ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN
Ces rencontres doivent aussi servir à dire aux dirigeants du pays combien le peuple travaille pour sortir du moment difficile que nous traversons Photo: Estudios Revolución

Santa Clara. – Si la démocratie signifie que les citoyens ouvrent leur cœur et partagent leurs sentiments et leurs idées sur les jours actuels que traverse Cuba, si elle signifie qu'une femme ou un homme du peuple parle de certitudes et de préoccupations, et le fait en regardant dans les yeux ses dirigeants – y compris le président du pays –, alors il faut dire que ce qui s'est passé ce 16 février dans cette ville du centre de l'Île est un acte de démocratie, le plus limpide et le plus vrai, et donc le plus révolutionnaire.
Au Complexe provincial des Arts scéniques de Villa Clara – également connu sous le nom de Palais de la danse – s'est déroulé un magnifique échange entre le peuple et les huit candidats à la députation à l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire, parmi lesquels se trouvait le Premier Secrétaire du Comité central du Parti et président de la République de Cuba, Miguel Diaz-Canel Bermudez.
La rencontre, qui s'est déroulée en plein air et sous de grands arbres feuillus, à quelques mètres seulement du monument qui commémore l'action rebelle contre le train blindé de la tyrannie de Batista, a commencé par un résumé des qualités de chacun des candidats à la députation, en tant que professionnels, révolutionnaires et cubains.
Osnay Miguel Colina Rodriguez, Premier Secrétaire du Parti à Villa Clara, a été décrit à travers sa vie de jeune dirigeant du Parti, comme un homme éloquent et communicatif, doté de la fibre de leader naturel qui a mérité plusieurs distinctions tout au long de sa trajectoire. Quant à Osmani Garcia Lopez, président de l'Assemblée municipale du Pouvoir populaire de Santa Clara, il connaît, a-t-on dit, toutes les rues de Santa Clara et, entre autres réussites, il a démontré ses compétences d'ingénieur industriel en modélisant les moyens de faire face à l'épidémie durant les jours difficiles de la COVID-19.

L'objectif de ces rencontres avec la population est de savoir qui sont les personnes proposées pour composer la future Assemblée nationale du Pouvoir populaire Photo: Estudios Revolución

Quant à Leonel del Valle Monteagudo, directeur de l'école primaire Olga Alonso, être enseignant a toujours été sa vocation, a-t-on rappelé. À propos d’Alberto Lopez Diaz, gouverneur du territoire, il a été question d’une histoire de dépassement de soi tenace qui, en 1995, a marqué le début de son passage vers les tâches du gouvernement. Clara Nubia Aleaga Castillo, directrice des ressources humaines de l'Entreprise de matériaux de la Construction de la province, a été reconnue pour sa vitalité, sa capacité à communiquer et sa vocation à servir.
Diaz-Canel a été défini comme un communiste convaincu, martinien et fidéliste. Un rappel a été fait de sa carrière d'une cohérence totale, sa mission en tant qu’internationaliste, le fait qu'il se soit nourri de l'héritage de Fidel, de Raul et du Che, et le fait qu'il ait poursuivi sa formation sans interruption, au-delà d'un doctorat en Sciences techniques, en voyant, à partir des multiples facettes du savoir, avec des scientifiques et les meilleurs intellectuels, comment il était possible de concevoir des solutions pour Cuba.
Asiel Aguada Barcelo, président du Conseil populaire Sakenaf-Caracatey, a été présenté comme un homme à la volonté de géant, bien connu à Santa Clara et qui est détenteur de plusieurs distinctions. Quant à Luis Morlote Rivas, président de l'Union des écrivains et des artistes de Cuba (Uneac), il a, a-t-on dit, le don de l'écoute et il sait plonger au plus profond de l'être humain.
Chacun des huit candidats à la députation s'est levé lorsqu'il a été mentionné. Savoir qui sont les personnes proposées pour composer la future Assemblée nationale du Pouvoir populaire fait partie d'un processus dont la moment décisif aura lieu dimanche prochain, 26 mars, lorsque les Cubains se rendront aux urnes pour exercer leur droit de vote et élire ainsi l'organe suprême du pouvoir d'État.

