« Tout ne se résoudra pas à Paris, mais rien ne se résoudra sans Paris. Je pense que la lutte contre le changement climatique n’est plus seulement une question environnementale. Ensemble, faisons de cette conférence le sommet historique que le monde attend », a déclaré Laurent Fabius à l’ouverture de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP21) à Paris.
Le chef de la diplomatie française et président de la Conférence a rappelé que la lutte contre le changement climatique est une obligation vitale et que « dans onze jours nous devons parvenir à un accord universel et ambitieux, différencié, juste, durable, équilibré et contraignant ».
Depuis le 30 novembre, la capitale française a accueilli environ 150 chefs d’États ou de gouvernement qui participent à la 21e Conférence des parties de la Convention cadre des Nations Unies sur le Changement climatique de 2015 (COP21).
Ce sommet, également appelé Paris 2015, est le cadre choisi pour parvenir à l’ « Accord universel sur le changement climatique » pour contenir le réchauffement en dessous de 2°C.
L’action pour le climat faisait partie des 17 Objectifs de développement durable, adoptés en septembre dernier durant le Sommet spécial sur le développement durable des Nations unies.
À Paris, la première journée de la Conférence a été marquée par les interventions de hauts dirigeants, et les participants ont observé une minute de silence en hommage aux victimes des attentats du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, qui ont fait 132 morts et plus de 300 blessés
En raison de ces tristes événements, la réunion a été réduite aux négociations officielles, les manifestations, les marches et toutes les activités collatérales ayant été annulées, et un vaste dispositif de sécurité a été déployé.
À cet égard, dans son allocution, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, a déclaré qu’« aucune cause ne peut justifier la violence qui a été vécue ces derniers jours à Paris, mais aussi à Beyrouth, à Bagdad ou à Bamako ».
Pour sa part, le président français François Hollande a insisté sur la nécessité d’apporter une « réponse solidaire », ajoutant qu’« aucun État ne doit pouvoir se soustraire à ses engagements » et qu'« aucun territoire ne doit être laissé seul face au dérèglement climatique », notamment les îles qui risquent de disparaître.
Pour sa part, le président des États-Unis, Barack Obama, a indiqué que « nous sommes en mesure de changer l’avenir ici et maintenant, mais ce ne sera possible que si nous sommes à la hauteur des enjeux ».
Selon le quotidien argentin La Nacion, avant son discours Obama s’est réuni avec son homologue chinois, Xi Jinping, avec lequel il a été convenu de renforcer la coopération entre les deux pays pour que la conférence de l'ONU sur le changement climatique aboutisse à des résultats ambitieux.
Dans son discours, le président russe Vladimir Poutine a souligné quant à lui que « nous avons dépassé nos obligations du Protocole de Kyoto », et que « non seulement la Russie n'a pas laissé augmenter les émissions de gaz à effet de serre, mais elle les a significativement réduites, grâce à cela, près de 40 milliards de tonnes d'équivalent gaz carbonique n'ont pas atteint l'atmosphère ».
En guise de comparaison, Poutine a cité la quantité d'émissions de tous les pays du monde en 2012 :
46 milliards de tonnes.
Quant à la présidente du Brésil, Dilma Rousseff, elle a signalé qu’il existe « un sentiment d’urgence, si bien que nous devons renforcer notre leadership. Notre action ne sera utile que si elle est collective. La meilleure manière de trouver des solutions, c’est de nous unir pour trouver un accord équitable, ambitieux et durable ».
Le président chinois Xi Jinping, a rappelé dans son allocution que son pays est aujourd’hui à l’avant-garde des pays en matière de conservation énergétique et d’utilisation des ressources renouvelables, et il s’est engagé à maintenir ces efforts, notamment en ce qui concerne la coopération entre les pays du Sud.
Jacob Zuma, le président d’Afrique du Sud – pays qui occupe la présidence du Groupe des 77 et la Chine –, a pris la parole au nom de cette organisation pour exhorter « les pays développés, qui ont une importante responsabilité historique, à honorer leurs engagements ».
Dans son intervention, le chef d’État bolivien Evo Morales a déclaré que « si nous continuons dans la voie du capitalisme, nous sommes condamnés à disparaître ».
Selon l’agence Prensa Latina, le président équatorien Rafael Correa a affirmé que la principale réponse à la lutte contre ce phénomène, c’est la justice environnementale, et il a rappelé l’importance de créer la Cour internationale de justice environnementale.
Selon l’agence Reuters, les mises en garde des scientifiques, les revendications des activistes et les demandes de dirigeants comme le Pape François, ajoutées aux grands progrès réalisés en matière de sources d’énergie alternatives comme l’énergie solaire, sont des facteurs qui ont ajouté de la pression pour diminuer les émissions de gaz à effet de serre, qui sont responsables du réchauffement de la planète.
Les échanges sur le climat réunissent des délégations d’environ 195 pays au Parc des expositions de Paris-Le Bourget, dans le nord de la capitale, un site qui sera placé sous la juridiction des Nations unies jusqu’à la fin de la réunion, le 11 décembre.
La Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique a été adoptée durant le Sommet de la Terre de Rio de Janeiro, en 1992. Elle est entrée en vigueur le 21 mars 1994 et a été ratifiée par 196 signataires (195 États et l’Union européenne), qui constituent les parties intéressées.
La Conférence des parties est l’organe directeur de la Convention, et organise chaque année des conférences mondiales pour conclure des accords visant à assurer le respect des objectifs de lutte contre le changement climatique.