
(Traduction de la version sténographique de la Présidence de la République)
Cher Général d’armée Raul Castro Ruz, leader de la Révolution cubaine ;
Camarades membres du Comité Central du Parti Communiste de Cuba ;
Chers invités :
Depuis presque deux jours, le 2e Plénum du Comité central du PCC est en session, et il s’agit du premier que nous avons tenu après le Congrès, car n'oubliez pas que le premier Plénum a lieu pendant le Congrès, et qu'il avait été reporté en raison du contexte pandémique, ce qui nous a obligés à nous concentrer sur les aspects concernant le fonctionnement du Parti dans la continuité du Congrès, mais aussi à aborder les questions actuelles du travail du Parti
La mise en œuvre des accords du huitième Congrès, la modification des statuts, les règles de fonctionnement des commissions permanentes, la stratégie de mise en œuvre de la politique des cadres, le programme de transformation du travail politico-idéologique, les comptes rendus de bilan des commissions du PCC et le programme de transformation numérique de l'organisation ont été discutés.
À l’ordre du jour ont également figurés l’encadrement politique des processus importants à développer et le débat nécessaire sur le perfectionnement du Pouvoir populaire.
La complexité de la situation actuelle nous démontre la nécessité de nous réunir plus fréquemment pour débattre et décider des problèmes les plus urgents et les plus stratégiques de la situation actuelle du pays, surtout si nous sommes capables de discuter des questions en profondeur, de manière objective, globale et critique afin de trouver des solutions aux problèmes complexes qui nous touchent. Cet esprit s'est manifesté, comme l'a signalé le Général d'armée, lors de cette 2e Session plénière.
Une analyse de la situation dans le pays et de la situation mondiale nous montre que le monde affligé par la COVID-19 n'est même pas le monde injuste que nous, révolutionnaires, rêvons de changer. C'est ce même monde qui subit aujourd'hui les effets de nombreuses crises simultanées : économique, du travail, productive, environnementale, sanitaire et aussi morale.
Cuba n'échappe pas à la conjonction critique de la planète ; nous ne sommes sans doute pas les plus touchés, mais nous sommes les plus durement pénalisés. Aucune nation sous-développée ne supporte le fardeau des crises susmentionnées et les conditions imposées par le blocus économique, renforcé et intensifié par les 243 mesures appliquées par Trump et maintenues par Biden, en plus de faire face à une guerre de communication intense, impitoyable et perverse. Nous sommes uniques au monde pour la durée et la cruauté de cette punition.
C'est à nous de donner une réponse digne à cette condamnation imméritée et immorale. Notre originalité est forcément aussi grande que la méchanceté de notre adversaire. Nous sommes mis au défi d'être exceptionnels dans notre capacité à résister et à créer. Il en va ainsi depuis les origines de la nation cubaine ; c'est ainsi que la Révolution cubaine a résisté, et reste invaincue depuis 62 ans.
L'ennemi n'a eu de cesse de vouloir nous détruire. Il ne nous pardonne pas d'avoir mis au défi les nouvelles générations de poursuivre la volonté et l'engagement de préserver l'indépendance, la souveraineté et la construction du socialisme.
L'objectif déclaré du gouvernement des États-Unis est de renverser la Révolution cubaine.

L'espoir de l'ennemi est que nos grandes difficultés matérielles ramollissent le peuple et le mettent à genoux, c'est pourquoi il se nourrit de l'idée que le pays ne peut pas résister.
L'administration nord-américaine est piégée par le désir de remporter le vote de la Floride et ces fins électorales conditionnent sa politique envers Cuba, politique prise en otage par la mafia cubano-américaine de Miami. Ces événements ne sont pas fortuits, il y a une intention, une préméditation et un intérêt politique.
La stratégie impérialiste consiste à créer un maximum de mécontentement dans notre pays. Fomenter l'instabilité en aggravant les conditions de vie de la population, rendre notre survie de plus en plus difficile, afin de nous conduire au déclenchement d'un conflit violent. Ils veulent nous remplir de haine et nous priver de notre bonheur.