LA VOIX DU PEUPLE

Des femmes et des hommes de différentes générations ont partagé leurs émotions et leurs analyses avec les huit candidats. Le premier à prendre la parole a été Ramon Prado Espinosa, un révolutionnaire de très longue date, dont le premier souvenir a été pour évoquer Fidel, et qui a donné son avis sur les « excellents compagnons ». Nous, les Cubains, sommes ici pour donner l'exemple au monde, a dit le sage Cubain, qui a souligné qu'il était « tout à fait d'accord avec la candidature, et surtout avec celle de Diaz-Canel, à qui je souhaiterais serrer la main ».

Photo: Estudios Revolución

Il est très difficile pour nos cadres, a déclaré un autre Cubain, de travailler et de faire face aux journées, mais nous le faisons avec courage et avec l'engagement de ceux qui nous ont précédés. Dans le même ordre d'idées, Rolando Pérez Trujillo, un habitant du quartier, a qualifié ces heures de moments de réaffirmation et de confiance ; il a souligné la valeur d'un peuple en Révolution, et a rappelé comment le Che avait qualifié Santa Clara : il s’agit d’une tranchée de révolutionnaires.
Osmany Llera Torres, délégué de circonscription, s’est dit convaincu qu'il était possible de bien faire les choses, de lutter contre le travail bâclé : « Les raisons de défendre la Patrie ne manquent pas », a-t-il souligné, et  il est évident que l’obsession de l'empire est de détruire la société que les Cubains s'efforcent de construire et de perfectionner.
Edelberto Francisco Valdés, bien connu et aimé à Santa Clara, a affirmé que ce peuple est un peuple qui n'abandonne jamais, et il a profité de l'occasion pour parler de sa longue expérience dans l'agriculture urbaine, du vécu dans son jardin, où il a des greffons, des citrons et divers fruits. « J’ai décidé de ne pas vendre. Cela fait 50 ans que je donne les produits de mon jardin. À 82 ans, je vais continuer comme ça, à travailler. »
Se sentir fier des mérites des huit candidats, soutenir le socialisme, l’unité, la fidélité à la Loi, écouter des critères de la population, barrer la route aux phénomènes négatifs comme la recherche de profit de ceux qui font monter  les prix, augmenter la participation populaire et donner de la qualité à chaque espace où le savoir collectif peut se frayer un chemin, ont été les questions abordées.
Clara Nubia, née en 1973, a demandé, en tant que candidate à la députation, que « la dureté de ces temps ne nous fasse pas perdre la tendresse de nos cœurs ». Ce sont des temps difficiles, a-t-elle poursuivi, mais « nous ne pouvons pas cesser de continuer notre route avec la machette à la main », en se sentant fier d'être né à Cuba qui, malgré tant d'adversité, a réalisé de belles choses qui méritent de ne pas être oubliées.

