
Vladimir Regueiro Ale, ministre des Finances et des Prix, a informé la presse qu'à partir du 1er mars, entrera en vigueur la mesure de mise à jour des prix de détail des combustibles et de l'augmentation de 25 % des tarifs de l'électricité pour les clients qui consomment plus de 500 kilowattheures.
Il a précisé que, dans le cas des carburants, les prix de gros en vigueur jusqu'à présent sont maintenus, ce qui inclut la vente aux transporteurs de marchandises et de passagers, tant publics que privés, de sorte qu'ils ne doivent pas appliquer d’augmentation des prix.
Il a également souligné que la mesure visant à augmenter le prix de vente du gaz liquéfié à la population a été reportée.
LES CONDITIONS SONT PRÊTES
Mildrey Granadillo de la Torre, première vice-ministre de l'Économie et de la Planification, a affirmé qu'après l'incident de cybersécurité survenu dans les systèmes informatiques de commercialisation, signalé le 31 janvier, ceux-ci sont désormais rétablis, de sorte qu'ils sont en mesure d'appliquer cette mesure.
Elle a réaffirmé le principe défendu par les hauts responsables du pays selon lequel les mesures visant à corriger les distorsions et à relancer l'économie ne seront mises en œuvre que si les conditions sont réunies.
Granadillo de la Torre a précisé que les patients qui nécessitent certaines conditions, telles que la ventilation permanente ou d'autres qui impliquent une forte consommation d'électricité ne seront pas affectés par cette mesure et que leur protection sera maintenue.
MISE À JOUR DES PRIX DE DÉTAIL
Lors d'une conférence de presse, le ministre des Finances et des Prix, Vladimir Regueiro Ale, a indiqué qu'il s'agissait d'une mesure nécessaire, car les prix actuels de ce produit ne correspondent pas à leur prix réels sur le marché, ni au taux de change officiel du pays, ce qui représentait une dépense subsidiaire que le budget de l'État ne pouvait plus assumer.
Il a ajouté, comme principe de la mise en œuvre de ces mesures, qu’elle serait progressive et que toutes les conditions seraient remplies. Il ne s'agit pas d'un ensemble de mesures appliquées à la légère, mais que chaque étape a fait l’objet d’une analyse.
Regueiro Ale a déclaré que l’on ne doit pas voir la mise en œuvre d'une projection de manière isolée, mais que chacune d'entre elles est liée et a un caractère intégral.
La mise à jour des prix des carburants qui seront vendus au détail à la population s'accompagne également de la création d'un réseau de vente en devises, qui permettra progressivement de créer un mécanisme de financement pour le réapprovisionnement de l'ensemble du réseau de distribution, a-t-il indiqué.
Et de préciser que cette mesure vise également à reconnaître les coûts d’achat et les dépenses auxquelles fait face le pays dans les conditions économiques difficiles, associées au renforcement du blocus imposé par le gouvernement des États-Unis, ainsi que la chaîne de valeur jusqu'à la commercialisation.
Quant à la formation des prix, le ministre des Finances et des Prix a précisé que les références du marché international ont été prises en compte, sur la base du taux de change officiel de 1 USD x 120 CUP.
Il a reconnu qu'il s'agit d'une mesure ayant un impact inflationniste qui, en outre, touche transversalement tous les secteurs de l'économie.
PRIX DES CARBURANTS AU DÉTAIL
Moteur B83
USD : 0.95 Peso : 114.00
Ordinaire B90
USD : 1.10 Peso : 132.00
Spécial B94
USD : 1.30 Peso : 156.00
Spécial B100
USD : 1.65 Peso : 198.00
Diésel ordinaire
USD :1.10 Peso : 132.00
Diésel spécial
USD : 1.25 Peso : 150.00
DES MESURES POUR RÉGULER LA CONSOMMATION
Vicente de la O Levy, ministre de l'Énergie et des Mines, a confirmé que les objectifs pour lesquels cette augmentation des prix des combustibles et des tarifs de l'électricité a été prévue restent les mêmes : « inciter à l’économie ».
Il a précisé que le but n’est pas d'éliminer les subventions sur les tarifs de l'électricité, ni de collecter des fonds, mais plutôt d'inciter à l’économie les clients qui consomment plus de 500 kilowattheures (kWh) par mois.
