ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN

(Traduction de la version sténographique de la Présidence de la République)

Cher général d'armée Raul Castro Ruz, leader de la Révolution cubaine,

Cher compañero Esteban Lazo Hernandez, président de l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire et du Conseil d'État,

Mesdames et messieurs les députés,

Mesdames et messieurs les invités,

Compatriotes,

La Révolution est durement mise au défi de se révolutionner elle-même, et c'est ce qu'elle fait. Photo: Jose M. Correa

Au cours de ces journées, nous avons eu des discussions et nous avons pris des accords
sur diverses questions, toutes très sensibles pour la nation cubaine.  J'insiste sur le fait qu'il nous incombe désormais de changer ce qui doit être changé et d'avancer sur la voie que nous avons empruntée il y a 65 ans pour nous émanciper par nous-mêmes et par nos propres efforts, selon le concept de Révolution que nous a légué le commandant en chef Fidel Castro Ruz.

L'Assemblée nationale, somme et synthèse du pays que nous sommes, vote à l'unanimité pratiquement tous ses accords. Cela suscite de nombreuses critiques de la part de ceux qui ignorent que derrière cette unanimité s’accumulent de longues et intenses journées de travail, de débats et de recherche de consensus en fonction de l'intérêt collectif.  Et je crois que cela vaut la peine de le signaler.

Ce n’est pas une personne qui dirige Cuba, ni même un petit groupe de personnes. C'est cela l’étrange dictature que les ennemis de la Révolution ne pourront jamais comprendre : la dictature des travailleurs, la dictature du peuple que, nous qui sommes réunis ici, représentons, à travers l'élection populaire.  C’est pourquoi, ce que nous discutons ici est un guide et ce que nous adoptons est une loi.

Jamais nous n'accepterons comme valide la mascarade de démocratie qui s’exhibe dans les vitrines de l'empire, où les candidats sont évalués en fonction de la quantité d'argent qu'ils parviennent à collecter et où, au lieu de proposer de véritables changements aux grands problèmes de leur pays, chacun tente de vaincre son adversaire à coup de disqualifications et d'insultes.

Nous n'acceptons pas non plus comme modèle le tout-puissant Congrès des États-Unis, où des législateurs honnêtes, désireux de servir leur communauté, sont contraints de légiférer aux côtés de véritables escrocs, au service des lobbyistes de l'armement et autres sordides affaires, comme ceux qui, depuis des décennies, ont soutenu les politiques menées à l’encontre de Cuba comme s'il s'agissait d'une question de politique intérieure.

S'il est une chose qui nous honore en tant que nation, c'est l'intégration de cette Assemblée, le caractère authentiquement cubain de chaque législature, où l'on ne perçoit pas d’indemnités supplémentaires. La seule récompense en retour est la possibilité réelle et pratique d'être plus utiles à la société et la reconnaissance du peuple que nous servons.

L'intense activité législative de ces sessions confirme ce que je dis.  Six lois ont été adoptées sur des questions importantes pour la société, lesquelles développent des préceptes constitutionnels, dont trois d’entre elles présentes pour la première fois dans notre système juridique.  Il s'agit des lois sur la Citoyenneté, sur la Procédure administrative et sur la Transparence et l'Accès à l'information publique.

Les riches débats et les contributions des députés à l'analyse de chaque projet de loi les ont renforcés et ont amené à apporter d'importantes modifications à leur contenu.

Parmi les projets de loi les plus débattus cette fois-ci figurent ceux liés au statut des personnes se trouvant sur le territoire cubain, qu'ils s'agissent de citoyens cubains ou d'étrangers : la loi sur la Citoyenneté, la première à réglementer cette question avec la reconnaissance de la multi-citoyenneté et de la citoyenneté effective ; la loi sur la Migration, peut-être la plus débattue, et la loi sur les Étrangers, qui met à jour les normes en vigueur depuis 1976.

Ces lois témoignent de la volonté d'élargir et d'étendre les relations avec tous les Cubains, avec tous ceux qui sont engagés envers leur patrie, ainsi que de ratifier le fait que Cuba est un lieu sûr et respectueux pour tous les étrangers résidant sur le territoire national.

Chacune de ces normes répond à une demande ou à un intérêt de bien public, comme la loi de Procédure administrative, un changement transcendantal pour le fonctionnement de l'Administration publique, qui doit devenir un frein aux comportements bureaucratiques des fonctionnaires.

Ou encore la nouvelle loi sur la Transparence et l'Accès à l'information publique, conforme aux principes fondamentaux de l'État socialiste de droit.

Dans tous les cas, les intérêts de la Défense et de la Sécurité nationales, ainsi que l'intégrité des personnes, sont préservés.

Comme nous l’avons dit en son temps, la loi et l'ordre devront prévaloir si nous voulons que toutes les formes de gestion de l’économie réussissent et se renforcent. Photo: Julio Martínez Molina

La loi sur le Système des titres honorifiques et des Décorations réglemente et perfectionne cette matière conformément au texte constitutionnel.

