« Nous n'avons jamais mis de barrière, c'est le blocus qui a mis des barrières ». La réponse donnée par le Premier Secrétaire du Comité central du Parti et président de la République, Miguel Diaz-Canel Bermudez, à l'agence de presse étasunienne AP, lors de l'ouverture de la 38e Foire internationale de La Havane, s'applique à tous les problèmes issus de la politique hostile du gouvernement des États-Unis contre Cuba, notamment à travers le blocus économique, commercial et financier.
Le renforcement du blocus a également été une cause aggravante de la situation migratoire actuelle entre les deux pays, ainsi que le non-respect de l'accord bilatéral en la matière. Deux points qui ont été abordés lors des discussions sur l’immigration entre les représentants des deux pays, tenues le 15 novembre à La Havane, en vue d'éviter le transport irrégulier, dangereux et désordonné de personnes.
Cuba a réitéré sa préoccupation quant à l'impact négatif du blocus et des mesures de durcissement extrême mises en œuvre par l’administration étasunienne depuis 2019. « Il ne fait aucun doute qu'une politique visant à abaisser le niveau de vie de la population constitue une incitation directe à l'émigration », a déclaré à la presse Carlos Fernandez de Cossío, vice-ministre des Relations extérieures, qui dirigeait la délégation cubaine.
Comme autre incitation, il a dénoncé la Loi d'Ajustement cubain et le traitement préférentiel dont bénéficient les Cubains qui entrent illégalement aux États-Unis.
Il a également déclaré que la migration irrégulière entraîne des pertes de vies humaines et crée des conditions propices à d'autres phénomènes tels que la fraude migratoire, la traite des êtres humains et le trafic de personnes.
« Utile et constructive », c’est ainsi que Fernandez de Cossio a qualifié cette réunion, au cours de laquelle les parties ont examiné le respect des accords bilatéraux en matière de migration et ont reconnu les mesures prises ces derniers mois pour assurer leur mise en œuvre effective.
La délégation cubaine, a-t-il dit, a salué l'annonce de la reprise complète des services de visa d'immigrant à l'ambassade des États-Unis à La Havane, à compter du 4 janvier 2023.
Concernant le processus de rapatriement des migrants jugés comme inadmissibles sur leur terrotoire par les États-Unis, il a précisé que Cuba est prête à recevoir des vols de personnes expulsées et, actuellement, les parties s'accordent sur les termes et les conditions de ces vols, interrompus durant la COVID-19.
