ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN
Le président Diaz-Canel a rappelé que Cuba continue d'être une référence et un espace de rencontres pour tous ceux qui aspirent à un monde meilleur. Photo: Dunia Alvarez

(Traduction de la version sténographique de la Présidence de la République)

Chères amies, chers amis, qui défendaient la solidarité internationale,

Sœurs et frères de la Révolution cubaine,

Nous tenons à vous remercier tous d'être ici à Cuba. Nous vous sommes reconnaissants de votre participation à la Rencontre, au cours de laquelle nous avons partagé un même sentiment et un même engagement : celui de la solidarité humaine, qui est aussi pour vous, à travers vos déclarations, la solidarité avec la Révolution cubaine et avec la lutte des peuples pour leur véritable émancipation.
Célébrer la Journée internationale des travailleurs, comme nous l'avons fait hier à Cuba, avec des représentants de la classe ouvrière, des mouvements de solidarité et des amis de Cuba est un grand honneur et un geste de courage pour lequel notre peuple héroïque vous remercie tous.
La présence significative et la participation de jeunes à la Brigade internationale du 1er mai et aux délégations syndicales qui nous rendent visite est également un honneur pour le peuple cubain (Applaudissements).
Plus de 1 000 délégués, dont 70 % d'entre eux viennent à Cuba pour la première fois, ont participé à cette Rencontre, qui s'inscrit dans le cadre des activités de célébration de la Journée internationale des travailleurs. Cela signifie que Cuba reste une référence et un espace de rencontre pour nous qui aspirons à un monde meilleur ; cela signifie que la famille de la solidarité s'agrandit également et cela signifie que le sentiment de solidarité germe aussi dans les nouvelles générations (Applaudissements).
Ces journées ont été intenses.  Nous avons récemment organisé deux journées de vaste débat sur l'analyse de l'ordre économique international injuste et excluant, ainsi que sur les propositions relatives à un nouvel ordre économique international tellement nécessaire.
Hier, des amis et des organisations de solidarité avec Cuba du Canada, de l'Uruguay, des États-Unis, de l'Argentine et de l'Équateur ont également été honorés et récompensés. À tous, nous réitérons nos félicitations et nos remerciements.
Nous saluons également le travail du Réseau continental latino-américain et caribéen de solidarité avec Cuba et les causes justes (Applaudissements), l'adoption de plus de 100 résolutions contre le blocus aux États-Unis, le 40e anniversaire d'une amitié ininterrompue avec les amis australiens de la solidarité, qui nous rendront visite en décembre de cette année, ainsi que le 30e anniversaire de la brigade canadienne Che Guevara, qui est présente ici (Applaudissements).
Nous reconnaissons le travail précieux d’organisations syndicales et de solidarité en Europe et aux États-Unis pour avoir diffusé les résultats du Tribunal international contre le blocus, qui s'est tenu à Bruxelles en novembre 2023.
Nous soulignons l'importance des rencontres continentales de solidarité avec Cuba, prévues cette année en République populaire de Chine pour la région Asie-Pacifique, et en France pour la zone européenne (Applaudissements).
Nous sommes convaincus que ces événements seront également d'une importance vitale pour la continuité et le renforcement du mouvement de solidarité avec Cuba.
Nous sommes également reconnaissants pour les manifestations, les caravanes de voitures et de vélos, les sit-in et autres actions publiques que vous organisez chaque fin de semaine, chaque mois, dans différentes villes du monde, pour exiger la levée du blocus renforcé et l'exclusion de Cuba de la liste des pays qui soi-disant soutiennent le terrorisme.
Nous reconnaissons l'importance de continuer à promouvoir le mouvement des brigades internationales et les visites de groupes à Cuba, car il n'existe pas de meilleure façon de connaître notre réalité que de la partager avec nous, comme vous l'avez fait ces jours-ci, en vivant notre résistance, notre créativité et notre esprit de lutte et de victoire.
En même temps, chaque ami qui nous rend visite est une preuve supplémentaire que Cuba n'est ni seule ni isolée, mais qu'elle continue à battre dans le cœur de millions de femmes et d'hommes du monde entier.
Nous apprécions les efforts généreux que vous déployez pour combiner les actions de solidarité avec les projets de coopération.  Nous vous réaffirmons ici que Cuba continuera à brandir les drapeaux de la paix, de la solidarité et de la coopération avec les peuples.
