
À la suite des échanges et des études réalisés, l'Entreprise de télécommunications cubaine (Etecsa) mettra en place la possibilité pour les étudiants universitaires d'acheter un deuxième forfait combiné de 360 CUP, ce qui leur permettra, pour un montant de 720 pesos, de disposer de 12 Go, a déclaré Tania Velazquez Rodriguez, présidente exécutive d'Etecsa, lors de l'émission télévisée La Table ronde, expliquant que, pour cela, les usagers devront s'identifier et s'inscrire dans la base de données de l'entreprise.
Elle a expliqué que d'autres mesures seront prises pour favoriser les environnements éducatifs, telles que :
Mettre en place l’accès gratuit aux sites éducatifs et d'information via le réseau mobile, au profit des activités de santé publique et de science.
Encourager l'utilisation de plateformes nationales d'échange d'informations, telles que Todus et le courrier Nauta, qui proposent des tarifs différenciés et sont accessibles via les mégaoctets nationaux.
Poursuivre le travail avec les organismes afin d'accroître l'utilisation des plateformes nationales.
Allouer des espaces dans les centres de données d'Etecsa pour héberger les revues scientifiques.
Renforcer les environnements éducatifs gratuits dans les universités, en installant les serveurs physiques dans les centres d'Etecsa, afin d'assurer l'approvisionnement en énergie.
Utiliser l'écosystème d'applications nationales, les adapter et les personnaliser en fonction des besoins des organismes.
Créer des canaux dans l’application Picta.
Renforcer les zones wifi et les multiplier dans les universités, les Instituts préuniversitaires de formations aux sciences exactes, les écoles pédagogiques et les centres provinciaux d'enseignement technique professionnel, et mettre en œuvre des solutions pour faciliter l'accès aux étudiants de moins de 18 ans, avec l'autorisation de leurs parents.
En outre, un forfait de données supplémentaire intermédiaire, inférieur à 3 360 pesos, sera mis en place.
SUR LE RESPECT DES CONTRATS ET L'UTILISATION DES FORFAITS
À propos des commentaires sur le non-respect du contrat [passé avec les usagers], Lidia Esther Hidalgo Rodriguez, vice-présidente commerciale d'Etecsa, a précisé que l'entreprise n'avait pas commis un tel manquement.
Conformément au document, l'entreprise annonce 30 jours à l'avance uniquement certains aspects tels que la modification des conditions d'utilisation, le droit à disposer de trois lignes, ainsi que la modification des tarifs ou l'interruption d'un service. Par conséquent, la réglementation n'a pas été violée.
La présidente exécutive a indiqué que parmi les offres proposées par l'entreprise avant le 30 mai, la plus vendue était celle à 110 pesos, qui permettait d'acheter 600 mégaoctets (Mo), plus 800 Mo à usage exclusif en 4G. Cependant, a-t-elle ajouté, avec l'évolution de ce même forfait, désormais à 120 pesos, 2 Go sont proposés pour n'importe quel réseau, en plus des ressources voix et SMS.

L'analyse, a-t-elle dit, a pris en compte les habitudes d'utilisation de différents segments d'usagers, afin d'établir une limite représentative et équitable dans le contexte actuel.
Quant au prix des forfaits de données supplémentaires, a-t-elle poursuivi, l'évaluation réalisée pour la conception de la mesure incluait la lutte contre la fraude, de sorte qu'« il n'était pas possible de fixer des prix qui auraient favorisé la compétitivité des recharges internationales ».
Toutefois, « nous évaluons actuellement un niveau intermédiaire pour ces prix, ce qui permettrait, avec une dépense moindre, d'accéder à un certain niveau de données », a-t-elle précisé.
Et de souligner que la logique des forfaits supplémentaires repose sur la base de tarifs que l’on doit protéger afin de favoriser les recharges internationales.
Parmi les mesures proposées, Hidalgo Rodriguez a indiqué qu'à partir de maintenant, la durée d'utilisation des forfaits incluant les données, les SMS et la voix a été portée à 35 jours, ce qui permettra à l'usager de conserver les données accumulées pendant cette période, jusqu'à ce qu'il puisse effectuer la nouvelle recharge.
« Il s'agit d'une amélioration qui garantit des facilités au client, qui n'est plus sous la pression de perdre ses données », a-t-elle déclaré.
