ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN

Alina Perera Robbio

Alors que des heures difficiles sont revenues pour Cuba – cette fois-ci marquées par le passage de l'ouragan Ian, qui a durement frappé la province de Pinar del Rio – la formule impérative est d’« unir nos mains et nos efforts, entre tous, Cubaines et Cubains, pour résoudre rapidement cette situation ».

C'est ce qu'a déclaré le Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, le 27 septembre dans l’après-midi, au Palais de la Révolution, lors d'une réunion qui a analysé les impacts et les mesures à prendre à la suite du passage de l'organisme cyclonique sur le territoire national.

Selon le chef de l'État, l'essentiel est que « nous nous impliquions tous dans la récupération des dégâts, avec l’idée que nous allons nous remettre rapidement et, de plus, en faisant les choses mieux qu'elles ne l'étaient lorsqu'elles ont été endommagées ».

« Ici, nous devons passer des lamentations au redressement », a déclaré le Premier secrétaire lors de la réunion, à laquelle participaient également le président de l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire, Esteban Lazo Hernandez, le Secrétaire à l'organisation du Comité central du Parti communiste, Roberto Morales Ojeda, le vice-président de la République, Salvador Valdés Mesa, le ministre de l'Intérieur, le général de division Lazaro Alberto Alvarez Casas, ainsi que le héros de la République de Cuba, le général de corps d'armée Ramon Espinosa Martin, tous membres du Bureau politique.

Diaz-Canel a déclaré que la province de Pinar del Rio est le « territoire le plus compliqué », et il a rappelé que les provinces de « La Havane, Artemisa et Mayabeque, et dans une moindre mesure l'Île de la Jeunesse » présentent également des situations défavorables.

« La situation est complexe, mais le principal est que nous soyons convaincus que nous pouvons la surmonter et que nous allons la surmonter par le travail, avec de l'organisation », a-t-il déclaré.  Et d’ajouter : « nous avons fait une visite rapide dans les provinces » et, si le temps le permet, ce mercredi pourrait être un jour où « nous allons avancer beaucoup et commencer à voir les effets de toute cette organisation ».

 Je crois, a-t-il souligné, que « nous devons travailler avec le concept que nous avons utilisé dans les quartiers : tous les organismes, les entreprises qui ont travaillé dans différentes provinces doivent également travailler sur la question du redressement sur le lieu même où elles sont installées ».

Selon le chef de l'État, les centres de travail doivent créer des synergies de redressement avec tous leurs travailleurs, de même que dans les écoles, dans les exploitations laitières, les élevages de poulets, dans tous les secteurs. Il n'a pas manqué de parler du potentiel des brigades d’habitants dans les quartiers – car si chacun nettoie une partie, a-t-il dit, le travail avance – et il a évoqué l'importance des jeunes, ceux qui sont dans chaque province touchée, et ceux qui pourraient se déplacer d'un territoire à l'autre si nécessaire.

« Nous pouvons tout affronter et nous pouvons tout réparer », a déclaré le président lors d'un autre bilan dans la matinée : « Maintenant, ce que nous devons faire, c'est d’être très sensibles dans l'attention portée à la population, parce que certains ont perdu leurs affaires, et nous devons aller sur le terrain pour voir comment nous pouvons les aider. »

Celso Pazos Alberdi, directeur de l'Institut de météorologie, a donné des informations intéressantes lors des deux réunions du 27 septembre. Entre autres détails, le spécialiste a expliqué que les vents de l'ouragan ont persisté sur la province de Pinar del Rio pendant les premières heures de la matinée de mardi, que vers 3 h 25, le mur de l'œil du cyclone a touché terre au sud de ce territoire, dans la région de La Coloma et qu'à partir de ce moment, il a commencé à se déplacer vers le nord, à une vitesse d'environ 20 kilomètres par heure.

Celso Pazos Alberdi a indiqué que l'ouragan avait un « œil large », d'environ 35 kilomètres de diamètre, qui a atteint à un moment donné 40 kilomètres. Les bandes de nuages, a-t-il ajouté, ont même atteint les provinces de Ciego de Avila, Camagüey et Sancti Spiritus.

