ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN
Photo: Morejón, Roberto

Que de souffrances pour ceux dont l'âme est empoisonnée par la haine, pour ceux qui dénigrent les leurs simplement parce qu'ils pensent différemment, pour ceux qui cherchent à imposer par décret et par la violence leur « démocratie », leur « liberté » ! La scène qui s'est déroulée à Miami lors de la 5e édition de la Classique mondiale de baseball s’est soldée par la victoire de la dignité sur les frustrations de la haine.
Le comportement des perdants haineux face à nos ambassades sportives n'est pas nouveau, seule la méthode a changé. Aujourd'hui, ce sont des frustrés comme Otaola et ses patrons, vaincus comme toujours, parce que, même lorsqu'ils ont cherché à salir la fraternité sportive - ce qu'ils ne comprennent pas, parce que le monde interlope qui les habite les en empêche – notre équipe nationale, le « Team Asere » avait déjà gagné. Leur seule entrée dans le magnifique stade LoanDepot Park  de Miami les a présentés comme des gagnants méritant une avalanche de récompenses, rien que pour la joie et l'amour qu'ils ont répandus parmi les supporters et les adversaires.
Un peu plus de 55 ans se sont écoulés depuis la « Déclaration du Cerro Pelado », nom du navire qui transporta nos sportifs aux Jeux d'Amérique centrale et des Caraïbes à San Juan, dans l'île colonisée de Porto Rico. La volonté de participer y fut exprimée, même s'il fallait s'y rendre à la nage.
En Jamaïque, en 1962, lors d'un événement sportif similaire, dans le stade de baseball Sabina Park, des provocateurs, comme ceux de Miami, lancèrent des chaises et des projectiles sur les membres de notre délégation, qui se sont défendus par la manière forte, mettant en fuite leurs agresseurs ; en 1963, aux Jeux panaméricains de Sao Paulo, au Brésil, l'avion transportant nos athlètes fut interdit d’atterrissage, et le président de l'Institut national des sports, de l’éducation physique et des loisirs (Inder) de l'époque, José Llanusa Gobel, ordonna alors au pilote d'atterrir : « Nous sommes ici pour participer à des compétitions, c'est notre droit », s’exclama-t-il.
À Indianapolis, en 1987, nos sportifs aux Jeux panaméricains durent concourir dans une atmosphère hostile dans plusieurs sites ; en 1993, aux Jeux d’Amérique centrale et des Caraïbes qui se déroulèrent dans la ville portoricaine de Ponce, des tracts furent distribués pour propager la peur et forcer le retrait de notre délégation sportive. Il en a fut de même lors des Jeux continentaux de 1999 à Winnipeg, au Canada, où un journal et une station de radio furent même autorisés à harceler et à inciter nos sportifs à la désertion, le tout accompagné d’un manuel sur la manière de procéder…
Plus récemment, en 2002, le refus d'accorder des visas aux membres de la délégation cubaine a entravé notre participation aux Jeux d'Amérique centrale et des Caraïbes de cette année-là au Salvador ; ce même acharnement abject à notre encontre s’est poursuivi à ces mêmes compétitions, cette fois en 2010, à Mayagüez, Porto Rico.
Pour ne pas remonter plus loin dans le temps, en mai 2021, sous la protection, l'organisation et la direction des sénateurs Rick Scott et Marco Rubio, de la députée Maria Elvira Salazar, et convoqués par le même porte-parole de cette direction, Alexander Otaola, les membres de ce segment ont déversé leur fiel contre la présence des baseballeurs cubains au Tournoi préolympique de West Palm Beach.
Cette même députée, afin de garantir la présence d'un quorum de haineux, a même affecté des ressources à l'achat de billets. Comme si cela ne suffisait pas, il s'est avéré que la sécurité du stade, dont Scott était lui-même responsable, a autorisé les affiches injurieuses et le lancement d'objets sur le terrain contre nos joueurs.
Au LoanDepot Park Stadium, ce fut à peu près du pareil au même, à la différence près que la bassesse avec laquelle ils ont agi n'a fait que confirmer que la ville de Miami n'est digne d'accueillir une compétition sportive.
Elle ne l'est pas, non pas à cause de ses habitants, dont beaucoup ont condamné les agressions grotesques, mais à cause d'un groupe qui a tenté de s'approprier le spectacle qui appartient aux meilleurs  baseballeurs du monde. Nombre d’entre eux ont contribué à protéger les joueurs et leurs familles - également agressées, y compris des enfants - nous y compris, les journalistes.
Un groupe de Vénézuéliens qui, la veille (18 mars) du match Cuba-usa, étaient allés soutenir leur équipe dans un match spectaculaire contre le pays hôte, remporté 9 à 7, a tenu tête aux agresseurs dans les dernières minutes du match, leur disant qu'ils n'étaient pas des partisans du gouvernement vénézuélien, mais que jamais ils ne cracheraient sur leur pays.
Des Cubains vivant à Miami même sont aussi venus soutenir leur équipe, et contribuer à leur sécurité face à la véritable gueule fasciste des agresseurs. Ils étaient issus du peuple, il y avait des professionnels, des sportifs.
Ils ont dit avoir honte de ce qu'ils voyaient. Non, bien sûr, nous ne révélerons pas leurs noms ou leurs coordonnées. Nous respecterons leur anonymat, pour leur sécurité et celle de leurs proches, pour éviter qu’ils soient diabolisés, comme la délégation cubaine à la Classique mondiale.
Le traitement honteux et autres manifestations de discours de haine envers l'équipe cubaine font mal, certes, mais, une fois de plus, la victoire a souri à ceux qui aiment et qui créent. Notre Team Asere est sorti vainqueur de cette épreuve qu'il a uni les Cubains à partir de ce qu'ils aiment le plus, le baseball, et ses joueurs - où qu'ils vivent - à partir de leurs racines culturelles.
Ce fut un coup de circuit de Cuba, frappé par ceux qui, sur l'Île, luttent et résistent, par ceux qui, à l'étranger, continuent d'être liés à leur terre aux nobles sentiments et par cette cubanité débordante que nous exprimons et défendons dans tous les coins du monde. Comme il est beau de se sentir cubain !