Les trois déclarations adoptées aujourd'hui par acclamation représentent également les sentiments du peuple cubain, de ses ouvriers et paysans, de ses intellectuels et artistes, de ses jeunes et étudiants, et constituent pour nous un engagement.
Le travail dans les trois commissions reflète la compréhension des participants ont à propos du scénario mondial et de la situation à Cuba. Il a reflété également la concordance qui existe sur les principales revendications des amis de l'Île.
Notre peuple a fait hier une démonstration d'unité et de discipline dans toutes les municipalités du pays. Les conditions économiques nous ont contraints à célébrer l'historique Journée internationale des travailleurs par des rassemblements et non par le traditionnel défilé massif à La Havane, mais dans presque toutes les provinces et municipalités, en dépit des directives, il y a eu des défilés (Applaudissements). Cela tient beaucoup à la ferveur révolutionnaire, et ce fut une journée les joies ont été extraordinaires.
Ce fut aussi un digne hommage à l'héritage du commandant en chef Fidel Castro Ruz, paradigme de la solidarité du peuple cubain, dans le contexte du 65e anniversaire du triomphe de la Révolution.
Ainsi, des rassemblements et des défilés du 1er Mai, avec le peuple comme protagoniste, auxquels vous, délégués internationaux, avez participé, constituent également une démonstration irréfutable de l'unité, de l'engagement et du soutien à la Révolution, du fait que Cuba vit et travaille et que nous sommes prêts à faire le maximum.
Face aux actions médiatiques et subversives ennemies qui visent à provoquer un changement de régime à Cuba, l’immense majorité du peuple humble et travailleur a montré une fois de plus ce 1er Mai, sur les places et dans les villes, qu'il est prêt à défendre son  indépendance, sa souveraineté, son droit à vivre en paix, sans blocus, sans sanctions et sans capitulation, sans se vendre ni s'agenouiller, sans renoncer à son histoire et à ses principes (Applaudissements).
J'ai été frappé par le fait qu'aujourd'hui, les câbles des agences internationales, comme toujours, à travers leur intoxication médiatique, ont manipulé les chiffres, le contenu et le succès de la célébration du 1er Mai à Cuba.  Certains d'entre eux affirmaient : des milliers de Cubains ont participé à des actes très modestes et non traditionnels.
Nous devons dire clairement à ces messieurs impérialistes que ce ne sont pas des milliers de Cubains qui ont participé : ce sont plus de quatre millions de Cubains ! (Applaudissements).
Je crois que nous sommes tous convaincus de la complexité de la situation internationale et régionale, qui nous préoccupe et nous invite également à l'action.
Cette rencontre a lieu à un moment d'extrême complexité globale : la paix mondiale est menacée, la guerre est le langage utilisé par les puissances hégémoniques pour résoudre les conflits ; la pauvreté augmente ; les effets du changement climatique s'aggravent ; les ressources naturelles s'épuisent et l'inégalité entre les riches et les pauvres s'accroît, ce qui explique et exprime les limites atteintes par l'ordre économique international actuel. Nous devons changer cet ordre économique international, et ce changement, nous devons également le promouvoir depuis l'unité et la solidarité.
Nous devons analyser constamment les contradictions de ce monde plein d'incertitudes que nous devons changer.
Au milieu du développement scientifique et technique le plus colossal de tous les temps, le monde a reculé de trois décennies en matière de réduction de l'extrême pauvreté, avec des niveaux de famine jamais atteints depuis 2005.
Huit cent millions de personnes dans le monde souffrent de la faim ; 760 millions de personnes, principalement des femmes, ne savent ni lire ni écrire.
Dans ce que l'on appelle le tiers-monde, plus de 84 millions d'enfants ne sont pas scolarisés ; plus de 660 millions de personnes sont privées d'électricité et seulement 36 % de la population utilise Internet dans les pays les moins avancés et les pays en développement enclavés.
Lorsqu’elles ont fait appel aux marchés financiers, les nations du Sud ont dû faire face à des taux d'intérêt jusqu'à huit fois supérieurs à ceux des pays développés. Environ un cinquième des économies en développement ont utilisé plus de 15 % de leurs réserves de change internationales pour atténuer la pression sur les monnaies nationales.
