« Les peuples, comme les hommes, ont des heures de vertu héroïque » José Marti, le 10 avril
Le fait que six mois seulement après avoir livré bataille dans la campagne cubaine contre le colonialisme espagnol, les grands hommes et femmes de la guerre se soient réunis pour rêver d'un pays, débattre de sa forme de gouvernement, consolider une nation, rédiger une Constitution, témoigne du désir de Patrie et de liberté qui débordait à Guaimaro en ce mois d'avril 1869.
La guerre traversait des moments difficiles : Bayamo et d'autres villes qui avaient été prises dans les premiers mois du conflit étaient retombées aux mains des Espagnols. Ce contexte compliqué ne les empêcha pas de mener à bien un processus unique jusqu'alors dans les luttes d'indépendance de l'Amérique latine.
Il y eut des contradictions et les contacts préalables entre Agramonte et Céspedes furent insuffisants pour empêcher que les divergences mettent sous tension cette première tentative de création d’institutions révolutionnaires. Mais au-delà des différences, à Guaimaro, les intérêts collectifs primèrent sur les intérêts individuels. Une Cuba unie l’emporta sur une Cuba divisée par région.
L'unité, basée sur les principes défendus en ce 10 avril, a défini Cuba pendant plus de 155 ans de lutte contre les colonialismes. Ce n'est pas pour rien que le leader de la Révolution, le général Raul Castro Ruz, a appelé à la défendre le 1er janvier 2024. Une unité qui est et restera la principale conquête de ce peuple.
Les constitutions sont les filles de leur temps. Celle de Guaimaro est l'héritière d'une histoire qui remonte aux premiers grands penseurs de la nation cubaine et qui, de surcroît, a transcendé son époque. Suivant cette tradition constitutionnaliste, y compris dans les moments les plus difficiles, Cuba a proclamé il y a cinq ans une Constitution qui s'inspire également de celles qui ont vu le jour dans les maquis cubains, de sorte que la Constitution d'aujourd'hui défend les garanties et assure la construction et l'irrévocabilité du socialisme.
