
En quelques heures, un ouragan nous détruit plus rapidement que nous ne pouvons nous en remettre : c'est la première pensée logique que nous devons avoir, mais cela ne peut pas nous vaincre. Ce que nous devons faire, c'est unir nos efforts, unir nos talents, unir nos bras, unir nos déterminations.
Les gens sont choqués, c’est vrai, mais nous devons sortir de cette léthargie d’abattement et nous mettre au travail, et c’est alors que nous pouvons voir que ce travail nous permet d’avancer jour après jour, en éloignant peu à peu l’abattement.
Nous devons dire qu’au bout de cinq jours, Mayabeque est pratiquement rétablie, La Havane est plus ou moins rétablie, l'Île de la Jeunesse est rétablie. Quant aux provinces d'Artemisa et de Pinar del Rio, où les dégâts ont été plus importants, elles se trouvent dans une situation plus compliquée. Dans la mesure où les travaux s’achèvent dans les autres provinces, d'autres forces arrivent ici, mais ce qui a été fait est héroïque.
Je sais que cela cause beaucoup de désagréments à la population parce qu'en plus de la difficile situation que nous vivions déjà, survient une autre série d’événements qui provoquent des dégâts et rendent notre vie quotidienne encore plus dure. Or, ici nous avons eu des cyclones et il nous a fallu de 19 à 20 jours pour nous en remettre. Une partie importante de provinces se sont déjà redressées en cinq jours ; je suis convaincu, qu'avec un travail intense, la semaine prochaine, le panorama aura un visage différent, et ensuite, la semaine suivante, nous serons presque complètement récupérés, principalement pour ce qui est de l'électricité, des communications et nous commencerons à nous occuper des logements. Le logement prend toujours plus de temps, mais lorsque nous constatons qu'il existe une capacité de mobilisation, que les gens sont prêts à participer et que le travail avance jour après jour à un rythme élevé dans plusieurs endroits, cela nous donne la certitude que nous pouvons surmonter cette situation.
Par ailleurs, tout ce que nous allons faire, nous devons le faire mieux. Par exemple, les réparations qui ont été réalisées aujourd'hui pour l'approvisionnement en eau à Pinar del Rio va permettre désormais une meilleure distribution de l’eau à travers les trois conduites que celle que nous avions avant le cyclone. C'est cela le concept de travailler ensemble ; ce que nous faisons ici, c'est pour améliorer La Coloma, et ce sera ainsi dans chaque village.
Face à cette situation, les attitudes sont différentes : il y a une partie de la population qui s'engage immédiatement, qui commence immédiatement à travailler pour soi et qui va ensuite travailler sur le social, et il y a une combinaison entre le personnel, la famille et le social. Il y a d'autres personnes qui sont déroutées, il est plus difficile de les faire avancer, mais ensuite, progressivement, lorsqu’elles voient que les autres s’incorporent au travail, elles les rejoignent elles aussi.
Il y a un groupe de personnes qui, au fur et à mesure que les travaux de redressement progressent, du fait que ce sont celles qui se trouvent dans les endroits les plus compliqués qui progressent moins, ou qui voient que d'autres avancent plus vite, commencent à avoir des préoccupations logiques et à faire des réclamations. À partir d’une position civique, d’une position décente, elles font des déclarations logiques à propos des préoccupations qu’elles peuvent avoir, et dans ce cas, nous tous, les cadres, les dirigeants, devons être en mesure d’apporter constamment des explications. Rappelez-vous qu’en ce moment l'information est difficile car, du fait qu’il n'y a pas d'électricité, dans certains endroits, il n'y a ni télévision ni radio, et il est très important que chaque jour, dans chaque lieu, il y ait certains horaires où nous informons la population sur l’état des lieux, sur les difficultés, sur les progrès que nous réalisons, ceux que nous ne réalisons pas, sur les nouveaux travaux à réaliser, ceux que nous devons privilégier.
Mais, malheureusement, il y a un groupe de personnes qui, de manière très vulgaire, je dirais même indécente – indépendamment des dommages qu'elles peuvent avoir eus, parce que notez bien qu’il y a les autres, qui sont la majorité, qui agissent de manière différente – se lancent dans des réclamations en adoptant des positions d'incompréhension totale, en provoquant, en offensant. Qui offensent-ils ? Ces mêmes gens qui tentent de résoudre leurs problèmes. Quelle est la logique derrière tout cela, ou au service de qui sont-ils ? Qui appellent-ils pour qu’ils viennent résoudre leurs problèmes, alors qu’ils agissent directement à l'encontre des gens ? Il serait plus utile, qu'avec toutes ces préoccupations qu'ils peuvent avoir, ils se mettent à aider ceux qui sont sur place et qui travaillent pour eux. Cette attitude, nous ne pouvons pas la permettre. Des manifestations de ce genre n'ont aucune légitimité. La préoccupation et le questionnement honnête, le questionnement décent au milieu d'une situation difficile, nous l'acceptons et nous le prenons en charge.
La principale préoccupation du pays est de savoir comment, le plus rapidement possible, nous pouvons sortir de cette situation et nous améliorer dans ces conditions, mais ceux qui agissent de cette manière, qui réclament tous les droits donnés par la Révolution, mais qui apportent peu, nous devons leur faire face, leur faire face avec des arguments. Ici, nous devons garder une chose à l'esprit : nous construisons une société socialiste avec beaucoup de travail à cause d'un blocus qui ne nous permet pas d'avancer dans cette construction socialiste, mais une société socialiste se construit à partir d'une concentration sur le travail, auquel les gens contribuent et reçoivent pour ce qu'ils apportent.
