ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN
Lors de sa visite à lune coopérative de Cauto Cristo, au travail exemplaire, le président Diaz-Canel a insisté sur l’importance de généraliser les bonnes expériences. Photo: Estudios Revolución

En présentant les conclusions de la quatrième visite gouvernementale dans la province de Granma, le Premier secrétaire du Comité central du Parti et président de la République de Cuba, Miguel Diaz-Canel Bermudez, a ratifié le rôle de la municipalité en tant que force motrice pour aspirer à développer l'économie locale, provinciale et nationale dans le contexte difficile que vit le pays.
« La principale source d'alimentation du peuple doit se trouver dans les territoires », a déclaré le président cubain, qui a expliqué que, dans la mesure où les municipalités parviendront à augmenter les niveaux de production pour consolider la souveraineté alimentaire, le pays pourra aspirer à utiliser les importations pour améliorer le bien-être de la population, et pas seulement pour couvrir les besoins de base.
À cet égard, il a félicité le travail de récupération, d'augmentation et de diversification des zones agricoles dans la coopérative de production agricole (CPA) Carlos Bastida, où, en reliant les travailleurs au champ et aux résultats du travail, il a été possible d'augmenter les rendements de production et de partager les bénéfices.
« C'est un exemple de ce qu'il faut faire dans la production, et nous devons transformer définitivement ces exceptions en règle », a indiqué Diaz-Canel.
Toujours en faveur du développement territorial, le président a souligné la nécessité d'utiliser plus efficacement le budget municipal afin de promouvoir des programmes tels que le logement et la construction d’appartements de base, ainsi que de rompre avec la bureaucratie dans le système des entreprises grâce à des stratégies et des enchaînements productifs avec d'autres formes de gestion qui permettront d'oxygéner leurs flux financiers.

De même, le président a recommandé de renforcer les systèmes de travail des gouvernements municipaux, sur la base d'une planification plus efficace, incluant parmi ses moments les plus importants les échanges avec les habitants et les travailleurs.

Les problèmes, les défis et les progrès du territoire ont été présentés lors de cette réunion, à laquelle participaient également les membres du Bureau politique, Salvador Valdés Mesa, vice-président de la République de Cuba, et Manuel Marrero Cruz, Premier ministre, les plus hautes autorités du Parti et du gouvernement dans la province de Granma, ainsi que les vice-Premiers ministres et les responsables des différents portefeuilles du pays.
Dans son rapport, la gouverneure de la province, Yanetsy Terry Gutiérrez, a souligné que 60 entreprises réalisent des bénéfices et 33 des pertes ; elle a également reconnu qu'il y a des retards dans le programme de suppression des sol de terre dans les maisons et dans la construction de logements par l'État.
Au sujet de l'approvisionnement en eau, 54 systèmes de pompage sont en panne dans la province, a-t-elle dit, ce qui affecte plus de 49 000 habitants. Par ailleurs, le Programme de la mère et l’enfant n’a pas atteint ses principaux indicateurs, avec un taux de mortalité infantile de 7,37 pour 1 000 naissances vivantes.
Pour sa part, le vice-Premier ministre Jorge Luis Tapia Fonseca a déclaré que la province devait mieux exploiter ses potentialités en matière de cultures, comme le café et le riz, et de production laitière, afin de réduire les importations de ces produits.
À propos du Plan Turquino (Programme pour un développement intégral et durable des zones montagneuses), il a rappelé que les montagnes exigent une approche différente si l'on veut garantir la permanence de la population et l'existence d'une main-d'œuvre consacrée à la production alimentaire.
Marrero Cruz a également assuré que cette visite gouvernementale à Granma – qui comprenait ses 13 municipalités et plus de 200 objectifs économiques – contribue à consolider le lien avec la population, dans les quartiers, et à renforcer la gestion des territoires.

POURQUOI EST-CE POSSIBLE DANS CERTAINS LIEUX ET PAS DANS D'AUTRES ?

« La tâche fondamentale aujourd'hui est de démontrer que des expériences comme celles-ci peuvent être étendues », a déclaré le Premier secrétaire à la CPA (Coopérative de production agricole) Carlos Bastida, dans la municipalité de Cauto Cristo.
C'est par cette base de production que le chef de l'État a commencé sa journée de travail à Granma. Si tout le monde a la même terre ici, la même tradition productive, pourquoi est-ce possible ici et pas dans d'autres coopératives voisines ?

