
Guama, Santiago de Cuba. – C'est dans cette municipalité, par où l'ouragan Melissa a pénétré dans le pays, frappant de toute sa force destructrice et réunissant en de nombreux endroits les eaux de la mer et celles des rivières, que le président du Conseil de Défense nationale (CDN), Miguel Diaz-Canel Bermudez, a entamé sa deuxième journée de visite dans l'est de Cuba.
Le président est arrivé à Santiago de Cuba le 5 novembre dans la soirée, en provenance de Rio Cauto, Granma, et a immédiatement tenu une réunion avec le Conseil provincial de Défense afin d'évaluer les travaux de reconstruction dans la région la plus touchée par les vents et les pluies de l'ouragan.
Dans la matinée, accompagné de Roberto Morales Ojeda, membre du Bureau politique et secrétaire à l'Organisation du Comité central du Parti, d'une équipe de ministres et de vice-ministres, ainsi que des principales autorités de Santiago de Cuba, il a parcouru la route Granma jusqu'à Babujal. À cet endroit, la route qui relie la ville de Santiago de Cuba à Pilon a été interrompue par la force combinée des vents, des pluies et des vagues.
Beatriz Johnson Urrutia, présidente du Conseil provincial de Défense de Santiago de Cuba, a expliqué à Diaz-Canel qu'à partir de là et de deux autres effondrements semblable plus loin, il est impossible de circuler par la route vers les communautés de Palma Mocha, La Cueva et La Plata, coupées du monde depuis le passage de Melissa, d’où la nécessité d'envoyer des vivres et des médicaments par hélicoptère.
Le président cubain s'est entretenu avec le premier vice-ministre de la Construction, Angel Vilaragut, et avec les dirigeants des entreprises de construction locales sur la stratégie à adopter pour rétablir la circulation le plus rapidement possible, car, a-t-il déclaré, « Guama est désormais divisé en deux ».
Diaz-Canel a également contrôlé la situation de la route au pont de l'Uvero, qui est devenu impraticable après un effondrement à l'entrée est. Cependant, une brigade spécialisée travaille déjà à son comblement, toutefois pour assurer la circulation, il a fallu mettre en place une déviation.
Le président a appelé à renforcer les équipes d'ingénieurs en construction et à rechercher une solution durable pour cette magnifique route entre la mer des Caraïbes et la Sierra Maestra, afin qu'elle puisse résister aux impacts des futurs événements climatiques extrêmes.
Il s'est également entretenu avec les habitants du conseil populaire d'Aserradero, une communauté où l'œil de l'ouragan est resté entre 35 et 40 minutes, et où les matériaux nécessaires à la reconstruction des logements touchés commencent déjà d'arriver.
Les matériaux de construction comprennent 2 500 tuiles en fibrociment, ce qui permettra de progresser dans la résolution du principal problème auquel est confronté le parc immobilier de la localité, où 938 des 1 932 logements ont été endommagés, comme l'a expliqué Norelvis Pérez Sanchez, présidente du Conseil populaire.
À Aserradero, les habitants subissent encore l’impact de l’ouragan, cc’est pourquoi le chef de l'État leur a demandé de travailler tous ensemble, pour redonner progressivement à cette région historique du pays sa beauté naturelle, ainsi que le caractère et la joie de vivre d'une population qui a le privilège unique de vivre entre la mer et la montagne.
Un peu plus loin, dans le petit village de Cojimar, l'ensemble des 187 maisons ont été touchées, et les habitants sont actuellement engagés dans la reconstruction.
Ils le font dans un esprit de grande solidarité, tant pour la mise en place des structures des toits que pour la préparation des repas – en particulier la caldosa collective –, agrémentée également par la musique et la joie contagieuse de la population.
Pour les habitants, ce fut très important que le président de la République lui-même s'arrête pour passer un moment avec eux, les encourager et se laisser gagner par la confiance qui règne ici, à savoir que personne ne sera abandonné.
Les habitants ont raconté la difficile aube du 29 octobre et les jours qui ont suivi. Ils l'ont embrassé et l'ont remercié d'être là, pour l'aide reçue, et ont profité de l'occasion pour adresser, avant tout, un salut chaleureux au général d'armée Raul Castro Ruz, « qui aime tant ce peuple humble », comme l'a exprimé l'une des vénérables dames du quartier.
À EL COBRE
Le village emblématique d'El Cobre offre aujourd'hui une image désolante en raison des ravages causés par l'ouragan Melissa. Le président cubain s'est également rendu sur place et a appelé tout le monde à participer à la reconstruction.
Le travail des brigades spécialisées, des FAR et du Minint est visible pour redonner tout son éclat à l'un des sites emblématiques de la nation cubaine. Cependant, les couches de boue laissées par le débordement de la rivière, la perte partielle ou totale des toits de nombreuses habitations, les arbres urbains à terre et déchiquetés, et les broussailles environnantes témoignent encore de l'ampleur de l'ouragan, mais aussi de tout ce qui a été fait et de tout ce qui reste à faire, car certains dégâts sont impossibles à réparer immédiatement.
52 % des habitations d'El Cobre ont été endommagées, en particulier les toitures, qui sont ici principalement en tuiles et en zinc. Néanmoins, une semaine après le passage de l'événement hydrométéorologique, le bureau des formalités administratives travaille avec diligence et le point de vente de matériaux de construction est en cours d'approvisionnement ; 31 familles ont déjà préparé les documents nécessaires à l'achat de matériaux.
El Cobre compte environ 17 000 habitants qui, avec ceux des villages voisins, également gravement touchés, représentent plus de 30 000 personnes. Selon les habitants, Melissa a été beaucoup plus violent que Sandy, un autre phénomène naturel majeur qui a bouleversé la vie des habitants de Santiago.
Diaz-Canel s'est enquis des dégâts subis par le sanctuaire de la Vierge de la Charité du Cuivre, où les travaux ont déjà commencé, tandis que des démarches sont en cours pour obtenir la coopération technique du Bureau de l'historien de La Havane pour la restauration de ses vitraux séculaires.
La paroisse, pour sa part, soutient le quartier en fournissant de l'eau potable et en rechargeant les batteries des téléphones portables, entre autres actions. La localité apporte également son aide en mettant à disposition deux petites centrales électriques pour recharger les téléphones portables et les lampes, de même qu'une centaine d'habitants qui ont mis la production de leurs centrales au service de leurs voisins.
En pleine situation d'urgence, le soutien et la solidarité ne se sont pas arrêtés à El Cobre, où les dégâts sont encore visibles.
Lors d'un entretien avec le président, les habitants ont exprimé leur gratitude pour ce qui a été fait, mais ont également fait part de leurs insatisfactions, comme la nécessité d'atteindre plus rapidement les communautés éloignées et de résoudre les problèmes accumulés avant l'ouragan, tels que l'approvisionnement en eau potable d'une petite communauté voisine.









