(Version sténographiée de la Présidence de la République)
Cher général d'armée Raul Castro Ruz, leader de la Révolution cubaine, qui nous accompagne aujourd'hui avec son énergie légendaire, comme le reconnaissent ses combattants et tout son peuple (Applaudissements),
Cher compañero Esteban Lazo, président de l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire et du Conseil d'État,
Chères compañeras, chers compañeros,
Je me présente devant vous, comme chaque année, pour accomplir un devoir difficile : rendre des comptes, expliquer les efforts énormes et les résultats encore insuffisants dans l'administration présidentielle, face aux obstacles gigantesques que nous ont imposés six décennies de blocus et l'injustice qui règne dans les relations économiques internationales, qui ont transformé le monde en un marché de jeux de hasard, avec de rares options pour les nations qui, comme Cuba, refusent d'accepter la loi du plus fort.
Mon plus grand rêve est de venir un jour devant cette Assemblée authentiquement populaire pour lui dire que nous avons vaincu le blocus avec ses 243 nœuds supplémentaires et que nous avons été retirés de la liste fallacieuse de parrains du terrorisme, où nous n'aurions jamais dû figurer. Une fois ces obstacles surmontés, tout dépendrait de ce que nous serions capables de faire et de promouvoir avec l'héroïsme, l'intelligence et la créativité qui nous caractérisent en tant que peuple.
La vérité est l'envers de ce rêve : le blocus, ses nœuds et la liste fallacieuse n'ont pas de date de péremption. C'est le style des empires : imposer des châtiments et les prolonger dans le temps.
Cuba est le pays qui est soumis à un blocus depuis le plus grand nombre d’années, mais il n'est pas le seul. Nous avons constamment des informations sur des personnes et des pays sous le coup de sanctions. Les nouveaux faucons, avant même d'entrer en fonction, parlent de « la paix par la force ». Ils méprisent profondément la diplomatie comme voie d'entente avec des nations qu'ils ne considèrent pas comme leurs égales, qu'ils méprisent.
Conscients de la configuration injuste des relations économiques internationales et des tendances d'extrême droite qui s'imposent au niveau régional et mondial, comme réponse politique aux déséquilibres économiques mondiaux, à Cuba nous avons décidé de concentrer nos forces et nos efforts sur la défense du système social choisi, en garantissant la plus grande justice sociale possible dans les circonstances actuelles.
Il s'agit sans aucun doute de la tâche la plus difficile à une époque qui, au niveau universel, a imposé un modèle irrationnel de consommation, de gaspillage et d'égoïsme comme mesure du progrès, au point d'amener la planète au bord de l'autodestruction.
En tant que révolutionnaires marxistes, martiniens et fidélistes, nous ne nous lasserons pas de lutter contre les courants pro-impérialistes, fascistes, bellicistes, excluants et prédateurs qui menacent notre espèce. Et nous continuerons à insister sur le développement d'un modèle humaniste, solidaire, juste et respectueux de l'environnement.
La dernière Conférence des Parties à la Convention sur le changement climatique pointe du doigt l'égoïsme, la tromperie et la malhonnêteté avec lesquels les plus puissants ont agi au fil des ans, comme étant les principaux responsables de l'augmentation de la température sur la Terre et de l'érosion de l'environnement.
Il est de plus en plus évident que le monde doit s'orienter vers la construction d'un nouvel ordre international, avec la participation de tous, auquel Cuba est prête à contribuer.
Cela doit être un ordre juste, équitable et pacifique, qui respecte la souveraineté de toutes les nations sur un pied d'égalité, en respectant le Droit international ; qui promeuve le développement durable, surmonte les immenses inégalités et les injustices qui se nourrissent de l'exploitation et de la concentration de la richesse ; qui mette fin à l'agression et à l'usurpation, à la menace et à l'utilisation de mesures économiques coercitives unilatérales à des fins politiques.
Il est urgent et incontournable d'agir dans ce sens, même s'il faudra pour cela faire appel à la volonté de beaucoup. Depuis Cuba, nous réaffirmons que la nôtre ne manquera pas pour avancer dans cette direction dans tous les scénarios possibles.
J'insiste sur les caractéristiques du contexte mondial en cette année difficile qui s'achève, car il n’est pas possible de sous-estimer le poids de ces circonstances sur la réalité concrète de la nation.
Seuls ceux qui croient que le monde entier est leur village et qui ignorent les géants qui traversent le ciel en engloutissant les mondes, comme nous en alertait José Marti dans [son essai] Notre Amérique, peuvent se soustraire à l'incertitude mondiale de cette époque turbulente. Aucun pays ne peut vivre et se développer en dehors de l'ordre économique dominant, surtout s'il tente de le faire sous le joug d'un blocus génocidaire.
Cela ne dispense évidemment pas l'État et le gouvernement de l'autocritique indispensable, et ne nous libère pas non plus de l'analyse des insatisfactions. Au contraire, cela nous oblige à une recherche profonde et responsable de tout ce que nous avons fait, afin de faire émerger, là où cela a été possible, le résultat qui mérite d'être multiplié. Et aussi à affronter ce qui ralentit, obstrue, empêche le progrès et doit être balayé du panorama national, déjà suffisamment accablé par la guerre économique à laquelle nous sommes soumis, avec une systématicité et un acharnement incomparables.
C'est précisément en quête des réserves et des motivations qui expliquent les progrès et aussi les erreurs et les inerties qui les freinent que nous nous rendons dans les provinces et les municipalités, où nous avons trouvé toutes sortes d'attitudes et de résultats. Mais ce qui nous a complètement et définitivement impressionnés, c'est l'héroïsme du peuple cubain (Applaudissements), une valeur intangible et néanmoins énorme qui, comme nous l'avons déjà dit, mérite un monument, ce qui ne sera jamais suffisant.
Cette année, nous avons effectué 130 visites dans les provinces, dont 19 dans des municipalités touchées par des événements naturels dévastateurs, tels que les deux ouragans et les tremblements de terre, dont nous ne sommes pas encore totalement remis des séquelles.
À notre satisfaction, la méthode s'avère efficace dans la recherche d'une explication aux différences que l'on peut observer entre des provinces au développement similaire qui ont eu des résultats très inégaux face à des problèmes communs.
Au cours d’un échange vivant et direct avec le peuple, nous avons confirmé chaque jour l'importance d'argumenter, de contrôler, de stimuler, de promouvoir des solutions, de systématiser et de socialiser les bonnes expériences et les bons résultats pour qu'ils deviennent des références.