En 2022, vingt-cinq pays en développement ont dû consacrer plus d'un cinquième de leur revenu total au service de la dette publique, ce qui équivaut à une nouvelle forme d'esclavage. Au cours de cette seule année, les dépenses militaires mondiales, comme cela a été mentionné ici, ont atteint 2,24 trillions de dollars.
Pour parvenir à une participation universelle et inclusive à l'économie numérique, il faudra investir au moins 428 milliards de dollars dans nos pays d'ici à 2030. Cette demande pourrait être satisfaite avec seulement 19 % de ces dépenses annuelles en armement.
Le soutien financier du Fonds monétaire international aux pays les moins avancés et à d’autres pays à faible revenu entre 2020 et la fin novembre 2022 n'a pas dépassé l'équivalent de ce que la société Coca-Cola a dépensé en publicité pour sa marque au cours des huit dernières années, alors que moins de 2 % de l'aide publique au développement, déjà insuffisante, a pu être consacrée à la science, à la technologie et aux capacités d'innovation dans nos pays.
Selon la CEPAL, en 2024, les économies d'Amérique latine et des Caraïbes continueront à connaître une faible croissance, toutes les sous-régions enregistrant une croissance inférieure à celle de 2023.  L'Amérique latine et les Caraïbes resteront la région la plus inégalitaire de la planète.
Dans cette région, 183 millions de personnes sont classées comme pauvres, soit 29 % de la population, et 72 millions d'entre elles vivent dans l'extrême pauvreté. Il est profondément douloureux de constater que la moitié de ces chiffres correspondent à des enfants et des adolescents.
La création d'emplois entre 2014 et 2023 a été la plus faible dans la région depuis les années 1950. Sur les 292 millions de personnes salariées, une sur deux occupe un emploi informel et quatre sur dix ont des revenus inférieurs au salaire minimum. L'écart se creuse entre les hommes et les femmes en matière d'emploi et de revenus.
En Amérique latine et dans les Caraïbes, quatre enfants de moins de dix ans sur cinq ne savent ni lire ni écrire. Et ces données ne sont pas inventées par Cuba, elles figurent dans le Bilan préliminaire des économies de l'Amérique latine et des Caraïbes de la CEPAL, publié en décembre 2023, dans le Panorama social de l'Amérique latine et des Caraïbes de la CEPAL, dans le Rapport sur la situation et les perspectives de l’Économie mondiale 2024 des Nations unies, publié en janvier 2024, et dans Le carrefour de l'éducation en Amérique latine et dans les Caraïbes, un rapport de l'UNICEF et de la Banque mondiale datant de mars 2023.
C'est pour cela que nos peuples ont une soif historique de justice. Et, face à tant d'incertitude et de désespoir provoqués par les élites capitalistes, nous avons besoin de plus en plus de certitude et de confiance dans la victoire de nos idées, dans la victoire de l'unité et dans la victoire de la solidarité.
Loin de globaliser la solidarité, l'amitié et le respect, le monde a recours à la guerre, aux sanctions, aux mesures coercitives, aux pressions, aux blocus, à la construction de murs et, surtout, à la guerre et au génocide. Cela montre que le capitalisme n'a aucune réponse aux problèmes actuels de l'Humanité.
C’est le cas de la Palestine. D'une certaine façon et à plus d'une occasion, nous avons tous souligné les dangers de l'impunité avec laquelle agit Israël, grâce à la complicité et au soutien du gouvernement des États-Unis et malgré les risques graves de régionalisation du conflit au Moyen-Orient, une menace sérieuse pour la paix et la sécurité internationales. Seule une mentalité impériale, un objectif interventionniste peut nier que la paix et la stabilité dans cette région dépendent avant tout d'une solution globale, juste et durable au conflit israélo-palestinien, en prévoyant la création d'un État palestinien souverain et indépendant sur les frontières d'avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale et en garantissant le droit au retour des réfugiés sur leurs terres.
À vos côtés, nous exigeons l'adhésion immédiate de l'État de Palestine en tant que membre à part entière des Nations unies (Applaudissements).
Nous ne pouvons pas rester indifférents face au crime quotidien commis contre le peuple palestinien frère depuis 75 ans. Rien ne peut justifier la brutale escalade sioniste des six derniers mois, les graves violations du Droit humanitaire international, les crimes de guerre et les crimes contre l'humanité qui ont transformé une minuscule bande de terre habitée en un camp d'entraînement pour une armée sanguinaire.
