ORGANE OFFICIEL DU COMITÉ CENTRAL DU PARTI COMMUNISTE CUBAIN

La vice-présidente argentine, Cristina Fernandez de Kirchner, a été condamnée à six ans de prison et à l'interdiction à vie d'exercer une fonction publique, à l'issue d'un procès politique de trois ans et demi qui a été émaillé de scandales.
Le Tribunal oral fédéral 2, composé des juges Jorge Gorini, Rodrigo Giménez Uriburu et Andrés Basso, a déclaré l'ancienne présidente coupable du délit d'« administration frauduleuse au détriment de l'administration publique ».
Une condamnation qui ressemble davantage à un règlement de comptes politique, à travers le montage de preuves truquées. Ce procédé n'est pas nouveau, je dirais même qu'il est assez récurrent de la part des gouvernements de droite contre des secteurs de la gauche dans la région latino-américaine, dans le but de les stigmatiser comme « corrompus », en utilisant un appareil de « justice » toxique, accompagné d'un travail médiatique visant à créer des états d'opinion basés sur le mensonge.
Dans le cas de la vice-Présidente, elle a été mise en cause dans l'affaire «Vialidad », selon laquelle, entre 2003 et 2015, des travaux publics avaient été concentrés dans la province de Santa Cruz et les attributions de marchés avaient bénéficié au même groupe d'entreprises.
En août 2022, le procureur Diego Luciani a présenté son acte d'accusation contre Cristina, la déclarant coupable d'« association illicite » et d' « administration frauduleuse aggravée ».
Depuis son inculpation, Cristina Fernandez a affirmé que cette affaire avait été montée par l'opposition, comme si elle appartenait à un « parti judiciaire » dont le seul but est de l'exclure de la politique nationale.
En tout état de cause, la demande de six ans de prison et l’inhabilitation de l'actuelle vice-Présidente pour l'exercice de fonctions publiques se heurteront à des obstacles juridiques pour leur application.
Cristina Fernandez ne peut pas être détenue tant qu'elle occupe la vice-présidence. Elle devrait donc d'abord faire l'objet d'un procès en destitution pour être démise de ses fonctions.
Par ailleurs, la Constitution argentine habilite le président du pays, Alberto Fernandez, à la gracier.
Cet usage ou cet abus de la justice nous ramène à 2018, lorsque le président argentin de l'époque, Mauricio Macri, sans qu'aucun juge ne l'accuse et sans qu'aucun média ne l'interroge, a contracté un prêt du Fonds monétaire international de 44 milliards de dollars.
Ce faisant, son pays devenait prisonnier d'une dette conditionnée aux plus grandes pressions de cette institution financière internationale.
Cette action et bien d'autres ont suivi un cours normal pour la « justice » argentine, bien que des accusations aient souvent été portées contre le président de l'époque pour une éventuelle mauvaise gestion des finances du pays.
Cependant, la réalité est que l’énorme dette contractée par Macri a laissé le nouveau gouvernement d'Alberto Fernandez pieds et poings liés face aux exigences des engagements de remboursement de la dette au FMI.