ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN

Il suffit de quelques lignes pour tracer son profil reconnaissable sur la toile.  Quelques mots – vert olive, uniforme, bottes, barbe –nous renvoient à sa stature. Un grade seulement, commandant en chef, suffit pour atteindre la simplicité d'un prénom qui s'est tissé, limpide, dans la complexité d'un pays.
On dit Fidel, et c'est comme si l’on disait également Révolution et Cuba, et comme si l’on parlait des rébellions successives, et de l'invitation à ne pas cesser de les accomplir, afin de continuer à fonder l'hérésie d'une Patrie socialiste qui croit qu'avec tous, le bien de tous est possible.
Fidel est Fidel pour moi et pour nous, pour ses contemporains, pour ceux qui ont grandi sous son discours bouleversant et pédagogique, et pour ceux qui ont connu sa barbe déjà blanche, et même ainsi ont été témoins de l’attitude dans la Sierra.
C'est lui, sans équivalent, aussi pour ceux qui sont nés après le 25 novembre 2016, lorsqu’il est mort pour continuer à renaître dans les yeux intelligents d'une petite fille qui regarde l'écran de télévision et dit « Fidel » avec la tendresse de quelqu'un qui reconnaît un être cher.
Fidel est devenu une partie de ce patrimoine symbolique qui nous transperce et nous console. Et à l’heure actuelle, nous continuons à nous demander : qu’a-t-il donc pour que les impérialistes ne puissent pas en venir à bout ? Ceux qui militent dans le camp de la haine, les ennemis indignes, les adorateurs du joug, assistent, étonnés et incrédules, à la survie d'un homme qui est entré dans l’Histoire par la grande porte.
Ce que Fidel avait, ce qu'il a, c'est sa loyauté envers le peuple : le respect des pactes et des promesses, la consultation sur les grandes décisions, le sacrifice d'une vie entière en faveur du royaume des humbles de la Terre.
Et, en outre, la foi en ces mêmes gens, en leur acuité, en leur capacité à soutenir de grands projets, à comprendre la justice d'une lutte atroce et soutenue contre l'« ordre naturel » tordu du monde.
Il disait : « Les Cubains n'ont rien voulu d'autre si ce n’est que les décisions qui guident leur conduite soient les leurs ; que le drapeau de l'étoile solitaire qui flotte sur notre Patrie soit le leur, et seulement le leur ! Que leurs lois, leurs richesses naturelles, que leurs institutions démocratiques et révolutionnaires soient les leurs, que leur destin leur appartienne » Et toute une nation comprend la grandeur, la nécessité, de continuer à dire :la Patrie ou la Mort !
Ce que Fidel a, c'est la sensibilité du leader triomphant qui a honoré les morts dès les premières heures du projet révolutionnaire, qui a traversé des ponts au milieu de cyclones formidables, qui n'a jamais cessé d'imaginer comment surmonter, avec science et habileté, tous les sièges.
Et il a la monumentalité d'une œuvre encore inachevée dans sa profondeur, dont on peut tirer des leçons continues de noblesse : « Notre Patrie a surmonté les épreuves les plus dures, nous sommes arrivés jusqu'ici, et nous continuerons à avancer, à construire notre avenir, sans qu'aucune force ne puisse nous briser, nous intimider ou nous obliger à renoncer à un seul de nos principes. »
Ce que Fidel a, c'est qu'il nous parle depuis cette pensée très profonde et qu'il continuera à le faire. Ce que Fidel a, c'est l'amour pour l'Île, qui le lui rend bien.