ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN
Miguel Diaz-Canel, président de la République de Cuba, avec son homologue mexicain Andrés Manuel Lopez Obrador. Photo: Estudios Revolución

MEXICO.— Depuis plus d'un siècle, des histoires communes unissent les peuples mexicain et cubain, dont les liens sont également marqués par de profondes affinités culturelles et des relations de coopération. La visite officielle du président Miguel Diaz-Canel Bermudez dans ce pays frère, la première après son élection, le 10 octobre, à la présidence de la République de Cuba, s’inscrit dans le cadre de la fraternité et de la continuité.

Des exclamations de « Cuba Sí, Yankees NO ! » et « À bas le blocus » ont accueilli Diaz-Canel à son arrivée au Palais national, peu après midi, après avoir été accueilli à l'aéroport international « Benito Juarez » par Maximiliano Reyes Zúñiga, Sous-secrétaire d'État pour l'Amérique latine et les Caraïbes.

Andrés Manuel Lopez Obrador, président constitutionnel des États-Unis du Mexique, a accompagné son homologue cubain jusqu’au Patio d'honneur. Une cérémonie officielle de réception solennelle et brève, où les notes des hymnes nationaux des deux nations ont résonné dans le majestueux bâtiment, orné pour l'occasion de magnifiques drapeaux de Cuba et du Mexique.

Plus tard, les deux présidents se sont rendus au Bureau présidentiel où ils ont tenu une séance privée, à laquelle ont également participé le ministre cubain des Relations extérieures Bruno Rodriguez Parrilla et notre ambassadeur, Pedro Nuñez Mosquera. Du côté mexicain, Marcelo Luis Ebrard Casaubon, Secrétaire aux Affaires étrangères, et Maximiliano Reyes Zuñiga, Sous-secrétaire d'État pour l'Amérique latine et les Caraïbes, étaient également présents.

Au cours de la séance de l'après-midi, les deux chefs d'État se sont également rencontrés pour longue réunion, à laquelle ont participé les délégations officielles respectives. Lors de la rencontre cordiale – comme l'a écrit le chef de la diplomatie cubaine sur son compte Twitter –, les deux parties ont ratifié « leur volonté de continuer à développer le dialogue politique et diplomatique et à élargir les relations économiques et commerciales, les investissements et la coopération ».

La délégation cubaine pour cette importante visite était composée du ministre des Relations extérieures, Bruno Rodriguez Parrilla, du ministre du Commerce extérieur et des Investissements étrangers, Rodrigo Malmierca Diaz, du ministre de l'Énergie et des Mines, Raul Garcia Barreiro, Eugenio Martinez Enriquez, directeur général pour l'Amérique latine et les Caraïbes, et Ernesto Soberon Guzman, pour les Affaires consulaires et des Cubains résidant à l'étranger, et de l’ambassadeur cubain au Mexique, Pedro Nuñez Mosquera.

CUBA EST UN EMBLÈME DE LA LUTTE CONTRE LES INTÉRÊTS IMPÉRIALISTES

Le Sous-secrétaire d'État pour l'Amérique latine et les Caraïbes a qualifié la visite du président Diaz-Canel aux États-Unis mexicains de « moment emblématique ; très importante parce qu'elle constitue un nouvel exemple de l’amitié, de l'affection et de la fraternité historique du peuple et du gouvernement mexicain envers Cuba », la première visite effectuée par un chef d'État depuis l'accession du président Andrés Manuel Lopez Obrador à la tête du Mexique en décembre dernier.

Dans le contexte complexe que vit la région, où les deux pays défendent des positions communes sur la question internationale, « Cuba a toujours été pour nous un emblème de la lutte pour la liberté, de la lutte contre les intérêts impérialistes dans la région », a souligné le Sous-secrétaire d'État dans ses déclarations à la presse cubaine.

Face aux « velléités interventionnistes actuelles, comme dans les années 1980, le Mexique réaffirme aujourd'hui sa politique étrangère fondée sur le principe de la non-intervention, l’autodétermination, la coopération pour le développement et, surtout, le dialogue comme seul moyen de régler les conflits. Aussi, la fraternité et la synergie qui existent dans les positions des deux pays sont-elles aujourd’hui plus fortes que jamais », a-t-il dit.

