 cas et 43 décès.
SANS UNE MINUTE À PERDRE
D’éminents intensivistes, pédiatres, immunologistes, virologues, cardiologues, épidémiologistes, néphrologues et autres spécialistes qui font partie du groupe de professionnels de la santé directement engagés dans la lutte contre le nouveau coronavirus, ont participé à cette réunion conduite par le président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez.
En évoquant le protocole appliqué à Cuba avec les patients atteints de cette maladie, Diaz-Canel a rappelé que la prémisse doit être de continuer à travailler dur pour que les gens n'atteignent pas le stade grave ou critique. Il s'agit de commencer le traitement dès la phase de suspicion du patient, afin de ne pas perdre de temps.
Il a rappelé que durant ces huit derniers jours consécutifs, nous avons eu à déplorer le décès de plusieurs personnes. Le président a donc estimé comme fondamental d’écourter les temps et de faire tout son possible avec le patient dès la première minute, afin qu'il ne se retrouve pas dans le pire état.
Avec la science pour guide
Les scientifiques cubains ont réaffirmé que les mesures mises en œuvre par le gouvernement pour endiguer la pandémie portent leurs fruits. En procédant à l'évaluation, avec le président Diaz-Canel, des modèles prédictifs sur les cas actifs de COVID-19, ils ont estimé que Cuba a évolué ces derniers jours sur le scénario le plus favorable, ce qui ne saurait être un motif de démobilisation, le pic de la maladie n’ayant pas encore été franchi dans le pays.
Les spécialistes ont expliqué que - selon les estimations de la durée moyenne de survie – ce pic devrait être atteint dans les 77 jours d'évolution de la maladie sur le territoire national, soit fin mai.
Une étude sur la mobilité des personnes après l'isolement social, réalisée par la Faculté de physique de l'Université de La Havane, a également été présentée lors de la réunion. Selon le Dr Alejandro Lage Castellano, le mouvement dans toutes les provinces a diminué jusqu'à environ 50 %, bien que la semaine précédente il ait diminué un peu plus, ce qui confirme que les mesures mises en place donnent des fruits.
Au cours de la réunion, d'autres recherches ont été présentées sur les systèmes géoréférencés et l'analyse spatiale des populations vulnérables pour la gestion sanitaire au niveau local ; la localisation spatiale des patients, des contacts et des suspects de la maladie. Par ailleurs les participants ont reçu des informations sur les études actuellement en cours dans les communautés, les centres d'isolement et les hôpitaux, pour les interventions prophylactiques et thérapeutiques contre le nouveau coronavirus.
En particulier, des explications ont été présentées sur les études cliniques avec l'utilisation préventive de la Biomodulina-t dans toutes les maisons de retraite du pays, ainsi que de l'interféron nasal combiné à la Biomodulina-t, chez les patients de la maison de retraite n°3 de Santa Clara, où l'événement de transmission ouverte s'est produit, et où les internes présentent un état clinique stable jusqu'à présent.
Des détails ont également été donnés sur le traitement des patients graves et critiques avec les produits cubains AcM anti-cd6 itolizumab et cigb 258, qui ont tous deux donné des résultats très prometteurs chez ce type de patients.
DANS LA BATAILLE QUOTIDIENNE
Comme chaque jour en fin d'après-midi, le président de la République et le Premier ministre, Manuel Marrero Cruz, ont présidé la réunion du groupe de travail temporaire pour la prévention et le contrôle du nouveau coronavirus.
À cette occasion, les provinces de La Havane et de Villa Clara, ainsi que la municipalité spéciale de l’Île de la Jeunesse, trois des territoires qui présentent les taux d'incidence de cas positifs les plus élevés de COVID-19 en nombre d'habitants, ont dressé un bilan de leur situation.
Concernant la capitale, ses autorités ont annoncé qu'à partir de vendredi, les mesures seront renforcées dans la municipalité de Centro Habana, une zone à haut risque épidémiologique, où la lutte sera intensifiée au niveau de cinq de ses conseils populaires.
À Villa Clara, la prise en charge reste différenciée concernant les deux événements de transmission ouverte enregistrés dans la municipalité de Camajuani et à la maison de retraite n°3. Dans ce dernier lieu, 61 cas ont été confirmés jusqu'à présent, dont 43 personnes âgées et 18 membres du personnel.
L'Île de la Jeunesse, avec 20 cas et un événement ouvert de transmission, renforce également toutes les mesures de prévention et de contrôle.
Lors de la réunion, les ministres de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur, Ena Elsa Velazquez Cobiella et José Ramon Saborido Loidi, ont exposé les propositions envisagées par ces deux organismes pour poursuivre l'année scolaire lorsque la situation épidémiologique le permettra, et aussi pour réorganiser l’année scolaire et universitaire 2020-2021.
Ce sujet très sensible et important pour les élèves, les étudiants et les familles sera expliqué en détail la semaine prochaine lors de la Table ronde télévisée.