Le Conseil de sécurité des Nations unies doit respecter son mandat et mettre fin à l'impunité d'Israël, la puissance occupante, avant que la crédibilité douteuse de ses résolutions, harcelées par le veto impérial des États-Unis, ne finisse par disparaître dans les décombres de Gaza.
Cuba a toujours été solidaire de la cause palestinienne. Aujourd'hui, des centaines d'étudiants palestiniens étudient dans notre pays, nous avons avec eux un échange permanent, notre peuple a défilé avec eux devant l'ambassade des États-Unis à Cuba pour exiger la fin de l'agression contre la Palestine. Avec eux, nous avons partagé des discussions, des débats et des manifestations d'expression publique.
Nous avons dit à ces jeunes qu'ils sont aussi des enfants de Cuba (Applaudissements), et tous les Cubains se sentent les pères et les mères de ces jeunes Palestiniens qui étudient avec nous, qui partagent aussi la vie quotidienne du peuple cubain.  Nous faisons tout notre possible pour qu'ils deviennent de bons professionnels, tout comme de bons patriotes, afin qu'à l'avenir ils soient utiles à leur peuple et à leur cause (Applaudissements).  Nous voyons en chacun d'eux, chaque fois, la détermination et l'engagement pour la cause palestinienne, et c'est pourquoi nous sommes convaincus que d'ici, depuis Cuba, ils font aussi partie du présent et de l'avenir de la Palestine. Vive la Palestine libre ! (Exclamations « Vive ! »).
De même, nous exprimons notre soutien à la cause du peuple sahraoui qui peut continuer à compter sur Cuba comme un ami fidèle et loyal.
Nous soutenons la cause du peuple syrien (Applaudissements).
Nous exprimons également notre soutien aux jeunes qui manifestent aujourd'hui dans les universités des États-Unis et qui sont réprimés et brutalisés par la police (Applaudissements).
Quant à notre région d'Amérique latine et des Caraïbes, tout le monde sait que la doctrine Monroe, deux siècles après avoir été prononcée, continue de menacer le destin de ce que Marti appelait Notre Amérique.
L'impérialisme persiste dans son projet de domination sur nos terres, il finance et encourage la violence, la déstabilisation, et engendre de plus en plus de discours de haine, il attaque les forces de gauche et progressistes et tente d'effacer l'histoire de lutte et de résistance des peuples d'Amérique latine et des Caraïbes.
En dépit des sanctions et des mesures coercitives imposées par les États-Unis, auxquelles s’ajoutent les pressions et les chantages exercés sur nos nations, la nature des processus révolutionnaires au Venezuela, en Bolivie et au Nicaragua a été préservée ; les gouvernements du Mexique, du Brésil, de la Colombie et du Honduras, des gouvernements dirigés par Lopez Obrador, Lula, Petro et Xiomara (Applaudissements), aux côtés de leur peuple, ont contribué à maintenir la corrélation des forces en faveur du progressisme dans notre région.
La droite, cependant, a fait preuve d'une capacité de réaction pour entraver la gestion des gouvernements qui sont entrés en fonction avec des programmes sociaux de gauche, et sa forte opposition a renversé certains gouvernements et continue d'en torpiller d'autres.
Dans certains pays, les forces progressistes n'ont pas été en mesure de reprendre ou de conserver le pouvoir exécutif, et les effets en sont visibles avec des gouvernements soumis aux États-Unis, potentiellement très dangereux pour la paix et la stabilité en Amérique latine et dans les Caraïbes, car il s'agit de pays et de gouvernements qui ont ouvert leurs frontières au commandement Sud étasunien.
Les États-Unis ont opté pour l'érosion du progressisme et l'approfondissement des divisions au sein des alliances afin d'entraver leur progression et de préparer des alternatives de droite ayant des possibilités de revenir au pouvoir.
Nos chers frères et sœurs caribéens, qui résistent stoïquement aux pressions étasuniennes visant à les diviser et à briser leur unité historique si appréciée, méritent d’être tout spécialement mentionnés dans toute cette conjoncture.
