ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN
L'échange avec les étudiants de FEEM a été l'un des plus émouvants Photo: Estudios Revolución

Ce sont des journées intenses. Jusqu'au 24 mars, les 470 candidats à la députation à l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire font la tournée des territoires et échangent avec des représentants de différents secteurs sociaux, professionnels et étudiants de chaque localité, avant les élections nationales.
À Santa Clara,  en dialogue avec le peuple, le Premier Secrétaire du Comité central du Parti et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, ainsi que les autres candidats désignés pour ce territoire, ont exposé des idées, qui sont l'essence du système cubain, que Granma a reprises du site web de la présidence.
Nous sommes face au processus politique le plus important que nous connaîtrons cette année, au cœur de la crise mondiale persistante, des difficultés internes et du blocus renforcé du gouvernement étasunien, qui est toujours en place et ne changera pas.
Notre modèle a été inspiré et construit sur le concept de véritable démocratie, de démocratie authentique, que Fidel a conçu, et non sur le concept de la démocratie hypocrite, réservé aux secteurs privilégiés, qui fonctionne dans les pays capitalistes.
Notre démocratie est perfectible, et c'est pourquoi nous faisons le pari d’être de plus en plus démocratiques, et de démontrer que la démocratie n'a rien à voir avec un système de parti unique ou multipartisme.
En évaluant les campagnes de dénigrement contre le système démocratique cubain, comme les attaques contre nos commissions de candidature, chargées d’élaborer les propositions à approuver par les assemblées municipales, et qui sont composées de représentants des organisations de masse et d'étudiants, dirigées par la Centrale des travailleurs cubains, le président a parlé des contrevérités de ces processus dans les pays dont on essaie de nous imposer le modèle.
Qui postule aux États-Unis ? Ce sont les élites de leurs deux partis, et elles le font non pas en raison des mérites de ces personnes, mais en raison de l'argent qu'elles doivent payer pour des campagnes électorales où les uns s’opposent aux autres, en lavant «  le linge sale » en public, dans un spectacle où l'argent coule à flot. Ensuite, ils passent à des votes que presque personne ne comprend, comme lorsque Trump, qui a obtenu moins de voix qu'Hillary Clinton, est devenu président, et où parfois il y a moins de 50% de votants. Et c'est le modèle qu'ils veulent nous imposer.
Et qui sont les membres de nos commissions de nomination ? Elles sont composées de représentants de nos organisations de masse, de notre société civile. Sont-elles plus légitimes ou moins légitimes que l'élite d'un parti, sont-elles plus inclusives ou moins inclusives que l'élite d'un parti ?
Et comment nos commissions de nomination forment-elles les viviers pour faire partie des propositions à la députation à l'Assemblée nationale ? Eh bien, elles le font en parlant avec de nombreuses personnes, lors de sessions plénières ?
Comment la Fédération des étudiants universitaires (FEU) compose-t-elle ses propositions à présenter aux commissions ? Elle va salle de classe en salle de classe, dans toutes les universités, pour demander des propositions et les apporter ensuite aux sessions plénières de chacune des universités, puis à celles des provinces et enfin au conseil national.
N'est-ce pas plus inclusif et plus démocratique que ce qui se fait dans le monde ? N'est-ce pas transparent ? Et cela est fait par chaque organisation de notre société civile qui fait partie des commissions de nomination.
Et qui fait partie de ces candidatures ? Dans le pays, on comptait plus de 19 000 personnes susceptibles d’être désignées comme candidat. Ici, à Villa Clara seulement, il y avait 870 personnes pour arriver à un ensemble de 32 candidats de la province, pour lesquelles le peuple votera pour qu’elles fassent partie de l'ANPP.
Notre démocratie ne se conçoit pas non plus avec des campagnes électorales. Personne ne vient à Santa Clara pour dire qu'il va réparer l'autoroute centrale, réparer les rues du quartier José Marti..... Non, nous, les candidats, sommes venus ici pour représenter le peuple, pour travailler sur la stratégie économique et sociale du pays afin de résoudre les problèmes actuels, qui ne seront pas résolus par des miracles, mais en nous encourageant, pour qu’ensemble, nous produisions plus et nous importions moins.
La 10e législature ne sera pas une Assemblée nationale dans laquelle les députés viendront résoudre les problèmes. Ils seront résolus par le lien entre les députés et le peuple, car le peuple est le principal protagoniste. Quant à nous, nous irions à cette Assemblée pour représenter le peuple.
