ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN
Photo: Estudios Revolución

« Nous travaillons sur la question Abdala, "dur et sans gant". » C'est avec cette expression très cubaine que le directeur général des Laboratoires pharmaceutiques AICA, Antonio Emilio Vallin Garcia, a décrit la manière dont ses travailleurs mènent la bataille pour la santé, en accueillant, ce 19 juillet le Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez

C'est la troisième visite du chef de l’État dans ce centre, où Vallin Garcia a donné des informations aux personnes présentes sur les principales tâches de l'AICA, une entreprise qui produit des médicaments, dont le portefeuille en compte plus de 190 (ce qui représente 40 % de la liste nationale de base).

« Il y a beaucoup de jeunes ici... », a remarqué Diaz-Canel en arrivant sur le site principal de l'AICA, où il a évoqué les incitations salariales actuelles pour les travailleurs, et a demandé comment progressait la capacité de production des vaccins, car, a-t-il dit, « ce dont nous avons besoin, c'est d'immuniser et de vacciner plus de monde ».

Le site se compose de cinq unités d'entreprise de base (UEB) et de 16 lignes de production réparties dans cinq installations, dont les résultats ont un impact direct sur les programmes de santé.

Cette année s'annonçait compliquée et difficile d'un point de vue opérationnel, a expliqué Vallin Garcia au président. Grâce à une recapitalisation de l'ensemble de la base de production, l'AICA « est rénovée et avec un grand niveau de stabilité  », pour répondre à la demande de produits nécessaires à la lutte contre la COVID-19, ou celle des médicaments de base.

À propos du vaccin Abdala, Vallin Garcia a affirmé que plus de 46 lots ont déjà été produits, malgré le manque d'intrants ou de certains matériaux, car ce qui a prévalu, c’est la créativité de tous ceux qui font partie de cette mission décisive.

Sur la rigueur du processus de production d'Abdala, il a déclaré : « le Centre de contrôle étatique des médicaments, des équipements et des dispositifs médicaux (Cecmed), a effectué une inspection détaillée de nos locaux, ils ont vérifié lot par lot, dossier par dossier », et l'un des points forts signalé par l'organisme de réglementation a été « la stabilité atteinte dans le processus de production ».

Concernant l'impact d'Abdala, le Dr Eulogio Pimentel Vazquez, vice-président de BioCubaFarma, a précisé que dans les municipalités de La Havane où les trois doses ont déjà été administrées et où 14 jours se sont écoulés depuis les trois injections, on perçoit une contention de la maladie, tant dans l'incidence de la transmission de la COVID-19 que dans le niveau de létalité.

« Plus l'immunisation progresse, plus l'effet de contention est important », a déclaré le docteur en sciences. Le Président a rappelé que cette tendance doit être soutenue par le respect des mesures sanitaires.

SOUVERAINETÉ À 100%

Le président a également visité deux lignes de production – l'une pour les masques, et l'autre pour les écouvillons nasopharyngés. Ces deux installations appartiennent au Centre cubain des neurosciences et illustrent les progrès accomplis par l'île, en dépit des obstacles et les difficultés.

Mitchell Valdés Sosa, directeur du Centre des neurosciences, a déclaré aux journalistes : « Cela fait partie de la réponse accélérée que le pays a apportée à l'épidémie. En six mois, nous avons réussi à urbaniser cette zone, qui était pleine de broussailles, et tous les bâtiments ont été remis en état, et en un temps record nous avons pu installer deux usines.

La première produit les écouvillons utilisés pour les tests PCR, ou tests antigènes rapides. Mitchell Valdés a rappelé que tout a d'abord été fait manuellement, mais que grâce à un don et à la participation de plusieurs organismes internationaux, des fonds ont été obtenus pour acheter un équipement de fabrication automatique.

« Avec cette nouvelle machine, nous produisons 30 000 à 40 000 écouvillons par jour, et nous pouvons doubler notre capacité de production si nécessaire.

« Pour l'instant, notre souveraineté est complète par rapport à ces écouvillons, qui peuvent coûter jusqu'à un dollar pièce sur le marché international. Et il faut dire que désormais la matière première est fabriquée dans notre pays : les bâtons de plastique et les brins de polyester nous sont fournis par d'autres organismes. Cela signifie que nous disposons d’une souveraineté technologique totale, et que la réduction des coûts est extraordinaire », a-t-il ajouté.

La deuxième machine construite est un équipement pour la production de masques chirurgicaux, a expliqué le spécialiste, qui a ajouté que, entre 16 000 et 18 000 masques sont produits automatiquement par jour. « Nous pouvons doubler ce chiffre à l'avenir, nous sommes en train d'acquérir une machine supplémentaire pour y parvenir. « Cela donne au pays la possibilité de disposer d'une bonne quantité des masques dont il a besoin », a souligné Mitchell Valdés, qui a ajouté que les premiers bénéficiaires sont les médecins, « mais l’objectif est d'approvisionner les magasins du pays, afin que les citoyens puissent les acheter, et aussi de les donner à d'autres travailleurs que nous devons protéger, par exemple, ceux qui travaillent dans le tourisme, ou ceux des douanes ».

À propos des deux usines de production créées en un temps record, que Diaz-Canel a pu visiter, le directeur du Centre des neurosciences a souligné une idée qu'il ne faut pas oublier : « Elles ont été la réponse du pays à la COVID-19 de manière durable, car tous ces produits sur le marché international, coûtent très cher. »

Photo: Estudios Revolución
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