Cette campagne est ignoble : elle discrédite nos réalisations, elle utilise des images grossièrement déformées de notre réalité, elle tente de nous étouffer économiquement, d'affaiblir la solidarité avec Cuba, en recourant au mensonge et à la calomnie. Plusieurs représentants du gouvernement étasunien insistent, dans leurs déclarations sur les réseaux sociaux, sur le maintien d'un profil élevé dans leurs accusations contre Cuba dans le domaine des droits de l'Homme.
Reflétant le scénario bilatéral actuel dans les relations avec les États-Unis, l'ambassade des États-Unis à Cuba a joué un rôle actif dans les efforts visant à renverser l'ordre interne dans notre pays. Ce comportement n'est pas nouveau, il a toujours été présent d'une manière ou d'une autre depuis la création des sections d'intérêt en 1977.
En revanche, bien que notre mission à Washington mène un intense travail politique et diplomatique en faveur des relations bilatérales, en termes de levée du blocus économique, visant à montrer la vérité de notre réalité et à contrecarrer les calomnies contre Cuba, on peut affirmer catégoriquement qu'il n'y a jamais eu d'activité illégale visant à saper les fondements politiques, juridiques ou constitutionnels de ce pays.
Le bilan de notre ambassade et de notre ancienne section d'intérêts a toujours été absolument irréprochable.
Les réunions des représentants diplomatiques étasuniens avec les dirigeants de la contre-révolution sont fréquentes. Ils leur fournissent des conseils, des encouragements et un soutien logistique et financier. Sur leurs plateformes de communication, y compris les réseaux numériques, ils émettent quotidiennement des déclarations offensives qui constituent une ingérence flagrante dans les affaires intérieures de notre pays. Il s'agit d'un comportement provocateur, étranger à ce que devrait être la conduite d'une mission diplomatique et en totale violation de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, dont l'un des piliers est le respect par les diplomates des lois du pays où ils sont accrédités et l'interdiction de porter des jugements sur ses affaires intérieures.

L'ambassade des États-Unis cherche à obtenir des informations pour diffamer Cuba sur des questions telles que les droits de l'Homme, la démocratie et les contradictions sociales dans notre pays. Ils ont l'intention d'identifier et de promouvoir des leaders, en particulier des jeunes, de les préparer à l'étranger afin de les utiliser pour promouvoir leurs idées anti-socialistes, pro-capitalistes et néo-libérales.
Nous ne resterons pas les bras croisés face à ces comportements. Nous sommes déterminés à faire face au travail subversif et agressif de cette représentation diplomatique, y compris par une dénonciation publique. Nous avons l'expérience de nombreuses années de travail diplomatique et opérationnel contre les États-Unis sous la direction de la direction historique de la Révolution, et nous jouissons également du soutien des institutions de l'État et des organisations politiques et de masse qui, sous la direction du Parti, jouent un rôle important dans cette bataille.
Nous avons comme outils puissants l'unité, la discipline, l'organisation, des stratégies de travail approuvées, les procédures nécessaires et la clarté idéologique.
À un moment comme celui-ci, nous pouvons également faire quelques réflexions sur les soi-disant événements du 11 juillet, qui n'étaient rien d'autre que des provocations et des actes de vandalisme dans le cadre de toute cette stratégie de guerre non conventionnelle et de « coup d'État en douceur » contre notre Révolution.
Ils essaient de maintenir un récit qui tente de présenter le 11 juillet comme un point de référence pour la rupture et le rejet populaire de la Révolution, et tentent de profiter du mécontentement existant pour provoquer une déstabilisation ; mais le 11 juillet n'est pas un point de référence de rupture, c'est, en tout cas, un point de référence d'unité, et le 11 juillet a été une victoire de plus pour la Révolution cubaine. Les révolutionnaires sont allés défendre la Révolution avec un moral élevé, avec la volonté de lutter et de vaincre.
Ils ont cru que la Révolution s'effondrerait en quelques heures, comme ils l'ont cru lorsque le camp socialiste s'est effondré, mais une fois de plus ils se sont trompés.
