
La stabilisation macroéconomique, l'augmentation et la diversification des revenus extérieurs, ainsi que la relance de la production sont les objectifs prioritaires de l'État cubain pour le Plan économique 2024, qui, à la fin de l'année dernière, affichait une contraction de 1,9 %.
Au cours du premier semestre de cette année, la situation actuelle et les principaux indicateurs planifiés ont été analysés de manière objective et intégrale, en tenant compte du comportement réel des équilibres globaux et sectoriels, a déclaré Joaquín Alonso Vazquez, ministre de l'Économie et de la Planification (MEP), lors de la 3e Période ordinaire des sessions de la 10e Législature.
« La reprise économique passe en priorité par l'augmentation des recettes extérieures, les principales sources de financement des dépenses prévues étant les exportations, les investissements directs étrangers, les crédits et les envois de fonds », a-t-il ajouté.
En ce sens, à la fin du premier semestre, les recettes en devises provenant des exportations s'élevaient à 88 %, ce qui représente une exécution de 36 % des prévisions pour l'année.
Alonso Vazquez a souligné qu'en ce qui concerne l'exportation de services, les télécommunications se situent à 95 % du plan et diminuent de 17 % par rapport à la même période de l'année précédente, bien que les prévisions de croissance soient maintenues.
Par ailleurs, les services touristiques, à la fin du premier semestre - a-t-il indiqué - continuent à afficher une légère reprise de leurs niveaux d'exécution, avec 1 321 900 visiteurs accueillis dans le pays, soit 85 % du plan, en croissance de 1,8 % par rapport à 2023 et 51,6 % du niveau atteint en 2019.
Le ministre a rappelé que, pour créer un environnement plus favorable à l'accès des exportateurs aux devises, un ensemble de programmes d'autofinancement a été approuvé, afin de développer l'industrie chimique, l'électronique, l'industrie légère, la production d'acier, l'exportation de charbon et d'autres produits d'importation.
A cet égard, il a précisé que les importations au cours du premier semestre ont représenté 30 % de ce qui était prévu, avec une priorité marquée pour les denrées alimentaires, les combustibles et les intrants pour la fabrication de médicaments.
En ce qui concerne les investissements étrangers, 12 nouvelles entreprises ont été approuvées au cours du premier semestre, dont une dans la Zone spéciale de développement de Mariel. L'exécution des crédits commerciaux et financiers prévus a été affectée par les restrictions de financement en vigueur, le niveau d'endettement et les complexités de la logistique internationale.
LA PRODUCTION ALIMENTAIRE ET LA DURABILITÉ ÉNERGÉTIQUE
En raison de son fort impact sur le bien-être de la population, « il est urgent d'augmenter les niveaux actuels de production alimentaire pour répondre à la demande de la population dans chaque territoire, même si cette évolution sera progressive et différente dans chaque municipalité, car elle dépendra des capacités et de la gestion de chacune d'entre elles, en transformant le scénario actuel dans lequel pratiquement 100 % du panier familial standard est importé, et son coût, aux prix actuels, dépasse 1,7 milliard de dollars par an », a souligné le ministre.
Il a également affirmé que, bien que cela soit insuffisant, la stratégie de mise à disposition et de reprise des crédits renouvelables pour assurer la continuité des approvisionnements prioritaires se poursuit.
« Dans les conditions actuelles, il est nécessaire, avec les ressources disponibles dans chaque localité, d'augmenter la production nationale pour satisfaire la demande alimentaire de la population, accroître les exportations et la participation effective de l'Investissement étranger direct », a-t-il dit.
Alonso Vazquez a insisté sur la durabilité du système électroénergétique national, qui reste une priorité pour le développement du pays.
LES PERSPECTIVES D'INVESTISSEMENT
En ce qui concerne le processus d'investissement, il a précisé que les perspectives suivantes sont identifiées, tant pour le second semestre que pour 2025 :
Donner la priorité aux investissements susceptibles d'accroître les recettes en devises, d'augmenter la production alimentaire et les biens et services pour la population, d'augmenter les capacités de production avec des sources d'énergie renouvelables, ainsi qu'à ceux qui bénéficient d'un financement extérieur.
Financer les investissements par des crédits dont les délais de remboursement sont adaptés à leur période de recouvrement, en veillant à ce qu'ils ne demandent pas de liquidités courantes à l'économie.
Hiérarchiser, dans toutes les entités, les investissements qui sont autonomes sur le plan énergétique grâce à des systèmes photovoltaïques ou à d'autres sources d'énergie renouvelables.
À un autre moment de son exposé, il a également précisé que « l'inflation a maintenu une dynamique de croissance, bien qu'inférieure à celle des deux années précédentes ».
Depuis mars 2023, où l'inflation en glissement annuel atteignait 46,4 %, on constate un léger ralentissement de cet indicateur qui, à la fin du mois de mai 2024, s'est établi à 31,1 % (inflation en glissement annuel mai 2023 : 45,48 %).
Ce résultat, a indiqué le ministre, ne signifie pas que les prix baissent, puisqu'ils continuent de croître, mais à un rythme plus lent.
Il a indiqué que les dernières mesures approuvées par le ministère des Finances et des Prix, relatives à la maîtrise des prix d'un groupe de produits essentiels, et les réglementations applicables au secteur public dans ses relations avec les nouveaux acteurs économiques, visent à résoudre certains de ces problèmes.
Par conséquent, a ajouté Alonso Vazquez, le tissu d'entreprises du pays devrait jouer un rôle essentiel dans l'augmentation de la production de biens et de services et de l'offre, afin de satisfaire les demandes de la population et de soutenir la croissance économique de la nation, avec la plus grande équité et justice sociale possible ; « avec une participation prépondérante de l'entreprise d'État socialiste, en tant qu'acteur fondamental de l'économie, complétée par des acteurs économiques non étatiques ».
Dans le cadre du processus de transformation du système des entreprises d'État, la politique proposée pour l'entreprise d'État socialiste a été élaborée et prévoit des transformations en termes d'autonomie, de schémas d'intégration, de responsabilité sociale, de participation des travailleurs, de science et d'innovation, entre autres.
Le ministre a également rappelé qu'au cours du premier semestre de l'année, des mesures ont été prises pour mettre à jour les règles des nouvelles formes de gestion non étatique et pour perfectionner la politique fiscale, sur la base des distorsions identifiées.
Et d’enchaîner : « L'évaluation de l'économie dans cette période démontre la persistance du scénario complexe dans lequel elle se trouve, avec des menaces, des risques et des tensions qui sont analysés systématiquement et en profondeur, pour sa gestion adéquate, à travers la conception de mesures graduelles, qui conduiront à la reprise graduelle des niveaux de performance nécessaires »
Suite aux rapports présentés, Ian Pedro Carbonell, député de la province de Pinar de Rio, a affirmé que la stabilisation macroéconomique et la politique fiscale reflètent un niveau élevé de dépenses.
Il a souligné qu'il existe un excès d'argent en circulation par le biais de la demande, ce qui exerce une pression sur la population et lui cause un préjudice. « Dans l'économie, chaque décision prise a un coût, et elle affecte silencieusement les personnes qui perçoivent les plus faibles revenus. »
Carlos César Torres Páez, député de cette même province, a quant à lui souligné que nous sommes en présence d'un programme intégral.
« Ce programme réaffirme la nécessité impérative de réduire le déficit fiscal et il est important que le Parlement apporte son soutien à l'approbation des mesures, qui constituent la principale source de revenus pour la poursuite des programmes sociaux », a-t-il conclu.