
Convaincu qu'en matière de travail social les transformations ne s'arrêteront pas, et qu'il est nécessaire de travailler avec la spiritualité des gens, le Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, a dirigé, le 8 septembre, la dernière journée de la visite du Secrétariat et de la structure auxiliaire du Comité central à la municipalité spéciale de l’Île de la Jeunesse.
Tôt dans la matinée, le président cubain est arrivé dans le quartier de La Caoba –situé dans le Conseil populaire Juan Delio Chacon – un lotissement de l’Île de la jeunesse, où des actions de transformation ont été engagées à la fin du mois de janvier 2022.
Selon le site web de la présidence, le chef de l'État a déclaré que, dans le cadre du travail social, chaque fois qu'une étape est franchie, il faut passer à une étape supérieure.
Accompagné de Roberto Morales Ojeda, membre du Bureau politique et secrétaire à l’organisation du Comité central du Parti, le président, tout en échangeant avec les autorités locales et le peuple, a rappelé la valeur de la tâche d'un travailleur social dans la communauté.
« Venez ici les travailleurs sociaux ! », a lancé Diaz-Canel à un groupe de jeunes à La Caoba, tout en soulignant que ce sont eux qui assurent les recherches depuis des années, réalisant un travail professionnel face à chaque problème social. « On suppose qu’un diagnostic a été réalisé, avec une approche sociologique et anthropologique, sur l'essence du quartier, de la culture, de l'identité. C'est sur cela que nous devons nous baser », a-t-il déclaré.
Ce travail, a défini le chef de l'État, « doit être la base, parce qu'ici la première chose à faire, c’est de travailler avec la spiritualité des gens, avec leurs sentiments, dans l'éducation, dans la culture ».
Après avoir été informé qu'à La Caoba les changements favorables ont été marqués par des investissements en faveur de l’approvisionnement en eau, la création d'un espace de sport, la construction d'un point de vente d'aliments et d'autres projets au profit du quartier, le président a souligné la possibilité pour la communauté de se développer tout en résolvant ses principaux problèmes.
Avant de prendre congé, le Chef de l'État s’est enquis de l'état d'esprit et des opinions concernant le Code des familles, et après avoir écouté les interventions des habitants, il a affirmé que cette nouvelle proposition de loi est un Code, pour le présent proche et pour l’avenir.
SCIENCE, PRODUCTIVITÉ ET DÉVELOPPEMENT LOCAL
Dans le cadre de sa tournée, le président a également effectué une visite à la Fabrique de céramique 3e Congrès, un lieu qui, avant les difficultés des années 90, était un sceau distinctif de l'Île de la Jeunesse, et même au-delà du territoire.
Après avoir visité les grands bâtiments qui étaient autrefois le centre d'une production intense – mais qui ont été frappés par l'obsolescence, la pénurie de certaines matières premières ou de carburant – Diaz-Canel s'est renseigné sur des questions telles que les salaires, les conditions de travail actuelles et les investissements possibles. Dans ce scénario, le chef de l'État a affirmé que « si nous devons expérimenter le développement local quelque part, c'est bien sur l'Île ».
Sous une pluie battante, la deuxième visite du président a été la ferme Maquina numero Uno, où il s'est entretenu avec Neuclides Beirut Gonzalez, un agriculteur, qui se distingue par la production de cultures variées, notamment de bananes.
La commercialisation, le respect des délais de paiement, la stabilité de la main-d'œuvre et l'éventuelle incursion dans les ventes en devises étrangères, entre autres, ont été au centre du dialogue entre le président et le producteur.
Plus tard, le chef de l'État a visité l'université Jesus Montané Oropesa, où Rafael Ernesto Licea, recteur de l'institution, l’a informé que 22 carrières y sont étudiées, et qu’il y a 26 docteurs en sciences et 157 masters parmi les enseignants.
À propos de ce succès, le président a souligné que « si nous ne formons pas au niveau du doctorat, il n'y a pas de poulies pour faire avancer le développement scientifique ».
Au cours de l'échange, le président a également fait allusion à la valeur d'un système de conception productif, solide et local, auquel les étudiants et les enseignants peuvent apporter leur contribution.
Il a souligné la nécessité de transformer la dimension spirituelle des gens, et de le faire pour le mieux, de stimuler une gestion de gouvernement basée sur la science et l'innovation, de planifier des stratégies de développement local qui laissent derrière elles les impacts de la période spéciale, ainsi que de tout mettre en œuvre pour que l'Île de la Jeunesse retrouve ses fronts productifs traditionnels.