Nous avons également tiré certaines leçons de ces événements et de ceux que nous avons connus au cours de la dernière année et demie de pandémie. L'une de ces leçons est que nous devons défendre et assumer comme une force l'hétérogénéité de la société cubaine, ce qui implique, comme nous l'avons souligné ici, un travail politico-idéologique différencié ; que nous devons renforcer et développer les mécanismes de participation populaire et de travail avec la population, qui ne peuvent être démantelés dans aucune des situations adverses que nous pouvons connaître, et que la garde révolutionnaire, la vigilance révolutionnaire, ne doit jamais être négligée.
Le point de référence, en fait, est le 8e Congrès du Parti. Lors de ce grand événement de notre organisation, les causes de tous les problèmes que connaît le pays ont été analysées, les stratégies et aussi les propositions de travail pour y faire face ont été traitées, voilà le véritable point de référence !
Le pays a vécu d'autres moments difficiles dans la Révolution, ce n'est pas le plus complexe de ces moments.
Il s'agit de semer la matrice d’opinion selon laquelle que rien ne fonctionne, que tout fonctionne mal, et il s'agit de nier le travail de justice sociale réalisé, c'est pourquoi nous devons encourager l'analyse critique de la réalité, l'autocritique et nous éloigner de la complaisance, renforcer le besoin de communiquer plus rapidement et mieux et que toutes nos structures de travail soient à l’écoute, dialoguent, donnent des réponses et aussi des solutions.
Il est important de privilégier le travail d'attention et de dialogue avec les jeunes, qui doit être une priorité, et la nécessité de proposer et de mettre en œuvre des mesures pour résoudre chacun des problèmes également en perfectionnant les méthodes d'attention à la population.

Comme nous le faisons actuellement, il est important de renouveler le travail social dans les communautés, où se trouve la base sociale de soutien à notre Révolution, en tissant et en développant un processus authentique, inclusif, démocratique et participatif qui défend le concept de Pouvoir populaire dont nous avons discuté ici, afin de parvenir à un consensus sur la manière de l'exercer. Ces questions distinguent notre unité, notre résistance et notre dignité.
Au milieu de ces difficultés, le pays va de l'avant, nous avons le courage de les affronter et la capacité de trouver des solutions. Nous ne pouvons pas nous décourager, car les gens qui se découragent, comme le signalait Fidel, ne vont pas loin, ils sont victimes de la confusion et vont à l'échec, ce ne sera pas le cas de la Révolution cubaine. Nous sommes en train de gagner cette bataille en défendant et en développant les idées du socialisme, nous avons une force énorme d'intelligence, de créativité, d'innovation, d'esprit d'entreprise, de ténacité, de fermeté, de conscience, de patriotisme et d'esprit révolutionnaire dans notre peuple, nous avons l'obligation d'aller de l'avant, et eux, les impérialistes, recevront une nouvelle leçon en nous sous-estimant.
Nous devons nous rappeler ce que le Commandant en chef a souligné lorsque nous vivions les temps de la période spéciale : « Nous supportons nos difficultés et nos pénuries avec dignité, avec la dignité de ceux qui n'abandonnent pas, avec la dignité de ceux qui ne se mettront jamais à genoux ». C'est pourquoi nous sortirons victorieux de cette bataille dans des conditions difficiles contre un empire plein d'arrogance et de frustrations.
Les obstacles se surmontent en luttant, et non en cédant aux desseins de ceux qui, avec cynisme et sans vergogne, en sont la cause principale, sans renoncer à nos principes, sans violer notre indépendance et notre souveraineté. Nous vivons des moments difficiles, mais il y a aussi la perspective de nouvelles opportunités de croissance et de dépassement de soi. Nous avons une grande responsabilité en tant que générations, qui est le défi de sauver la Révolution et de sauver la nation cubaine.
Nous sommes confrontés à de graves problèmes objectifs, il y a des pénuries, des circonstances comme celles-ci, comme Fidel nous avait également prévenus, sont propices à l'opportunisme, à la lâcheté, aux incohérences, aux désertions, aux trahisons, à la paresse, à la lâcheté, ce qui exige davantage du travail du Parti. Nous ne pouvons pas être satisfaits de ce qui a été fait, mais nous ne pouvons pas accuser la Révolution de maladresse ou d'incapacité, car les problèmes auxquels nous sommes confrontés ensemble sont vraiment importants.
