
« On ne reste pas à regarder les choses mal faites, on y fait face avec rigueur », a souligné le 5 octobre, le Premier secrétaire du Comité central du Parti et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, lors d'un échange avec les autorités du Parti et du gouvernement de Place de la Révolution, dans le cadre des visites qu'il effectue dans toutes les municipalités de La Havane pour vérifier les actions qui ont été déployées, afin d'assainir et d'embellir la ville.
Au milieu d'un panorama économique complexe, marqué par un renforcement sans précédent du blocus étasunien contre l'Île, un travail intense est mené dans toutes les municipalités de la capitale pour redonner à la ville sa splendeur, entachée ces derniers mois par la prolifération des décharges dans les rues et les parcs de la ville.
C'est ce qu'a pu constater le président lors de sa visite dans la municipalité la plus centrale de la capitale, qui compte quelque 141 000 habitants, auxquels s'ajoutent 30 000 personnes considérées comme « population flottante ». Sur 12,3 kilomètres carrés, se trouvent 23 organes du gouvernement central, 179 entreprises, 40 coopératives non agricoles, 706 MPME et plus de 15 000 travailleurs à leur compte. Il s'agit également de la municipalité de Cuba où vivent le plus de personnes âgées, avec 59 548 personnes de plus de 60 ans, ce qui ajoute à la complexité de cette municipalité.
S’entretenant avec le jeune Rolannys Rodriguez Gonzalez, Premier secrétaire du Parti de Place de la Revolution, le président Diaz-Canel a plaidé en faveur d'une plus grande participation de la population aux travaux d'assainissement qui se sont multipliés dans la province, après que les dirigeants du pays ont demandé aux ministères, aux institutions, aux cadres et aux travailleurs de différents secteurs d’apporter leur soutien à toutes les municipalités de La Havane.
La municipalité Place de la Révolution est directement prise en charge par le Département d’attention aux services du Comité central du Parti, le ministère des Communications et le ministère de l'Économie et de la Planification.
Le président – qui s'était rendu le 26 septembre dernier dans la municipalité Diez de Octubre pour en savoir plus sur cette expérience – a précisé que cette méthode ne sera pas durable dans le temps, mais qu'elle fait partie de la première réponse à la situation de crise générée dans la capitale par le problème du ramassage des ordures, et qu'elle a permis de faire des progrès en matière d'assainissement.
Selon Diaz-Canel, nous irons vers une nouvelle étape dans la gestion des déchets solides dans la capitale, avec d'autres actions et des décisions en cours d'analyse, y compris de nouveaux projets d'investissement étranger.
Il s'est également enquis des réponses des institutions à l'appel à nettoyer, desherber, peindre et prendre soin du lieu où elles se trouvent, ce à quoi le Premier secrétaire de la municipalité a répondu que beaucoup d’entre elles se sont jointes à l'appel, mais qu'il reste encore du travail à faire. Le chef de l'État a indiqué qu'il fallait passer à une deuxième étape, c’est-à-dire au contrôle et il a ajouté que des mesures seront prises contre ceux qui ne contribuent pas aux actions mises en place.
Les gens sont très reconnaissants, a-t-il dit, lorsque les cadres sont sensibles et expliquent franchement la situation. « Mais lorsque nous sommes insensibles, lorsque nous ne nous préoccupons pas d’eux, lorsqu'il y a de la négligence, lorsque l’on reste dans une situation compliquée et que personne ne vient en expliquer la raison, faire quelque chose, forcément les gens se sentent mal. »
« Ils savent jusqu'où on peut aller », a-t-il ajouté lors de l'échange avec les autorités municipales, « ils sont au courant du moment que nous traversons, ils savent ce que nous pouvons résoudre et ce que nous ne pouvons pas résoudre. Ils ne vont pas vous demander de résoudre ce qui n'est pas possible de résoudre aujourd'hui. Mais ils n'admettent pas que ce qui est possible de résoudre, nous ne le résolvions pas », a-t-il ajouté.
« Parce que beaucoup de choses désormais n'ont plus rien à voir avec le blocus ni avec les ressources. Elles sont liées à la manière dont nous nous organisons, à la manière dont nous nous battons et dont nous disons : cela, nous devons le résoudre, nous pouvons le résoudre », a souligné le chef de l'État.
ON TRAVAILLE DUR À PLAZA DE LA REVOLUCION
Après la visite du président, dans des déclarations à la presse, le Premier secrétaire du Parti de la municipalité Plaza de la Revolucion, Rolannys Rodriguez Gonzalez, a expliqué : « nous sommes passés à une organisation différente, parce que ce n'est pas seulement la responsabilité de l'entreprise de collecte des déchets solides de la municipalité, mais aussi la responsabilité des institutions qui, aujourd'hui se sont jointes à la collecte et au nettoyage de leur environnement ».
Cela a permis, a-t-il dit, que, contrairement à d'autres moments, une équipe de travail a été mise en place dans chaque conseil populaire, ce qui nous permettra de progresser dans la stabilité de la collecte des déchets solides dans la municipalité Plaza de la Revolucion.
Le problème n’est pas résolu, a-t-il précisé, et nous devons continuer à travailler et à perfectionner les stratégies. Mais ce qui est différent aujourd'hui, c'est l'incorporation d'organismes telles que le ministère des Communications et d'autres institutions étatiques et non étatiques, qui ne sont pas seulement impliquées dans la collecte des déchets solides, mais aussi dans l'embellissement de leur environnement, dans le désherbage, l'élagage et d'autres questions inhérentes à ce que nous faisons pour rendre la municipalité plus propre chaque jour.
Le Premier secrétaire a également évoqué la question de l'approvisionnement en eau, qui a connu une situation critique au cours des cinq derniers mois, affectant plus de 200 000 personnes. Depuis l'installation du deuxième moteur dans la canalisation de Palatino, la municipalité a constaté une amélioration de l'approvisionnement en eau par pompage. Certaines zones hautes et basses de la municipalité, qui connaissaient auparavant des difficultés, reçoivent désormais de l'eau avec une pression meilleure et plus soutenue, a-t-il dit.
Il a toutefois précisé que ce n'était pas le cas pour l'ensemble de la municipalité. La municipalité de Plaza est alimentée par deux sources principales : Cuenca Sur et Palatino. La première rencontre encore des difficultés du fait que trois moteurs n'ont pas encore été installés, en raison du processus d'investissement en cours.
Rodriguez Gonzalez a donné des détails sur les travaux réalisés à l’hôpital cardiovasculaire, une importante institution de santé qui était auparavant approvisionnée par des camions-citernes. Depuis la fin des travaux d’investissement, le centre médical reçoit l'eau directement du réseau d'approvisionnement.
Le secrétaire du Parti a également évoqué les importants travaux hydrauliques réalisés à proximité des rues 23 et B, où le président cubain s'est rendu le 5 octobre, lesquels permettront de débloquer et de rétablir le système d'égouts à cet endroit. Dans cette zone, l'écoulement des eaux usées était insupportable pour la population qui se plaignait de ce problème depuis des mois.