Nous réitérons ici notre condamnation la plus ferme de la violente irruption de la police équatorienne dans le siège diplomatique du Mexique à Quito le 5 avril dernier. Cette violation flagrante du Droit international, de la Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, du droit d'asile et de la souveraineté de notre cher Mexique est absolument injustifiable.
Nous demandons instamment que l'ancien vice-président Jorge Glas soit rétabli dans le statut qui était le sien avant l'assaut contre l'ambassade du Mexique et que son cas soit remis en conformité avec le Droit international.
Dix ans après l'adoption à La Havane de la Proclamation de l'Amérique latine et des Caraïbes comme zone de paix, nous appelons au respect et à la stricte application de ses postulats : Faire que la région continue d'être reconnue au niveau international pour son engagement en faveur de la paix et de la stabilité régionale.  Il s'agit d'une question de la plus haute importance pour le présent et l'avenir des peuples.
Nous félicitons le peuple vénézuélien pour la mise en œuvre du nouveau processus électoral dans un climat de paix et conformément à sa Constitution, pour le respect du calendrier électoral malgré les menaces et les actions de la droite en complicité avec les États-Unis. La tentative d'assassinat de Nicolas Maduro, notre frère président vénézuélien, n'a pas manqué non plus, une question sur laquelle nous avons exprimé notre totale condamnation (Applaudissements).
Une trentaine de processus électoraux réalisés au cours des vingt-quatre années de la Révolution bolivarienne et chaviste attestent de la crédibilité et de la solidité du système électoral vénézuélien.
Nous réitérons une fois de plus le rejet de Cuba des ingérences et des impositions extérieures qui cherchent à influencer le fonctionnement des institutions vénézuéliennes et à affecter la stabilité et la tranquillité qui caractérisent la société de ce pays frère.
Nous exprimons notre reconnaissance et notre soutien solidaire à nos frères et sœurs nicaraguayens, qui résistent au siège médiatique et aux tentatives d'ingérence de l'impérialisme et de ses alliés pour briser leur ordre constitutionnel.
Quant à l'État plurinational de Bolivie, nous lui apportons notre soutien et notre solidarité dans la défense de sa souveraineté sur ses ressources naturelles et face aux tentatives de déstabilisation.
La République sœur d'Haïti est confrontée à une nouvelle crise très grave. La communauté internationale a une grande dette envers son peuple, qui a été soumis à des châtiments condamnables de la part des puissances impériales et qui a été contraint de payer un prix injustement élevé pour avoir organisé la première révolution sociale du continent.
Haïti a besoin d'aide et de coopération au développement qui s’avèrent réelles, suffisantes et efficaces, et non d'une agression et d'une ingérence dans ses affaires intérieures (Applaudissements). Le peuple haïtien a le droit de trouver une solution pacifique, viable et durable aux défis auxquels il est confronté, sur la base du plein respect de son autodétermination, de sa souveraineté et de son indépendance.
Cuba a offert une coopération fraternelle et désintéressée à Haïti dans des domaines qui ont un grand impact sur son peuple : même dans les circonstances actuelles, nous y maintenons une brigade médicale qui fournit des services aux enfants de ce peuple qui en ont besoin (Applaudissements).
Nous soutenons également les justes demandes de réparation et de compensation pour les préjudices causés par l'esclavage et le colonialisme à nos frères et sœurs des Caraïbes, qui ont besoin et méritent un traitement équitable, spécial et différencié.
Bien entendu, nous soutenons de tout cœur le droit à l'indépendance du peuple portoricain (Applaudissements).  Et nous exprimons notre solidarité avec la situation que traverse aujourd'hui le peuple argentin (Applaudissements).
Que vous dire de Cuba, que vous ne sachiez déjà. Nous n'échappons pas aux conséquences de la crise multidimensionnelle du capitalisme actuel.  Par ailleurs, notre situation s’aggrave du fait du blocus économique, commercial et financier que les États-Unis appliquent depuis plus de six décennies, renforcé à l'extrême par les administrations de Donald Trump et de Joe Biden. Ces deux administrations ont tenté d'asphyxier notre économie en destinant des millions de dollars à des plans subversifs et des campagnes médiatiques visant à briser l'unité nationale autour de la Révolution et du Parti.
Nous considérons que cet objectif impérial de destruction de la Révolution cubaine comporte deux volets : l'asphyxie économique et l'intoxication médiatique.
