
« La communauté internationale pourra compter sur la lutte permanente de Cuba contre l'injustice, les inégalités, le sous-développement et pour l'établissement d'un ordre international plus juste et plus équitable, au centre duquel se trouveront l'être humain, sa dignité et son bien-être ».
Fort de cette certitude, Ulises Guilarte de Nacimiento, membre du Bureau politique du Parti et Secrétaire général de la Centrale des travailleurs de Cuba, a invité les participants à la Rencontre internationale de solidarité avec Cuba et l'anti-impérialisme, 200 ans après la Doctrine Monroe, qui s'est tenue le 2 mai au Palais des conventions de La Havane, à partager les expériences de « Notre grande Patrie ».
En présence du Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, le dirigeant syndical a ajouté que, tout en reconnaissant les déficiences de la gestion administrative, la cause fondamentale des problèmes de Cuba réside dans le blocus économique, commercial et financier impitoyable et unilatéral, qui a été renforcé sans limites, comme aucune autre action subie ces dernières années, en ignorant la revendication quasi unanime de sa levée et sa condamnation par l'Assemblée générale des Nations unies.
Il a expliqué qu'à travers ces sanctions, ils font pression sur les institutions bancaires, poursuivent toutes les sources de revenus en devises et la livraison de carburant, obstruent les canaux d'approvisionnement en intrants et en matières premières en vue de provoquer l'effondrement de l'économie, de générer des pénuries, de semer le découragement et détériorer le niveau de consommation et de bien-être de notre peuple.
Il a affirmé que, tout en étant consciente des prétentions de l'empire de saper l'identité nationale de la Patrie avec pour but de fracturer nos racines à partir de la colonisation culturelle, Cuba continuera d'avancer dans le perfectionnement de son modèle économique et social de développement durable, avec la même fermeté qui nous a menés jusqu'ici, en consolidant l'unité qui fait de nous une meilleure Cuba.
Les membres du Bureau politique, Esteban Lazo Hernandez, président de l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire, et Manuel Marrero Cruz, Premier ministre, étaient également présents à la cérémonie d'ouverture.
LE BLOCUS, PRINCIPAL OBSTACLE AU DÉVELOPPEMENT
Prenant la parole, la vice-ministre des Relations extérieures, Anayansi Rodriguez Camejo, a détaillé les effets du blocus sur le peuple cubain. Elle a déclaré que, malgré cette politique cruelle, le peuple cubain résiste et continuera à faire preuve de solidarité envers le monde et à soutenir les causes justes.
Elle a reconnu que cette hostilité frappe, sans exception, tous les secteurs de la production, les services et la vie du pays, et qu'elle viole de manière flagrante et systématique les droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels des travailleurs cubains et de leurs familles, qui en sont les principales victimes.
« Les transactions financières de Cuba font aujourd'hui l'objet d'une traque féroce et systématique, appliquée de manière méthodique et avec une précision chirurgicale par plusieurs agences du gouvernement des États-Unis, qui maintiennent une surveillance constante et vont jusqu’aux confins du monde, où on chercherait à établir une relation de ce type avec des entités cubaines », a dénoncé la vice-ministre, avant de faire référence à l'inscription de Cuba sur la liste des pays qui parrainent le terrorisme.
Elle a affirmé que Cuba ne soutenait pas le terrorisme. « Cuba a été victime d'actions terroristes perpétrées, soutenues ou observées avec un regard complice par le gouvernement des États-Unis », a-t-elle déclaré, ajoutant que notre pays promeut la paix et la justice sociale.
« À cette politique d'asphyxie économique s'ajoute aujourd'hui l'augmentation de l'agression politique, médiatique et communicationnelle ; l'augmentation sans précédent des opérations de désinformation, financées par des fonds fédéraux provenant du budget des États-Unis, qui s'élèvent à des dizaines de millions de dollars par an », a alerté Rodriguez Camejo, pour justifier la manipulation médiatique de la réalité cubaine dans le but de subvertir l'ordre constitutionnel.
IL NOUS INCOMBE DE CONSTRUIRE UN MONDE SANS IMPÉRIALISME
Dans son intervention dans la commission qui débattait de l'unité anti-impérialiste contre la doctrine Monroe, le président Miguel Diaz-Canel, a déclaré que la logique impérialiste est appliquée au monde pour imposer l'hégémonie et la domination, et ce n'est pas le monde que nous souhaitons. « Celui que nous souhaitons et que nous devons construire est un monde sans impérialisme », a-t-il souligné.
Il a détaillé le plan de colonisation culturelle mis en œuvre par l'impérialisme, principalement le gouvernement des États-Unis, qui cherche à briser l'essence des peuples et de la culture dans le but de supprimer l'histoire et l'identité nationale.