Diaz-Canel a fait cette réflexion en s'entretenant avec Enrique Chaveco Chacon, 40 ans, président de la CPA, qui, comme les autres coopératives de la région, possède des terres sur les rives du fleuve Cauto.
Depuis trois ans, la CPA Carlos Bastida, spécialisée dans les cultures variées, a atteint une stabilité productive, avec des niveaux d'efficience et de bénéfices qui lui permettent aujourd'hui, par exemple, de verser une moyenne de 9 200 pesos d'avance par mois aux 164 travailleurs de la coopérative, entre partenaires et travailleurs contractuels.

« POURQUOI ES-TU L'EXCEPTION ET NON LA RÈGLE ? », A DEMANDÉ DIAZ-CANEL

« Grâce au sentiment d'appartenance que nous avons atteint, au travail et à l'optimisme que nous avons insufflé aux gens », a répondu Chaveco Chacon, qui a énuméré, entre autres résultats, les liens des hommes avec le lieu, que chacun s'est approprié comme s’il lui appartenait, y compris le fait que chacun, et tous, surveillent la terre et les biens à tout moment pour, entre autres précautions, éviter les vols.
Cela n’a pas été non plus une question de « semer et récolter ». Les résultats de ces dernières années ont commencé à se préparer en 2015, lorsque Chaveco a pris la présidence d'une coopérative qui, à l'époque, était au bord de la faillite.
Des arriérés de paiement de 15 mois au collectif, s'élevant à près de 300 000 pesos ; des dettes de plus de 8 000 000 de pesos auprès de la banque ; l’envahissement par le marabu (plante envahissante très résistante), et d'autres problèmes, avaient mis, de manière presque irréversible, la CPA Carlos Bastida au bord de la dissolution.
À partir de là, la bonne gestion et l'engagement revitalisé des paysans et de leurs familles ont peu à peu transformé le panorama décourageant que l'on connaissait ici.
Alors qu’ils restaient plus que 32 membres en 2015, ils sont aujourd'hui 164 à travailler dur et bien. Et si en 2015 ils n'avaient que 125 hectares plantés, et pas toujours dans les meilleures conditions, fin 2019 et début 2020 – avant le début de la pandémie de COVID-19 – ils ont ensemencé leurs 425 hectares cultivables, ce qui a nécessité, au préalable, le défrichage de 300 hectares encore recouverts de marabu.
La commercialisation de leur production, toujours par l'intermédiaire du Système de collecte des produits agricoles (Acopio), sur les petits marchés de Cauto Cristo, Bayamo et d'autres communes de la province, les ventes au tourisme, les contrats avec l’entreprise mixte Tropical Contramaestre, et la confiance de la Banque, qui ne refuse pas les prêts à l'CPA Carlos Bastida, sont quelques-uns des atouts que cette base productive a réussi à se forger.
Ici, les associés, le personnel sous contrat et toutes les familles sont au centre de l'attention, car pour eux, le travail et le bien-être de leurs membres sont la clé et le point de départ du succès mutuel et du bien commun du reste de la société.

À BAYAMO, L'ART EST UNE NATION

À la Casa Verde del Teatro Andante, dirigée par l'artiste théâtral Juan Gonzalez Fife, un projet social et communautaire en faveur des enfants, des adolescents et des jeunes, qui assure également une interaction continue avec les publics les plus divers dans les zones rurales et urbaines, Diaz-Canel a pris connaissance du travail du groupe et a vu des extraits de pièces qui sont actuellement jouées par des enfants, des marionnettistes et d'autres acteurs du théâtre en hommage à la chanteuse et compositrice Teresita Fernandez.
Le président cubain a visité le siège de la troupe Teatro Andante, la Casa Verde, qui a récemment été inaugurée, concrétisant ainsi un ancien projet du groupe, qui dispose désormais de l'infrastructure appropriée pour développer des initiatives et amplifier l'éducation artistique des nouvelles générations, qui ont dans le mouvement d'enfants Los Andantinos l'un de leurs plus beaux résultats.
Fife a rappelé qu'ici, les enfants sont formés non seulement à la maîtrise des arts, mais aussi à la vie, afin qu'ils deviennent de bonnes personnes, un processus qui inclut la participation et l'aide permanente des parents.
Cet artiste, emblématique de Bayamo, a rappelé que, pendant plus de trois décennies, le Teatro Andante a porté son art dans les communautés les plus reculées de la province et du pays, et qu'il a été à l'origine de projets tels que le Festival théâtral dans les montagnes, appelé Croisades théâtrales de Guantanamo-Baracoa et du projet socio-culturel communautaire Guérilla de Teatreros, de Granma.
Il a également souligné la création, à la Casa Verde, d'un Café Cantante où l’on privilégie la culture nationale et où les jeunes viennent participer à une proposition différente de celles qui abondent, et pas pour le bien de la culture, dans de nombreux autres espaces.
Ici, l'accent est surtout mis sur ce qui définit l'identité nationale, car au Teatro Andante, ils gardent toujours à l'esprit que le Commandant en chef Fidel Castro Ruz les a accompagnés et a défendu l'art qu'ils se proposent de faire.
En discutant avec des comédiens, des enfants et des parents qui se trouvaient à la Casa Verde, Diaz-Canel s'est réjoui d'effectuer cette visite précisément à la veille de la Journée nationale de la Culture, ce 20 octobre, et alors que l’on célèbre la Fête de la cubanité cette semaine à Bayamo, une ville qui est, selon lui, la racine et la forge de la nation.
Le président cubain a remercié le Teatro Andante pour le travail éducatif, pédagogique et culturel qu'il réalise et qui réaffirme la conviction de Fidel quant à la nécessité de forger dans les nouvelles générations une culture générale intégrale qui renforce, à partir des valeurs, les aspects les plus authentiques de notre nationalité.
Les projets communautaires de ce type, a souligné Diaz-Canel, sont ceux qui sauvent la culture nationale, qui nous protègent, en s’appuyant sur la créativité, sans céder à la banalité ou à la vulgarité.
Dans des moments comme celui-ci, a-t-il ajouté, il est très important de nourrir la spiritualité, parce qu'elle nous rend meilleurs en tant que citoyens, en tant que Cubains, en tant que révolutionnaires.

