ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN
Photo : Adriel Bosch Cascaret 

Playita de Cajobabo, Guantanamo. – C’est dans l’obscurité, il y a 130 ans, après la bataille pour l'indépendance qui dura pendant une décennie, qu’une poignée de courageux patriotes se sont retrouvés ici, laissant derrière eux l'exil.  Sur cette plage jaillissait une lumière pour Cuba et l'Amérique latine.
José Marti et Maximo Gomez, à la tête du débarquement, ainsi qu’Antonio Maceo, arrivé le 1er avril sur une plage, près de Duaba, allaient conduire la Révolution qui, commencée 27 ans plus tôt à La Demajagua, n’avait pas réussi à obtenir l’indépendance de l'Île, alors que persistaient les causes qui étaient à l’origine.
L'Espagne avait beau s'accrocher à sa domination coloniale, elle se savait  condamnée à l'échec, car elle était incapable de freiner l'élan insurrectionnel des Cubains. Déjà à l’époque, une ombre impériale – la même qui nous traque aujourd’hui – planait sur notre peuple et sur nos frères de la région. C'était le plus grand danger.  
Marti pensait à la Grande patrie et à la nôtre aussi lorsqu'il entreprit d'organiser la Guerre nécessaire, destinée à « empêcher à temps, par l’indépendance de Cuba, que les États-Unis ne s’étendent dans les Antilles et ne retombent, avec cette force supplémentaire, sur nos terres d’Amérique ».
Rien ne put arrêter son engagement patriotique. Le regard menaçant de la bête impériale, loin de les intimider, renforça la détermination des Cubains à se battre, sous la direction de Marti. La lutte fut dure et intense, mais elle fit de nous un peuple libre et sans maître, et ce choix déborda l'Île.
L'Amérique latine est une voie, et Cajobabo y tient une place particulière. Depuis cette nuit d'avril 1895, la petite plage a cessé d'être un simple lieu, pour les mêmes raisons que, depuis lors, le 11 avril est bien plus qu'une simple date.
Parce que c'est là, et à ce moment précis, que surgit une détermination forte et unie, un esprit plus ferme et plus résolu, alors que le danger pour Cuba et l'Amérique sœur était le plus grand.
Cajobabo et le mois d’avril reviendront en exemple et en esprit, en tout lieu et à tout moment, comme au 9e Sommet de la Celac au Honduras, cette fois pour faire face à « la déformation opportuniste de l'Histoire et de la réalité » dénoncée par Diaz-Canel, face au « retour déclaré à la Doctrine Monroe », qui « ne peut être combattue qu'avec l'unité ».
À la racine de Cuba et de l'Amérique latine, il y a la playita de Cajobabo et un 11 avril. Une racine qui est devenue un arbre, qui a grandi jusqu'à renaître dans le fruit le plus désiré : la liberté qui a débarqué en tant qu’héritage d'une génération à une autre, à l'aube de chaque temps nouveau à venir.