ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN
Les conditions sont créées jusqu'au dernier moment, des travaux sont effectués pour assainir les centres et préparer les enseignants afin que les activités scolaires puissent commencer lundi prochain, a souligné la ministre de l'Éducation. Photo: Endrys Correa Vaillant

« Contre vents et marées, nous allons poursuivre l'année scolaire, et au milieu de l'adversité, nous allons avoir une bonne année scolaire, et nous allons bien nous préparer pour la prochaine. » Tels ont été les propos du Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, mardi après-midi au Palais de la Révolution de La Havane.
Le chef de l'État s'est exprimé lors d'une réunion dont l'objectif était de connaître les détails de la reprise de l'année scolaire. Les acteurs des univers de l'enseignement général et de l'enseignement supérieur ont également participé à réunion en présence également du membre du Bureau politique et Premier ministre, Manuel Marrero Cruz, ainsi que du vice-Premier ministre, Jorge Luis Perdomo Di-Lella.
Le président s'est interrogé sur les conditions matérielles de l'étude, sur les transports nécessaires aux enseignants qui doivent se déplacer d'un endroit à l'autre de l'Île pour intervenir dans les salles de classe qui en ont besoin, sur l'état des centres qui accueilleront ces élèves. Et il a également insisté sur la nécessité de ne pas baisser la garde face à la COVID-19.  

Photo: Estudios Revolución

Le président a fait référence à deux concepts essentiels : l'importance de renforcer les écoles professionnelles ou les instituts pré-universitaires de sciences exactes, dans les conditions actuelles du pays ; et de réfléchir aux modalités possibles qui permettent de donner au principe éducatif de lier l'étude au travail la place qui lui revient.
Sur ce dernier point, Diaz-Canel a évoqué l'intérêt d'impliquer la Fédération des étudiants universitaires (FEU), la Fédération des étudiants de l'enseignement secondaire (FEEM), l'Organisation des pionniers et les enseignants. Il a exhorté à unir toutes ces forces afin d'analyser, de manière créative, comment sauver le principe éducatif de lier l'étude au travail.
Il a souligné l'importance de défendre ce lien en tant que principe pédagogique. Il a rappelé que la promotion d'une telle approche ne contredit pas tout ce qui est réglementé dans la société cubaine. Il a reconnu que les récentes tâches d'impact social accomplies par les nouvelles générations ont laissé des traces sur le chemin de ce qui pourrait être parcouru, « mais nous devons chercher d'autres moyens », a-t-il dit, « car nous en avons vraiment besoin ».
Le chef de l'État a insisté sur l'importance pour les jeunes « d'être formés avec un concept de travail ; qu'ils voient le travail comme une responsabilité, comme un chemin honnête dans la vie, dans leur développement ». Ne pas le faire dans un pays qui a tant besoin de produire pour assurer son bien-être reviendrait à « nous nier nous-mêmes ».
LA PRÉPARATION ESSENTIELLE DES ENSEIGNANTS
Une fois la réunion terminée, la ministre de l'Éducation, Ena Elsa Velazquez Cobiella, a fait part aux journalistes des idées liées à la nouvelle étape de l'enseignement, dont plusieurs ont été exposées aux dirigeants du pays : « Le 5 septembre, a-t-elle dit, l'année scolaire 2021-2022, qui a débuté en mars et s'achèvera le 19 novembre, reprendra. »