L'intensité et le dynamisme de ce processus démontrent une fois de plus l'objectif de respecter le calendrier législatif adopté par l'Assemblée elle-même et de faire en sorte que chacun des contenus de la Constitution devienne une réalité.

Compañeras et compañeros,

Tous les jours, nous faisons face à d'énormes obstacles qui entravent les rêves et les projets de justice sociale, conscients qu'il est de notre responsabilité, en tant qu'État socialiste, de « défier de puissantes forces dominantes à l'intérieur et à l'extérieur de la sphère sociale et nationale », conformément à une autre idée fondamentale du concept de Révolution.

Je sais, parce que nous sommes constamment à l'écoute de l'opinion populaire, que nombreux sont ceux qui, depuis des perspectives très différentes, qualifient le moment présent de plus difficile de l'histoire de la Révolution.  Il en est aussi qui vont même jusqu'à suggérer que la période révolutionnaire est terminée.

Le moment est très difficile, sans aucun doute. Le peuple le dit et nous, qui travaillons à atténuer l'impact de ces difficultés sur la vie quotidienne de chacun, nous le ratifions.  Mais la Révolution vit et ses ennemis le savent.  C'est pourquoi ils la harcèlent et l'attaquent.

La Révolution est durement mise au défi de se révolutionner elle-même et c’est ce qu’elle fait.  Nous le faisons ensemble, en équipe, parce qu'aucune autre formule n'est possible (Applaudissements).

Les événements culturels contribuent à soutenir et à nourrir l'âme de la nation. Photo : José Llamos Camejo 

Le moment a toujours été difficile pour les révolutionnaires, mais difficile ne signifie pas insurmontable.  C'est écrit dans l'histoire des 65 dernières années, depuis que, à peine arrivée au pouvoir, la Révolution a été menacée d'invasion en permanence ; l'Île a été minée par des bandits que l'on appellerait aujourd'hui, à juste titre, des terroristes ; son économie a été constamment sabotée et privée d’approvisionnement ; sa relation naturelle avec l'Amérique latine a été rompue sous la pression des Yankees qui nous ont déclarés comme leurs ennemis, sous une avalanche de mensonges exacerbés par la féroce propagande anticommuniste de la Guerre Froide.

Que furent Playa Giron, la Crise d'Octobre, les fléaux, les attentats, les bombes, les sabotages, au milieu de situations aussi dramatiques que le cyclone Flora et de toute la pauvreté héritée du système précédent ?

Le moment est difficile, très difficile, mais l'histoire qui le précède est riche d’enseignements, tellement inspirante, tellement héroïque, qu'à elle seule, elle répond à toutes les questions par la phrase toujours pleine de défis avec laquelle le général d'armée nous a appris à faire face aux difficultés : « Oui, c’est possible ! » (Applaudissements).

Fidel n'est plus là physiquement, c'est douloureusement vrai, mais ses idées et son héritage demeurent.  Et Raul est présent et une partie de la Génération historique, le pied à l'étrier, qui éduquent et qui encouragent ceux d'entre nous qui accomplissent aujourd'hui la tâche honorable de donner continuité à la Révolution, pour nous rappeler qu'au milieu des plus grands défis, Cuba est parvenue à atteindre certains des meilleurs indicateurs de développement humain.

Vous êtes ici pour démontrer ce que l'histoire elle-même a déjà établi : que la nation compte sur une force fondamentale pour surmonter toutes les difficultés, une force que Raul a qualifiée de prunelle de nos yeux : l'unité ! (Applaudissements).

Dans un scénario rempli d'obstacles, comme celui que nous traversons, l'unité est l'arme principale pour résister et pour vaincre.

Il ne s'agit pas de l'unité dans le slogan ou dans l'unanimité. Les accords acritiques sur les questions les plus urgentes ne sont d’aucune aide.

C'est l’unité fondée sur la participation optimiste. C'est l’engagement qui agit en fonction d’un objectif et d’un idéal : sauver la Patrie, maintenir et développer la Révolution et le socialisme, seule garantie de préserver et d'approfondir la justice sociale que ce peuple a conquise en plus de 150 ans de lutte et à laquelle il ne renoncera jamais.

Tous ceux qui sont déterminés à contribuer à cette mission sont indispensables à la Révolution.

Depuis l'espace qui nous incombe en tant que citoyens, nous devons agir avec dévouement, avec discipline et avec une rigueur qui rende durable tout ce qui manque sur la voie du bien-être, afin de garantir des projets de vie et la prospérité de notre merveilleuse jeunesse. Photo: José Manuel Correa

Le débat est légitime et la confrontation d'idées que nous favoriserons toujours est saine et utile.  Nul ne peut douter que c'est d'eux que viendront les meilleures décisions et les meilleures contributions, dictées par la volonté de dépasser les erreurs, de surmonter les difficultés et d'aller de l'avant.

Le dénigrement de chaque étape dans la recherche de solutions, la prédisposition instantanée et irréfléchie qui ne conduit qu'à la démobilisation et au découragement, c'est différent.