Nous n'avons pas inventé ces échanges riches en apprentissages. Ce sont des leçons que nous avons apprises à l'école politique de Fidel, qui a toujours trouvé dans le peuple la réponse aux problèmes du peuple, et dans le conseil constant de Raul d'agir en restant à l'écoute du terrain. Aucun bureau, aucune réunion ne pourrait remplacer ces rencontres qui nous aident à voir in situ ce que nous ne parvenons pas toujours à comprendre à partir de la froideur d'un rapport.
Comme je l'ai dit lors du 9e Plénum du Parti, c’est ainsi que se renforce une conviction profonde et sincère, qui se multiplie au cours de ces tournées dans les municipalités du pays. Il suffit de voir sur le terrain ce que font tant de compatriotes et de collectifs, qui trouvent les solutions les plus imaginatives aux problèmes quotidiens, qui luttent avec les armes du travail, dans les conditions les plus difficiles en raison du manque de ressources, pour confirmer que, oui, il y a des issues.
C'est ce que j'appelle résistance créative, un concept en rien abstrait qui explique l'inexplicable : la victoire d'un petit peuple sans ressources sur son puissant adversaire.
Le commandant en chef Fidel Castro Ruz a dit un jour : « Tout ce que nous aurons à l'avenir, nous devons le créer nous-mêmes, nous devons le conquérir avec nos bras, avec notre sueur et avec notre intelligence. Nous pouvons accomplir beaucoup de choses et nous pouvons aller très loin, parce que nous avons ce que d’autres n'ont pas : la quantité de talent accumulé dans notre société, la quantité d'intelligences développées. Avec ce que nous avons, nous pouvons atteindre tout ce que nous voudrons. »
C’est dans ces idées que s’affirme et se soutient notre résistance créative, l'arme que l'ennemi ne connaît pas.
Plus tard, je ferai état d'autres stratégies, des mesures et des décisions qui doivent nous permettre de surmonter les plus grandes difficultés internes, toujours sur la base de cette force, de ce pouvoir, de ces réserves de talent et d'intelligences développées par la société cubaine en réponse à l'encerclement qui cherche à nous étouffer.
Maintenant, permettez-moi de revenir au contexte international, notamment à tout ce qui a trait aux changements qui sont en train de remodeler la carte géopolitique mondiale, ce qui a un impact sur tous les domaines.
Compañeras et compañeros,
L'année 2024 touche à sa fin avec un scénario international extrêmement préoccupant.
La menace d'une conflagration nucléaire est plus proche qu’à tout autre moment depuis plus d'un demi-siècle. L'ambition expansionniste de l'impérialisme, menée par les États-Unis via l'OTAN, porte le risque d'utilisation d'armes nucléaires en Europe à des limites très inquiétantes.

Le génocide perpétré par Israël contre le peuple palestinien, avec le soutien ouvert des États-Unis et d'autres alliés, est déjà l'une des atrocités les plus impitoyables que l'Humanité ait jamais connues. Et il se déroule au vu et au su de tous, dans l'impuissance des Nations unies, de la Cour pénale internationale et de la multitude d'organisations internationales censées avoir été conçues pour promouvoir et protéger les droits de l'Homme.
L'ambition manifeste d'Israël de redessiner la carte politique du Moyen-Orient par la force et avec le soutien de puissants alliés est une honte pour la communauté internationale. L'agression contre le Liban est un crime international. Les efforts agressifs visant à détruire l'intégrité territoriale et à démembrer la Syrie constituent un autre crime de même ampleur. Dans cette région du monde, il existe un risque de conflagration aux dimensions mondiales, dont personne ne peut assurer le contrôle.
Les antécédents que l’on enregistre et l'impunité ouverte des agresseurs risquent de rendre difficile à l'avenir toute possibilité de rassembler la volonté de la communauté internationale pour sauvegarder la paix. Dans le même temps, les expressions de racisme, de suprématie ethnique et de mépris pour des populations et des religions étrangères atteignent des extrêmes jamais vus depuis la défaite des nazis en 1945.
Nous sommes conscients des implications possibles liées à l'arrivée au pouvoir aux États-Unis d'un nouveau gouvernement dans lequel des hommes politiques aux intentions très agressives à l'égard de Cuba auront une grande influence. Comme nous l'avons dit, ce scénario était prévisible et nous nous y sommes préparés en temps voulu.
Nous sommes également pleinement conscients de ce que le gouvernement qui s'achève aux États-Unis a fait au cours de ces quatre années, à savoir parier sur l'effondrement de la Révolution par l'application impitoyable du système de mesures coercitives mis en place par son prédécesseur pour renforcer le blocus économique.
Il n'a même pas eu la décence d'alléger son agression économique dans les moments les plus durs de la COVID-19 ou lorsque nous avons été confrontés à des catastrophes naturelles ou autres. Avec un cynisme incroyable, il est allé jusqu'à identifier ces épisodes comme des alliés, un comportement qu'il sera difficile d'oublier.
Ces actes ont confirmé l'essence criminelle de l'ambition impérialiste à l'égard de la nation cubaine : une attaque impitoyable et implacable contre le niveau de vie, les moyens de subsistance et les perspectives de développement du peuple cubain.
Nous sommes au courant de certaines des menaces proférées par les secteurs anti-cubains les plus agressifs à l'occasion de l'entrée en fonction du nouveau gouvernement. Nous resterons vigilants, mais sans crainte.
Bien sûr, elles ne nous détourneront pas de nos tâches et de nos devoirs immédiats et quotidiens en vue de résoudre les problèmes économiques, surmonter les difficultés auxquelles nous sommes confrontés et relancer la croissance et le développement. C'est notre priorité.
Avec les États-Unis, nous sommes prêts à dialoguer et à développer des relations respectueuses, sur un pied d’égalité et mutuellement bénéfiques, comme avec tous les autres pays. Mais nous nous opposerons énergiquement à toute tentative d'ingérence dans les affaires intérieures. Cette position est bien connue et ne doit surprendre personne.
Nous resterons ouvert à entretenir des relations avec le peuple des États-Unis, à partager des expériences, à mieux nous connaître, avec la plus grande transparence et la plus grande liberté, en essayant de contourner les interdictions sévères que le gouvernement de ce pays impose à son propre peuple afin d’entraver son lien naturel avec un voisin digne et amical, dans la tentative absurde d’éviter qu’il ne connaisse la vraie Cuba.