Photo: Estudios Revolución

La ministre a affirmé que le travail est toujours « intense dans toutes les institutions éducatives : les enseignants sont dans les centres depuis lundi ; le ministère vient de conclure une tournée de toutes les provinces du pays, au cours de laquelle il a pu visiter plus de 400 institutions dans 45 municipalités, et nous avons vraiment pu toucher du doigt la situation de chacun des territoires. »
« Nous créons les conditions jusqu'au dernier moment, nous travaillons à l'assainissement des centres, à la préparation des enseignants, pour que lundi 5, nous puissions recevoir nos élèves dans les établissements scolaires. »
En ce qui concerne la couverture des enseignants, la ministre a déclaré : « Nous avons la même situation qu'à la fin du mois de juillet. La Havane est la province qui nous inquiète le plus. En tout cas, la situation n'est pas défavorable ; elle est même plus favorable qu'à d'autres moments, qu'au cours des années précédentes. »
Elle a expliqué à la presse que des étudiants universitaires du projet « Éduquer par amour » ont été recrutés et ont rejoint le projet. Selon la ministre, ce mardi, les enseignants des autres provinces viennent d'arriver dans la capitale et résideront dans 11 centres mis en place par la Direction provinciale de l'éducation.
« Nous sommes en train de peaufiner tout ce qui concerne la couverture en évaluant municipalité par municipalité, école par école, car c'est toujours dans la capitale que nous avons la situation la plus complexe, dans le secondaire de base et le pré-universitaire », a-t-elle précisé.
En ce qui concerne la base matérielle des études, Ena Elsa Velazquez Cobiella a souligné que, malgré les limitations matérielles bien connues, les ressources essentielles sont garanties : cahiers, crayons, craie pour les enseignants, mobilier, tableaux noirs ; « nous disposons maintenant des modules de réactifs pour les laboratoires secondaires et pré-universitaires (...) et en novembre nous devrions recevoir du matériel sportif. »
Elle a fait allusion à « d'autres ressources qui font l'objet de contrats, qui arrivent dans le pays ». Quant aux uniformes scolaires, elle a déclaré : « Nous avons continué à vendre des uniformes pendant toute cette étape », avant de signaler que l'industrie cubaine travaille déjà à garantir des uniformes pour l'année scolaire 2023.
La ministre a évoqué la situation de l'électricité et a souligné à cet égard que « nous sommes en train d'analyser toutes les mesures nécessaires » pour les établissements d'enseignement, en cherchant toujours à faire en sorte que « les élèves ne soient pas affectés ».
La ministre a également évoqué les mesures d'hygiène et de santé contre la COVID-19 et la dengue, la préparation des enseignants et la participation au référendum sur le nouveau Code des familles. Enfin, elle a affirmé qu'il existe une volonté du corps enseignant de poursuivre l'année scolaire, même si « nous manquons peut-être de certaines ressources ».
L'UNIVERS DE L'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR
En ce qui concerne la poursuite de l'année universitaire en cours, le ministre de l'Enseignement supérieur, José Ramon Saborido Loidi, a déclaré aux journalistes : « Nous avons terminé la première période, nous l'avons terminée dans de bonnes conditions, et à présent - vers décembre - nous allons pratiquement clôturer l'année universitaire. Cette période a ses propres particularités, car c'est aussi à cette époque qu’on lieu les examens d'entrée dans l'enseignement supérieur. »
Evoquant le mois de novembre comme celui où « il y aura l'examen d'entrée à l'enseignement supérieur », il a rappelé que pratiquement tous les élèves ayant passé le baccalauréat, et tous ceux qui veulent passer l'examen d'entrée, le passeront. Il a également précisé que le cours 2023 débuterait entre janvier et février.
« Nous avons décidé de commencer une année entièrement en présentiel », a souligné Saborido, en faisant référence à la nouvelle phase qui commence, et a expliqué à la presse : « Nous avons procédé une évaluation de la situation énergétique actuelle, des problèmes auxquels nous sommes confrontés  avec les coupures, l'impossibilité de maintenir, à plein régime, l'enseignement virtuel. » Les analyses, a-t-il dit, ont conduit à l'option d'un « enseignement totalement présentiel », bien que « cela ne signifie pas que les mécanismes virtuels d'étude, de consultation, de bibliographie, de tout ce qui est établi dans le système ne continueront pas à être disponibles ».
Les universités ont travaillé sans relâche pendant le mois d'août, a rappelé le ministre. « Elles ont continué à travailler à la remise en état des installations, à créer des conditions, à améliorer les conditions du pays, » a-t-il indiqué.
Concernant les universités et un contexte national marqué par la situation complexe de l'électro-énergie, le ministre de l'Enseignement supérieur a évoqué « une instruction de la haute direction du pays vers les structures du Parti et du Gouvernement dans les provinces, de manière à ce qu'elles assurent la coordination avec les administrations des universités afin que l'impact soit réduit au minimum ».
José Ramon Saborido Loidi a aussi évoqué « l'aménagement des horaires pour nous permettre de préparer correctement les repas, par exemple », et a déclaré que « les conditions pour pouvoir étudier sans aucun problème sont réunies et qu'à la reprise de l'année scolaire, nous aurons peut-être encore quelques petits problèmes, mais je suis convaincu qu'avec le temps, tout s'améliorera ».