Compañeras et compañeros,

Cuba vit, travaille, résiste et crée sous les bombes silencieuses d'une guerre dont l'objectif principal est l'activité économique.  L'objectif est de réduire le peuple par la faim et les nécessités, sous le poids de la politique criminelle qui a été tracée dans ses grandes lignes dans le fameux mémorandum de Mallory en 1960 et qui, au cours de ces six décennies, n'a fait que redoubler d’agressivité.

Il incombe à l'État et au gouvernement de faire face à cette très grave situation de la manière la plus créative qui soit.  Et les dirigeants du pays n’ont de cesse de surmonter ce scénario de guerre économique qui a frappé si durement la qualité de vie du peuple.

Je sais que certains remettent en question l'utilisation du concept d'économie de guerre, sur la base de définitions universitaires et d'expériences historiques antérieures.

Je ne vais ni l'utiliser ni discuter la théorie.  Je vais seulement poser la question, sur la base d'éléments pratiques, tirés de la dure réalité que nous vivons. Peut-on appeler « économie » sans y accoler d’adjectifs, une économie qui est forcée d’opérer avec un accès limité ou inexistant aux institutions financières internationales, dans un monde de plus en plus interdépendant et interconnecté sur le plan économique ? Quelle définition utiliser lorsque pour importer des aliments depuis les États-Unis, le marché le plus proche,  il est obligatoire de disposer de licences spécifiques, de payer comptant, sans possibilité de crédit et à l’avance, ce qui n’est exigé à aucun autre pays du monde ? Comment définir le mécanisme risqué et labyrinthique de l'importation de carburant sous la traque et les pressions exercées sur les compagnies maritimes, pétrolières et les gouvernements disposés à nous le vendre ?

Refuser à Cuba l'accès à des produits contenant un minimum de 10 % de composants d'origine étasunienne ; nous obliger à gérer des investissements et des plans dans le plus grand secret, avec le risque latent et réel qu’ils n’échouent au cas où ils seraient connus des États-Unis ; soumettre les principales entreprises du pays aux sanctions prévues contre les pays figurant sur leurs listes fallacieuses qui ferment les banques et les possibilités de financement où que ce soit, ne sont-ce pas là des formes indéniables de guerre économique ?

Chercher des antécédents historiques sera plus difficile que de répondre à ces questions, car il n'existe aucun autre gouvernement soumis à une guerre de même nature, aussi prolongée et sous-tendue par des lois d'un autre pays qui gravitent autour de toute l'économie, telles les lois Torricelli et Helms-Burton, rédigées dans le but déclaré de changer le régime politique de Cuba.

Gérer l'économie, dans des conditions dans lesquelles aucune autre nation au monde n'opère, comment cela s'appelle-t-il alors ?

Compañeras et compañeros,

La situation très complexe du pays se vérifie aujourd'hui dans pratiquement tous les secteurs de l'économie, mais il y en a certains où l'impact des pénuries s’avère plus douloureux et plus significatif, comme l'impossibilité pratique d'assurer l'approvisionnement en temps opportun des rares produits du panier alimentaire de base et des médicaments ; l'instabilité du système électro-énergétique national et le dérapage des prix, excessivement élevés, spéculatifs, abusifs, qui limitent le pouvoir d'achat d'une partie considérable de la population.  Dans le même temps, et comme conséquence des pénuries et des limitations soutenues, les manifestations d'indiscipline, de violence sociale, de toxicomanie et de vandalisme, s’accroissent, et menacent la tranquillité citoyenne, entre autres problèmes.

Cette situation exige la mise en œuvre immédiate d'actions concrètes, bien assurées et correctement contrôlées, lesquelles devront être soutenues par une stratégie de communication politique et institutionnelle adaptée.

Le Premier ministre, le compañero Marrero, a présenté à cette Assemblée l'état de la mise en œuvre des Projections du gouvernement visant à corriger les distorsions et à relancer l'économie au cours du premier semestre, en même temps qu’il a indiqué dans quelles directions nous allons concentrer nos efforts pour le reste de l'année, ce qui constitue un appel au travail que nous devons soutenir en contribuant par des résultats concrets.

Il est temps de dépasser les diagnostics et de passer à l'action.  Nous devons veiller à ce que les mesures adoptées soient mises en œuvre, en définissant bien les objectifs, en préparant mieux les exécutants de chaque mesure, en promouvant l'accompagnement politique, communicationnel, matériel et financier, en organisant les actions avec un calendrier de mise en œuvre, afin qu'elles ne restent pas lettre morte.  Et surtout, nous devons exercer un contrôle sur les corrections et les ajustements, accompagnés du retour d'information nécessaire.

Quant à nos responsabilités dans le cadre incertain et complexe de l'économie, il nous faut reconnaître que, dans l'empressement à respecter les Orientations de la politique économique et sociale du 8e Congrès du Parti, en débloquant les processus et en promouvant la création des MPME, nous n'avons pas été assez fermes pour exiger la création de bases réglementaires suffisamment solides et complètes pour guider le fonctionnement de ces formes de gestion, qui opéraient déjà dans l'économie, mais sans reconnaissance formelle.