Elle a également précisé que, pour le service Nauta Hogar, une nouvelle modalité sera annoncée cet été, dans laquelle le client pourra choisir les options les plus attractives et accumuler les heures qu'il n'a pas utilisées.
DÉVELOPPEMENT D'INTERNET EN FONCTION DE LA SOCIÉTÉ
Depuis la mise en place de la connexion Internet à Cuba, la priorité a été donnée à la facilitation de l'accès à des secteurs importants de la société, a rappelé Ernesto Rodriguez Hernandez, ministre par intérim des Communications.
Une partie des progrès réalisés à ce jour sont le résultat de l'amélioration des infrastructures, a-t-il souligné, ce qui permet de connecter la plupart des centres de santé, des universités et des établissements scolaires, des centres de recherche et des pôles scientifiques, entre autres.
Pendant la pandémie de coronavirus, l'infrastructure a également permis le télétravail et la mise à disposition gratuite de nombreux sites éducatifs et professionnels pour consultation en ligne, a ajouté Rodriguez Hernandez.
La bande passante, qui atteint environ 500 gigabits, a été multipliée par plus de 200 depuis ses débuts, a-t-il précisé.
Lorsqu’Internet a été lancé sur la téléphonie mobile en décembre 2018, il y avait environ 5 300 000 téléphones portables, et aujourd'hui, ce chiffre s'élève à près de huit millions, dont environ sept millions ont accès aux données mobiles.
Malgré cette augmentation, le coût des services est supérieur à la moyenne internationale, a-t-il affirmé, notamment en raison du blocus technologique qui oblige à gérer des plateformes moins efficaces. De même, certains fournisseurs se retirent ou limitent leurs activités sur l'Île, sous la pression du caractère extraterritorial du blocus.
Ce secteur des télécommunications nécessite des investissements constants, mais ceux-ci n'ont pas pu être pleinement réalisés. Par exemple, la couverture 4G n'atteint que 50 % des localités, alors que l'objectif est de dépasser les 70 %, a précisé le ministre par intérim.
Alors que la consommation nationale augmentait, la capacité à capter des devises diminuait, et cette contradiction a conduit à l'adoption des récentes mesures visant à amorcer la récupération, a-t-il souligné.
Il a souligné que les appels internationaux constituaient la principale source d'entrée de devises, car les deux pays concernés partagent les coûts et perçoivent également des revenus. Cependant, ces opérations ont considérablement diminué avec l'essor d'Internet.
Rodriguez Hernandez a mentionné une autre grande contradiction : Etecsa doit payer des terminaux, des canaux et des centres de données, non seulement pour visualiser les contenus externes, mais aussi pour positionner les nôtres.
Pour des raisons d'autonomie et de souveraineté, nous développons des plateformes nationales, car plusieurs plateformes internationales sont soumises au blocus pour Cuba, a-t-il ajouté.
Certaines fonctionnalités que nous ne pouvons pas intégrer à nos produits sont également interdites. Par exemple, a-t-il précisé, nous ne disposons pas d'une version de Transfermovil pour iPhone, faute d'accès aux technologies et de connaissances pour le faire.
« Nous sommes conscients qu'aujourd'hui, la qualité du service n'est pas la meilleure dans de nombreux endroits, et c'est l'un des problèmes que nous devons régler rapidement », a reconnu le ministre par intérim.
« Notre peuple mérite non seulement un service, mais aussi un service d'une qualité acceptable qui soit de plus en plus performante » et qui, en outre, puisse être amélioré en temps voulu, a-t-il précisé.
Il est également nécessaire de pouvoir l'étendre, a-t-il déclaré : « Nous ne sommes pas satisfaits du fait que la couverture de technologie 4G pour la population ne soit que de 50 %. Nous devons progresser dans ce domaine, tout comme nous devons introduire de nouvelles technologies et développer les infrastructures d'accès à Internet dans les universités, les résidences universitaires, nos écoles et les centres de recherche ».
LA FRAUDE, UN ENNEMI DES RECETTES D'ETECSA
Tania Velazquez Rodriguez, présidente d'Etecsa, est intervenue sur la question de la fraude et de ce que cela signifie pour l'entreprise de relever ce défi, en vue de la transformation numérique et de la pérennité des infrastructures, et à propos de ce qui se passerait si l'entreprise cessait de payer ses fournisseurs pour les services que nous recevons.