Il reste beaucoup à faire en matière de coopération entre les deux gouvernements. Face à un tel défi, le Sous-secrétaire d'État a estimé qu' « il y a beaucoup de progrès à faire » et, sans mentionner les secteurs spécifiques, il a souligné l'objectif de continuer à promouvoir les programmes permanents qui existent dans les domaines de l'enseignement supérieur, de la santé et des soins hospitaliers.

Il a ensuite considéré la relation historique qui distingue les deux pays comme étant « extrêmement proche », « une relation de grande affection, une relation en vertu de laquelle nous voulons produire des résultats concrets et tangibles au bénéfice de nos peuples ».

Face à la question de savoir si le fait que le premier chef d'État à réaliser une visite officielle au gouvernement de Lopez Obrador soit cubain était une coïncidence ou une intention, sa réponse n’a laissé aucun doute : « Elle est absolument intentionnelle ».

Avant cet échange, le président Lopez Obrador avait déclaré lors de sa conférence matinale habituelle avec les médias nationaux et internationaux : « c'est une visite importante, car nous pouvons dire que le peuple cubain et le peuple mexicain sont des peuples frères ».

C'est une visite qui, de toute évidence, est aussi un signe de la volonté de coopération au développement partagée par les deux gouvernements.

En contexte

RELATIONS CUBA-MEXIQUE

Le Mexique est un pays très cher à Cuba, avec lequel nous partageons une tradition d'histoire et d'amitié.

Les batailles cubaines ont été étroitement liées aux luttes et à l'histoire du Mexique.

Notre Héros national, José Martí, vécut au Mexique. Dans ce pays, il enrichit sa vision révolutionnaire et américaine.

Il existe un échange culturel important dans de nombreuses manifestations artistiques telles que le cinéma, la littérature, le théâtre, la peinture et la musique.

Le 20 mai dernier, nous avons célébré 117 ans de relations diplomatiques ininterrompues entre nos deux pays.

Nous, les Cubains n'oublierons jamais le soutien reçu du Mexique dans la région lorsque, au début de la Révolution, ce fut le seul pays à ne pas avoir rompu ses relations avec nous et rejeté les tentatives d'isolement du gouvernement des États-Unis contre Cuba. 

La victoire historique du Président Andrés Manuel Lopez Obrador représente une occasion de resserrer les liens historiques, culturels et amicaux et, en même temps, d'élargir les relations bilatérales.

En avril dernier, Cuba et le Mexique ont tenu avec succès la 7e Réunion du Mécanisme permanent d'information et de consultations politiques, qui a permis d'approfondir les liens diplomatiques bilatéraux et d'élargir les relations économiques, commerciales et de coopération.

La tenue de la 24e Rencontre nationale de solidarité avec Cuba, en mars dernier, a confirmé la relation inconditionnelle d'amitié et de solidarité entre les deux peuples.

Cuba et le Mexique disposent d'un cadre juridique consolidé qui permettra de développer les échanges dans des secteurs d'intérêt mutuel tels que la santé, l'éducation, le sport, le tourisme, la culture et la biotechnologie.

Les échanges bilatéraux réalisés cette année, y compris les visites des ministres cubains des Relations extérieures, de la Santé et du Tourisme, de la rectrice de l'Université de La Havane, ainsi que celles du Secrétaire à la Santé et du Président de la Commission nationale des sports du Mexique dans notre pays, ouvrent de nouvelles possibilités de dialogue et de coopération dans l’intérêt de nos deux peuples. 

Cuba est prête à contribuer modestement, dans des domaines d'intérêt commun, au développement et au renouveau du Mexique promu par le gouvernement du président Lopez Obrador.

Les conditions sont réunies pour renforcer encore davantage les liens économiques et commerciaux.

Le Mexique est le deuxième partenaire commercial de Cuba dans la région et le cinquième au niveau international

À noter la présence importante d'hommes d'affaires mexicains dans les programmes de développement de Cuba.

Sources : Cubaminrex et Granma