Les contrôles ultérieurs ont montré que nombre de ces entreprises n'ont pas répondu à la confiance de l'État avec l'honnêteté et la transparence qu'une société faiblement organisée exige et requiert. Par conséquent, aucun contrevenant qui aurait fraudé le fisc et la légalité en général ne peut remettre en question les exigences découlant de l'analyse des erreurs et des distorsions du processus.

Comme nous l’avons dit en son temps, la loi et l'ordre devront prévaloir si nous voulons que toutes les formes de gestion de l'économie réussissent et se renforcent.  Ce faisant, je tiens à réitérer qu'il n'y a pas et qu'il n'y aura pas de chasse aux sorcières contre les MPME privées, comme certains l’affirment, le manipulent ou le suggèrent.

La lutte sera menée contre les dérapages, les illégalités, les évasions fiscales, la spéculation et la fraude, d'où qu'elles viennent (Applaudissements), qu'il s'agisse d'entreprises non étatiques ou étatiques.  C’est une bataille contre l'illégalité et non contre les formes de propriété et de gestion.                       

La création des formes non étatiques de gestion de l'économie répond à une politique adoptée lors du 6e Congrès du Parti, après un vaste processus de consultation populaire lors de la discussion des Orientations, et ce qui nous incombe, c'est de la faire appliquer avec ordre et discipline, dans le cadre de la loi.

Les MPME ont été conçues comme des acteurs économiques qui compléteraient le secteur d’État, principalement en matière de production.  Cependant, dans ce secteur, il s’est produit une grande distorsion : une grande partie d'entre elles se sont consacrées à la commercialisation de produits importés qui, même s’ils répondent à des besoins immédiats des citoyens, ne contribuent pas au développement durable du pays.

Et le fait que l'entreprise d'État socialiste, de concert avec le secteur non étatique, avance à un rythme accéléré, de manière intégrée et harmonieuse, dans le développement des principaux processus productifs du pays, reste un défi à relever.

Nous sommes convaincus, et c’est ce que nous encourageons, que l'une des voies les plus sûres et les plus rapides d'influer sur le bien-être du peuple, c’est d'optimiser les processus économiques, productifs et sociaux à partir de la base.  Mais nous devons commencer par mettre de l'ordre, non seulement dans la gestion des formes non étatiques, et lorsque je parle d'ordre, je ne me réfère pas seulement au contrôle, mais aussi à l'organisation efficiente des processus, à la nécessité d'innover, de rompre avec les inerties, d'aller dans le sens du développement qui s’avère urgent.

Les MPME cubaines n'ont pas été conçues uniquement pour le secteur non étatique de l'économie, cependant, la dynamique de leur formation dans le secteur étatique a été pratiquement inexistante, malgré quelques expériences positives.

Je peux citer le cas des fabriques biologiques qui étaient engluées dans les inefficiences des entreprises dont elles faisaient partie et qui, une fois transformées, ont considérablement amélioré leur indicateurs productifs, économiques et financiers.  Il en va de même pour les entreprises du secteur des communications.  La MPME est conçue pour que les entreprises de haute technologie exploitent leur capacité d'adaptation.

J'attire l'attention sur une autre des tendances négatives auxquelles nous devons faire face dans la société, ce à quoi j’ai fait référence récemment lors du 8e Plenum du Comité central du Parti.

Le gouvernement des États-Unis et des secteurs extrémistes de la contre-révolution, dans leur offensive médiatique, encouragent les actes criminels et le vandalisme, dans le but de créer un scénario d'insécurité favorable à leurs objectifs déstabilisateurs.

L'action permanente du ministère de l'Intérieur et des organes judiciaires en liaison étroite avec le peuple a permis, ces dernières années, de découvrir, de prévenir et de combattre des typologies et des tendances criminelles multiples et complexes, ce qui a été possible grâce à une plus grande rigueur dans le traitement juridique, pénal et pénitentiaire, notamment dans des affaires concernant des personnes inculpées, accusées ou sanctionnées pour des délits à fort impact social.

En dépit de ces efforts, la situation en matière de délits, de corruption, d'illégalité et d'indisciplines sociales reste complexe, marquée par un scénario social et économique défavorable.

Le général d'armée Raul Castro Ruz a averti à l’occasion que la lutte contre la criminalité et la corruption ne saurait être retardée plus longtemps, et il nous a exhortés à être implacables face à ce phénomène.  Cet appel reste d'actualité. Et pour le promouvoir, il faut mettre en valeur les meilleurs comportements citoyens, les plus honnêtes et les plus dignes.

Nous devons renforcer le travail d'éducation au sein de la famille, de l'école, des institutions et de la société.

Nous devons perfectionner nos mécanismes de contrôle populaire, afin de gérer le respect des fonctions et des responsabilités des dirigeants et des fonctionnaires, face au peuple, avec transparence et intégrité.

Nous devons être plus rigoureux dans la découverte des actes délictueux et dans les poursuites judiciaires, en respectant toujours la procédure régulière et les garanties.