Au milieu de cette situation, notre fierté nationale se renforce, lorsque nous remportons des victoires comme celles que nos scientifiques nous ont offertes avec les vaccins ; lorsque, au milieu d'une situation complexe, nous sommes capables de développer un exercice législatif intense ; lorsque nous avons une proposition de Code des familles véritablement inclusif et moderne ; lorsque nous cédons la place à de nouveaux acteurs économiques ; lorsque nous nous engageons pleinement dans des programmes dans les quartiers et dans des échanges lors de réunions avec les secteurs sociaux de notre pays. Nous pouvons affirmer de manière irréfutable que la majorité de notre peuple accompagne et soutient la Révolution (Applaudissements).
Au milieu de ces circonstances et face à l'échec de leurs plans, de nouvelles actions continuent d'être tissées. Maintenant, ils s’amènent avec une marche soi-disant pacifique. Ce n'est rien d'autre qu'une escalade dans la manière d'agir contre la Révolution et un défi aux autorités et à l'État de Droit socialiste entériné dans notre Constitution ; c'est un plan orchestré de l'extérieur, des groupes de réflexion et des porte-parole du gouvernement des États-Unis sont impliqués dans la conception et la préparation de ces actions.
Ils ont récemment menacé d'appliquer d’autres de sanctions contre notre pays si la législation existante est utilisée pour poursuivre ceux qui désobéissent au mandat des autorités. Cette action est saluée dans les milieux de l'extrême droite anti-cubaine basés aux États-Unis et s'inscrit dans un mode d'action conforme au manuel de guerre non conventionnelle. Leurs objectifs violents sont visibles dans le souvenir encore vif des guarimbas (violences de rues) au Venezuela, des crimes contre les forces de l’ordre chavistes, des événements au Nicaragua, l'exaltation du vandalisme, les menaces de mort contre les révolutionnaires et le soutien de personnes et d'organisations au passé violent et terroriste basées aux États-Unis.
Le droit de manifester est reconnu et réglementé par l'article 56 de la Constitution, et doit être exercé à des fins légales et pacifiques, dans le respect de l'ordre public et des préceptes établis par la loi. Un autre article de notre Constitution, l'article 45, stipule que : « L'exercice des droits des individus n'est limité que par les droits d'autrui, la sécurité collective, le bien-être général, le respect de l'ordre public, de la Constitution et de la loi. »
D'autre part, l'article 4 du corpus législatif susmentionné stipule, entre autres, que le système socialiste entériné par la Constitution est irrévocable et que les citoyens ont le droit de lutter par tous les moyens contre quiconque tente de renverser l'ordre politique, social et économique établi par la Constitution. Il n'est donc pas licite que l'appel à la marche soit un avis de protestation dans lequel ses promoteurs, leurs projections publiques et leurs liens avec des organisations ou des agences subversives financées par le gouvernement des États-Unis ont l'intention manifeste de promouvoir un changement de système politique dans notre pays, c'est une provocation dans le cadre d'une stratégie de « coup d'État en douceur ». Ses objectifs coïncident avec les principales lignes d'attaque, de calomnie, de mensonges et de menaces utilisées par ceux qui, financés par le gouvernement des États-Unis, s'opposent au système politique cubain et tentent de le déstabiliser et de restaurer le capitalisme.
Nous n'allons pas légitimer l'action impérialiste dans la politique intérieure ou donner libre cours aux désirs de restauration néocoloniale que certains ont accumulés et qui sont renforcés dans une situation de crise. Ce n'est pas un acte de civilité, c'est un acte de subordination à l'hégémonie yankee. De telles actions ont pour but de ramener le pays à une époque historique d'assujettissement, à laquelle nous ne retournerons jamais.