Malgré les efforts impériaux pour nous isoler, notre petite nation a été admise cette année en tant que membre associé du groupe des BRICS, une nouvelle instance de concertation et de coopération qui réunit un important potentiel économique, productif, technologique, démographique, territorial et d’une grande richesse naturelle.
Nous avons développé de très bonnes relations avec tous les pays membres de ce groupe et nous partageons des objectifs semblables. C'est une instance qui nous ouvre de nouvelles opportunités de commerce, d'investissement et de coopération, dont nous devons savoir tirer parti.
Nous avons participé aux célébrations à Moscou à l'occasion du 79e anniversaire de la défaite du fascisme en Europe, un conflit dans lequel le peuple russe a joué un rôle déterminant et avec le gouvernement duquel nous avons continué à renforcer les relations bilatérales.
Nous avons reçu le soutien de la Chine, du Vietnam et du Laos, pays avec lesquels nous avons approfondi les relations fraternelles. Nous avons défini les potentialités permettant d’accroître la relation économique et commerciale avec l'Union eurasienne. Nous avons réalisé des progrès importants dans les liens avec les pays du Conseil de coopération du Golfe.
Le rejet quasi unanime par la communauté internationale du blocus économique des États-Unis a été ratifié avec force à l'Assemblée générale des Nations unies, un scénario au cours duquel la demande de nombreux gouvernements aux États-Unis pour qu'ils retirent Cuba de la liste des États soutenant le terrorisme est apparue clairement.
Au sein de Notre Amérique, nous continuons à miser sur l'indispensable intégration et nous sommes engagés, en premier lieu, envers l'alliance bolivarienne ALBA-TCP, fondée par notre commandant en chef [Fidel Castro] et le commandant Chavez, et dont nous avons célébré le 20e anniversaire il y a quelques jours dans notre pays frère, le Venezuela, en renforçant davantage les relations historiques d'amitié, de solidarité et de coopération qui nous unissent dans la lutte commune contre l'agression de l'empire.
Nous réitérons, depuis cette Assemblée, notre soutien au Nicaragua.
Nous ratifions également l'adhésion active et naturelle à la Communauté des États d'Amérique latine et des Caraïbes, dont les membres ont signé ici à La Havane la Proclamation de la région comme Zone de paix.
Cette année, le soutien de l'Amérique latine et des Caraïbes s'est maintenu dans son rejet du blocus économique des États-Unis, face à certaine tentative de miner le consensus, laquelle est resté absolument isolée.
Nous avons eu l'occasion de participer en tant qu'invités à la cérémonie d'investiture de la présidente Claudia Sheinbaum au Mexique, un pays auquel nous sommes unis par de profonds liens fraternels et avec lequel nous avons élargi nos relations pendant la présidence de l'ami éprouvé de Cuba, Andrés Manuel Lopez Obrador. Des relations que nous continuerons à développer à l'avenir.
Nous avons maintenu notre engagement en faveur de la paix en Colombie, y compris notre rôle de garant dans les processus dans lesquels nous sommes impliqués. Au début de l'année, une session des pourparlers entre le gouvernement colombien et une délégation de l'ELN a eu lieu à La Havane.
Avec les pays frères membres de la CARICOM, nous continuons à travailler sur la base d'intérêts communs et de la longue relation d'amitié, de respect et de confiance que nous avons construite au fil des ans.
Au début de l'année également, la responsabilité de Cuba en tant que présidente du Groupe des 77 et la Chine a pris fin, après une performance en 2023 qui a exigé des efforts et l’engagement de représenter efficacement les pays en développement dans diverses arènes internationales. Nous avons également participé et contribué au succès du Sommet du Groupe et de celui du Mouvement des non-alignés, qui se sont tous deux tenus en Ouganda.
La politique étrangère cubaine continue de se fonder sur des positions de principe, sur la lutte anti-impérialiste, sur la défense de la paix, sur la promotion de la solidarité et de l'internationalisme, sur la recherche de relations d’amitié et de coopération avec tous les pays, sur la préservation et la promotion du Droit international.
Dans le contexte des difficiles conditions auxquelles le pays a été confronté cette année, nous pouvons dire que nous avons bénéficié d'une large et profonde solidarité internationale, pour laquelle nous sommes reconnaissants, de la part de nombreux pays, tant de la part de gouvernements que d'organisations et d'individus, ainsi que d'organismes internationaux.
Ils sont sensibles à la situation du pays et la grande majorité d'entre eux sont tout à fait conscients des conditions extraordinaires de désavantages imposés par l'aggravation du blocus économique. Ils comprennent qu'il s'agit d'un obstacle fondamental au développement, quels que soient les efforts déployés, les caractéristiques du modèle économique et les problèmes auxquels nous sommes confrontés, comme n'importe quel autre pays du monde. Ils ont aussi, il faut le dire, confiance dans la capacité de ce peuple à surmonter les difficultés actuelles, aussi grandes soient-elles.
Mesdames et messieurs les députés,
L'année qui s'achève devra être inscrite comme l'une des plus difficiles pour Cuba en raison des dommages accumulés au cours des cinq dernières années, du fait du renforcement du blocus, déjà mentionné, et de l'inclusion inacceptable, car fausse et mal intentionnée, du pays dans une liste de pays qui, soi-disant, soutiennent le terrorisme.

Ces derniers mois ont été particulièrement complexes. En quelques semaines, nous avons dû faire face à deux ouragans, deux tremblements de terre intenses et une urgence énergétique, avec toutes leurs conséquences : dommages aux infrastructures des systèmes de services essentiels à la population, dégâts à plus de 50 000 logements et perte dramatique de biens et de possessions familiales et personnelles de dizaines de milliers de personnes dans les territoires sinistrés.
Aujourd'hui, nous pouvons dire que 20 % des maisons détériorées ont été réparées. Les dommages à l'infrastructure électrique ont été résolus 15 jours après le passage de l'ouragan Oscar, 28 jours après l'ouragan Rafael, 48 heures après le tremblement de terre de Granma et 12 heures après le tremblement de terre de Santiago de Cuba.
En outre, 45 des 50 machines d'irrigation touchées sont prêtes à fonctionner ; 11 991 des plus de 17 000 hectares de plantations abîmées ont été remises en état ; 154 des 190 élevages de porcs et 79 des 134 élevages de volailles, ainsi que 33 des 60 pépinières, et le redressement se poursuit.