Ici, nous avons entendu un jeune agriculteur de Nueva Paz se plaindre que sa coopérative était obligée d'employer une grande partie de sa main-d'œuvre à des tâches de surveillance, matin, midi et soir, au lieu de la consacrer à la production.

Il nous a manqué de présenter une proposition pour faire face au problème d'une manière différente.  Aujourd'hui, nous devons apporter des idées et des solutions qui impliquent l'ensemble de la société dans la lutte contre la criminalité.  Si un pays a de l'expérience en la matière, c'est bien Cuba.

Tolérance zéro pour ceux qui profitent des difficultés économiques pour s'enrichir sans rien apporter !

Tolérance zéro pour les fainéants, les voyous et les paresseux !

Et si les lois doivent être plus sévères, c'est à cette Assemblée de légiférer pour qu’il en soit ainsi.  Une petite nation qui a affronté avec un courage admirable le plus grand et le plus puissant empire de l'histoire, ne se laissera pas vaincre par la délinquance. (Applaudissements).

Compatriotes,

Les mois qui se sont écoulés montrent clairement une réalité mondiale convulsive et dangereuse en cette année 2024, alors que les menaces à la paix deviennent plus visibles, favorisées par l'ordre politique et économique international, avec ses contradictions intrinsèques et sa nature injuste, qui promeut et approfondit l'inégalité, la polarisation et une concentration flagrante de la richesse de plus en plus excluante.

La suprématie d'une seule puissance qui dicte sa volonté au reste de la planète est désormais un rêve du passé et tenter de le faire revivre mène à des voies risquées et sans issue.  C'est ce qui se passe lorsque l'on cherche à placer le monde face à deux options : la souveraineté ou la soumission.  Avec cette philosophie, on récompense et l’on encourage ceux qui se subordonnent au modèle établi par l'impérialisme, tandis que les nations qui défendent leurs droits au développement dans un monde en équilibre sont harcelées, sanctionnées et bloquées.

La diplomatie est constamment bernée et s’avère de moins en moins considérée comme capable de résoudre à temps les conflits les plus graves.  Il est plus que paradoxal, scandaleux, de voir se succéder les uns après les autres d'importants événements internationaux et des réunions de haut niveau, de diverses natures et dans différentes parties du monde, alors qu’en même temps le crime odieux de génocide contre le peuple palestinien se déroule au vu et au su de tous.

C'est une atteinte à la dignité humaine qu’alors que des millions de personnes se mobilisent sous toutes les latitudes contre ce nouvel holocauste, la communauté internationale, qui représente ces millions de citoyens du monde dans les organismes mondiaux, soit incapable de mettre un terme au massacre, uniquement parce que les génocidaires bénéficient du soutien et de la complicité du gouvernement des États-Unis et d'autres gouvernements puissants alliés au sionisme.

Dans ce scénario complexe, que j'ai décrit très brièvement, la Révolution cubaine a continué à élargir ses liens bilatéraux avec des pays de différentes régions.  Nous avons intensifié les contacts avec plusieurs gouvernements, aussi bien pour avoir des échanges et rapprocher des idées politiques en faveur de la paix que pour stimuler les relations commerciales, échapper aux effets du blocus économique des États-Unis et explorer des opportunités économiques mutuellement avantageuses et bénéfiques.

Nous continuons à nous identifier aux causes justes et nous avons proposé le pays comme espace de dialogue et de délibération au service de celles-ci.

Au mois d’avril, en collaboration avec l’Internationale progressiste, un congrès international s'est tenu à La Havane pour marquer le 50e anniversaire de l'adoption, en mai 1974, aux Nations unies, des résolutions qui ont donné naissance au Nouvel ordre économique international.  Cette étape, promue à l'époque par le Mouvement des non-alignés et le Groupe des 77, a marqué l'une des tentatives les plus importantes des pays en développement de poursuivre la bataille pour la décolonisation.

Nous avons voulu que cet anniversaire ne passe pas inaperçu, notamment à la lumière des problèmes auxquels les pays en développement continuent de faire face aujourd'hui et pour rappeler que 50 ans plus tard, la majorité des habitants de la planète portent le lourd fardeau, créé par des règles économiques, commerciales et financières fixées par les mêmes puissances qui nous ont condamnés au sous-développement, par le biais du colonialisme, de l'esclavage et du pillage incessant de nos ressources.

Je m'arrête ici pour partager avec vous des idées que j'estime précieuses.  Pour ce faire, je reprends des extraits d'une récente réflexion sur la colonisation culturelle et l'éducation du jeune vice-président de la Casa de las Américas, Jaime Gomez Triana : « La colonisation culturelle est un phénomène sur lequel il est essentiel de réfléchir en permanence et qui concerne l'humanité tout entière, mais qui affecte particulièrement les peuples du Sud global, soumis à une avalanche incessante de produits pseudo-culturels, à travers lesquels on cherche à imposer et à normaliser un modèle de société centré sur l'individualisme, la banalisation, le culte du trivial, le carpe diem, pour reprendre la célèbre phrase d'Horace, le "cueille le présent" et "ne te soucie pas du lendemain".

