
KARLA, Ana et Camilo pensaient que tout serait différent quand ils ont pris leur décision. Ils n’avaient jamais entendu parler de la méthode d’apprentissage Ludique, Didactique et Études linguistiques, cependant ils ne sont pas déçus.
Tous trois ont fait face au peu de connaissances sur cette spécialité mise en place il y a trois ans, au peu d’intérêt de cet enseignement pour certains d’entre eux et y compris au refus de la famille.
Aujourd’hui, leur enthousiasme est tel qu’ils veulent s’inscrire à l’université dès la fin de leurs études de professeur d’anglais en école primaire. Avec 23 autres élèves, ils sont actuellement en 3e année de formation et en dépit de leur jeune âge, ils s’expriment déjà comme des professionnels.
« Nous devons beaucoup travailler car nous ne pouvons commettre aucune erreur lorsque nous sommes face à un élève. Nous ne pouvons pas nous trouver dans la situation de ne pas savoir répondre à la question d’un élève », déclare Karla Alvero Rodriguez.
Pour sa part, Ana Avila Cruz sait ce qu’elle veut : « Obtenir une bonne formation, commencer dans n’importe quelle école, que ce soit en primaire ou au collège, et transmettre mes connaissances dans les écoles où j’ai été formée comme une professionnelle de l’enseignement. Mon rêve, c’est d’aller à l’université ».
Camilo Mariño Fernandez nous donne aussi son avis : « J’aime l’anglais, mais je n’avais pas l’intention d’être professeur. En fait, lorsque j’ai eu plus de contact avec les enfants, je me suis de plus en plus intéressé à eux et à la façon dont je pouvais leur enseigner l’anglais. »
LA VOCATION : PREMIÈRE EXIGENCE
La formation de professeur primaire d’anglais fait partie de l’une des quatre spécialités étudiées à l’École pédagogique Fulgencio Oroz. De même que dans les autres disciplines de l’enseignement primaire, l’éducation préscolaire et l’éducation spécialisée, les candidats doivent réunir certaines qualités, selon le professeur Osdendy Antunez Herrera, directeur de l’école.
« La première exigence, c’est d’avoir la vocation et d’être motivé pour nos formations. La seconde, c’est d’avoir obtenu 80 points (sur 100) au minimum en moyenne générale à la fin de la 3e. »
Les étudiants doivent aussi « avoir l’aval du collège et – souligne Antuñez Herrera – avoir de bons résultats lors de l’entretien préalable à l’inscription dans notre école pédagogique ».
Bien qu’il s’agisse d’une nouvelle carrière, on pense déjà à l’avenir professionnel des étudiants. Ainsi, ils ont la possibilité de s’inscrire au cours de licence à l’Université des sciences pédagogiques Enrique José Varona sans passer d’examen d’entrée, à la fin des quatre années de formation.
Ils peuvent suivre leurs études supérieures soit en cours du soir pour salariés soit en cours de jour, cette dernière possibilité étant réservée aux diplômés ayant obtenu les meilleurs résultats. Très tôt, ces jeunes vont devoir beaucoup étudier.
« Le professeur doit se former constamment. Nous ne pouvons pasnous satisfaire de leur niveau actuel de connaissances. Ils sortent d’ici avec le niveau moyen supérieur, mais nous les engageons aussi à suivre les cours de licence. Une fois la licence terminée, nous les poussons à devenir master, puis docteur en sciences pédagogiques », souligne le directeur de l’école.
ET AVANT LE DIPLÔME ?
Bien qu’il manque encore une année à Karla et Camilo pour terminer leurs études, ils savent déjà ce que sera l’épreuve finale et ils n’hésitent pas à en parler, car ils se sont préparés à ce moment dès le début de leur formation.
En première année, explique Ana à propos de sa formation sur le terrain, « nous faisons de la pratique pour nous familiariser une fois par semaine. C’était l’avant dernier vendredi de chaque mois. En deuxième année, c’était la deuxième semaine de chaque mois ».
Et d’ajouter : « En 4e année, au premier semestre, nous devons assister aux cours à l’école, et au second, nous nous préparons à la pratique pour l’examen final ».
À la fin de l’année scolaire 2016-2017, les 26 étudiants de 3e année de la spécialité de professeur primaire d’anglais, devront mettre en place une séance de classe devant un jury, comprenant chacune des activités éducatives : objectifs, fonctions didactiques, et processus d’enseignement-apprentissage…
Le jour de l’examen, les étudiants peuvent donner leur cours soit devant les élèves avec lesquels ils ont fait leur pratique, soit devant un jury soit devant leurs élèves.
LES MOTIVATIONS ET LES MOYENS
On sait que dans l’apprentissage des langues étrangères, l’enthousiasme du début peut diminuer lorsque manquent les moyens spécialisés. Par chance, à l’école Fulgencio Oroz, les deux conditions sont garanties. Nous pouvons le vérifier en visitant le laboratoire de l’école.
« C’est ici que les étudiants se préparent, indique le professeur Amed Alvaerz Aloma, diplômé de la faculté de langues étrangères de l’École pédagogique qui travaille actuellement avec les élèves de 1ère année.
« Nous donnons les cours de compréhension auditive et de compréhension orale, car ils peuvent interagir de façon dynamique dans les cours de pratique intégrale de langue anglaise.
« Tous les étudiants disposent de la bibliographie actuelle. Nous travaillons avec la méthode At your pace. En 3e année, nous utilisons le livre de Pratique intégrale, un ouvrage collectif d’auteurs de la faculté de langues étrangères et de pédagogie.
« Au fur et à mesure, les groupes qui étudient avec la méthode d’enseignement de l’anglais à l’école primaire, les études linguistiques de l’anglais, augmentent. En 4e année, débute un cours sur l’étude de l’histoire des peuples anglophones du monde, si bien que l’on peut dire que les élèves sortent avec une bonne formation », affirme-t-il.
ANGLAIS SEULEMENT POUR LA PRIMAIRE ?
Peu avant la fin de cette rencontre, nous avons un doute que nous souhaitons éclaircir, surtout si nous connaissons le désir des étudiants de continuer d’étudier à l’université. Le professeur d’anglais du niveau primaire pourra-t-il éventuellement exercer au collège ?
La réponse de Lina Campoalegre Robledo, professeure principale d’anglais, nous satisfait : « Ce sont les pionniers de cette formation.
En 1ere année d’université, ils pourraient donner des cours au collège avec les connaissances acquises, car le collège est la continuité de la primaire.
« Comme pour toute activité enseignante qui débute, le programme de formation dans ces spécialistes de niveau moyen va s’enrichir, non seulement parce que c’est la première fois qu’il est mis en place, mais aussi parce que le commandant en chef Fidel Castro Ruz avait déjà averti au début de la Révolution que les étudiants devaient apprendre une langue étrangère avant d’entrer à l’université », rappelle la professeur Lina Campoalegre.