Au cours de journées véritablement dramatiques en raison de la gravité des événements, dans des régions du pays déjà considérablement affectées par le manque de ressources, nous avons également apprécié la force et la persistance des valeurs humaines qui font partie de la nature des Cubains et que la Révolution a renforcées par son irréfutable travail de justice et d'égalité sociale pendant plus de six décennies.
Ce n'est pas la première fois que nous constatons l'héroïsme du peuple cubain dans toute sa valeur. Ce n'est pas non plus la première fois que nous faisons face aux coups conjugués de la nature et d'un ennemi qui n’a de cesse de nous reconquérir.
Comme le déclara Fidel : « Cette lutte dans le domaine économique est terriblement amère, difficile, dure ; cette lutte contre le blocus, cette lutte contre les pénuries, cette lutte contre la pauvreté, cette lutte contre les besoins matériels et immédiats de tant de gens qui chaque jour ont besoin de ceci ou de cela, cette lutte contre celui qui se décourage, ou celui qui se démoralise ; cette lutte contre ceux qui n'ont pas de principes, contre ceux qui trahissent les principes ou violent les lois et les règles au détriment des intérêts des autres ; ce travail ardu que nous imposent les circonstances dans lesquelles nous luttons. »
Ce n'est pas la première fois, et ce ne sera pas la dernière, qu'au milieu de situations difficiles, qui vont jusqu'à l'urgence, l'essence du blocus criminel et de la guerre économique que nous affrontons s’aggrave et se fait sentir dans toute sa perversité.
Je répète ce que j'ai affirmé lors du Plénum du Parti : oui, il y a un blocus, oui il s'est renforcé, oui, nous sommes confrontés à une guerre économique, oui, ils nous méprisent, oui, ils nous intoxiquent de manière vulgaire, obscène et pleins de haine sur les réseaux sociaux (Applaudissements).
Compañeras et compañeros,
Mais nous avons aussi, et c'est le plus important, un peuple héroïque et digne (Applaudissements). Et nous gagnerons toujours tant que cet héroïsme inscrit dans les gènes des Cubains grandira et se révélera face à tous les adversaires avec la composante essentielle et sacrée de l'unité autour d'un même objectif : préserver l'indépendance, la souveraineté et la justice sociale (Applaudissements).
Nous nous sommes occupés en priorité des problèmes économiques et nous suivons et nous soutenons constamment la gestion du gouvernement dans la mise en œuvre de la stratégie visant à éradiquer les distorsions et à relancer l'économie, dans le but de changer, aussi vite que possible, la situation oppressante dans laquelle nous vivons.
Les résultats insuffisants obtenus dans ces tâches constituent la principale insatisfaction et la raison de l'autocritique la plus profonde et la plus sévère. Mais il n'est pas possible de juger les gestions et les résultats en ignorant le contexte.
Lors du récente Plénum du Comité central, j'ai donné un exemple qui illustre les conditions dans lesquelles se déroule la prise de décision dans les circonstances actuelles. Si vous le permettez, j'en reprendrai l'explication ici :
« Nous vivons pratiquement au jour le jour. Les plaintes du peuple sont nombreuses, justes, concernant le retard ou le fractionnement dans la vente du panier de la ménagère subventionné, la distribution du lait, du pain, du gaz liquéfié et des médicaments, des produits de base et essentiels à la vie quotidienne.
« Nous vivons avec beaucoup de tension dans la gestion de chacun d'entre eux, et il est important de l'expliquer pour que l'on comprenne que ce n’est pas parce que nous restons les bras croisés que cela se produit.
« Tout d'abord, il convient identifier l'augmentation des coûts par rapport aux années précédentes, ce à quoi s’ajoute le fait que tout est beaucoup plus cher pour Cuba en raison des obstacles à surmonter à cause du blocus.
« Ensuite, ce sont les exercices quotidiens laborieux pour décider à quoi destiner les devises très limitées dont nous disposons par rapport à des questions qui sont prioritaires.
« Commence alors l'odyssée pour effectuer les paiements, car l'inscription de Cuba sur la liste des États soutenant le terrorisme rend les paiements difficiles et les retarde souvent de plusieurs jours, voire de plusieurs semaines, du fait des mécanismes financiers internationaux établis.
« Cela a affecté, par exemple, le déchargement du navire qui apportait du gaz liquéfié, principalement destiné à l’usage domestique, lequel est resté près de 15 jours de plus, entraînant des frais de surestarie, en raison des difficultés rencontrées pour effectuer le paiement. Il s'agit d'un impact direct sur le peuple à cause d'une mesure du gouvernement des États-Unis, et cela se produit tous les jours.
Dans les Projections du gouvernement pour relancer l'économie, dans leur mise en œuvre effective, il y a un guide, un chemin pour atteindre ce que le peuple attend de nous.
Des signes positifs commencent à se manifester, et cela a été discuté ici, même s'ils ont un impact limité, et je voudrais m'attarder sur trois exemples concrets, que j'ai également expliqués lors du 9e Plénum du Comité central.
« Le premier concerne la production alimentaire, essentiellement agricole, qui est une question de Sécurité nationale. Bien qu'elle n'ait pas encore atteint les niveaux souhaités, y compris ceux qui permettraient de faire baisser les prix, nous avons constaté cette année une performance plus favorable par rapport aux périodes précédentes.
« Les niveaux d'ensemencement des campagnes de printemps et de la saison froide de 2024 sont les plus élevés de ces dix dernières années : plus de 985 000 hectares ont été ensemencés au cours de l’année fiscale, ce qui représente une croissance de plus de 137 000 hectares par rapport à l'année précédente. L'année 2024 s'achève comme l’année ayant eu le plus de cultures de la décennie. Qu'avons-nous fait de différent ? Avons-nous disposé de plus d'engrais, de pesticides, de machines d'irrigation, de carburants ? Pas du tout.

La clé de ce résultat a été la mobilisation et la persévérance des agriculteurs et des collectifs agricoles. Qu'ont-ils fait ? Ils ont travaillé dur, appliqué des techniques agro-écologiques et n'ont pas baissé les bras face aux difficultés.
Pour l'année 2025, il a été tenu compte dans le Plan des bilans municipaux de la production alimentaire ; des programmes d’affectation de devises seront mis en place pour stimuler et rendre durable la production de légumes secs, en réduisant les importations de produits que nous pouvons produire dans le pays ; des stratégies nationales de production de riz sont mises au point par la voie commerciale, avec la participation de différents acteurs et avec le programme populaire de riz, en coopération avec des entreprises vietnamiennes et des entreprises de conseil chinoises. Ces actions permettront de destiner des devises, utilisées pour importer des denrées alimentaires à l'achat d'intrants garantissant les niveaux de production dans le pays
Le deuxième exemple est celui de la stratégie de relèvement du système électro-énergétique national.