« ...la relation entre l'école et la décolonisation culturelle est vraiment cruciale et doit être analysée en profondeur, systématiquement, en vue de générer au sein de nos communautés les antidotes nécessaires pour contrer le poison individualiste, que nous voyons aujourd'hui associé à des expressions rétrogrades, intolérantes, totalitaires et, disons-le sans honte, néo-fascistes ».

Pourquoi ai-je choisi cette réflexion, apparemment si éloignée de la dure réalité économique à laquelle nous sommes confrontés en ce moment ?  Parce que le jour où nous oublierons que la conscience de la citoyenneté est le support fondamental d'une société socialiste, qui recherche avant tout la richesse spirituelle des individus, nous trahirons Marti, Fidel, Raul, le Che et tous ceux qui ont donné jusqu’au dernier centime de leurs économies et sont allés vaincre ou mourir contre les murs de la dictature militaire de Fulgencio Batista, il y a 71 ans, afin construire une destinée humainement supérieure pour Cuba (Applaudissements).

Cette engagement explique pour quelles raisons notre maigre budget destine des sommes si élevées à l'éducation, à la culture, aux écoles d'art et aux événements culturels qui contribuent à soutenir et à nourrir l'âme de la nation, grâce à des efforts qui, dans des pays pauvres ou en développement, dépendent presque entièrement de mécénats.

Dans le cadre de ces efforts, nous avons organisé une nouvelle édition du Colloque Patria à La Havane, un espace de dialogue et de réflexion pour les militants, les communicateurs, les intellectuels et, en général, les personnes préoccupées par l'avancée dangereuse de la colonisation culturelle, le pouvoir des monopoles de la communication et de l'information et la réémergence des courants fascistes et néofascistes qui se propagent en force et à la vue de tous.

Cela ne nous détourne en rien de notre activisme dans les organismes et les événements internationaux, plus particulièrement dans la région, mais avec une présence de plus en plus active dans des scénarios plus nouveaux pour Cuba, tels que les BRICS et l'Union économique eurasiatique.

Nous continuons à remplir nos engagements en matière de solidarité internationale et, notamment, nous avons maintenu la coopération médicale internationale dans plusieurs régions, ce qui nous a valu tant de reconnaissance.

Le plan féroce et mensonger déployé par les États-Unis en vue de discréditer les services médicaux cubains, allant jusqu’à  utiliser la menace contre des gouvernements souverains qui en bénéficient,  est de notoriété publique et contraire à la nature solidaire et coopérative de ces services. Le mensonge et les campagnes visant à promouvoir ce plan sont des méthodes consubstantielles à l'impérialisme. L'exemple le plus scandaleux est le maintien de Cuba sur une liste émise par  Département d'État de pays qui prétendument soutiennent le terrorisme, où nous n'aurions jamais dû figurer. Victimes du terrorisme, nous le sommes vraiment, mais ceux qui parrainent leurs auteurs et les récompensent par l’impunité n'osent pas faire cette liste.

Le gouvernement des États-Unis sait, ses agences de renseignement peuvent le confirmer et le monde entier le reconnaît, que Cuba ne parrainent pas le terrorisme, que cette calomnie est une fabrication totalement malhonnête, conçue pour renforcer le blocus économique et frapper encore plus durement le niveau de vie du peuple cubain.

C'est pourquoi cela suscite un tel rejet.  C'est pourquoi des dizaines de gouvernements, en particulier en Amérique latine et dans les Caraïbes, demandent aux États-Unis de mettre fin à la calomnie et à l'injustice. Des dizaines d'organisations à l'intérieur même des États-Unis, y compris les conseils d’autorités locales, des groupes religieux, universitaires et sociaux et des individus d'origine diverse de ce pays, l’exigent également.

Mesdames et Messieurs les députés,

Dans la région de l'Amérique latine et des Caraïbes, la polarisation politique et la division des sociétés se sont accrues, alors que la solidarité aurait dû se multiplier face à l'inégalité croissante.

L'extrême droite profite de la polarisation provoquée par l'application des modèles économiques néolibéraux et de leur échec social retentissant, et l’encourage. Par la manipulation et la tromperie, elle parvient à accéder à des postes de gouvernement et à mettre en œuvre des politiques visant à détruire les avancées sociales obtenues au cours de décennies de lutte populaire.

Cuba a dénoncé les tentatives permanentes de générer de la violence au Venezuela et les actes d'ingérence dans ses affaires intérieures, lesquelles n'ont toutefois pas réussi à renverser la Révolution bolivarienne.  Comme preuve de cette force, nous souhaitons une victoire de Nicolas Maduro aux prochaines élections présidentielles (Applaudissements).

Nous avons maintenu notre ferme position en faveur de la paix en Colombie, en notre qualité de garant des processus de paix avec l'Armée de libération nationale et le groupe rebelle armé Segunda Marquetalia, ainsi que le contrôle du respect de l'accord avec les FARC-EP.