À propos de l'asphyxie économique, nous pouvons dire qu'elle trouve ses références dans le mémorandum Mallory du 6 avril 1960, dans lequel il était affirmé que pour renverser la Révolution cubaine, il était nécessaire de mener une politique de pression maximale qui provoquerait l'asphyxie économique du pays, ce qui conduirait ensuite au mécontentement populaire, compliquerait la situation sociale et provoquerait une explosion qui ferait tomber la Révolution.
Cette situation s'est aggravée ces derniers temps, comme vous l'avez dénoncé, et elle s'est encore aggravée lorsque nous avons été placés sur une liste de pays qui soutiennent soi-disant le terrorisme, ce qui, vous le savez, n'est pas vrai : Cuba soutient la solidarité. Cuba n'envoie pas de forces armées ou de troupes dans aucun pays du monde pour attaquer ; nous l'avons fait en Angola à la demande des pays africains et ce fut pour mettre fin à l'apartheid et obtenir l'indépendance avec les Africains de ces pays (applaudissements prolongés). Les troupes que nous envoyons dans le monde sont des troupes de médecins, d'enseignants et de coopérants internationalistes (applaudissements prolongés).
Ces jours-ci, vous avez pu apprécier, lors des échanges sur des lieux de travail, dans les villes et les campements que vous avez visités, les difficultés auxquelles nous sommes confrontés et l'effort créatif et déterminé de notre peuple pour surmonter les difficultés, ce qui maintient intacte la volonté de poursuivre la construction d’une société socialiste toujours plus juste, prospère et durable, un effort qui reçoit un encouragement extraordinaire des innombrables preuves de solidarité de millions d'amis du monde entier, comme vous.
Quant à l'intoxication médiatique, nous pouvons dire qu'il existe une campagne bien orchestrée et bien articulée de la part du gouvernement des États-Unis avec les médias internationaux, et surtout les réseaux sociaux, pour discréditer la Révolution cubaine, pour calomnier la Révolution cubaine. C'est pourquoi les réseaux sociaux sont également devenus une tranchée de combat, et un téléphone portable pour nous défendre dans cette tranchée est également devenu un fusil.
Ces réseaux sont tout aussi dangereux. C’est sur eux que Cuba est attaquée et qu’il y a des assassinats numériques, des lynchages virtuels, des assassinats de réputations et de leaderships ; il existe tout un capitalisme de surveillance.
Il faut dire que les réseaux sociaux sont devenus la plus grande usine à haine et une plateforme de colonisation culturelle de la part des États-Unis.  Il y a le cyber-harcèlement, l'incitation à la violence, l'exacerbation de l'individualisme et du narcissisme ; ils se remplissent de calomnies, de parjures, de diffamations. Il y a une exploitation de l'imaginaire et des sentiments des gens et, comme le dit un célèbre universitaire brésilien – également mentionné par Frei Betto lors d'une conférence en janvier de cette année à Cuba –, tous ceux qui utilisent les réseaux sociaux deviennent à la fois de la main-d'œuvre gratuite, de la matière première gratuite et enfin de la marchandise, parce que toutes nos données sont vendues comme des marchandises ; c’est aussi un système sophistiqué d'exploitation. C'est pourquoi nous devons éduquer nos peuples à l'utilisation éthique des réseaux sociaux dans la défense de causes justes et également la promotion de la connaissance, de la solidarité, le respect et la coopération.
Dans cette campagne d'intoxication médiatique, il existe désormais un scénario écrit : on appelle à des manifestations, puis on affirme qu'il y a une répression policière, qu'il y a des prisonniers politiques, que le gouvernement ne se soucie pas du peuple et qu'un  changement de régime est nécessaire. Ce sont les concepts de la guerre non conventionnelle appliquée par le gouvernement des États-Unis contre Cuba et d'autres pays de la région.
Dans ce contexte, notre priorité a été de continuer à renforcer notre unité, à partir de l'appel lancé par le général d'armée Raul Castro Ruz dans son discours du 1er janvier, à l'occasion du 65e anniversaire du triomphe de la Révolution, lorsqu'il a déclaré que l'unité était la chose la plus précieuse que nous possédions et que nous devions en prendre soin comme de la prunelle de nos yeux.