Poursuivant sur le processus de proposition et de désignation des candidats à la députation, le Premier Secrétaire a rappelé :
Le Parlement, tel que l'établit la Constitution de la République, doit être composé à 50% par des délégués de circonscription, issus de la base, et ceux-ci doivent d'abord être proposés dans le quartier par leurs voisins ;
Deuxièmement, ils doivent être élus dans les urnes par les électeurs de la circonscription, lors des élections pour former les assemblées municipales ;
Dans un troisième temps, ils doivent être proposés lors des sessions plénières des organisations de masse et d'étudiants pour être inclus dans les propositions des commissions de candidatures et acceptés par celles-ci ;
Plus tard, comme quatrième filtre, ils doivent être présentés individuellement aux membres des assemblées municipales ;
puis, en assemblée plénière, ils doivent recevoir le vote positif de plus de 50 % des membres de cette assemblée,
et enfin, dans un sixième temps, après leur approbation en tant que candidats, ils doivent avoir des échanges avec la population, expliquer, écouter et se rendre aux urnes dans leurs districts, où ils seront élus ou non.
Nos députés à l'Assemblée nationale sont soumis six fois à un processus de décision populaire. Cela se passe-t-il aux États-Unis ? Cela se passe-t-il dans les autres démocraties qu'ils veulent nous imposer ?
À propos de l'appel à un vote uni pour les élections à l'Assemblée nationale, Diaz-Canel a expliqué que cela se fait pour que tous les candidats, qu'ils soient plus ou moins connus du peuple, soient sur un pied d'égalité, car ils ont tous d'énormes mérites, même si certains sont moins connus que d'autres, car pour l'ANPP il n'y a pas de choix entre plusieurs à un, dans ces élections l'intérêt est que tout le monde puisse être élu et que tout le monde puisse être représenté.
La stratégie du vote unitaire – a-t-il dit – est une stratégie révolutionnaire, mais ce n'est pas non plus une imposition, celui qui comprend la raison du vote unitaire vote pour tous ; celui qui ne le comprend pas vote de manière sélective, mais l'important est que tout le monde puisse être élu, de sorte que personne ne soit diminué ou désavantagé parce qu'il est plus ou moins connu. Et n'est-ce pas démocratique, n'est-ce pas plus démocratique que l'autre chose qu'on veut nous imposer ?
Et c'est cela, notre système démocratique, qu'ils veulent détruire. Et ils veulent le faire, premièrement, en nous soumettant à un blocus, pour que nous n'ayons rien, pour que cette asphyxie économique nous amène à rompre avec la Révolution ; deuxièmement, en appuyant cela par une campagne médiatique brutale pour discréditer la Révolution cubaine, son système politique et démocratique.
La démocratie cubaine, cependant, malgré toutes les campagnes de ses ennemis, est une bonne démocratie, c'est vraiment une démocratie, parce que c'est le pouvoir du peuple ; le peuple nomme et le peuple élit, et le peuple participe, non seulement aux élections, mais à tout ce qui est fait. Et ces derniers temps, nous avons insisté pour être encore plus démocratiques.
À ce sujet, il a rappelé, à titre d'exemple, les consultations populaires et les référendums –autrement dit, deux mécanismes de la démocratie, a-t-il dit –  sur la base desquels ont été décidés la Constitution de la République et le Code des familles.
Tout cela est très rare à voir dans le monde, et nous l'avons fait au pire moment que nous ayons connu économiquement, tout comme nous allons maintenant faire des élections dans un moment compliqué.
Les prochaines élections nationales sont un acte de courage, mais elles sont aussi un acte de démocratie, ce qui inclut de ne pas violer les calendriers établis par la Constitution de la République en raison des situations que nous avons traversées.
Et c'est tout cela, toute notre démocratie, qu'ils veulent démanteler. C'est pourquoi, plus que de voter pour les députés de l'ANPP, de participer à ces élections et d'exprimer un vote unitaire majoritaire, plus que tout, ce que nous défendons, c'est le système politique de la Révolution cubaine, nous défendons le socialisme, nous défendons la survie de la Révolution.
Face à la logique impérialiste, nous devons mettre en avant la logique socialiste. Et qu'est-ce que la logique socialiste ? Plus de justice sociale,  toute la justice sociale possible.