Tout d’abord, a-t-elle dit, ce phénomène est lié à ce qui a été expliqué précédemment, à savoir le maintien des services.
« Ce sont les recettes internationales de l'entreprise qui permettent de financer l'acquisition de la technologie », et, de manière générale, le fonctionnement de tous les services et le paiement des capacités dont nous disposons aujourd'hui en matière d'Internet, a déclaré Velazquez Rodriguez.
Les recharges internationales, a-t-elle dit, fonctionnent depuis plus de 15 ans dans l'entreprise. « C'est un mode de fonctionnement qui a été mis en place et qui est également utilisé dans le monde entier. Il s'agit donc d'une pratique internationale ».
L'augmentation des recharges internationales au cours de la dernière période nous a permis de stimuler le développement des télécommunications dans le pays, « c'est-à-dire qu'une part importante de ces recharges a représenté jusqu'à 80 % des recettes internationales de notre entreprise », a-t-elle précisé.
Elles servaient à financer les investissements du pays, qui étaient généralement nécessaires pour stimuler le développement des télécommunications.
« Le système de télécommunications est unique, il est complexe, interconnecté ; il faut investir sur différents fronts, si bien que ces revenus servaient non seulement à financer le service mobile, mais aussi à financer d'autres services » tels que la téléphonie publique et la téléphonie fixe », qui « ne dispose pas aujourd'hui d'un modèle de récupération de cette nature », a expliqué la présidente exécutive d'Etecsa.
Elle a ajouté que ce financement a également été utilisé pour le déploiement de la connectivité qui soutient les entreprises, les centres de données publics.
Ce sont là, a-t-elle déclaré, « des questions essentielles pour le développement de la transformation numérique et l'informatisation de notre société, mais qui, en elles-mêmes, ne disposent pas d'un modèle commercial qui permettrait leur récupération ».
Les appels internationaux étaient une autre source de revenus de l'entreprise, a commenté Velazquez Rodriguez, mais ceux-ci ont considérablement diminué car, de toute évidence, les gens utilisent d'autres moyens de communication plus pratiques, plus commodes et qui, en outre, vont de pair avec le développement du monde.
Le total des revenus que percevait l'entreprise a augmenté au fil du temps, avec des moments importants. Par exemple, a-t-elle dit, pendant la période de la Covid-19, nous avons connu une impulsion importante qui nous a permis de maintenir l'infrastructure, de payer nos créanciers, les fournisseurs de technologie, et d'annoncer de nouveaux projets dans le temps, précisément sur la base de cette évolution des revenus au cours de ces années.
Cependant, a-t-elle expliqué, à partir de 2021, une série de phénomènes liés à la perte des transferts d’argent a commencé à se produire et, dans le cas spécifique d'Etecsa, un phénomène de « détournement des recharges » s’est mis en place. Les devises étrangères sont changées en CUP et sont payées en monnaie cubaine aux clients sur le territoire cubain.
« Au début de ces phénomènes, nous lancions nos promotions, qui étaient très populaires et très bien acceptées par beaucoup de nos clients, si bien que les gens venaient nous voir pour nous demander si c'était bien la promotion d'Etecsa ou non », a-t-elle déclaré.
En détournant nos flux de revenus, cela leur permettait de proposer des offres beaucoup plus attractives et compétitives que celles proposées par Etecsa. Cela a généré une courbe ascendante dans la croissance du trafic ; en revanche, nos revenus ont diminué, a-t-elle précisé.
« Il y avait une corrélation entre l'augmentation du trafic et la nécessité, bien sûr, de dépenser plus, mais les recettes ne nous parvenaient pas par nos voies officielles », a-t-elle fait valoir.
LES RECHARGES ACTUELLEMENT
« Nous commençons l'année 2025 avec seulement 25 % des recharges que nous recevions en 2021 », le changement a donc été si radical qu'il a, d'une certaine manière, décapitalisé nos flux de revenus, ce qui nous a empêchés de respecter un ensemble d'engagements que nous avions pris, a expliqué la présidente d'Etecsa.
« Les technologies s'acquièrent et doivent être payées à temps », les licences doivent également être honorées en permanence, a-t-elle précisé.