CONTRÔLE ET EXIGENCE AU SERVICE DU PEUPLE

La tournée d’objectifs économiques et sociaux de la province de Granma, effectuée le 19 octobre par Manuel Marrero Cruz, membre du Bureau politique et Premier ministre, a révélé un point important : le bien-être du peuple exige la réactivation des capacités productives nationales et le renforcement des actions de contrôle, car cela permettra d'augmenter progressivement l'offre de biens et de services.
Précisément, la mise en œuvre des directives générales pour la prévention et la lutte contre la criminalité, la corruption, les illégalités et les indisciplines sociales, a été à l'ordre du jour du chef du gouvernement lors de cette quatrième visite gouvernementale sur le territoire, qui a fait référence aux prix abusifs.
« Le contrôle est notre principal problème. Nous devons être durs avec les spéculateurs, avec les intermédiaires, avec toutes les personnes impliquées dans cette chaîne : depuis le producteur jusqu’au peuple, qui est celui qui achète », a souligné le Premier ministre, qui a reconnu que les consommateurs paient souvent le double, voire le triple du coût des produits qu'ils achètent.
Marrero Cruz a également mis l'accent sur la protection des ressources de la population, compte tenu des limitations matérielles et financières auxquelles le pays est confronté. Dans le même temps, il a indiqué la nécessité de revoir les systèmes de travail et la rigueur dans l'application des mesures de sécurité et de contrôle dans les structures de production à tous les niveaux.
Nous devons impliquer la population dans ces actions et prendre soin, par exemple, des bodegas (épicerie où sont vendus les produits subventionnés), a rappelé le chef du gouvernement. « Partout où il y a un entrepôt, une usine, il doit y avoir un système de surveillance, de gardes ouvrières », a-t-il ajouté.
Le Premier ministre a également visité la petite maison des enfants El Arte de soñar, qui est une variante de la prise en charge éducative de la petite enfance face au manque de places dans les jardins d’enfants. L'établissement, qui appartient à l'École professionnelle d'art Manuel Muñoz Cedeño, a une capacité d'accueil de 60 enfants.
En visitant la petite maison, qui bénéficie en priorité aux mères, aux pères et aux tuteurs qui travaillent dans cette école, ainsi qu'à d'autres institutions du secteur culturel, Marrero Cruz a ratifié le fait que, dans le cadre de la politique d'attention à la dynamique démographique, cette alternative doit être généralisée dans les entreprises qui en ont les conditions.
Il s'est ensuite rendu à l'Entreprise mécanique de Bayamo, une usine vitale pour le programme alimentaire, qui se consacre à la production de machines électriques d'irrigation à pivot central. Elle commercialise également d'autres produits tels que des enrouleurs, des moulins à vent et des pylônes.
L'équipe de cette entreprise s'efforce de substituer les importations, d'appliquer des idées novatrices et d'approfondir les liens avec les universités et d'autres instituts afin de relier l'économie à la science. À cet égard, le Premier ministre a noté la mise en œuvre de plusieurs projets mis au point par l'entreprise.
Au cours de la visite, il s'est enquis de la distribution des salaires et des bénéfices aux travailleurs et a insisté sur les avantages de l'autoconsommation pour améliorer l'alimentation du personnel travaillant dans l'entreprise.