Il y a beaucoup de gens qui croient que tout leur est dû, que tout doit être mis entre leurs mains, qu’il faut résoudre tous leurs problèmes sans qu’ils n’y participent. Dans ce groupe de personnes, ceux qui sont encouragés par des personnes haineuses, ceux qui, en ce moment, sont plus préoccupés par les progrès de la réparatios des dommages à Cuba que par les dommages dans d'autres parties de la région, où les progrès sont moins importants et qui ont aussi été frappées par des cyclones ces derniers temps, en profitent pour faire d'autres types de déclarations, des déclarations contre-révolutionnaires, en tentant de réaliser des actes de vandalisme, comme bloquer les rues, jeter des pierres sur des bâtiments économiques ou sociaux. Cela, c’est contraire à la loi, et ces situations seront traitées par la rigueur des lois qui, dans notre société, conformément à la Constitution et à la Loi, protègent la stabilité de la population, protègent la bonne coexistence sociale pour que règne la paix, pour qu'il y ait de l'harmonie, pour que nous puissions travailler tous ensemble.
Il y a des gens qui, malheureusement, ont manifesté – ce sont les moins nombreux – mais qui ont manifesté de cette manière et nous connaissons tous les liens qu'ils ont avec la contre-révolution qui, depuis l’étranger, commence à encourager et à payer ce comportement.
Je crois que ce que fait la majorité, c'est de s’incorporer, de participer, de soulever les préoccupations, de faire des propositions sur ce qui peut être amélioré, et nous devons travailler et avancer dans ce sens avec toutes les institutions. Mais le reste, nous allons y faire face en nous appuyant sur le Droit, sur les lois, telles qu'elles sont établies, tel que le stipule notre Constitution, afin de garantir la paix publique, de garantir que l'ordre public ne soit pas troublé, de garantir que l'ordre citoyen ne soit pas troublé, parce qu’en outre, ces mêmes personnes qui agissent de cette manière bénéficient de toutes les garanties prévues à Cuba et sont prises en charge, et personne ne leur dit : « le cyclone vous a frappés, et parce que vous agissez ainsi, nous n'allons pas vous prendre en charge. » Non, nous prenons en charge tout le monde et nous cherchons des solutions aux problèmes qu'ils rencontrent.
Je crois que c'est le concept avec lequel nous devons travailler, celui que nous devons partager, ce que nous devons transmettre, ce que nous devons communiquer, ce que nous devons expliquer à tout le peuple.
Je dirais aussi que nous avons travaillé en temps record. Pour une ville aussi complexe, une capitale aussi complexe que La Havane, atteindre les niveaux de redressement qu'elle a aujourd'hui en cinq jours est un record, et ces niveaux de redressement ont aussi été atteints par ceux qui travaillent ici à Pinar del Rio, ceux d'Artemisa et ceux d'autres endroits ; tous méritent notre reconnaissance. Cependant, nous devons aussi les soutenir. Il est très encourageant pour une brigade qui travaille sur un poteau, sur une ligne électrique qu'une partie de la population aide à creuser le trou ou à créer les conditions pour enlever les morceaux de bois qui gênent. Ainsi nous avançons tous ensemble, et tous ensemble, nous ressentons la victoire des progrès réalisés, et tous ensemble, nous revenons à la normalité plus rapidement.
C'est une province qui a été très touchée historiquement par les cyclones, dans laquelle nous avons encore des dettes des cyclones précédents, et lorsque nous aurons davantage de ressources disponibles, il nous faudra terminer de solder ces dettes pour être à jour avec tous ces types de dommages, en plus de ceux qui s’ajoutent aujourd'hui, qui sont très nombreux. Il y avait déjà plus de 29 000 maisons endommagées sur le territoire (et maintenant 5 000 entre les effondrements totaux et partiels).
Entre toutes les provinces touchées, plus de 40 000 maisons doivent être remises à neuf, améliorées, réparées ou même construites depuis leurs fondations, car elles ont été totalement détruites.
Aujourd'hui, je constate un esprit différent à Pinar del Rio ; les gens ont dépassé le choc, on peut voir du travail partout. Il faut également souligner l'incorporation des Forces armées révolutionnaires, du ministère de l'Intérieur et d'autres institutions, la participation des jeunes qui ont travaillé dans tous les jardins potagers organoponiques.
Et nous appelons à faire en sorte que tout ce que nous faisons soit fait mieux qu'avant. C'est ainsi que les habitants de Pinar del Rio travaillent et c'est ainsi que Cuba s'engage également à travailler pour Pinar del Rio, à travailler pour Artemisa et à terminer ce qu’il reste à faire dans les trois autres provinces et dans la municipalité spéciale de l’Île de la Jeunesse qui ont été frappées par l’ouragan.
Nous devons nous lancer dans la bataille ! Nous devons résoudre cela par nous-mêmes, avec nos efforts, avec notre talent et aller de l'avant. Il ne s'agit pas seulement de résoudre l'adversité, mais de surmonter cette adversité.
Beaucoup de patience avec les cadres, car les gens sont aussi dans une situation très complexe, tout comme les cadres sont aussi dans une situation complexe, parce que ceux qui font face et qui essaient d'expliquer et qui tentent de faire appel aux gens ont eux aussi leurs maisons détruites, ils ont des problèmes familiaux tout comme vous en avez ici et tout comme en ont les travailleurs, mais c'est tous ensemble que nous pouvons surmonter cela.
Ce n'est la faute de personne si un ouragan nous a frappés, personne n'est à blâmer pour le fait qu'un ouragan a causés des dommages. Mais nous avons tous la responsabilité de les surmonter, et c'est la responsabilité de tous ! Et il doit en être ainsi, avec nos efforts et la conviction que nous pouvons y faire face.
(Applaudissements et exclamations.)