Il s'agit, a-t-il dit, d'un très grand organisme cyclonique, avec un diamètre de près de 600 kilomètres, ce qui explique la forte activité d'averses, de pluies et d'orages dans presque tout le pays et que dans l'après-midi, presque dans la nuit du 27 au 28 septembre, de fortes rafales de vent seraient encore ressenties.

Par le biais d'une vidéoconférence, les dirigeants du pays ont pris connaissance de ce qui s'était passé dans les territoires touchés par l'ouragan. La municipalité spéciale de l’Île de la Jeunesse a donné des informations sur les dommages causés aux habitations. Le chef de l'État s’est enquis des personnes évacuées, des inondations et des éventuelles pertes de vies humaines. En ce qui concerne ce dernier point, l'assemblée a été informée qu'il n'y avait pas eu de décès sur l’Île de la Jeunesse.

De Pinar del Rio, où deux décès ont été signalés lors du bilan de l'après-midi, on a appris que toutes les municipalités de la province avaient été touchées, 100 % du service électrique avait été affecté et quelque 38 000 personnes avaient été évacuées.

Les plus hautes autorités responsables des communications, des ressources en eau, de l'énergie et des mines, et des activités de construction ont pris la parole pour rendre compte de ce qui est fait afin d’organiser les travaux de redressement de la meilleure façon possible.

Les autorités des provinces d'Artemisa, de La Havane, de Mayabeque, de Matanzas, de Cienfuegos, de Villa Clara, de Sancti Spiritus et de Ciego de Avila ont donné des détails sur les fronts les plus urgents sur lesquels il fallait déployer des efforts. Quant aux organisations de masse et l’Union des jeunes communistes, elles ont évoqué la nécessité d'unir les forces, toutes les forces, pour surmonter les difficultés actuelles.

Le deuxième chef de l'état-major national de la Protection civile, le colonel Luis Angel Macareño Veliz, a fait part d'un point particulièrement important lors de la réunion du matin, en soulignant que la prochaine étape était très importante : celle de la formation des commissions sur les dommages et les besoins, et des bureaux pour les formalités à accomplir dans les territoires touchés.

À cet égard, il a souligné la nécessité de disposer de toute la documentation nécessaire, « afin qu’il n’y ait pas de retard dans les formalités », ce qui permettra de résoudre, le plus rapidement possible, les problèmes de la population.

Il a également appelé à « ne pas commettre d'imprudence : en ce moment, il y a des endroits où l’on ne peut pas entrer, des lieux qui sont isolés, des zones inondées où l’on ne peut pas entrer tout de suite ». Il a mis en garde contre les bâtiments ou les habitations qui risquent de s'effondrer, et qui doivent être contrôlés avant que les résidents évacués durant ces heures n'y retournent.

Le président Diaz-Canel a donné des indications aux autorités de Pinar del Rio sur les fronts sur lesquels il est important de travailler. Il a parlé de l'agriculture, de drainer le plus de champs possible, de récolter tout ce qui est tombé, et de planter immédiatement, de réhabiliter les plantations, « surtout de bananes et de manioc, pour ne pas perdre les fonds que nous avions ». Il a mis l'accent sur le sauvetage du tabac, le renforcement d'une campagne de plantation à cycle court, ainsi que sur la réparation des jardins potagers organoponiques et des vergers.

Tôt dans la matinée, le chef de l'État avait déclaré qu'« un autre front est de travailler immédiatement pour effacer toute trace du cyclone ». En d'autres termes, il est important d'enlever le plus rapidement possible les arbres tombés, les décombres et autres dégâts similaires. Il a également appelé à travailler sur les lignes électriques et de communication, à maintenir en permanence la population informée et à organiser, surtout par le biais des organisations de masse, les actions de solidarité qui viendront d'autres provinces et d'autres parties de Pinar del Rio.

Diaz-Canel a demandé de prêter une attention particulière à la situation de l'approvisionnement en eau, au rétablissement de l'électricité, et dans les endroits où il y a des groupes électrogènes, d’avoir des radios ou des télévisions, afin que dans les endroits où il n'y a pas d'électricité, les gens puissent rester informés.