Depuis Cuba, nous continuons à promouvoir la solidarité et la coopération en Amérique latine et dans les Caraïbes. Nous défendons le strict respect du principe de non-intervention, directe ou indirecte, dans les affaires intérieures de tout autre État, mais nous soutenons inconditionnellement les gouvernements progressistes qui peuvent renverser des siècles d'injustice dans la région.

Compatriotes,

Nous parcourons, de bout en bout, tout Cuba. Nous allons de municipalité en municipalité et je peux vous assurer que nous avons été témoins d'expériences encourageantes – certaines admirables – qui parlent de tout ce que l'on peut faire, y compris dans les circonstances les plus défavorables.

Les visites nous montrent clairement que Cuba peut compter sur des femmes et des hommes capables de surmonter le poids inhumain du blocus étasunien : nous avons vu des terres cultivées qui étaient autrefois infestées de broussailles, des petites fabriques nées d'espaces auparavant inutiles ; nous avons eu des échanges avec des collectifs de travailleurs qui se distinguent par un profond sentiment d'appartenance, de satisfaction pour ce qui naît d'un effort soutenu, et qui sont marqués par une direction qui sait proposer avec audace dans ces cas, qui se concentre sur les solutions et qui a banni le mot « défaite » de la philosophie quotidienne.

Aujourd'hui, l'une des questions les plus importantes qui doit nous préoccuper est de savoir comment nous pouvons transformer ces histoires de victoire, ces expériences exceptionnelles en une tendance, en une atmosphère de réussite qui se généralise. Comment multiplions-nous les collectifs des pôles de production de Jaramillo, La Caraña, Dolores, Cauto-La Yaya, La Minerva y El Alambre ;  l'Entreprise agro-industrielle Azucarera 14 de Julio, qui a terminé les dernières récoltes ; la laiterie UEB Santos Caraballé de l'Entreprise agricole Venegas ; les UBPC Gispert e Iraelda Marzo Garcia et son président Beto ; les CCS Waldo Diaz Fuentes, Arides Estévez, Enrique Moreno et Emilio Herriman Pérez ; les producteurs agricoles Rolando Benitez de Tahon, député de cette Assemblée ; le jeune Yariel Negrin du projet des jeunes producteurs de Placetas ; Javier Gonzalez, à Güira de Melena ; la famille Carlos, à l'UBPC de canne à sucre Tuinucu ; les frères Velazquez à la CCS Cuba Va ; les jumeaux de l'exploitation Santa Rosa ; les producteurs usufruitiers Alex Raul Castañeda et Yoandri Rodriguez de l'Entreprise agricole Cabaiguan ; Euclides Veyrut à l’Île de la jeunesse ; l'exploitation de Raul Concepcion à la CCS Alberto Pis ; l'exploitation organoponique Las Celias à l'UEB Tabaco, qui est un exemple de coopération entre une entreprise d'État socialiste et les forces armées révolutionnaires ; les performances d'entreprises d'État telles que l'Union des Industries militaires ; l'Entreprise Rosello ; les MPME d'État Motores TahuCuba et COPEXTEL Soluciones ; la ferme agro-écologique Los Tamarindos ; les travailleurs héroïques des centrales thermoélectriques, pour ne citer que quelques exemples de cette impressionnante avancée vers la prospérité avec ses propres forces, qui est encore une exception, mais qui sera un jour la règle dans ce pays de personnes talentueuses et entreprenantes qui ont le droit et la possibilité de réaliser leurs rêves à Cuba ? (Applaudissements).

Bien entendu, pour que cette réponse arrive, nous sommes nombreux, nous les Cubains qui, depuis l'espace qui nous incombe en tant que citoyens, devons agir avec dévouement, avec discipline et avec une rigueur qui rendra durable tout ce qui nous manque sur la voie du bien-être, afin de garantir des projets de vie et de prospérité de notre merveilleuse jeunesse.

Il y a une accumulation de potentialités, une richesse inestimable dans nos propres forces, dans la capacité d'innovation du Cubain, cette qualité innée qui a émergé depuis les temps difficiles des Mambises et qui, depuis lors, a apporté toutes sortes de victoires.  Nous disposons d'une intelligence naturelle qui, cultivée et affinée au fil des décennies par une Révolution qui défend le savoir et la pensée, peut continuer à nous conduire vers les nombreuses solutions dont Cuba a besoin.

La philosophie fidéliste qui consiste à avoir confiance dans le peuple, c'est-à-dire se fier au génie multiplié conçu entre tous, n'a pas perdu de sa validité : comme nous l'avons dit à d'autres occasions, aucun d'entre nous, seul, ne sait ou n'apprend plus que tous ensemble.

Surmonter les plus grands obstacles avec intelligence, voire avec sagesse, n'est pas une expérience inconnue pour nous : l'histoire est faite d'épisodes déjà vécus, mais s'il fallait en citer un récent, rappelons alors comment les scientifiques cubains ont sauvé tout un peuple des ravages de la COVID-19 (Applaudissements).