Comment essayons-nous de renforcer l'unité ? En cherchant à accroître la participation de notre peuple à tous les processus et à la prise de décision. C'est pourquoi nous encourageons constamment la création d'espaces où le peuple peut exprimer ses préoccupations, critiquer, proposer et, à partir de là, que soient prises les décisions ; des espaces où, en plus de proposer des solutions, il peut participer à la mise en œuvre de ces solutions, et des espaces où le peuple peut également exercer un contrôle populaire sur tout ce que nous faisons ensemble et à quoi nous participons, car c'est en travaillant de cette manière que nous faisons face à l'adversité ; en travaillant de cette manière que nous surmontons les défis que nous imposent le blocus et la politique de pression maximale des États-Unis. Et si, en travaillant de cette manière, nous obtenons des résultats et nous partageons ces résultats entre tous, nous renforçons l'unité.
Nous nous sommes également fixés comme priorité l'amélioration du travail idéologique, et pour nous, le concept de travail idéologique signifie avant tout le travail bien fait en faveur de la Révolution et de notre peuple. C'est pourquoi nous insistons pour que toutes les institutions fonctionnent correctement, pour que tous les programmes soient mis en œuvre.
Nous avons mis en place un système de travail dans lequel les principaux dirigeants de la Révolution se rendent chaque mois dans toutes les provinces du pays, et chaque mois nous nous rendons dans une municipalité différente.  Nous y apprécions alors les endroits qui fonctionnent bien et qui sont motivantes, parce que les collectifs de travailleurs et les directions, malgré le renforcement du blocus, sont capables de mieux faire les choses, avec plus d'efficacité, avec plus d'engagement, et ces lieux deviennent source d'inspiration.
Nous nous rendons également dans les lieux qui fonctionnent mal et nous essayons d'établir une matrice entre ce qui fonctionne bien, pour que cela soit motivant, et ce qui fonctionne mal, afin que, une fois motivé par ces réussites, ils aillent de l'avant, et que ce qui fonctionne bien devienne une règle et non une exception. Ces derniers mois, nous avons également pu constater qu’il y a une position intermédiaire où des choses qu’ils ont faites ou qui ont mal fonctionné l'année dernière commencent maintenant à évoluer vers une bonne performance, ce qui est une contribution pour le peuple et pour la Révolution.
C'est là que nous avons avancé le concept de résistance créative.  Il ne s'agit pas seulement de résister : il s'agit de résister, de grandir, de surmonter les difficultés et d'aller de l'avant, et de ne pas condamner le développement économique et social de notre pays. Comme nous l'avons fait pendant la pandémie, lorsque, grâce aux vaccins cubains, à la participation de tout notre peuple et celle de notre système de santé, nous avons pu faire face à cette pandémie alors que le blocus s'intensifiait, qu’ils nous refusaient le droit d'avoir de l'oxygène médical, qu’ils refusaient de  nous vendre des respirateurs pulmonaires et d'acquérir des vaccins, et ces choses, c’est le peuple cubain qui les a réalisées grâce à son talent, à sa volonté, à sa détermination et à son engagement (Applaudissements).
Nous sommes convaincus, et nous le voyons tous les jours dans nos échanges avec la population, que ce pays a suffisamment de dignité, de talent et de volonté pour s’élever au-dessus du blocus par ses propres efforts et, plus encore, pour le surmonter.
Une troisième priorité est la mise en œuvre d'un ensemble de mesures économiques qui nous conduiront progressivement, au milieu de cette situation complexe, à la stabilisation macroéconomique et aussi à tout un ensemble d'actions qui permettront de relancer l'économie nationale et la production nationale, une meilleure relation entre le secteur étatique et le secteur non étatique de l'économie, conformément au Plan national de développement économique et social à l'horizon 2030, et ici tout dépendra de notre capacité à exécuter et à mettre en œuvre de manière adéquate les mesures déjà annoncées et d'autres qui seront également appliquées durant cette période, lesquelles ne font en aucun cas partie d'un paquet néolibéral, comme l'impérialisme yankee a tenté de le manipuler.
La première mesure prise a été d'augmenter les revenus dans les secteurs de la santé et de l'éducation.  Aucun programme néolibéral ne commence, y compris ne le fait, en augmentant les revenus dans des secteurs très engagés envers la société et qui sont si importants pour la vie et l'éducation de notre peuple.
