ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN

Démarrer des projets à partir de leur histoire. C’est en vertu de cette prémisse que l'Entreprise de projets Restaura, du Bureau de l'Historien de la Ville de La Havane (ohc), commencera les réparations dans quatre des bâtiments touchés par le tragique accident de l'hôtel Saratoga le 6 mai dernier.
Dans ce dernier cas, a déclaré à Granma l'architecte Tatiana Fernandez de los Santos, directrice de cette entreprise, il fera également partie – selon ce qui sera décidé – des travaux effectués par son entreprise, car il s'agit d'un projet auquel ses propres spécialistes ont participé lors de la reconstruction de l’hôtel en 1999, et qui travaillent encore au Bureau de l’Historien.
Certaines des solutions adoptées à l'époque, notamment au niveau de la structure, a-t-elle précisé, ont fait en sorte que les conséquences de ce triste accident n'aient pas été plus importantes, non seulement pour le bâtiment, mais aussi pour tout le quartier où il est situé.
Une fois que les brigades de secours et de sauvetage auront terminé leur travail, il est prévu de lancer les travaux, durant lesquels, dans un premier temps, il s’agira de mesurer le comportement du bâtiment. Une action assurée par des spécialistes de l'Entreprise nationale de recherches appliquées, qui disposent de la technologie pour contrôler l'installation, à partir de capteurs situés à différents endroits.
« La structure pourrait être dans un état aujourd'hui et dans un autre demain », a déclaré l'architecte Fernandez de los Santos, tout en précisant qu'il est prévu de retirer l'eau du sous-sol, puis – après contrôle et avec toutes les mesures de protection pour les travailleurs – de démonter progressivement les équipements qui restent sur les toits (citerne de gaz et de soutien, un réservoir de carburant et des refroidisseurs, entre autres).
Elle a indiqué que la vidange de la piscine sera effectuée par étapes, en plus de proposer l'intervention de l'étayage de l'angle des rues Dragones et Prado, pour commencer à démonter certaines structures qui, à vue d'œil, montrent une déformation.
Et d’ajouter que tous ces travaux seront menés avec un soin extrême. « Ce n'est qu'après plusieurs relevés de la surveillance des capteurs, qui seront placés dans l'établissement hôtelier détruit, que les ingénieurs réuniront un nouveau comité pour évaluer la situation », a-t-elle déclaré.
INTERVENIR EN FONCTION DU PATRIMOINE
D'une manière générale, après l'accident, 17 bâtiments ont été identifiés comme ayant subi des dommages. Le Bureau de l'Historien de la Ville de La Havane effectuera des travaux sur quatre d'entre eux : le Théâtre Marti, le Capitole national, l'Association culturelle Yoruba et l'Église baptiste El Calvario.
Selon l'architecte, les dommages subis par le théâtre Marti sont en cours d'analyse. « Nous n'aurions jamais pensé qu’ils auraient été de cette ampleur », a-t-elle dit.
Elle a expliqué qu'il existe des éléments qui n'avaient pas été détectés à première vue, c'est pourquoi des diagnostics plus détaillés sont effectués pour déterminer comment renforcer la structure endommagée de ce bâtiment.
Les travaux viseront également la réparation de la menuiserie, du faux plafond, du mobilier, la réinstallation de certains conduits d'air conditionné, alors que l’on étudie d'autres dommages pour éviter que de nouvelles complications ne surviennent.
Dans le cas de l'église baptiste, a souligné la directrice de Restaura, une œuvre qui date de 1999, l'ohc commencera à évaluer les dommages subis, en tenant compte du fait que nous devons « respecter et sauver » son architecture.
C'est le cas du toit en forme de cône, avec sa structure métallique en fonte, qui a été partiellement endommagé.
«  Nous sommes presque persuadés que des réparations sont possibles », a-t-elle dit.
À propos du Capitole national, elle a souligné qu’il y a des dégâts sur certaines boiseries et vitres, ainsi que dans les zones extérieures, où les jardins seront remis en état.
De même,  le bâtiment de l'Association Yoruba, présente des fissures, des poutres en bois se sont déplacées et certaines boiseries et vitres ont été brisées, des dommages mineurs par rapport aux bâtiments résidentiels voisins du Saratoga, aussi bien celui du N° 512 de la rue Zulueta que le N° 609 du Prado.
Et de préciser : « Bien que les intentions soient de maintenir et de sauver, si les conditions réelles de la structure ne le permettent pas, nous devrons penser à une nouvelle intervention. »
Dans le cas du bâtiment qui jouxte l'hôtel, au N° 609 du Prado, lors des premiers projets de rénovation du Saratoga, des travaux de réparation et d'entretien avaient été effectués.
« Espérons que, lorsqu'il s'agira d'évaluer et de réfléchir à la manière de reconstruire partiellement ou totalement une partie du bâtiment, les caractéristiques et les proportions de cet immeubles seront respectées », a-t-elle déclaré.
Par ailleurs, il est prévu de fournir la documentation technique de l'école Concepcion Arenal, conçue par l'ohc, avec les travaux nécessaires en menuiserie et vitraux. Cette école et l'association culturelle Yoruba seront les immeubles qui seront terminés le plus rapidement.
D'autres actions portent sur l'éclairage urbain extérieur, avec la reproduction des luminaires d'origine, la restauration de certains éléments près de la Fontaine de l’Indienne, qui n'a pas été touchée, et dans le Parc de la Fraternité.
La directrice a précisé qu'il s'agit de travaux qui n'étaient pas prévus à cette période de l'année et qu'ils doivent donc être entrepris parallèlement aux projets d'investissement en cours.
Dans tous les cas, a-t-elle affirmé, nous ferons ce qui est le mieux pour la capitale. « Nous rendrons à ce lieu la beauté qu'il mérite, mais, à ce stade, il est trop tôt pour dire ce qui va se passer, car il s'agit d'un défi très important, dans lequel nous n'avons pas le droit à l'erreur. »