
Dès le 1er décembre, une représentation nourrie d’artistes cubains a fait irruption, avec un protagonisme évident, sur la scène du Festival international du Centre historique de Campeche 2023, et les habitants de cette ville enclavée dans la péninsule du Yucatan, sur la rive occidentale du golfe du Mexique, confirmeront la précieuse proximité des héritages culturels qui se sont mutuellement fécondés au fil du temps.
L'intérêt de dédier à Cuba ce Festival, prévu jusqu'au 20 de ce mois, a été pleinement soutenu par les autorités de Campeche, avec l'appui du gouvernement fédéral et la coopération du ministère cubain de la Culture et de son système d'institutions et d'entreprises. En effet, lors de la présentation de la proposition artistique, le directeur général de l'Institut de la culture et des arts de l'État de Campeche, Esteban Hinojosa Rebolledo, était accompagné de Raisel Calvo Margolles, consul général de la République de Cuba au Yucatan.
Soulignons également la présence de diplômés, d'étudiants et de professeurs d'institutions éducatives cubaines, en vertu d'accords signés avec l'Université des arts et le Centre national des écoles d'art (cneart), en charge d'un gala de cirque et de variétés très attendu, ainsi que d'ateliers et de cliniques pour spécialistes et amateurs locaux, prévus du 11 au 15 décembre au centre culturel El Claustro.
Dès l'inauguration, la participation cubaine s'est fait sentir dans la salle principale du centre historique avec un concert pour le 50e anniversaire de la Nueva trova, conduit par l'un de ses fondateurs, Augusto Blanca. Le programme prévoit successivement des prestations des groupes Barberia Jazz et Habana Swing et, dans un autre ordre, une conférence sur la réalité culturelle cubaine d'aujourd'hui, qui sera donnée à la bibliothèque de Campeche par le poète et scénariste Fidel Antonio Orta.
Durant cet événement, trois autres moments, qui soulèvent de grandes expectatives, sont programmés : l'arrivée de la troupe de théâtre enfantin La Colmenita, de la chanteuse Ivette Cepeda et du trovador Tony Avila et son groupe. La troupe enfantine dirigée par Carlos Alberto Cremata se produira à Campeche et dans les communautés environnantes. Les amateurs de musique de concert attendent également avec impatience le récital annoncé du guitariste cubain Manuel Espinas, qui a mené une carrière professionnelle et d'enseignant constante au Mexique.
Outre Cuba, ce programme intense prévoit la participation d'autres pays : la Russie, l'Argentine, la Suisse, l'Inde et d'autres États mexicains.
Toutefois, une attention toute particulière est réservée à Cuba, comme l'ont convenu Hinojosa Rebolledo et le diplomate Calvo Margolles.
Vers la moitié du 16e siècle, au début de la colonisation européenne, dans la ville récemment fondée de Saint-Christophe de La Havane, fut installé le quartier de Campeche, appelé ainsi en raison de l'arrivée et de l'installation d’habitants indo-américains de la région mexicaine voisine.
L'un des reflets les plus complets de l'interaction née depuis lors se trouve dans la recherche documentée Habaneros campechanos, écrite par le professeur cubain Enrique Sosa, et ses collègues mexicains Carlos Bojorquez Urzaiz et Luis Millet Camara.
À Campeche, les traces d'Eusebio Leal, qui a collaboré au programme de sauvetage du centre historique de la ville côtière et a reçu en son temps le prix le plus important décerné par l'État mexicain à ceux qui se distinguent par leur contribution au patrimoine, sont encore bien vivantes.