Au milieu de ces circonstances, beaucoup se demandent également où nous allons, et je pense qu'il est important de répondre à cette question : il n'y a rien de nouveau à dire, nous allons simplement vers ce qui est contenu dans nos documents programmatiques, vers le développement de ces idées dans les trois derniers congrès du Parti et qui sont contenues dans la Conceptualisation de notre modèle économique et social et dans notre Plan national de développement économique et social à l’horizon 2030, dans nos Orientations et, surtout, dans notre Constitution, et tous ces documents, des éléments qui apportent une réponse : « Cuba est un État socialiste de droit et de justice sociale, démocratique, indépendant et souverain, organisé avec tous et pour le bien de tous comme une république unitaire et indivisible, fondée sur le travail, la dignité, l'humanisme et l'éthique de ses citoyens pour la jouissance de la liberté, de l'équité, de l'égalité, de la solidarité, du bien-être et de la prospérité individuelle et collective. »
Notre Vision de la nation nous définit comme une nation souveraine, indépendante, socialiste, démocratique, prospère et durable, à travers le Plan national de développement économique et social à long terme et à d'autres actions visant à le consolider.
Garantir le caractère irréversible et la continuité de notre socialisme en renforçant les principes qui le soutiennent, le développement économique et l'élévation du niveau et de la qualité de vie de notre peuple se conjuguent avec la nécessaire formation de valeurs éthiques et politiques, et cela fait partie des questions que nous avons abordées ici.
Une société socialiste démocratique, prospère et durable peut être réalisée sur la base d'une profonde conscience révolutionnaire et du sens du devoir, de la récupération de la valeur du travail avec efficacité et efficience, de la participation et de l'initiative créative des travailleurs, d'une motivation élevée, de l'utilisation rationnelle et de l'économie des ressources, du progrès et de l'application et de la généralisation des résultats de la science, de la technologie et de l'innovation ; en tenant compte également de l'augmentation durable de la production comme prémisse matérielle essentielle pour élever progressivement le niveau et la qualité de vie de la population, et en contribuant à la pleine réalisation des êtres humains et de leurs projets individuels, familiaux et collectifs par une répartition juste et équitable des richesses, en progressant dans l'éradication des inégalités illégitimes. C'est le chemin que nous avons choisi, c'est le chemin que nous empruntons et c'est l’objectif que nous atteindrons tôt ou tard.
Si quelqu'un nous demandait, en une courte phrase, de définir notre socialisme, nous dirions qu'il s'agit de réaliser la plus grande justice sociale possible (Applaudissements).
Lors d'une réunion comme celle-ci, nous ne pouvons ignorer la situation économique que traverse le pays ; l'inflation à laquelle l'économie est confrontée atteint actuellement des niveaux supérieurs à ceux prévus dans la Tâche de réorganisation, ce qui affecte le pouvoir d'achat des revenus perçus en pesos cubains par les retraités, les pensionnés, les travailleurs et la population en général.
Le durcissement du blocus, ainsi que les effets de la COVID-19, ont réduit les revenus en devises du pays à des niveaux extrêmement bas, ce qui n'a pas permis de financer la production industrielle, ni d'importer des matières premières et des biens de consommation pour maintenir un état stable d'approvisionnement au détail en pesos cubains, une situation dont profitent des personnes sans scrupules pour faire du profit aux dépens des besoins de la population en revendant des produits, y compris des aliments et des médicaments, à des prix bien supérieurs aux prix officiels.
Par ailleurs, la demande croissante de devises étrangères de la part de la population et du secteur non étatique pour les achats sur place ou les importations, ainsi que l'impossibilité de vendre des devises étrangères au taux de change officiel, ont généré un marché informel pour l'achat et la vente de devises étrangères avec des taux de change beaucoup plus élevés que les taux officiels, ce qui s'exprime dans les prix auxquels la population est confrontée. C'est pourquoi nous devons continuer à travailler en priorité à la mise en œuvre de mesures anti-inflationnistes qui nécessitent une plus grande participation des producteurs nationaux, étatiques et non étatiques, afin de satisfaire la demande de la population. Des actions sont nécessaires pour mieux contrôler les liquidités entre les mains de la population et faire en sorte que leur augmentation s'accompagne d'une augmentation de l'offre.
En outre, des mesures compensatoires ont été prises pour aider les personnes les plus vulnérables, mais elles sont encore insuffisantes.
La réouverture du tourisme et la reprise de l'activité économique, dans le cadre du succès avec lequel nous affrontons l'épidémie, nous mettra dans une meilleure position pour faire face à ce scénario complexe ; nous avons donc des lumières sur le chemin, il y a des solutions pour chacun des problèmes. Il faut continuer à encourager un débat collectif pour promouvoir des solutions aux problèmes, les argumenter, les socialiser, convaincre, assurer, mobiliser, participer et améliorer.
