ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN

Au cas où quelqu’un aurait pensé que les délégations de Cuba et du Venezuela étaient isolées au Forum de la Société civile, qui se tient parallèlement au 7e Sommet des Amériques au Panama, il sera surpris en constatant l’immense soutien qu'elles ont reçu de la part de leurs homologues du continent.

Cuba arrive avec le mandat des organisations de notre société civile. Photo: Ismael Francisco

Plusieurs mouvements sociaux de la région se sont joints à la position cubaine d'exiger l'expulsion d'un groupe de mercenaires ayant des relations terroristes, qui ont été accrédités au Forum, alors que des représentants légitimes, soit ont vu leur accréditation retardée, soit n’ont pas pu accéder au salon.

Les délégations de Cuba et du Venezuela ont quitté de la session inaugurale après la confirmation de la présence des contre-révolutionnaires, mais elles sont revenues le lendemain pour participer aux tables de travail sur les thèmes : Participation citoyenne, Gouvernabilité démocratique, Santé, Éducation et Environnement.

Là, elles ont de nouveau réaffirmé leur refus de discuteravecdesreprésentantsillégitimesà la soldedepuissancesétrangères,etont reçule soutien de plusieursmouvementssociauxdenotrerégion.
Edgardo Voitier,duFrente Amplio Colonense panaméen,a luuncommuniquéau nomd'organisationsde lasociétécivilepanaméenne,condamnantlaprésencedepersonnesqui« ne croient niàlaprospériténiàlapaix,etquine viennent pas pour contribuer,mais pourprovoquer ».
Voitier a rappelé que certains de ces mercenaires cubains avaient des liens avec le terroriste Posada Carriles, celui-là même qui avait prévu de faire exploser le Grand amphithéâtre de l'Université de Panama en 2000, afin d’assassiner le commandant en chef Fidel Castro, ainsi que les trois mille personnes présentes.

« S’il n’y avait pas eu les services de sécurité d'un autre pays (Cuba), aujourd’hui je serais mort », a dit Voitier, qui assista au discours historique de Fidel.

L'Alliance stratégique nationale, un groupe de plus de 80 organisations sociales, corporatives et syndicales panaméennes, s’est associée au soutien envers Cuba.

SOUTIEN FERME AUX TABLES DE TRAVAIL

Granma a pu constater que les tables Gouvernement démocratique et Participation citoyenne n’ont pas pu mener à bien leurs sessions, car la majorité des participants soutenait la position cubaine, alors que l'autre prétendait organiser un forum parallèle.

« Il ne s’agit pas du problème de Cuba et du Venezuela, mais de toute l’Amérique latine et des Caraïbes », a déclaré la déléguée brésilienne Maria do Socorro Gomes Coelho, à la table sur la Gouvernabilité.

Et d’ajouter que la société civile d'aucun pays ne pouvait soutenir l'ingérence, et elle a appelé à concentrer les forces dans le projet d'intégration de Notre Amérique, la Communauté des États latino-américains et caribéens (Celac).

Dans ce même espace, d'autres représentants latino-américains ont manifesté leur rejet de la présence de mercenaires cubains, qui s’étaient joints aux débats vers la fin de la première journée de l'événement.

Odalys Pérez, fille du pilote de l'avion de la compagnie Cubana de Aviacion qui explosa en vol au large des côtes de la Barbade en 1976, a dénoncé la présence dans la salle d’un mercenaire à la solde de Luis Posada Carriles, commanditaire de l'attentat dans lequel son père trouva la mort.

« Sa présence était un affront à la revendication de notre peuple et aux victimes du terrorisme », a-t-elle dit à la presse. « En tant que fille et en tant que Cubaine, je ne pouvais pas le tolérer. »

Parallèlement, lorsque la délégation de notre pays a pris place à la table Participation citoyenne, un groupe important de contre-révolutionnaires était déjà installé.

Ricardo Guardia Lugo, président de l'Organisation continentale latino-américaine et caribéenne des étudiants (OCLAE), a affirmé à Granma que nos représentants se sont adressés aux organisateurs pour réclamer l'expulsion de ces personnes, comme condition pour commencer les débats. Des délégués de Cuba, d’Argentine, de la Barbade, du Brésil, de Colombie, du Chili, d’Équateur, du Salvador, du Guatemala, du Honduras, du Mexique, du Panama, du Pérou, d’Uruguay et du Venezuela ont soutenu cette position, ce qui a provoqué des confrontations.

« L'Amérique unie ne sera jamais vaincue », était le slogan que l’on entendait dans l'enceinte.

Des sources du service de sécurité du Forum ont signalé à ce journal que l’altercation a été verbale et n'en est pas arrivée à la violence physique.

Lilian Tintori, épouse de Leopoldo Lopez, l’opposant vénézuélien emprisonné pour sa participation aux manifestations violentes de février de l'année dernière, assistait à cette même table.

CUBA N'A PAS QUITTÉ LES FORUMS

Bien que les tables Participation et Gouvernabilité n'aient pas pu fonctionner de manière correcte du fait de l'intransigeance des organisateurs, Cuba n'a pas renoncé à participer au Forum de la Société Civile.

Yoerki Sanchez, membre de l'Union des journalistes de Cuba, a signalé que nos délégués ont participé aux débats en faisant des propositions sur les thèmes en discussion aux tables, ajoutant qu'ils étaient venus de Cuba avec un mandat des organisations de notre société civile pour transmettre leurs opinions, mais cela ne signifiait pas que « nous allions discuter avec des mercenaires ».

Dans les salons où ces personnes étaient absentes, a-t-il précisé, le débat a été possible. Dans les autres salles, ils ont dû exiger leur expulsion.

Selon certains membres de la délégation cubaine, d'autres tables de travail comme Éducation, Santé et Environnement, ont fonctionné normalement, et le prestige et les résultats exemplaires de notre pays ont été reconnus.