« Les technologies changent, il faut se développer, il faut mettre en place de nouvelles fonctionnalités et il faut résoudre des problèmes urgents, et tout cela exige des paiements pratiquement immédiats », a affirmé la directrice.
Pour toutes ces raisons, l'entreprise a traversé une crise très grave. « Lorsque l'on analyse la situation dans laquelle nous nous trouvons, nous nous tournons vers la perception de l'usager. Que perçoit l'usager ? », a-t-elle demandé.
Eh bien, « que le service se détériore chaque jour davantage, qu'il est impossible de se connecter, qu'il n'offre plus les mêmes facilités qu'auparavant en matière de vitesse de connexion ou de permanence de la connexion », a-t-elle dit.
L'INFRASTRUCTURE DE CONNEXION
Velazquez Rodriguez a affirmé que l'entreprise a réussi à installer plus de 5 600 réseaux de radiocommunications mobiles dans le pays. « De par leur conception, ils sont équipés d'une alimentation de secours par batteries qui maintient le service en cas de panne.
« En raison de la situation que nous connaissons dans le pays, les batteries ont été utilisées de manière intensive, et plus de 50 % de ces stations de base n'ont plus de batteries disponibles, ce qui signifie qu'elles ne fournissent plus l'alimentation de secours nécessaire », a-t-elle expliqué.
Quel a donc été l'impact de la prolifération de la fraude et du développement de ces voies informelles pour détourner nos recharges ? Eh bien, la situation que nous vivons actuellement, a-t-elle conclu.
Les limitations ne concernent pas seulement l'utilisation des données ; actuellement, Etecsa ne peut pas, entre autres :
Résoudre les interruptions.
Disposer de téléphones portables à vendre.
Disposer de modems pour réparer en cas de panne.
Disposer d'équipements pour la téléphonie fixe alternative.
C’est pourquoi, a-t-elle dit, il était très important de rechercher des mécanismes pour lutter contre cette fraude, et c'était l'un des objectifs visés par la conception de ces mesures commerciales.
ÉCOUTER LES PRÉOCCUPATIONS
Velazquez Rodriguez a précisé que, ces derniers jours, l'entreprise a maintenu un dialogue soutenu avec les dirigeants étudiants et gouvernementaux afin d'intensifier les actions supplémentaires visant à faciliter le fonctionnement des organismes et certains processus pour lesquels des solutions seront recherchées à l'avance, et d'apporter des solutions de communication à tous ceux qui interagissent avec les entités sociales.
Elle a déclaré que l'entreprise de télécommunications s'était rendue dans des lieux où elle avait pu écouter les avis des étudiants, et que bon nombre des opinions qui y avaient été exprimées faisaient allusion à la manière dont les mesures avaient été communiquées, à certains désaccords et à des idées pour une meilleure organisation.
Sur ces questions, elle a ajouté que différentes solutions étaient déjà en cours d'élaboration. « Par exemple, il existe un projet avec le ministère de l'Enseignement supérieur, mais nous avions connaissance d'un ensemble d'obstacles dans les campus universitaires, en raison de la détérioration des infrastructures ».
C'est pourquoi, a-t-elle précisé, à mesure que nous nous rétablirons financièrement, nous annoncerons les actions prioritaires à court et à long terme.
« Nos directeurs ont été en contact avec toutes les universités du pays, fournissant des informations et clarifiant les prochaines actions que nous allons mettre en œuvre », a-t-elle ajouté.
Pour sa part, Ricardo Rodriguez Gonzalez, président national de la Fédération des étudiants universitaires (FEU), a expliqué que, dans la communauté qu'il représente, ces mesures ont suscité un ensemble de critères de désaccord, d'incompréhension et d'inquiétude, axé sur la valeur indispensable du développement technologique dans la fonction étudiante.
Il a souligné que tout le processus de transmission des préoccupations s'est déroulé dans le respect absolu, depuis toutes les structures de l'organisation, dans des espaces légitimes de dialogue.
« Depuis le 30 mai, nous avons échangé avec les dirigeants de l'État et du gouvernement, des organisations politiques et de l'entreprise de télécommunications de Cuba, afin d'analyser et de concrétiser des solutions permettant de gérer cette situation.
« Il faut préciser que toutes les facultés qui ont publié des déclarations ont reçu une réponse, afin d'établir un dialogue et de rechercher des solutions », a déclaré le dirigeant étudiant.