Même si nous ne voyons pas de résultats immédiats, ce qui se fait déjà est prometteur, solide et, surtout, se fait sur la base de nos propres efforts.
L'investissement réalisé pour promouvoir les énergies renouvelables est probablement la mesure la plus importante et la plus ambitieuse que nous prenons. Il contribuera à créer non seulement des capacités de production, mais aussi une utilisation plus optimale des combustibles qui sont aujourd'hui utilisés pour produire de l'électricité et qui pourront être injectés dans l'économie, directement dans la production.
Il s'agit d'un investissement qui couvre l'ensemble du pays, avec les sites des parcs solaires, c'est pourquoi nous devons tous nous sentir responsables, le promouvoir dans la mesure de nos responsabilités et protéger les ressources qui y sont investies.
Deux projets de 1 000 mégawatts sont en cours d'exécution, avec 100 mégawatts d'accumulation chacun, avec des sources d'énergie renouvelables, en vue de promouvoir la transition énergétique. Par ailleurs, des actions sont menées pour récupérer de la puissance dans la production distribuée et les centrales thermoélectriques.
Un plan de financement en devises a été adopté pour soutenir l'industrie pétrolière nationale afin d'augmenter la production de pétrole et de gaz.
À mesure des progrès réalisés dans la réduction progressive de l'utilisation des combustibles fossiles pour la production d'électricité, l'économie sera réactivée par une production accrue de biens et de services. Il s'agit d'un processus de transformation énergétique, d'une transition vers une économie faisant davantage appel aux sources renouvelables, c'est-à-dire à l'utilisation d'une énergie propre, fiable et abordable.
Le troisième exemple, qui figure dans les Projections du gouvernement et dont l'impact économique et social est élevé, est lié au déficit fiscal.
Vous vous souviendrez tous que nous avons commencé cette année avec un déficit fiscal marqué. Nous avons ensuite entrepris de contenir son augmentation et de le réduire, et nous y sommes parvenus.
C'est un autre exemple de cette force, de cette intransigeance face à ce qui ne fonctionne pas, qui existe parmi nous. Nous avons même réussi, avec exigence, contrôle et systématisation, à commencer à mettre de l'ordre dans la politique fiscale du pays. Nous ne sommes pas encore satisfaits, mais nous prenons des mesures qui donnent des résultats.
Nous estimons conclure l'année avec une réduction de 46 % du déficit budgétaire approuvé dans la Loi, ce qui équivaut à 57 milliards de pesos, pour atteindre un déficit de 90 milliards de pesos, bien inférieur aux 147 milliards de pesos planifiés. Cela nous permet de travailler en 2025 avec un déficit de 88 milliards de pesos – que nous pourrons certainement réduire, j’en suis persuadé –, ce qui représente 60 % du Plan prévu pour 2024 et 98 % du déficit estimé avec lequel nous allons clôturer cette année.
Ce que nous avons obtenu est un résultat discret dans l'exécution du Budget, qui se traduit par une réduction considérable du déficit budgétaire, des progrès dans l'un des aspects abordés par le Programme de stabilisation macroéconomique. Nous observons un ralentissement de l'émission de monnaie, la stabilisation du taux de change sur le marché illégal des changes, la baisse du taux d'inflation, la réduction de la fraude fiscale, la mise en ordre des relations entre les secteurs étatique et non étatique, ainsi que des projets de développement local qui ne contribuaient pas aux budgets locaux, un plus grand contrôle sur les dépenses, et la réduction des paiements exagérés pour certains services par certaines institutions de l'État aux acteurs privés. Le résultat du compte courant est le meilleur des cinq dernières années et sa projection pour l'année 2025 est la meilleure de la décennie.
Cela facilitera le travail l'année prochaine avec un budget moins déficitaire, ce qui permettra d'orienter les dépenses en capital vers des investissements conformes aux priorités : le système énergétique national, l'approvisionnement en eau, la production alimentaire, la science et l'innovation, entre autres.
Ce résultat a été rendu possible parce que nous sommes passés de l’observation des faits économiques à l'action face aux niveaux élevés de fraude fiscale et à d'autres problèmes qui ont un impact négatif sur la dynamique économique du pays.
Cependant, il reste encore beaucoup de travail à faire, car il existe encore des niveaux élevés de sous-déclaration, d'indiscipline dans le paiement des amendes et des impôts, parmi d'autres problèmes et illégalités.
Évidemment, nos députés comprennent et assument cette responsabilité avec sérieux et rigueur. Nous l'avons constaté dans les interventions qu'ils ont prononcées ces derniers jours, des interventions pleines de maturité, concrètes et précises, qui témoignent d'une étude des documents et d'une lecture critique de chaque donnée importante contenue dans les rapports.
Les avertissements et les signalements qui ont été faits ici, les propositions de solutions qui doivent être généralisées ou appliquées seulement là où elles sont efficaces, ne peuvent pas rester dans la mémoire de ces sessions. Elles doivent être prises en compte si nous voulons progresser dans la correction des distorsions afin de relancer véritablement l'économie.
Comme l'a dit un député et comme l'ont commenté plusieurs députés hier, nous ne pouvons pas accepter qu'il y ait des formes de gestion économique qui se maintiennent sans disposer d'un compte fiscal. Même le chiffre magnifique de la réduction significative du déficit fiscal du pays perd de sa valeur lorsque l’on nous révèle l’existence de « trous noirs » aussi importants dans le contrôle réel du fonctionnement de l'économie au niveau des municipalités.
Si nous voulons progresser dans cette correction, nous devons exiger le respect de la responsabilité sociale de tous les acteurs économiques, rendre plus efficace l'inspection fiscale intégrale, réduire l'endettement, progresser dans la stabilisation macroéconomique, faire prévaloir l'intérêt collectif, prendre en compte la demande intérieure comme source de développement, consolider le processus de bancarisation en fonction des conditions de chaque lieu, et perfectionner les modèles de gestion du secteur commercial. Promouvoir et exploiter le potentiel de l'économie du savoir dans la production et l'exportation de biens et de services.
Je ne pense pas qu'il faille attendre une nouvelle session de l'Assemblée pour répondre à des problèmes tels que ceux soulevés dans le débat par la député de la municipalité de San Luis sur l'absence de marchés étatiques dans les localités socialement vulnérables.