À la fin de cette rencontre, il a été ratifié la certitude que c’est seulement avec l'intelligence et ses propres forces que Cuba pourra connaître l’opportunité de la croissance.
L'ÎLE PEUT ÊTRE UN MODÈLE DE MUNICIPALITÉ
« Le Parti ne saurait permettre, dans ses rangs et dans d'autres sphères, des compromissions, des insuffisances, de l'indiscipline. C'est un devoir de perfectionner constamment le travail, de générer des débats dans lesquels la critique et les idées des membres et de la population deviennent ensuite des propositions de transformation », a déclaré le président Diaz-Canel, au terme de la visite à l'Île de la Jeunesse.
Au cours de la réunion, le président a appelé à perfectionner l'organisation du travail du Parti sur le territoire, en mettant l'accent sur ses liens avec la base, l'économie et les services à la population.
Il a également insisté sur le fait que le militantisme doit être plus actif, en augmentant sa participation aux processus et aux débats afin de générer des consensus révolutionnaires visant à transformer la réalité vers de meilleurs modes de fonctionnement.
« Cuba vit aujourd'hui dans un scénario complexe, non seulement du point de vue économique – aggravé et renforcé par les pénuries générées par le blocus des États-Unis contre notre pays – mais aussi par les attaques médiatiques constantes sur les plateformes virtuelles. C'est pourquoi, il est urgent de développer une résistance créative, comme nous l'avons fait jusqu'à présent, en exploitant au maximum tout le potentiel humain dont nous disposons pour croître et nous développer, et ici notre organisation joue un rôle fondamental », a-t-il déclaré.
Le président cubain a réaffirmé que l'Île de la Jeunesse est un territoire qui a la capacité installée en matière de structure, de ressources humaines et d'institutions pour concevoir un système de travail qui lui permettra de devenir le modèle de municipalité dont le socialisme cubain a besoin.
En ce sens, il a salué la maturité atteinte par l'université Jesus Montané Oropesa, dotée d'un personnel qualifié pour gérer les connaissances issues de la science et de l'innovation, afin de contribuer au renforcement et à la mise en œuvre de la stratégie de développement territorial.
Il a également souligné la nécessaire participation de l'Université à la reprise de certains des programmes qui ont identifié les habitants de l’Île de la Jeunesse pendant des années, comme les agrumes et la céramique. « Ce sont des aspirations auxquelles nous ne pouvons pas renoncer », a-t-il déclaré.
Le président a également consacré du temps et des arguments pour renforcer la connaissance des raisons d’approuver le nouveau Code des familles, qu'il a appelé le Code des affects, en raison de la justesse, de l'inclusion, des opportunités et de l'humanisme qu'il contient dans sa lettre et dans son esprit.
Il a toutefois souligné que certaines personnes doivent encore mieux comprendre et approfondir les avantages de cette loi, qui n'exclut personne, mais élargit au contraire les droits de tous les types de famille dans le pays.
Par ailleurs, en présentant le résumé de la visite à la municipalité spéciale, Félix Duarte Ortega, membre du Secrétariat du Comité central du Parti, a énuméré, parmi les principales préoccupations de la population de l’Île, les transports, l'approvisionnement alimentaire, la situation critique du système d’adduction d’eau et d'égouts, et les déficiences dans la gestion administrative des entreprises.
Il en est ressorti, a-t-il dit, l'opinion selon laquelle le territoire stagne et que les dirigeants n’ont pas de liens systématiques avec le peuple.
À propos du fonctionnement du Parti, le rapport fait état de lacunes dans l'organisation du travail à la base et d'une tendance au déclin dans ses rangs.
Le rapport a également critiqué l'attention portée à l’Union des jeunes communistes (UJC) et au reste des organisations politiques et de masse, ainsi qu’une présence et une participation insuffisantes à la bataille idéologique sur les réseaux sociaux.
Diaz-Canel a appelé à l'application de méthodes innovantes et créatives pour motiver, encourager, rassembler, expliquer..., tout en soulignant que les militants doivent être les mieux formés, non seulement pour exécuter les tâches, mais aussi pour apporter des idées, des projets et des solutions issus de l'expérience collective dans leur sphère d'action.
« Nous avons confiance en vous ! », a conclu le chef de l'État, à l'issue de la visite du Secrétariat du Comité central du Parti communiste de Cuba et de sa structure auxiliaire, qui depuis le 12 septembre a rendu visite à 94 centres, 17 communautés, et eu des échanges avec quelque 3 700 personnes sur cette petite île, où la population relève quotidiennement de grands défis.