Face à l'offensive de discrédit contre la Révolution cubaine et aux campagnes sur les réseaux sociaux, aux provocations sur les scènes internationales, à l'appel à des protestations constantes et à des actions de déstabilisation, nous avons l'articulation révolutionnaire dans ces réseaux sociaux, la lutte efficace contre la contre-révolution à partir de la vigilance révolutionnaire et administrative qui a été réorganisée en ces temps.
Face à l'intensification du blocus, nous disposons d'un soutien international, avec notre dénonciation constante de celui-ci et aussi en mobilisant la participation et le soutien de la communauté cubaine à l'étranger, qui n'a pas rompu avec la Révolution, ni avec son pays.
Face à des recettes en devises limitées, nous devons continuer à progresser dans la relance de l'économie dans les conditions actuelles, en stimulant le tourisme, l'exportation de vaccins, l'exportation de devises, en favorisant la production alimentaire nationale et en contribuant également aux économies et à l'efficacité énergétiques.
Face aux pénuries que nous connaissons depuis longtemps, nous devons mettre sur le marché les produits nationaux, tout faire pour mieux approvisionner les magasins en monnaie nationale, augmenter la commercialisation des produits agricoles et aussi rechercher une plus grande incidence et un plus grand impact avec les mesures que nous avons prises ces derniers temps d'ouverture de l'économie, le développement et la contribution de nouveaux acteurs économiques ainsi que le développement des entreprises étatiques.
Pour éliminer les files d'attente, nous devrons améliorer le commerce intérieur, rechercher une meilleure offre de biens et de services, de meilleures heures d'ouverture, une meilleure gestion, et l'ouverture de nouvelles activités économiques y contribuera également.
En ce qui concerne l'instabilité que nous avons connue dans le Système national d'énergie électrique, nous faisons des progrès en matière de réparations, d'entretien, d'économies, et aussi de prise en charge des travailleurs de ce système, ce qui nous mettra dans une meilleure situation à la fin de cette année.
Nous sommes en train de surmonter la pandémie grâce aux mesures sanitaires adoptées et à cette vaste campagne de vaccination, à laquelle nous allons maintenant ajouter les doses de rappel, qui ont sans aucun doute déjà permis d'obtenir des résultats d'immunisation dans notre population, de sorte que nous continuerons à progresser dans la réduction de la transmission et le retour à la normalité le plus rapidement possible, ce qui nous permettra également de développer plus intensément notre activité économique et sociale.
Et face à l'insatisfaction de notre population, il nous faut faire preuve de beaucoup de sensibilité et de travail avec la population, en nous occupant correctement des gens, en travaillant dans les quartiers et en réactivant les mécanismes de participation populaire. Nous devons garder tout cela à l'esprit dans le débat que nous allons mener dans les processus importants que nous devons assurer politiquement au milieu de cette situation et qui ont également été discutés ici. Cela exige du Parti un large déploiement de la politique révolutionnaire.
Nous devons fournir des arguments convaincants, soulever des débats et les soutenir avec cohérence, communiquer avec précision et clarté, nous mettre à la place de l'autre pour essayer de comprendre sa réalité, contrecarrer des idées et des positions qui mènent à des conclusions objectives et qui nous permettent de construire une perception solide des circonstances entourant un phénomène ; il s'agit de devenir pédagogues en interagissant avec la société, non seulement dans la façon dont nous transmettons nos contenus, mais aussi dans la façon dont nous apprenons de cette interaction.
La plus grande vertu consiste à être utile et à faire pour les autres.
Armando Hart a analysé toute cette pratique révolutionnaire et l'a catégorisée comme « la culture de faire de la politique », et nous devons faire de la politique, plaçant Marti et Fidel comme ses représentants les plus illustres et authentiques, et les désignant tous deux comme des représentants de « ce fruit le plus pur et le plus utile de l'histoire des idées cubaines ».
