ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN
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« Les visites effectuées à la base ont pour but de perturber, de laisser une trace, de chercher des solutions et de parvenir à une systématicité qui favorise les résultats. C'est un style de travail qui nous offre l’opportunité de créer un lien avec les gens et nous permet d'écouter, d'apprendre, mais aussi de donner des arguments. Nous sommes ici grâce à l'héroïsme de ce peuple et à sa conviction. »

 Telles ont été les réflexions du Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba, Miguel Diaz-Canel Bermudez, lors du débat sur le rapport de reddition de comptes du Bureau politique au 9e Plenum de l'organisation, l'un des points de la première journée de la réunion.

 Le président a proposé de maintenir pour l'année à venir les quatre priorités fondamentales de travail sur lesquelles le Parti, l'État, le gouvernement, l’Union des jeunes communistes (UJC) et les organisations de masse ont concentré leurs efforts en 2024 :

            1. Le renforcement de l'unité.

            2. L'amélioration du travail politique et idéologique.

            3. La mise en œuvre des projections visant à corriger les distorsions et à relancer l'économie.

            4. L'attention portée aux déviations et aux tendances négatives présentes dans la société cubaine actuelle.

Aucune de ces priorités n'a été épuisée, elles ont une grande portée et doivent être poursuivies et mises à jour, a expliqué Diaz-Canel, en tenant compte du fait qu'en 2025, le Parti sera engagé dans les préparatifs de son 9e Congrès, qui se tiendra en 2026.

Il a rappelé que, depuis le mois de mars, un système d'indicateurs a été mis en place, dont l'application est évaluée lors de visites dans les provinces, où il est possible de découvrir des lieux où sont mises en œuvre des expériences positives et d'autres négatives. Ces visites créent des attentes parmi le peuple qui attend ensuite des changements, c’est pourquoi nous devons apporter des réponses, généraliser les bonnes pratiques et prendre en charge les problèmes avec beaucoup de sensibilité et en utilisant la communication politique, institutionnelle et sociale.

Ce que nous voyons à la base confirme, a-t-il assuré, que nous allons sortir de ce moment complexe, « mais en luttant, parce que les combats se gagnent en se battant ».

À propos du perfectionnement du travail et de la vie interne du Parti, le Premier secrétaire a déclaré que le processus de croissance est ce qui soutient la continuité. Il faut de bons processus de croissance, avec les membres de l'UJC, dans les centres où nous n'avons pas de structure politique, dans les formes non étatiques de l'économie, afin que, grâce à cette exemplarité, nous puissions réaliser un véritable travail d'avant-garde qui permette la mobilisation de tout le peuple.

Il a également souligné la figure du coordinateur politique et son rôle vital dans la communauté et il a appelé à continuer à travailler pour avoir tous les bons cadres dont nous avons besoin, tout en continuant à avancer les cadres en place.

 PAS DE BRAS CROISÉS

Dans sa présentation du rapport de reddition de comptes au Plenum, Roberto Morales Ojeda, secrétaire à l'organisation du Comité central, a insisté sur la ferme conviction que le Parti ne restera jamais les bras croisés face aux problèmes qui affligent le pays, et sur la certitude que non seulement il est possible de gagner, mais qu'il s'agit de la seule alternative.

Pour cela, a-t-il dit, il est indispensable d’avoir une meilleure organisation, meilleure efficacité et de la sensibilité. Il a également rendu hommage au peuple cubain, et en particulier aux travailleurs du secteur de l'électricité et aux combattants des Forces armées révolutionnaires, pour leur abnégation dans les circonstances adverses que le pays a traversées ces derniers mois.

À ce propos, il a déclaré que les circonstances difficiles du pays n'ont pas changé, puisqu'il continue d'être soumis à une politique de pression maximale de la part du gouvernement étasunien, dans le but de priver l'Île de devises et de carburant, principales ressources pour le développement, et de conduire ainsi à une explosion sociale.

Outre l'aggravation des problèmes énergétiques et la déconnexion totale du Système national d'électricité (SEN) à trois reprises, s’est ajouté l'impact des ouragans Oscar et Rafael sur le bien-être de la population, ainsi que les tremblements de terre dans la région du sud-est, ce qui a ralenti la reprise économique. Néanmoins, l'État et le gouvernement cubains ont maintenu leur volonté de ne laisser personne de côté et de résoudre les problèmes dans le moins de temps possible.

