ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN
Photo: Pastor Batista

Les parents de ma grand-mère avaient coutume de lui dire de ne pas élever la voix, de jouer avec ses poupées sans se mêler des affaires de ses frères. Son innocence d’enfant fut modelée par les enseignements qu’elle recevait du fait de son genre : servir, prendre soin, se taire, être invisible.
Peut-être s'est-elle lassée de tant de soumission, ou a-t-elle voulu crier à un moment de sa vie, et briser les chaînes qui l'opprimaient. Elle est née à un autre siècle, mais certains diktats n'ont pas changé.
Dire que dans le monde d'aujourd'hui les femmes ont conquis tous les espaces, et que l’égalité de genre existe, serait se voiler la face devant une brèche flagrante : la charge de travail non rémunéré, la violence de genre et la sous-représentation en politique ne sont que quelques exemples qui entravent la vie des femmes.
À notre époque, un peu différente de celle de ma grand-mère, d'autres batailles sont à gagner. D’autres intersections s’ajoutent, qui vont au-delà du genre et incluent la race, la classe sociale, l'orientation sexuelle et d'autres facteurs qui perpétuent l'inégalité.
À Cuba, les progrès de la société vont de pair avec des débats sur les questions de genre. Des modifications législatives ont été apportées visant à protéger la femme  et sanctionner les actes criminels. Le Programme national de promotion des femmes, la stratégie globale de prévention et de prise en charge de la violence de genre et, dans le domaine de la famille, le Code des familles, entre autres, sont autant de politiques publiques qui témoignent des progrès accomplis en matière d'égalité. Néanmoins, des défis subsistent.
Même si elles représentent une grande partie de la main-d'œuvre du pays, les femmes restent désavantagées. Le fait qu'elles soient chargées d'élever les enfants, de s'occuper de la famille et d'être responsables du bien-être du foyer limite leur accès à la sphère publique.
Par exemple, la grossesse chez les adolescentes entraîne l'abandon scolaire et  limite les possibilités de travail et d'épanouissement des mères, tout en imposant des risques pour la santé et une dynamique familiale complexe.
La violence de genre est socialement présente dans toutes les dimensions et, même si les taux semblent imperceptibles, ce sont en fait des signaux d’alarme. Continuons à être proactifs, comme le stipule la loi.
Chaque 8 mars, des millions de femmes élèvent la voix pour exiger un monde d'égalité.
À Cuba, en revanche, elles célèbrent leurs acquis et s'efforcent d'en obtenir d'autres qui les rendront encore plus libres, émancipées et maîtresses d'elles-mêmes.