Nous avons concentré notre attention sur l'exigence de relations appropriées entre le secteur étatique et les formes non étatiques, afin que ces dernières s’insèrent définitivement dans les plans et les stratégies de développement territorial et local dans un environnement de légalité et de contribution engagée envers le progrès du pays, en respectant les politiques publiques, en remplissant leurs engagements fiscaux et en participant de manière cohérente aux projets de développement local.
Nous avons encouragé l'application de la science à la résolution des problèmes économiques et sociaux à travers le fonctionnement du Conseil national de l'innovation ; nous entretenons un dialogue systématique avec les scientifiques et les spécialistes, mais le Système de gestion gouvernementale fondé sur la science et l'innovation n'est pas encore mis en œuvre dans toutes les municipalités et entités.
Après avoir jeté les bases de la transformation numérique de la société, nous devons, en 2025, concrétiser des projets dans les organismes du gouvernement, les ministères, les processus et les entreprises.
Le Plan pour l'Économie, adopté lors de cette session de l'Assemblée nationale du Pouvoir populaire est réaliste, mais il comporte de nombreuses réserves dont nous pourrons tirer parti dans la mesure où nous gérerons des projets, des programmes et des actions susceptibles d'avoir un impact qui aidera à marquer un début de dépassement et de sortie de la crise actuelle.
La croissance économique proposée dans le Plan 2025 doit avoir un impact sur la réduction des inégalités, en soutenant une exécution de qualité des programmes sociaux et en favorisant le développement du système de justice sociale.
Nous continuerons à promouvoir les « casitas infantiles » (jardin d’enfants dans les entreprises), la transformation sociale des quartiers et des communautés, les stratégies d'amélioration du système de prise en charge des personnes âgées, le processus de perfectionnement de l'éducation générale et l'augmentation de la qualité des services de santé publique.

La reconnaissance de l'existence de déviations et de tendances négatives dans la société cubaine actuelle nous a conduits à les combattre de manière systématique. La coïncidence de ces problèmes et leur accumulation dans le temps ont favorisé la présence dans la société cubaine de phénomènes et de manifestations négatifs incompatibles avec les principes du socialisme. Ce sera toujours le moment de rectifier.
Des idées et des actions du commandant en chef Fidel Castro Ruz et du général d'armée Raul Castro Ruz, nous avons appris l'importance de corriger à temps toute situation susceptible de compromettre l'avenir de la construction socialiste.
Pour renforcer ce concept, nous avons réalisé L'exercice national de prévention et de lutte contre le délit, la corruption, les illégalités et les indisciplines sociales, avec une large participation populaire, à propos duquel un débat intense a eu lieu lors des sessions des commissions. Il a été démontré la nécessité d'une lutte permanente qui renforce les valeurs morales du projet social, et il a également été mis en évidence l'unité qui existe par rapport à la légalité socialiste.
Ces processus doivent toujours être présidés par la sensibilité, la préoccupation et la considération pour le peuple, dans le but de préserver à tout prix l'essentiel, y compris la formation de valeurs et de vertus chez les citoyens dans les moments difficiles et les périodes de crise. L'objectif est d'empêcher la détérioration du tissu social et de favoriser un climat de respect, d'ordre, de discipline, de décence, d'honnêteté, de générosité et de solidarité dans les relations communautaires et sociales.
Nous continuerons à promouvoir les programmes de promotion des femmes, de lutte contre la discrimination et pour la décolonisation culturelle, tout en accordant la plus grande attention au Plan d'action de la politique de prise en charge intégrale de l'enfance, l'adolescence et la jeunesse.
Le plan d'action est l'étape préliminaire au Code de l'enfance, de l'adolescence et de la jeunesse, qui devra être un texte émancipateur et stimulant, qui devra être bien connu, interprété et assumé lorsqu'il sera adopté.
Il y est question du présent et de l'avenir du pays, c’est un code destiné à protéger et à former les enfants, les adolescents et les jeunes à la vie, afin qu'ils puissent développer toutes leurs capacités dans la Révolution.
L’avant-projet en cours d’élaboration approfondira les valeurs, l'éthique et le comportement civique, en reconnaissant que nous disposons d'un arsenal extraordinaire dans la pédagogie cubaine, dans la pensée révolutionnaire et dans le Droit révolutionnaire.
Le texte doit être discuté le plus largement possible, c'est pourquoi nous proposons une journée de débat et d'analyse approfondie dans le pays, avec les éducateurs et les enseignants, avec les enfants, les adolescents et les jeunes. Il doit y avoir une large participation populaire pour enrichir ce Code.
Je suis convaincu qu'un texte complet sera conçu, comme cela a été le cas pour le Code des familles. Le défi consistera ensuite à le mettre en œuvre.
À cet égard, je reconnais que le pays souffre d'une grande déficience en matière de contrôle des processus – un sujet qui a été largement analysé lors du 9e Plénum du Comité central du Parti – et, par conséquent, nous devons, au minimum, disposer d'un système d'observatoires ou d'un réseau d'observatoires pour cette réglementation.
À Cuba, il ne peut y avoir une personne de cette tranche d'âge qui se sente désavantagée ou qui ne se sente pas en sécurité dans son école, car ce n'est pas le concept de notre Système d'éducation en Révolution. La mise en œuvre du Code doit être aussi créative et innovante que le texte lui-même.
Une fois de plus, je souhaite attirer l'attention sur l'exercice de la communication politique, institutionnelle et sociale, en raison de la profonde insatisfaction causée par les erreurs et les lacunes constantes chaque fois que des normes sont mises en œuvre et que des décisions sont adoptées et présentées sans les informations ou les explications complémentaires nécessaires, ce qui favorise des distorsions et des mensonges de la part de médias associés à la contre-révolution, lesquels finissent par contaminer l'opinion publique nationale avec des messages toxiques sur les réseaux sociaux, où apparaissent des malentendus logiques qui empoisonnent l'atmosphère autour de toute mesure d'importance.
Détenir la vérité n’est pas suffisant. En tant que serviteurs publics, nous avons le devoir, la responsabilité et l'engagement envers le peuple d'expliquer l'origine, la motivation et les objectifs de chaque décision ou réglementation. Lorsque nous sommes face aux lacunes et aux déformations derrière chaque décision ou règle, il est légitime de se demander quel rôle joue les groupes de communication des organismes s'ils ne sont que de simples transmetteurs de documents, parfois intraduisibles dans le langage courant ? Pourquoi nos médias se contentent-ils de reproduire la lettre de la loi sans en expliquer les objectifs ?
