
• La restauration capitale, actuellement en cours du théâtre La Caridad de Santa Clara démontre de toute évidence la valeur accordée à la culture à Cuba, qui, comme le disait Fidel, est l'épée et le bouclier de la nation.
Fondée le 8 septembre 1885, l’établissement possède des valeurs patrimoniales, environnementales et architecturales considérables qui lui ont valu le statut de Monument national en 1982.
Le théâtre vétuste de Villa Clara doit son existence à la grande patriote Marta Abreu de Estévez, qui eut l'heureuse idée de faire construire un théâtre sur l'espace précédemment occupé par l'Ermitage de la Candelaria, le premier temple construit dans la ville en 1696.
Marta Abreu, considérée comme la bienfaitrice de Santa Clara, du fait des multiples œuvres offertes à sa ville, a financé, avec l’accord de son mari, le docteur Luis Estévez Romero, la construction du théâtre dont les recettes seraient utilisées pour des œuvres humanitaires et caritatives
L'œuvre, conçue par l'ingénieur Herminio Leiva y Aguilera, est de style néoclassique. Ses espaces ont été décorés par des artistes cubains et étrangers renommés de l'époque, tels que Miguel Melero, peintre et professeur de l'école de San Alejandro, et le peintre philippin Camilo Salaya, qui s'est chargé des côtés de la partie supérieure de la scène et de la décoration du plafond, avec la représentation allégorique de l'aube, et trois femmes symbolisant le génie, la gloire et l'histoire.
L'ouverture du théâtre de La Caridad marqua un tournant important dans la vie culturelle de la ville. Dès lors, les artistes les plus prestigieux cubains et étrangers commencèrent à s'y produire.
DES TRAVAUX COMPLEXES ET NÉCESSAIRES
Pour que la principale institution culturelle de Villa Clara retrouve la splendeur qui l'a toujours caractérisée, il a fallu mener à bien de vastes recherches, auxquelles ont participé des spécialistes du Centre provincial du patrimoine, des historiens, des urbanistes et d'autres spécialistes reconnus en la matière.
Ils ont pris en compte non seulement la conception originale du théâtre, mais aussi les différentes interventions qui y ont été réalisées, notamment celles effectuées en 1980 et à la fin de la première décennie du 21e siècle, lesquelles étaient incomplètes bien qu'importantes pour maintenir sa vitalité, selon Domingo Ravelo Rodriguez, le principal responsable des travaux.
Lors de la première grande restauration, des réparations minutieuses ont été réalisées ; elles comprenaient la réhabilitation des peintures murales par la peintre Aida Ida Morales, mais plusieurs tâches sont restées en suspens, ce qui a rendu nécessaire une nouvelle intervention entre 2008 et 2009, explique Ravelo Rodriguez.
« Compte tenu des détériorations accumulées au fil des années, une étude générale de l'état de l'installation a été réalisée, et de graves problèmes constructifs et structurels ont été détectés, ce qui a rendu nécessaire une réparation capitale du théâtre », reconnaît le spécialiste.
Parmi ces difficultés, Ravelo Rodriguez mentionne l'existence de dizaines de poutres détériorées ; beaucoup de bois envahi par les termites ; le mauvais état du toit, ce qui a endommagé la qualité des peintures murales, ainsi que des problèmes concernant le mobilier et d'autres objets patrimoniaux dans l'installation.
À cet égard, il explique que les travaux ont été divisés en trois parties, la première comprenant la salle Marta Abreu, la salle de répétition, le hall d’entrée, la cafétéria et la boutique d’Artex, entre autres lieux où les travaux sont bien avancés, et qui en précèdent de plus complexes dans le cœur du théâtre, c'est-à-dire les loges, le parterre, le couloir, le plafond, la scène et les peintures murales, cette dernière tâche devant être entreprise par des restaurateurs du Bureau de l'Historien de La Havane, selon les explications données par Ernesto Alejo, directeur de l'institution.
Jusqu'à présent, des travaux ont été effectués sur le plancher de la salle de répétition, où plusieurs poutres effondrées ont été remplacées ; sur les escaliers principaux et secondaires ; sur les faux plafonds à tous les niveaux, ainsi que sur le hall et les portes du théâtre, explique le directeur, qui a précisé également que des spécialistes du Fonds cubain des biens culturels travaillent à la restauration du mobilier de scène, de la menuiserie, des peintures murales du hall, des miroirs et des lampes patrimoniales, ainsi que sur les vitraux.
Il faut également souligner le masticage des murs du théâtre, la réparation de la charpente et de la façade, qui ont été restaurées dans ses éléments d'origine, souligne Lizbeth Sanchez Leon, qui se félicite du travail de recherche historique réalisé par le Bureau du patrimoine.
À ce sujet, le directeur du théâtre reconnaît qu'il s'agit des travaux de restauration les plus complets qui aient été réalisés sur le bâtiment, compte tenu de l'ampleur des différents projets entrepris et de la qualité de tout ce qui a été réalisé.
Il reste encore un certain nombre de travaux de grande envergure, tels que la réparation des installations sanitaires et électriques, le montage du système de climatisation et l'imperméabilisation du toit, qui nécessitent des ressources et des efforts considérables pour achever la restauration dans les meilleurs délais.
Malgré les difficultés, la volonté des travailleurs du théâtre, qui dans un effort admirable, continuent d’assurer le programme avec des activités pour les enfants et les adultes en fin de semaine, des spécialistes impliqués dans la restauration et des autorités du territoire et du pays, est d'aller dans les travaux, conscients de la valeur du théâtre La Caridad pour la culture cubaine et de la ville de Villa Clara, a déclaré Ernesto Alejo.