C'est un exploit si retentissant, pour sa rapidité et son efficacité, que même s'il est raconté maintes fois, il ne sera jamais de trop dans notre récit des héroïsmes, des forces intrinsèques et des espoirs.  La fierté qu’il transmet est telle qu'aujourd'hui, nous avons le souci de porter cet exemple de ce qui est possible de faire dans tous les domaines de la vie du pays.

Si après s’être vu refuser l'oxygène médical – et que nul n’oublie ce trait de cruauté impériale, subi au milieu du moment le plus sombre de la COVID-19 –, si broyés par un blocus de plus de 60 ans, qui boycotte la vie de toute part et cherche à fermer toute porte d’entrée à la prospérité, si, malgré cet acharnement qui, comme l'a justement défini un ami de Cuba, est un génocide silencieux, si, malgré tout cela, nous sommes vivants et actifs, que ne pourrions-nous pas accomplir sans le poids de l'un des châtiments les plus cruels et les plus longs de l'histoire ?

Apprendre tous les jours, nous renouveler en nous appuyant sur le savoir, avoir une pensée non seulement riche en idées, mais aussi capable de nous adapter au moment historique et aux besoins : voilà une prémisse sans laquelle il sera très difficile d'aller de l'avant.

Il est du devoir de chacun de connaître très précisément les forces, les ressources matérielles et humaines dont nous disposons et, sur la base d'une notion réaliste et actualisée, de maintenir sa pensée en éveil afin de surmonter les adversités.

Au milieu de ce combat, immergés dans une planète qui montre des signes de déshumanisation, il nous appartient de veiller âprement à ce que la sensibilité, dans notre pays, ne nous abandonne pas.

Le jour où nous détournerons le regard pour ne pas voir les urgences et la douleur d’autrui, le jour où nous oublierons que c'est toujours l'autre qui nous sauve, ce jour-là, l'humanisme sera en danger. L’humanisme d'une Révolution, née pour donner sa dignité à l'être humain, une Révolution qui a été faite en mettant le « nous » au-dessus de l'égoïsme naturel du « je ».

Comme l'a dit un jour le commandant en chef Fidel Castro Ruz : dans les moments difficiles, il y a ceux qui se fourvoient, ceux qui se découragent, ceux qui se prennent peur, ceux qui flanchent, ceux qui trahissent, ceux qui désertent.  Fidel a affirmé que cela se produit à toutes les époques et dans toutes les révolutions, mais il a également dit que c'est dans les moments difficiles que les hommes et les femmes se mettent vraiment à l’épreuve (Applaudissements).  Avec la force imbattable de sa parole, il nous a dit que les moments difficiles sont la meilleure mesure de chacun d'entre nous.   

À partir de cette vérité fidéiste, nous pouvons être fiers – depuis longtemps déjà – de la grandeur et de la noblesse de nos femmes et de nos hommes, de nos enfants, de nos adolescents, de nos jeunes, de nos personnes âgées et de nos anciens, de chaque protagoniste de ce que nous appelons résistance et à propos de quoi il n'existe pas encore de textes ou de monuments capables de la représenter fidèlement.

Ces années, et chaque heure chargée de combat, ont accru chez le peuple cubain des capacités, souvent démontrées,  – et parfois encore insoupçonnées – à faire face aux multiples attaques, pénuries, provocations et défis.

Notre esprit est à ce point entraîné que cette résistance ignore ce que c’est que d’être immobile, de supporter sans avancer : l’être cubain, c’est la résistance intelligente, c’est créer à contre-courant.  Il s’agit de ne pas s’accommoder, de continuer à tracer des horizons, de continuer à agir, sans écouter les voix du désespoir.  L’être cubain, c'est de nous refaire chaque jour dans l'art du possible, et de prouver que, comme Fidel nous l'a enseigné, cela vaut la peine de vivre et de se battre (Applaudissements).

La meilleure leçon à tirer de ces heures est la grandeur d'un peuple qui sait, au plus profond de son amour-propre, quelle est la valeur de vivre pour connaître, à partir de la rébellion, le sens de la dignité et du dévouement, et ce que vaincre signifie.

À quelques heures du 71e anniversaire de l'attaque de la deuxième forteresse de Cuba, ce petit moteur de la rébellion qui a allumé le grand moteur de la Révolution de Fidel, de Raul, de Ramiro et de la Génération exemplaire du centenaire de l'Apôtre, nous félicitons le noble et travailleur peuple de Sancti Spiritus et de tout Cuba (Applaudissements), pour son héroïsme et sa résistance face à l'empire, mais aussi pour sa rébellion et son mécontentement face aux erreurs, aux distorsions et aux tendances négatives qui ne cessent de réapparaître sur le chemin toujours ardu et nouveau du socialisme.

Cette génération, engagée envers la continuité de la Révolution des humbles, par les humbles et pour les humbles, se battra pour que nous puissions tous atteindre, aussi-tôt que possible, une prospérité digne et inclusive, où aucun citoyen ne sera laissé à l’abandon. C'est pour cela que nous travaillons !

Patria o Muerte !

Socialismo o muerte !

Venceremos !

(Applaudissements.)