Je salue les leaders d'opinion qui le sont devenus grâce à l'accès privilégié à l'information que leur garantit leur média et qui la portent, avec rapidité et efficacité, sur les réseaux sociaux, mais ceux qui utilisent leur espace pour amplifier l'information sont encore peu nombreux. Une information très peu amplifiée par les médias eux-mêmes. Nous restons en échec sur ce sujet clé pour notre époque.
Ces dernières années, dans le cadre de la campagne féroce contre la Révolution, il est désormais impossible de naviguer sur les réseaux sans rencontrer une avalanche d'obscénités, d'insultes, d'offenses et de mensonges, destinés à dénigrer quiconque assume une responsabilité dans le cadre institutionnel, y compris quiconque décide de vivre dans le pays sans le dénigrer. Il est honteux de voir des Cubains, nés, élevés et formés professionnellement ici, distiller la haine, la rage et le mépris contre la nation qui les a formés, comme s'ils se sentaient partie intégrante du « Nord agité et brutal qui nous méprise ».
En mars 1889, c'est-à-dire il y a 135 ans, un journal de Philadelphie osa se moquer des Cubains, les affublant de toutes sortes d'adjectifs dénigrants et les qualifiait de « déficients moraux ».
Depuis New York, prenant du temps sur son activité politique fébrile, José Marti réagit à ces offenses en rédigeant son incomparable « Revendication de Cuba ». Notre Patrie a besoin, sur les réseaux sociaux d'aujourd'hui, d'une autre défense passionnée du caractère, du courage et de la morale de ses enfants, qui nettoiera la croûte tenace du colonisé servile capable d'insulter les siens pour s’assurer un abri sous l'aile de l'aigle qui persécute et maltraite ses compatriotes (Applaudissements).
Faisons tous chaque jour, en participant aux réseaux sociaux, une Revendication de Cuba, de la Cuba actuelle qui résiste et crée sous les menaces et les tempêtes (Applaudissements).
Mesdames et Messieurs les députés,
Le processus de création de normes a été renforcé par des réunions enrichissantes avec des juristes, et l'élaboration de propositions de normes juridiques est de plus en plus participative et intersectorielle, avec une large approche multidisciplinaire et divers espaces de consultation populaire.
Comme il est d'usage lors de sa dernière session de l'année, cette Assemblée a évalué le respect du Calendrier législatif et a adopté sa mise à jour pour la période de cette législature.
Cet effort s'est concrétisé dans le développement d'un intense Calendrier législatif qui, cette fois-ci, nous a permis d'adopter deux lois importantes : la Loi sur les notaires et la Loi sur l'exercice de la profession d'avocat et l'Organisation nationale des cabinets d'avocats collectifs, des dispositions normatives qui viennent compléter les règlements organiques relatifs aux principaux opérateurs du Droit dans le pays
La Loi sur le notariat préserve la fonction notariale en tant que service public, contribue à la sécurité juridique nécessaire et accroît la responsabilité éthique de ceux qui l'exercent.
L'exercice du Droit dans le pays, conformément à la pensée de Fidel, conserve sa fonction sociale, son indépendance par rapport aux organes de l'État et son accessibilité au peuple, en représentation des intérêts des personnes, et contribue de manière transcendante aux objectifs de la justice.
Il réaffirme le caractère de l'Organisation nationale des cabinets d'avocats collectifs en tant qu'entité autonome, autofinancée, d'intérêt social et professionnel, qui doit également veiller à la performance éthique et technique de ses membres.
Mesdames et messieurs les députés,
Les informations détaillées fournies par le Premier ministre, le compañero Marrero, sur l'état d'avancement du Plan gouvernemental de correction des distorsions et de relance de l'économie, me dispensent de m'étendre sur ce qui constitue aujourd'hui la pierre angulaire du travail de l'État et du gouvernement et une question fondamentale concernant ce qui doit être corrigé et résolu pour répondre aux demandes les plus urgentes du peuple.
Vous avez très bien complété ces informations par des exemples clairs qui confirment la nécessité de corriger les mesures prises il y a un an, mais du point de vue des provinces que vous représentez, comme preuve de votre insertion réelle là où vous exercez vos responsabilités de législateurs, comme confirmation de l'authenticité de notre Assemblée.
Ceux qui réclament la démocratie à Cuba, sans avoir la moindre idée de ce qu'ils demandent, regardez ces femmes et ces hommes qui vivent et affrontent les mêmes difficultés que leurs voisins, jeunes et moins jeunes, blancs, noirs, mulâtres, tous métis ; ouvriers, paysans, enseignants, médecins, économistes, artistes, intellectuels, sportifs, travailleurs à leur compte, innovateurs, scientifiques. Je ne crois pas qu'il existe une autre Assemblée au monde dont les membres ressemblent davantage au peuple qu'ils représentent (Applaudissements).
En vous voyant et en vous écoutant ces jours-ci, j'ai vu et entendu les mêmes personnes que celles que je rencontre lors de mes tournées dans les provinces et les municipalités, les mêmes qui, chaque jour, sont confrontées à l'adversité des longues pannes d'électricité, des pénuries de médicaments, d'aliments, de combustibles pour la cuisine et le transport, parmi mille autres difficultés, et qui pourtant nous surprennent avec leur inventivité et des solutions qui semblaient impossibles en raison même du manque de ressources qui nous assiège.
Au fil du temps,depuis que le Cubain a notion de soi, des événements ont eu lieu qui suscitent l'admiration et l'étonnement le plus pur, au point de devenir des références de l’héroïsme. La liste des exemples serait très longue, mais peut-être un fait suffira-t-il : le caractère insolite d'une lutte de libération comme celle de 1868, que José Marti décrit dans son texte intitulé Le 10 avril, comme l’aspect « singulier et le sublime » de cette guerre : « malgré les riches, qui s'y opposent de toutes parts, à Cuba ils l’ont faite ».
N'est-il pas magnifique et héroïque qu'un génie du combat comme le dominicain Maximo Gomez soit arrivé, et que son arrivée ait permis d'apprendre à se battre pour la liberté au fil d'une machette ? Que furent nos Mambises sinon des combattants héroïques, aux formes légendaires, qui ressemblaient à des centaures implacables sur le champ de bataille ? Nous sommes issus de ce feu de légende et en essence, si nous parlons de ce que nous sommes face à l'adversité, rien n'a changé (Applaudissements).