La définition que Marti donne de la politique comme « l'art d'inventer une ressource pour chaque nouvelle ressource de l'adversaire, de transformer les revers en victoire ; de s'adapter au moment présent, sans que cette adaptation ne coûte de sacrifice, ni la diminution (...) de l'idéal poursuivi ; de cesser pour prendre de l'élan ; de tomber sur l'ennemi avant qu'il ait ses armées en ligne et sa bataille préparée », devrait être assumée par nous tous comme une constante de la vie.
Comme Hart l'a répété à plus d'une occasion, il faut savoir différencier et, en même temps, mettre en relation l'idéologie, comprise comme la production d'idées, avec la science, l'éthique et la politique.
Il s'agit, dans les temps actuels, d'un humanisme qui relie la culture, le développement, la justice sociale et nous permet d'assumer avec la science et l'éthique la confusion du monde globalisé dans le réel et le virtuel pour le présent et pour l'avenir.
Cet héritage, dans son ensemble, constitue la culture de la politique, conçue comme une catégorie de pratiques qui, essentiellement, consiste à vaincre le « diviser pour régner » utilisé par l'ennemi, et à établir l'idée révolutionnaire de « s'unir pour vaincre », sur des bases éthiques qui intègrent la grande majorité de la population.
Faire de la politique, c'est alors déterminer les contradictions que nous avons au sein de la société, les étudier, évaluer leurs causes, évaluer et proposer des solutions ; partager avec la population, tenir compte de ses opinions ; enrichir, convaincre, convoquer, mobiliser, participer et résoudre, et participer efficacement aussi en travaillant en réseau pour chacune des questions que nous abordons, évaluer les résultats et ensuite faire remonter tous nos systèmes afin de les perfectionner. Cela signifie, entre autres, un travail spécial avec la population et en particulier avec nos jeunes.
Être pleinement conscient du rôle à jouer par chaque institution révolutionnaire, travailler particulièrement avec chaque citoyen, un par un et convaincre ; devenir des prédicateurs ou des bergers de la Révolution et du socialisme ; bien se préparer et étudier profondément pour décider ; approfondir nos connaissances et nos idées sur ce qui se passe dans notre pays et dans le monde ; être honnête, courageux, efficace et autocritique, avec une mentalité dialectique et flexible, non dogmatique, sans admettre l'opportunisme et avec l'attachement aux principes révolutionnaires, en se dotant d'idées et d'arguments solides pour que nos cadres puissent faire leur travail ; aller visiter et parler avec chaque personne dans chaque endroit ; discuter, expliquer, enseigner, éduquer et apprendre de chaque processus.
Gagner le temps perdu par la routine, le schématisme et le manque de lien avec la base dans un ensemble de scénarios, et exalter sans cesse la dignité et la résistance de notre peuple, ses talents et son potentiel. Cela exige la prédominance de l'approche anti-impérialiste et anticapitaliste contre l'injustice et l'oppression qui existent au niveau mondial ; c'est pourquoi nous devons maintenir systématiquement les rencontres avec les secteurs de notre société qui nous ont tant apporté et qui déjà, de fait, beaucoup de leurs propositions sont appliquées dans tout ce que nous faisons aujourd’hui.
Continuer à travailler correctement sur la mise en œuvre des accords du 8e Congrès et continuer à défendre, comme nous l'avons vu ici, le concept de Pouvoir populaire, en cherchant la démocratie et la participation avec le travail dans les quartiers, ce qui signifie qu'il y a des espaces pour débattre et proposer, qu'après avoir débattu et proposé il y a des espaces pour mettre en œuvre, et qu'après avoir débattu et proposé, des actions sont mises en œuvre, alors il y aura aussi la transparence pour contrôler, pour exercer le contrôle populaire, pour rendre des comptes et pour avancer. Et nous pouvons réaliser tout cela par le lien avec le peuple, par la mobilisation populaire et par le renforcement et l'actualisation du travail de nos organisations de masse, comme l'a demandé le débat du 8e Congrès du Parti.
