ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN
Grâce à sa victoire, Yaniela a obtenu sa deuxième norme. Photo: Mónica Ramírez

Avant un match, l'esprit de celui qui est déterminé ne pense qu’à la victoire. La joueuse d'échecs originaire de Santiago de Cuba, Yaniela Forgas, avait participé plusieurs fois au Championnat national, mais aucune n'est comparable à celle-ci, à Holguin, où l'effort a été récompensé par la victoire.
–Le fait de jouer contre des stars comme Lisandra Ordaz et d'autres de cette trempe vous a-t-il mis sous pression ?
– Le match contre Lisandra a été très tendu, nous étions à égalité pour la première place, je savais que je devais sortir mon meilleur jeu pour arracher ce point, mais la partie s'est terminée par un match nul.
–Comment évaluez-vous la qualité du tournoi ?
– Ce fut un tournoi extrêmement serré jusqu'à la dernière ronde, j’ai tenté d’obtenir le point décisif avec les pièces noires, ce jour-là, contre la Grand maître Yuleisis Hernandez, de La Havane, une très bonne joueuse, car je n'avais pas d'autre choix. Je suis Maître internationale et je me sentais capable de remporter ce titre, ce qui m'a valu ma deuxième norme de Grand maître. Je me suis préparée physiquement pour ce championnat, car j’avais tendance àêtre fatiguée en fin de partie.  Mais j'ai surmonté ce handicap.
–Êtes-vous nerveuse au début d'un match ?
– La nervosité est toujours présente, mais après le premier mouvement, elle disparaît. Vous devez également être prêt, si vous perdez un match, à rebondir rapidement, comme cela m'est arrivé lorsque j'ai perdu contre la gm Zirka Frometa à la neuvième ronde.
–Quelle autre satisfaction ce titre vous procure-t-il ?
– Je m’étais fixé comme objectif de remporter ce championnat après avoir remporté deux fois le bronze. Je savais qu’avec une meilleure préparation, le titre était possible. Cette victoire m'a assuré une place dans la prochaine équipe cubaine pour l'Olympiade mondiale, cette année, en Russie. Maintenant, je dois participer au Tournoi Capablanca, en mai, et poursuivre mon entraînement.
–Comment partagez-vous le fait d'être  à la fois mère, épouse et joueuse d'échecs ?
– Les horaires des échecs dépendent du temps dont je dispose. Être la mère d'un garçon de huit ans et une épouse est un beau défi. C'est pourquoi j'estime cette victoire méritée : une récompense pour le sacrifice et pour l'amour du sport que je pratique depuis l'âge de neuf ans, avec l'entraîneur Mauricio Rodriguez, qui est comme un père pour moi.