
La mise en œuvre du Programme national contre le racisme et la discrimination raciale révèle la volonté politique du pays d'éradiquer, une fois pour toutes, un handicap hérité de l'histoire et incompatible avec le modèle social cubain.
Disons pays et il n'y a pas de rhétorique : ensemble, l'État et la société civile, les organismes gouvernementaux et les organisations sociales, la nation et les territoires, affichent une articulation, comme jamais auparavant, pour faire face au problème.
Trois ans et demi après la mise en œuvre du Programme, qui a dû traverser des situations critiques telles que la pandémie de COVID-19 et le renforcement de la guerre économique des États-Unis contre Cuba, et son grave impact sur les conditions de vie de la population, l'adoption de mesures concrètes et la prise de conscience croissante de la nécessité de donner le coup de grâce à des attitudes et des préjugés absolument incompatibles avec l'idéal socialiste, est notre contribution à la Journée internationale pour l'élimination de la discrimination raciale.
En matière de sensibilisation, il s’avère indispensable de formuler une approche positive globale qui ouvre la voie à des politiques publiques pertinentes. Conçue par un groupe de travail parrainé par la Fondation Nicolas Guillén et la Commission José Antonio Aponte de l'Uneac, composé des docteurs Maria del Carmen Zabala, Mayra Espina et Geydis Fundora et de la master Ileana Nuñez, dotés d’une grande expérience dans l'étude du sujet, ce Programme constitue un outil scientifique fondamental pour l'approche pratique, afin de s'attaquer aux brèches d'équité dérivées des différences de couleur de peau.
Depuis que la commission nationale du Programme a approuvé cette approche, des actions de formation ont eu lieu dans plusieurs provinces du pays, afin que les groupes créés dans les territoires soient en mesure de dynamiser les processus de changement.
L'un des principaux scénarios doit se concentrer sur les écoles. L'éducation joue un rôle majeur dans le développement d'une culture antiraciste. Mais pour que cela soit efficace, la première étape est d’avoir une incidence sur la formation des enseignants, un aspect sur lequel on observe un alignement des ministères de l'Éducation, de l'Enseignement supérieur, de la Santé publique, de l'Intérieur, de la Culture et de l’Institut national des Sports, de l’Éducation physique et des Loisirs (Inder).
Les premiers exemplaires de la brochure intitulée Conceptualisation de l'ethnos cubain, rédigée par Rolando Julio Rensoli et accompagnée d'une précieuse annexe rédigée par Miguel Barnet, dont le contenu condense les hypothèses théoriques qui sous-tendent le programme, ont été distribués dans les écoles.
Le volume Révolution cubaine contre racisme, a été présenté lors du Samedi du livre, qui s'est tenu comme de coutume dans la rue de Madera, sur la Place d'armes du Centre historique de la capitale. Il s’agit d’un compte rendu du diagnostic réalisé par l'équipe de coordination du Programme (Mincult, Minrex, Citma et Uneac), débattu et approuvé par la Commission nationale en tant que base des lignes d'action immédiates et à moyen terme.
Publié par la maison d'édition Ciencias sociales et présenté au public par son directeur, Michel Torres Corona, le livre retrace la genèse et l'historique du phénomène dans notre pays, l’étendue et les limites de la lutte antiraciste dans les premières décennies qui ont suivi le triomphe révolutionnaire, des facteurs objectifs et subjectifs qui influencent la persistance du phénomène jusqu'à notre époque, au 21e siècle et, surtout, les lignes directrices pour y faire face de manière systémique et globale.
L'engagement dans le militantisme antiraciste exprimé à cette occasion a démontré l'une des forces d'un programme dont les piliers sont la pensée de Marti, Maceo, Fidel et Raul, le suivi du Premier Secrétaire du Parti et président de la République, Miguel Diaz-Canel (à la tête de la Commission nationale) et les contributions intellectuelles de Fernando Ortiz et de Nicolas Guillén.
Des représentants du Réseau de quartier afro-descendant, du groupe Afrodiverso et de la Commission José Antonio Aponte ont souligné l'importance du soutien au Programme dans les communautés, en matière de changement des mentalités.
L'hommage rendu à des intellectuels disparus, qui ont contribué largement à promouvoir une culture antiraciste afin que la Révolution conquière toute la justice : Fernando Martinez Heredia, Silvio Castro, Tato Quiñones, Esteban Morales, Antonio Martinez et Rodrigo Espina Prieto a été un moment particulièrement émouvant.