Afin d'honorer l'appel de la haute direction du Parti à pratiquer en permanence la rectification et à affronter, avec détermination, des efforte et de la créativité, les obstacles économiques et sociaux, à la fin du mois de novembre, le système de travail et les visites précédées par des groupes de la structure auxiliaire du Comité central avaient concerné101 municipalités et plus de 200 000 personnes.

Une étape importante à ce stade a été la garantie du processus de reddition de comptes du délégué devant ses électeurs, avec une participation de 77 % de la population et 168 536 questionnements et propositions de la part de la population.

Concernant la situation du Système électrique national, une question de Sécurité nationale, le Bureau politique a exhorté à agir rapidement pour surmonter la situation actuelle, à donner la priorité au programme de maintenance des centrales thermoélectriques, à promouvoir l'utilisation des sources d'énergie renouvelables, à donner la priorité aux projets et aux investissements en cours, principalement dans l'installation de parcs photovoltaïques, ainsi que l'utilisation du biogaz, des biodigesteurs, des générateurs de gaz, des turbocondensateurs et des centrales bioélectriques.

Dans le même ordre d'idées, il a souligné les déficiences dans le fonctionnement des conseils de l'énergie dans les municipalités et les provinces, ainsi que les réserves à exploiter en matière d'économies, tant dans le secteur résidentiel que dans les centres d'études et de travail.

Un autre aspect abordé a été la récolte de la canne à sucre et les actions pour l'assurer. Faire appel aux réserves qui restent à exploiter s’avère impératif, essentiellement en ce qui concerne la plantation de la canne à sucre, d'adopter des mesures pour enrayer le déclin de sa production et de produire du sucre, de l'alcool et ses dérivés. Il est également essentiel de développer des variantes pour la prochaine saison, en tenant compte de la disponibilité limitée de carburant, et d'augmenter la production d'électricité à partir de la biomasse.

 Le vice-Premier ministre Jorge Luis Tapia Fonseca a déclaré que la récolte exigeait un effort extraordinaire de la part de tous les travailleurs concernés. Avant le 20 décembre, a-t-il dit, six usines seront en train moudre, et les conditions sont réunies pour que les 15 sucreries prévues commencent à moudre cette année. Il a ajouté que la sauvegarde de la récolte dépend de la discipline et du respect des indicateurs d'efficacité.

  UNE BATAILLE D'IDÉES SE POURSUIT

Le travail idéologique est nécessaire et important comme jamais auparavant », a déclaré Morales Ojeda lors du débat qui a suivi la lecture du rapport, au cours duquel il a été reconnu que les obstacles et les faiblesses internes causent également beaucoup de dommages et ralentissent les progrès, que la population éprouve des insatisfactions liées à des pénuries matérielles, aux prix élevés, à l'insuffisance des aliments, à la perte progressive du pouvoir d'achat des salaires, au système de santé, aux transports, aux décharches publiques et aux problèmes de logement, tous accentués par la propagande de l'ennemi.

Néanmoins, l'étude du climat sociopolitique a confirmé le soutien majoritaire à la Révolution, à ses dirigeants et à la fierté d'être cubain, ainsi que le statut de référent du commandant en chef [Fidel Cstro] et du général d'armée [Raul Castro Ruz].

Compléter le nombre de cadres a donné lieu à plusieurs interventions. Yoel Pérez Garcia, Premier secrétaire du Comité provincial du Parti à Guantanamo, a déclaré que la politique des cadres est une tâche qui incombe aux cadres principaux de chaque organisation. Les cadres viennent du peuple, a-t-il souligné, et c'est à nous d'aller les chercher.  Dans le cadre des les plans travail, il doit y avoir des actions concrètes pour accompagner ce processus.

Livan Izquierdo Alonso, responsable du PCC dans la capitale, a affirmé que lorsqu'il y a un cadre responsable, on peut voir des résultats, et il a demandé que l'on prête attention aux faiblesses dans leur sélection et dans les évaluations systématiques ultérieures.

Humberto Camilo Hernandez Suarez, chef du Département de la politique des cadres du Comité central, a abordé le conformisme qui existe dans certains lieux et il a rappelé qu'un cadre doit être un exemple de sacrifice, de consécration et d'accompagnement de son peuple.

Le Secrétaire à l'Organisation s'est dit convaincu qu'il y a dans le pays des femmes et des hommes qui ont assez de compétences, de culture et d'engagement pour être des cadres, mais ils doivent être bien sélectionnés, afin de continuer à redoubler le rôle d'avant-garde du Parti sur tous les fronts et dans tous les secteurs de la société.

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