
CARACAS.— Serait-ce l’humanité de cette œuvre, les certitudes retrouvées, les vies sauvées ici. Ou peut-être les mille et une traces de fraternité qui ont marqué l'espoir du Venezuela en un peu plus de deux décennies.
Ce sera pour l’une ou l’autre des raisons. Mais lorsque les inimitables blouses blanches se rendent au centre de vaccination, il semblerait que les humbles habitants de Ciudad Tiuna, dans la municipalité de Libertador à Caracas, voient l'aube s’approcher.
« Les voilà, que le Seigneur les bénisse ! », s'est exclamée une femme d'âge moyen, originaire de Caracas, lorsqu'elle les a vus apparaître à un coin de rue, à quelques mètres de l’école primaire Simoncito, où a été installé l'un des centres de vaccination avec Abdala, dont la troisième dose a été injectée aux 10 000 premières personnes sur les 4 millions qui recevront l'immunogène dans ce pays.
Le soleil ne s'était pas encore levé sur les imposantes collines qui entourent cette ville, et les médecins en blouse blanche, presque tous très jeunes, étaient là, entre plaisanteries, marques d'affection et bonne humeur, avec leurs salutations à la cubaine, auxquelles répondait un murmure de gratitude. Pas une goutte de découragement.
Où est l'amertume de ces « esclaves » ? C'est ainsi que les ennemis de Cuba veulent les dépeindre, sans aucun scrupule, en proférant des calomnies visant à discréditer le travail de notre personnel de santé, qui a bénéficié à plus de 160 pays, et a contribué à combattre le coronavirus dans 40 d'entre eux.
La frustration de ces professionnels ne pourrait pas être dissimulée s'il y avait un atome de vérité dans les affirmations mensongères d'Antony Blinken le 1er juillet dernier, lorsqu'il a renoué avec le discours cynique dans une nouvelle tentative d'impliquer notre pays dans la traite des êtres humains.
« Comme on dit ici, je me fiche de cette infamie contre nous,», a déclaré Alia Acosta Sala, une infirmière de l'Île de la Jeunesse, qui effectue sa deuxième mission sur le sol bolivarien. « Personne ne m'a forcée à venir, je suis ici de mon plein gré, mon devoir me l'impose. »
« Ils veulent justifier tout le mal qu'ils nous font », poursuit Alia, tout en injectant Abdala dans une épaule vénézuélienne.
« Ils nous calomnient pour ternir notre effort de solidarité, ce qu'eux, avec beaucoup plus de moyens, ne font pas », dit-elle, avant d'invoquer une chanson cubaine : « Ils ne vont pas l’empêcher. »
Des points de vue similaires ont été exprimés à Granma par le Dr Luis Bueno Pardo, un spécialiste en médecine généraleintégrale, âgé de 34 ans, originaire de Santiago de Cuba, et Delia Virgen Yero, une infirmière de Manzanillo, qui travaillent à la vaccination avec Abdala à Ciudad Tiuna.
« “Merci ! Que Dieu vous bénisse !“, sont les phrases que nous avons le plus entendus de la bouche des Vénézuéliens ces jours-ci », nous confie Delia Virgen. « Nous avons dû expliquer à certains d'entre eux en quoi consistait ce vaccin, c'est vrai, mais un grand nombre m’a donné leur bénédiction. Certains nous ont dédié des poèmes, et j’en ai vus pleurer d’autres de gratitude. »
Quelques mètres plus loin, comme pour confirmer que l'intrigue et le mensonge ne parviendront pas à entamer le prestige de la médecine cubaine, Juan Velazquez, un chauffeur âgé de 57 ans, déclare : 
 « J'ai eu quelques doutes quand j'ai entendu parler de ce vaccin ; certains par ici ne disent pas de très bonnes choses à son sujet.»
—Et pourquoi es-tu venu, malgré tes doutes ?
—Je suis ici parce que le vaccin est cubain, car je veux prendre soin de ma vie. 