GRATITUDE POUR LA CONFIANCE

Le président Diaz-Canel a qualifié l'échange au palais de la Danse de « rencontre honnête et sincère ». Il a déclaré que si la réunion n'avait pas fait remonter à la surface les difficultés que traverse le pays, l'événement n'aurait pas été crédible.
« C'est ainsi que nous devons procéder », a signalé le président, qui a rappelé l'importance de participer à de telles rencontres.
À propos des candidats présentés, le Premier Secrétaire du Comité central du Parti communiste a déclaré : « On se sent fier d'appartenir à une candidature comme celle-ci », dont il a vanté la capacité de service de ses membres face au peuple, les vertus dans le travail et dans les scénarios communautaires.
« Il s'agit de personnes qui ont consacré une grande partie de leur vie à servir le peuple, et qui ont mis de côté leurs intérêts plus personnels », a-t-il ajouté.
Au sujet du processus électoral que Cuba est en train de vivre, le chef d'État a évoqué la volonté de l'impérialisme de détruire la Révolution cubaine et comment désormais, déçu de ne pas avoir atteint son objectif, même dans les moments les plus critiques de la COVID-19, cet empire s'attaque à la transparence du processus de désignation des candidats.  
Si l'on reconnaît que chacun d'entre eux a du mérite, a-t-il dit, pourquoi ne pas voter pour tous les candidats ? Il a partagé sa conviction que c'est cela qui est juste, qui est révolutionnaire, qui est socialiste, et que cette élection a beaucoup à voir avec le système de démocratie à Cuba, et non avec ce qu'ils veulent nous imposer.
La démocratie n'est pas le multipartisme, a-t-il souligné, et il a insisté sur le fait que l’on veut nous imposer un mensonge qui vient de là où ce sont les élites qui choisissent ceux qui peuvent capter le plus d'argent pour mener une campagne.
« Celle-ci est une démocratie », a-t-il dit en faisant référence à Cuba, « qui se fonde sur le mérite des gens et sur le fait que nous ayons la capacité de vous représenter ». L'approche par laquelle nous pouvons apprécier la supériorité de notre système électoral, qui est perfectible, dépend du fait que nous comprenions cette réalité.
« Comme vous l'avez demandé, il nous faut continuer à perfectionner le travail de nos députés, qu’il y ait plus d’informations sur les redditions de comptes à tous les niveaux et dans tous les espaces », a-t-il indiqué.
Une fois la nouvelle Assemblée mise en place, a-t-il dit, nous devons élaborer une norme juridique qui définisse le temps qu'un député doit consacrer à sa reddition de comptes. Et de poursuivre en évoquant la nécessité d'améliorer le travail des députés, d'établir de plus grands liens avec la population et de donner une continuité à l'intense travail législatif réalisé par l'Assemblée précédente.
Concernant la situation complexe que traverse le pays, le président cubain a fait remarquer qu'un tel scénario ne peut pas être transformé par magie : les problèmes, a-t-il rappelé, sont d'une grande ampleur, tant à Cuba qu'au niveau mondial.
La complexité de notre situation, a-t-il souligné, est la somme de celle de la planète – le fait d'inégalités qui sont remontées à la surface avec une force particulière avec l'apparition de la COVID-19 – et des problèmes internes d'un pays qui subit aujourd'hui un blocus renforcé, et qui a été inscrit sur une liste de pays qui parrainent le terrorisme – une liste qui a impliqué l’interruption des sources de financement essentielles. « Cela, personne ne le subit dans le monde », a-t-il dénoncé.
À propos des réponses et de voies de sortie, le président a souligné l'importance de produire davantage, et a partagé une conviction : « Je crois toujours à la dignité des gens ».
Il a déclaré cela en faisant clairement référence à la nécessité de parler face à face avec les gens ; de discuter, par exemple, avec ceux qui augmentent excessivement les prix des produits de première nécessité ; de leur demander pourquoi ils augmentent les prix de cette manière.
Au sujet des bonnes expériences qui ont lieu dans l'économie cubaine, Diaz-Canel a souligné que celles qui fonctionnent bien ne sont pas la généralité : « La question est de transformer l'exception en règle », a-t-il dit, et c'est quelque chose qui dépend souvent de la volonté des cadres.
Parmi d'autres concepts, le président a déclaré qu' « aucun de nous n'en sait plus que nous tous réunis, et faire de la politique en Révolution signifie d'abord prendre en compte notre identité, parce que si on ne sait pas d'où on vient, on ne sait pas où on va, et si on ne comprend pas la relation historique avec l'empire, on ne comprendra pas non plus ce qui se passe ».
L'autre élément, a-t-il dit, est que la politique est basée sur le Droit, et le Droit consiste à défendre ce qui est juste, et à tout faire en s’appuyant sur la justice. Et le troisième élément est la participation populaire. Sur ce dernier point, le président a souligné qu'il est nécessaire de disposer de nombreux espaces dans lesquels les gens peuvent proposer et critiquer.
« Notre population est sage, et je suis convaincu que nous allons trouver des solutions », a déclaré le chef de l'État, qui a remercié ses interlocuteurs pour « leur confiance, leur sincérité, leur présence. Et oui, améliorer les choses, atteindre la prospérité que ce peuple héroïque mérite, c’est possible, mais nous devons le faire ensemble, et il y a beaucoup à faire et beaucoup à travailler », a-t-il conclu.