ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN
Photo: Ricardo López Hevia

Voulez-vous voir ce qu'est l'unanimité ? Regardez les titres de la grande presse internationale sur les élections de dimanche dernier à Cuba. Voulez-vous voir ce qu'est l'officialisme ? Comparez-les avec les déclarations du gouvernement des États-Unis et de son ambassade à La Havane sur le même sujet.
Bien que le taux de participation à Cuba soit nettement supérieur à celui des journées électorales dans les pays où ces médias sont basés, l' « abstentionnisme » est le mot d'ordre dans leur couverture, ce qui coïncide parfaitement avec l'appel lancé précédemment par la machine de propagande sur les réseaux numériques, financée par Washington et dirigée contre notre pays.
Dogmatiques croyants pour qui il n'y a pas de démocratie sans multipartisme, ils insistent au passage sur le fait qu'il n'y a pas de partis, pas de concurrence et pas d'opposition entre les candidats, mais ils omettent de préciser d'où viennent ces candidats.
Imaginons un instant le danger que représenterait pour leur public le fait de savoir que ces candidatures ont été débattues, approuvées et parfois même modifiées par une Assemblée municipale élue à bulletin secret par les voisins sur la base d'une liste de candidats lors d'assemblées de quartier ouvertes et publiques. Là, dans ces réunions de quartier, chaque électeur a pu faire ce qui, dans le modèle électoral prôné par les Etats-Unis et la presse à leur service dans leur guerre contre Cuba, est le monopole d'un seul parti : désigner et voter pour des candidats.
Si ceci est difficile à expliquer pour ceux qui établissent le baromètre de la démocratie internationale, il leur est impossible de révéler la clé de l'énigme : dans ces assemblées cubaines, base du système électoral, il n'y a pas plus de « candidats de l'opposition » que de candidats du Parti communiste : il y a des candidats des voisins qui les proposent et les élisent, et cette soi-disant opposition est si nombreuse et si forte qu'elle n'a jamais gagné une seule élection dans un seul quartier, quel que soit le soutien médiatique et financier qu'elle ait reçu de la part des États-Unis.
À ce stade, il serait excessif de leur demander de préciser le contexte, de parler non pas d'un blocus vieux de plus de 60 ans, qu'ils remplacent par le mot « sanctions » pour en minimiser l'impact, mais des centaines de nouvelles mesures Trump-Biden qui, en pleine pandémie, ont coupé, entre autres, les envois de fonds, le carburant, l'accès aux banques internationales et même l'oxygène, cherchant ainsi à détruire  la Révolution cubaine en réduisant notre peuple par les pénuries, la faim et les maladies.
Malgré cette agression des États-Unis digne du général espagnol Valeriano Weyler appliquée à Cuba au XIXe siècle, les Cubains, une majorité imposante - comme Washington et la même presse l'appelleraient si c'était le cas dans n'importe quelle autre partie du monde - se soient rendus aux urnes pour soutenir leur modèle politique par leur vote n’est pas un événement digne de faire la une. Leurs journaux mettent plutôt leurs réflecteurs sur une minorité qui aurait sagement obéi aux ordres du gendarme mondial.
Nous le savons depuis longtemps : contrairement à ce qui se passe pour d'autres processus électoraux, ce sont toujours les perdants du processus électoral cubain qui font la une des journaux : à savoir le gouvernement des États-Unis, même si le journalisme servile parle d' « abstentionnisme ».
C’est aussi le cas des haineux qui ont récemment agressé nos baseballeurs et leurs familles à Miami, et que vous appelez des opposants, qui nous aident à mieux comprendre ce que nous ne voulons pas, à un moment où nous sommes sur le point d'adopter une Loi sur la communication pour Cuba : une presse sans éthique, contrôlée par des annonceurs, des actionnaires et des intérêts corporatistes.