De la O Levy a déclaré que les statistiques réelles montrent que sur les quelque 4 100 000 clients d'électricité que compte le pays, 107 000 en moyenne consomment plus de 500 kWh tout au long de l'année, un chiffre qui passe à 217 000 pendant les mois d'été.
Ces chiffres montrent que plus de 96 % des consommateurs ont une consommation inférieure.
Et de souligner : « nous ne disons pas que ce sont de gros consommateurs, mais nous savons que l’on peut réduire sa consommation en faisant des économies, en prenant des mesures dans nos foyers, sans perdre notre niveau de vie ».
À propos du carburant, le ministre de l'Énergie et des Mines a déclaré que la première chose à faire est de supprimer les subventions à toute personne qui entre dans le pays avec des devises étrangères et qui a besoin d'acheter du carburant dans notre réseau de stations-service. Les prix actuels, évalués à 24 pesos, sont trop bas, compte tenu de la dévaluation de la monnaie et du prix des devises sur le marché informel, ce qui n'échappe à personne.
Par ailleurs, a-t-il expliqué, la fixation des prix en devises et leur équivalence en monnaie nationale, au taux de 1USD x 120 CUP, a pour but de réguler la commercialisation.
700 tonnes de carburant sont acheminées quotidiennement vers le réseau de stations-service du pays, plus qu’auparavant, et cela continue d'augmenter, précisément en raison des prix, a-t-il ajouté.
De cette manière, a-t-il dit, il sera possible d'avancer dans les négociations avec les investisseurs étrangers intéressés à investir dans le secteur des combustibles fossiles dans le pays, qui n'ont pas été poursuivies parce que les prix établis n'étaient pas rentables pour eux.
EN CONTEXTE : LA SITUATION DES CARBURANTS
Le ministre de l'Énergie et des Mines a expliqué que, ces dernières années, l’approvisionnement a diminué pour diverses raisons, notamment la détérioration des accords internationaux en raison de situations particulières avec nos fournisseurs traditionnels, ce qui nous a obligés à acheter sur le marché auprès de pays tiers, ou à crédit et à des prix plus élevés.
Il a expliqué qu'en 2021, 126 000 tonnes d'essence ont été importées, en 2022 quelque 192 000 tonnes et en 2023, environ 203 000 tonnes. À l'heure actuelle, la consommation en exige environ 360 000, de sorte que nous sommes manifestement bien en deçà des besoins.
Quant au diesel, a-t-il dit, nous avons eu une diminution des importations, ce qui a eu un impact direct sur les secteurs de la production et du transport ; sur 1 800 000 tonnes de diesel pour couvrir nos besoins, l'année dernière, nous n’avons pu en importer que 609 000 tonnes, ce qui représente environ 600 millions de dollars.
Cette situation a logiquement un impact sur la production d'électricité, car même si les centrales thermoélectriques fonctionnent avec du pétrole brut national, ce n'est pas le cas des moteurs de la production distribuée et de la production mobile – communément appelés patanas (centrales électriques flottantes) – qui ont besoin de carburants importés, tels que le diesel ou le mazout.
DIRECTEMENT À LA STATION-SERVICE
Tania Danay Vives Alfonso, vice-présidente économique de Cimex, a informé que l'entreprise disposait de 613 stations-service dans tout le pays pour soutenir cette mesure.
Elle a précisé que, dans un premier temps, un réseau de stations-service sera mis en place pour vendre en USD, avec 30 stations : 28 exclusivement en devises et deux mixtes –ventes en CUP et USD – : Nueva imagen, à Ciego de Avila, et une à l'aéroport de La Havane.
De même, les autres stations-service du pays vendront en CUP, avec la possibilité de vendre en USD pour les clients qui le souhaitent.
Elle a expliqué que dans le réseau de station-service qui fonctionneront en devises, les moyens de paiement établis seront les suivants : cartes Visa, Mastercard, cartes MIR, cartes prépayées Bandec, carte AIS (verte), carte Viajero et la carte Clasica, qui peuvent être acquises dans le réseau national des Cadecas (maisons de change).