ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN
Alors que le monde a un besoin urgent de paix, exige une baisse des prix des denrées alimentaires, des carburants et des engrais, les tambours de la guerre battent plus fort. Photo : Prise sur pressenza.com

• Le Secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, a récemment averti que le monde est confronté à une « vague sans précédent de faim et de misère », touchant des centaines de millions de personnes ; une catastrophe causée par les pénuries alimentaires résultant des impacts du changement climatique, des années de la pandémie de coronavirus, des inégalités, de la pauvreté, de la crise mondiale, de la guerre en Ukraine et des politiques de sanctions.
Il a insisté sur le fait qu'aucun pays ne sera à l'abri de ses répercussions sociales et économiques, tout en précisant que cette situation entraînera plusieurs famines en 2022, et pourrait être encore pire en 2023.
Guterres a insisté sur les efforts de l'onu en faveur de la paix en Ukraine et du déblocage des exportations de nourriture et d'engrais en provenance des pays en conflit, l'une des principales causes de la flambée des prix des denrées alimentaires et des carburants qui a aggravé la crise actuelle.
Le haut fonctionnaire a appelé à l'allègement de la dette des pays pauvres afin de soutenir leurs économies, et à la stabilisation des marchés alimentaires par le secteur privé.
Dans le même temps, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a révélé dans son récent rapport sur les perspectives de l'alimentation que le coût mondial des importations de denrées alimentaires augmentera de 51 milliards de dollars par rapport à 2021 et qu'il est « inquiétant de constater que de nombreux pays vulnérables paient davantage mais reçoivent moins de nourriture ».
Alors que les appels à la paix, à la réduction de la dette du Tiers monde, à la création de fonds financiers de l'onu pour faire face au moment critique, à l'arrêt de la guerre en Ukraine, source manifeste d'instabilité en Europe, à l'adoption de politiques responsables contre le changement climatique et à l'instabilité migratoire mondiale se multiplient, la réponse de l'Occident est celle de la menace et de la confrontation, avec des contributions ridicules à la solution de ces défis et en misant tout sur la guerre.
Toutes les déclarations du gouvernement des États-Unis, de ses alliés les plus proches et de l'otan débordent d'arrogance, d'ingérence et d'irresponsabilité : elles alimentent encore davantage le conflit à Kiev et révèlent une déclaration voilée d'hostilité, sans grande diplomatie, à l'encontre de Moscou et de Pékin.
Cette intention hégémonique, impériale, pro-américaine et conflictuelle a été rendue manifeste à l'ouverture du Sommet de l'otan à Madrid par le Secrétaire général de l'otan, Jens Stoltenberg, qui s'en est pris ouvertement à la Russie et à la Chine dans son discours inaugural, désignant ces deux puissances en termes offensifs comme les ennemis du présent : des « régimes autoritaires » qui « défient ouvertement l'ordre international ».
Plutôt qu'un sommet visant à résoudre les problèmes qui menacent l'humanité, ses projections prévoient davantage d'armes, une aide militaire de plusieurs milliards de dollars à l'Ukraine, un renforcement du siège de l'otan contre Moscou, une augmentation des dépenses et des investissements dans l'industrie de la guerre, de nouvelles bases militaires étasuniennes en Europe, une coordination accrue des services de renseignement et une aide militaire accrue à l'Ukraine. Plus de coordination des renseignements que d'aide humanitaire pour endiguer les flux migratoires en provenance du « flanc sud » (nouvelle appellation) ; plus de peur pour justifier de nouvelles sanctions concertées contre les Russes et les Chinois, avec un discours arrogant de Guerre froide en période de risques nucléaires, quand les dirigeants étasuniens et britanniques persistent à montrer les dents.
Rien qu'entre janvier et mai 2022, les États-Unis ont consacré plus de 40 milliards de dollars au soutien de l'Ukraine dans le cadre de la guerre, et l'Union européenne plus de 27 milliards d'euros ; cependant, pour faire face à la crise alimentaire actuelle, l'Occident n'a contribué qu'à hauteur de 5 milliards de dollars aux efforts des Nations unies.
Comme si cela ne suffisait pas, les premières annonces de la délégation conduite par Biden au Sommet de Madrid ont été qu'elle allait renforcer sa présence militaire en Pologne, en Roumanie, en Espagne, en Italie, au Royaume-Uni et en Allemagne, ainsi que dans la région de la Baltique. Le président des États-Unis a également indiqué que les déploiements en rotation avec les forces blindées, l'aviation, la défense aérienne et les forces d'opérations spéciales dans les pays baltes seront « accrus ».
Alors que le monde a besoin et réclame la paix, exige une baisse des prix des denrées alimentaires, des carburants et des engrais, les tambours de la guerre battent sous la direction de Joseph Biden, de Stoltenberg et du Premier ministre britannique, qui profitent de la grave crise qu'ils ont fomentée avec la guerre en Ukraine pour consolider davantage l'expansionnisme de l'otan et les intérêts géostratégiques de Washington.
Contre la faim, la mort ou la troisième et dernière guerre mondiale (d'extermination nucléaire), la Maison-Blanche et l'Occident s'obstinent à empêcher la paix malgré le nombre élevé de victimes, les dépenses, les impacts ou les crises provoquées sur la planète, déjà assommée par les pandémies, les sécheresses, les famines, les migrations incontrôlées et autres guerres de pillage ou de rapine, aux frais du Pentagone.
Bien que certains commentateurs étasuniens et européens décrivent crûment les dangers potentiels de l'attitude belliciste de Biden et de ses alliés, ils ne cachent pas le poids qu'ont dans tout ce qui se passe les intérêts du groupe du parti démocrate, qui s'attache à empêcher le retour de Trump et des républicains, et qui ont besoin d'un conflit à haute tension pour les aider à se positionner dans le courant « patriotique » qui leur permettra de remporter les élections de mi-mandat de novembre prochain.
À propos des résultats du Sommet de Madrid, un commentateur espagnol a déclaré sans ambages :
« L'otan, qui avait été diagnostiquée comme "en état de mort cérébrale" par le président Macron, a reçu un miraculeux coup de pouce expansionniste (...) La question de savoir si une telle expansion offre plus de sécurité est écrite dans les étoiles, même si ce sont les étoiles du drapeau étasunien, puisque les gouvernements des États-Unis ont toujours opéré selon leurs propres desseins ou intérêts, de manière unilatérale, comme nous l'avons vu en Afghanistan et dans d'autres conflits. »