Nous devons continuer à observer et à affronter les obstacles et le bureaucratisme, à approfondir l'essence de la Révolution, à promouvoir les débats, à renforcer l'exercice du Pouvoir populaire, et c’est ainsi que nous renforcerons l'État ; nous ferons avancer les lois qui approfondissent la démocratie socialiste ; nous développerons la pratique des parlements ouvriers ; nous renforcerons le rôle des syndicats, en prenant comme conviction ce que le Che nous avait dit : pas la moindre concession à l'impérialisme. Nous ne pouvons pas céder à l'impérialisme et à ses laquais, et nous ne pouvons pas faire un seul pas en arrière dans les réalisations de la Révolution (Applaudissements).
La réponse à Cuba a été conçue par le leader de la Révolution cubaine, le Commandant en chef Fidel Castro, et c'est le Pouvoir populaire, un Pouvoir populaire qui n'est pas transférable, qui se fonde sur la souveraineté populaire et qui s'articule dans la structure de l'État à travers des organes ayant des fonctions différentes.
Défendre ce concept de Pouvoir populaire, c'est défendre la durabilité et la viabilité du socialisme à Cuba, car il génère un système véritablement démocratique bien supérieur au capitalisme.
Tout ce qui stimule, encourage et réalise la participation populaire a une importance défensive et constructive pour le socialisme et contribue à l'émancipation sociale et à l'émancipation nationale ; c'est pourquoi il est nécessaire de garantir la dimension du principe de la souveraineté populaire, le pouvoir vient de la souveraineté qui réside de façon intransmissible, en qui ? En notre peuple !
Les mécanismes de participation populaire doivent être constamment encouragés. Ce n'est pas une concession, c'est l'élément essentiel de la légitimation de notre gouvernement.
Il est nécessaire d'articuler et de promouvoir des formes de participation dans les espaces municipaux et communautaires afin de satisfaire les besoins des citoyens. Et la gestion municipale doit se baser sur la prévention et l'évitement des problèmes de la communauté, en laissant de côté la tolérance et les justifications, et en concevant un contrôle populaire réel et efficace ; en exerçant un contrôle sur l'accomplissement des politiques publiques approuvées et leur mise en œuvre effective.
Il est temps d'étudier et de proposer l'amélioration des politiques publiques existantes ou l'approbation de nouvelles politiques pour faire face aux manifestations de la pauvreté, de la marginalisation, de la vulnérabilité chez les individus, les familles et les communautés, ainsi que dans la prise en charge des jeunes et des personnes âgées. Ces aspects ont également été discutés ici dans le cadre de la continuité de la réunion que nous avons eue avec les présidents des assemblées municipales du Pouvoir populaire ces derniers jours.
Camarades :
Le pays est organisé, nous avons un Parti fort, un Gouvernement qui s'améliore, des Forces armées révolutionnaires et un ministère de l'Intérieur qui font partie du peuple, avec des histoires glorieuses et très loyales, et des organisations de masse qui sont en train de renouveler leur travail.
Le pays et la Révolution ont souffert de la situation que nous avons traversée, mais le patriotisme et l'héroïsme ont également été semés, l'engagement a été semé et est en train de porter ses fruits.
Nous devons nous inspirer du peuple, c'est une occasion pour nous de prendre conscience pour surmonter les difficultés, de nous battre et de lutter pour la victoire sans aucun découragement.
La décision est celle de la lutte et de la victoire !
Serrer les rangs, lutter pour surmonter nos problèmes, lutter avec créativité, fait partie de notre combat.
Il y a suffisamment de révolutionnaires ici pour affronter avec intelligence, avec respect et en défendant notre Constitution, mais aussi avec énergie et courage, tout type de manifestation visant à détruire la Révolution.
Que les impérialistes sachent qu'ils devront se battre contre un peuple qui ne se laisse pas tromper, un peuple suffisamment nombreux, courageux et héroïque pour se battre qui n'a pas peur des menaces !
Chaque problème est une occasion de prendre conscience de notre responsabilité, un défi à notre capacité de surmonter les difficultés, un test de notre volonté de lutter, jusqu'à la victoire toujours !
Nous sommes préparés et prêts à tout pour défendre ce qui est le plus sacré, ce qui nous unit ; à être cohérents avec la décision invariable de la Patrie ou la Mort, du Socialisme ou la Mort et la conviction la plus profonde que nous vaincrons !
Je vous remercie.
(Ovation.)