L'impérialisme prétend dominer grâce à ses paradigmes et, pour ce faire, il a besoin que les peuples renoncent à leurs racines historiques et considèrent l'histoire comme obsolète, afin de se heurter sans esprtit critique aux postulats et à la déformation artistique des pays du Nord, a-t-il déclaré, et il a appelé à l'unité des forces progressistes du monde pour faire face à ce pouvoir colonisateur.
La doctrine Monroe, a-t-il dit, établie il y a deux siècles, est l'une des argumentations encore présentes dans les stratégies de l'impérialisme.
Il a qualifié cette politique d'expression d'arrogance, de mépris envers les peuples. Cette doctrine, a-t-il poursuivi, n'est pas une doctrine de solidarité, car il ne s’agit pas de partager des expériences pour le développement égalitaire de tous les pays, mais plutôt de piller les ressources naturelles et d’extraire les richesses des pays du Sud, a affirmé le président.
« Cuba n'est pas membre et ne sera pas membre de l’OEA », a assuré Diaz-Canel, qui a expliqué qu'en raison de sa position frontale contre l'impérialisme, Cuba a été punie, notamment par le maintien d’un blocus cruel, renforcé par l'administration précédente, avec un président du Parti républicain, et maintenu de nos jours par un représentant des démocrates.
L'expérience cubaine montre que seule l'unité des forces politiques peut permettre de faire face à l'impérialisme, a-t-il souligné, tout en insistant sur l'importance de la mobilisation de la classe ouvrière contre la pensée hégémonique impérialiste.
« Cuba porte ses efforts sur la lutte contre la guerre impérialiste, non seulement en résistant, mais aussi en faisant preuve de créativité », ajoutant que pour ce faire, cette lutte porte sur deux scénarios : le premier est la bataille idéologique pour la défense du socialisme, avec les jeunes en première ligne, en tant que continuité du modèle. L'autre scénario est la bataille économique et sociale, qui repose sur trois piliers fondamentaux : la science et l'innovation, la transformation numérique et la communication.
Et d’affirmer que le peuple cubain soutient sa Révolution, comme en témoignent les récents processus politiques : l'approbation du Code des familles, les élections des délégués du Pouvoir populaire et, lors des élections générales, l'élection des députés au Parlement.
« Nous n'avons pas obtenu le pourcentage historique, mais c'est celui que nous avons pu atteindre, et qui dépasse celui obtenu par d'autres pays de la région », a déclaré le chef de l'État.
Les interventions de cette commission ont porté sur l'unité anti-impérialiste, le socialisme à construire, la manière d'affronter la colonisation culturelle, la situation difficile du peuple cubain, la décadence de l'impérialisme, la guerre des médias, le rôle des jeunes dans le changement social et la reconnaissance de la solidarité cubaine par l'envoi de brigades médicales dans différentes parties du monde.
Dans d'autres salles, des discussions ont eu lieu sur les droits des jeunes et l'intégration mondiale, les femmes du monde pour la paix et la solidarité, les défis de la classe ouvrière dans le monde contemporain et les luttes des mouvements de solidarité.
Au terme de la rencontre, l'écrivain brésilien Fernando Morais a présenté l’un de ses livres, une biographie du président Luiz Inacio Lula da Silva.
La rencontre a été l’occasion de remettre la médaille de l'amitié à Jesus Nuñez, Secrétaire général de l’Union des travailleurs de la canne à sucre de la République dominicaine, à Laurent Brun, syndicaliste français, à Julio Duval Fuente, syndicaliste argentin et également au syndicat français des rotativistes de Paris.
QUE PROPOSE LA DÉCLARATION FINALE ?
Adoptée par les représentants de 271 organisations politiques, syndicales et sociales de 58 pays, la Déclaration finale de la Rencontre de solidarité propose de :
- Créer un large front national et international de lutte pour la paix et contre la guerre.
- Organiser une mobilisation massive le 21 septembre 2023.
- Promouvoir des idées et sensibiliser à la nécessité de l'unité dans la diversité en défense de la souveraineté, des droits des travailleurs et des peuples, et de la préservation de l'environnement.
- Renforcer la solidarité avec la lutte des travailleurs pour leurs droits sociaux et professionnels.
- Multiplier les actions de solidarité avec les causes justes des peuples du Venezuela, du Nicaragua, dePalestine, de Porto Rico, de la République arabe sahraouie démocratique et d'autres.
- Multiplier la bataille sur les réseaux sociaux et les espaces numériques pour faire face aux campagnes de mensonges.
- Éxiger l'exclusion immédiate de Cuba de la liste illégitime des États soutenant le terrorisme.
- Se mobiliser et s'organiser en faveur de la Révolution cubaine.