Dans la Cuba d'aujourd'hui, nul n’a besoin d'aller bien loin pour trouver nos héroïnes et nos héros : ils sont des millions ! Ils constituent le corps et l'âme d'une Révolution qui résiste et se refait sans cesse. Ils sont de toutes les couleurs et de tous les âges. Ils ne pensent ni aux médailles ni aux hommages, parce qu'ils sont déterminés à construire la vie jour après jour.
Ils ne pensent pas à perdre mais à vaincre (Applaudissements) et si quelqu'un leur demande ce qu'ils font, ils diront qu'ils sont « au combat », « dans la bataille », « obstinés », sans pleurer, sans s’agenouiller, parce que l'empire le plus puissant de l'histoire refuse à leur pays bien-aimé, depuis plus de 60 ans, de sang-froid et avec une perversité totale, son droit au bien-être (Applaudissements).
Il y a nos héros et nos martyrs, ceux qui, comme l'a dit José Marti, sont sacrés parce qu'ils ont servi la Patrie. Et il y a aussi ceux d'aujourd'hui, ceux qui ne figurent encore dans aucun livre : tous ceux qui mettent leurs mains et leur intelligence au service de Cuba ; ceux qui savent que le travail est la source de tous les bienfaits ; ceux qui ne renient pas, avec amertume, parce que quelque chose a été mal fait ou n'a pas été fait, parce qu'ils s’évertuent à trouver des solutions ; ceux qui mettent tout leur cœur et leurs mains au service de la vie et arrachent peu à peu des morceaux de problèmes, comme on arrache les mauvaises herbes.
Ces protagonistes de l’héroïsme ont des noms et des prénoms : ce sont nos enfants, toujours joyeux ; ce sont leurs enseignants, avec l'humilité qui les caractéristique, pleins de lumière, dont nombre d'entre eux font des merveilles dans des coins les plus étonnants du pays. Ce sont nos ouvriers couverts de graisse, de suie ou de boue, mais pleins de courage lorsqu'ils nettoient un puits, ou montent une chaudière thermoélectrique, ou relèvent une tour à haute tension ou un poteau électrique abattu par un ouragan (Applaudissements).
Ce sont nos médecins, nos infirmières, nos scientifiques, nos artistes et nos créateurs ; ce sont tous les entrepreneurs qui rêvent d'ordre, de propreté et que tout fonctionne bien. C'est la famille qui repasse la chemise de l'uniforme coûte que coûte, et qui se tient à toute heure devant les casseroles de la maison (Applaudissements). Ce sont nos jeunes – cette force sacrée du pays – qui veulent faire quelque chose d'utile. Ce sont nos cadres infatigables, ceux qui, sur le terrain, doivent prendre des décisions audacieuses et rassembler des bonnes volontés. Ce sont tous des héros, absolument tous ceux qui ne croient pas à la défaite ! Ce sont des héros invincibles ! (Applaudissements).
Comme si ce n’était pas assez, comme si la guerre à mort menée contre nous par l'empire moderne ne suffisait pas, la nature s'est ajoutée à la liste des défis qui pèsent sur la vie des Cubains. Face à de telles adversités inévitables, face à la réalité d'un tremblement de terre que l’on ne peut prévoir comme un cyclone, la seule chose que nous avons vue lors de notre visite dans chaque zone sinistrée a été le courage du peuple cubain pour surmonter la destruction et son élan héroïque pour défendre la vie.
La Révolution, qui est responsable de chacun de ses enfants, a été présente – par l'intermédiaire de ses principaux dirigeants – dans tous les endroits frappés par la nature. Et il nous faut parler, à propos de ces visites permanentes, de l'héroïsme d'une municipalité comme San Antonio del Sur, à Guantanamo, où les eaux ont tout balayé avec tant de force, et des efforts déployés dans d'autres municipalités de cette province. Et parler aussi de l'attitude de ceux qui, dans les provinces de l’ouest du pays, ont subi les effets de l'ouragan Rafael et qui ont eu le courage de reconstruire la vie. (Applaudissements).
À propos de la commune de Pilon, dans la province de Granma, nous devrons témoigner pour l'histoire, pour notre histoire, de la ténacité et de l'optimisme face à un tremblement de terre qui a fissuré des murs, mais pas la volonté d'hommes et de femmes dont le paysage naturel, magnifique, conserve une grande partie des racines de la Révolution.
Nous devrons raconter comment l'hôpital général commandant Félix Lugones Ramirez, dont de nombreux services ont été endommagés par le tremblement de terre, n'a pas perdu la vitalité de ses services, et comment c'est là que les premiers soins ont été prodigués aux blessés. Et raconter comment, sans perdre leur sang-froid, les autorités ont cherché à localiser les plus de 500 élèves du semi-internat Augusto César Sandino, gravement endommagé par le tremblement de terre.
Qui pourrait être le triste messager, qui oserait dire à ces gens courageux, qui portent en eux la résistance à l'état pur, que la Révolution est finie ? (Applaudissements).
Cuba est composée de nombreuses petites patries, et c'est là où tout est le plus difficile que la fibre héroïque du Cubain s'est révélée plus forte et plus admirable. (Applaudissements).
C'est avec cet héroïsme multiplié que nous marcherons ce vendredi devant l'ambassade étasunienne à La Havane, avec la force de notre unité, de notre indépendance et de notre socialisme (Applaudissements).
Nous ne marcherons pas contre le peuple des États-Unis, qui nous a plus d'une fois témoigné son affection et sa solidarité.
Nous marcherons pour exiger la fin du blocus et le retrait de la liste fallacieuse et absurde des pays qui soutiennent soi-disant le terrorisme.
Et nous marcherons pour célébrer, libres et souverains, aussi dignement qu'il l'a été depuis 1959, le 66e anniversaire du triomphe de la Révolution cubaine (Applaudissements).
Si nous traversons tant de tempêtes sous la mitraille, sans nous rendre, c'est parce que nous continuons d’être meilleurs que notre ennemi. Et quand je dis ennemi, je ne parle pas seulement de l'empire qui nous bloque et nous poursuit, je parle aussi de ce qui peut nous freiner ou nous paralyser de l'intérieur.
Avec l'histoire qui nous précède et le peuple que nous avons, la seule alternative est de se battre jusqu'à la victoire à jamais (Applaudissements).
Félicitations à tout notre peuple à la veille de 2025.
Le socialisme ou la mort !
Patria o muerte !
Venceremos !
(ovation)