Dans toutes les mesures qui sont appliquées, le critère recherché est toujours de les appliquer lorsque les conditions sont créées et que les mesures de compensation sont en place pour éviter qu'elles n'affectent les secteurs qui pourraient se trouver dans une situation de plus grande vulnérabilité.  Cette approche n'est pas capitaliste, cette approche n'est pas néolibérale : cette approche est une approche de justice sociale que l’on ne peut atteindre qu'avec une construction socialiste (Applaudissements).
La quatrième priorité est l'appel, au sein de notre société, avec notre peuple, à un processus de réflexion, de débat et d'analyse pour repérer les déviations et les tendances négatives qui, en ces temps de crise économique, ont proliféré dans notre société, afin de les contrecarrer, de les éliminer et de les surmonter. Il s'agit là de tâches, de priorités de premier ordre qui requièrent l'observation critique et la lutte ferme de tous les révolutionnaires cubains, de tout notre peuple, et nous les avons soutenues par des processus de discussion populaire.
Nous mettons en place trois processus qui ont commencé avec les militants du Parti, mais qui ont lieu maintenant dans tous les collectifs de travailleurs et qui vont atteindre le niveau de la communauté, au cours desquels nous analysons le discours du général d’armée Raul Castro à l'occasion du 65e anniversaire du triomphe de la Révolution ; sur les mesures économiques annoncées par le Premier ministre lors de la dernière session de l'Assemblée nationale en décembre 2023, et aussi sur un document que le Comité central du Parti a élaboré concernant les tendances négatives.

Chères sœurs et chers frères de la solidarité,

Cuba a résisté à plus de 60 ans de blocus génocidaire, accompagné d'attaques terroristes et d'innombrables actions visant à détruire la Révolution.
Aujourd'hui, nous vivons l'un des moments les plus difficiles face au renforcement de la persécution économique, commerciale et financière, mais l'unité de notre peuple nous maintient fermes dans la défense de nos conquêtes sociales. C'est l'héritage de Fidel et de Raul et c'est notre engagement pour le présent et pour l'avenir !
Notre lutte se poursuivra jour après jour, semaine après semaine, mois après mois, année après année, jusqu'à ce que le gouvernement des États-Unis lève cette politique cruelle, immorale et injustifiable.
Notre peuple mérite de vivre en paix et dans des conditions d'égalité, de démontrer réellement ce que nous sommes capables de faire pour avancer et construire dans le socialisme cubain (Applaudissements et exclamations : « Vive Cuba ! »).
C'est pourquoi nous abordons chaque journée avec un élan de lutte et de travail et avec l'expérience acquise en plus de 150 ans de bataille, aux côtés de l’exemplaire Génération historique dirigée par l'actuel leader de la Révolution cubaine, le général d'armée Raul Castro Ruz, qui, lors de la commémoration du 65e anniversaire du triomphe de 1959, a exalté, au-delà de tant de vertus du courageux peuple cubain, l'unité sacrée qui est à la base de chaque victoire sur l'empire voisin qui nous méprise.
Dans ce même discours, Raul nous a transmis une synthèse des leçons qu'il a apprises en partageant les années de lutte révolutionnaire avec son frère Fidel, et dans ce sens il nous a dit que l'unité était très importante et décisive à l'heure actuelle – et c'est ce que nous défendons – ; de ne pas perdre la sérénité et la confiance dans la victoire, aussi insurmontables que paraissent les obstacles, puissants les ennemis ou grands les dangers, et apprendre et à tirer des forces de chaque revers jusqu’à le transformer en victoire.
De Marti, de Fidel, de Raul et du Che, nous avons appris la valeur de la solidarité ; nous avons appris à donner de la solidarité et à être reconnaissants de la solidarité que vous nous offrez.
Nous nous prononçons ici pour un NON  à la guerre, à l'hégémonie, à l'ingérence, aux mesures coercitives, aux agressions, à l'édification de murs et au blocus.
Vive l'amitié, la paix, la solidarité et l'unité entre nos peuples et tous les travailleurs du monde (Exclamations : « Vive ! »).
Dans la lutte pour la paix, la solidarité et la coopération, vous pourrez toujours compter sur la contribution modeste mais déterminée de Cuba (Applaudissements).

Hasta la Victoria Siempre ! (Exclamations : « Siempre ! »)

(Applaudissements.)